
d’avoir en si peu de temps substantiellement transformé la ville – et même l’agglomération tout entière.
Au point qu’un ancien habitant, de retour du passé, vingt-cinq ans après l’avoir quittée, risquerait de ne plus la reconnaître, avec sa population si profondément renouvelée, qu’il pourrait se demander s’il ne s’est pas trompé d’escale en descendant du train (il ne faut plus écrire « avion », c’est devenu un gros mot).
Des immeubles partout, tous plus laids les uns que les autres — mais c’est un concours, et Annemasse est en passe de le gagner. Et puis il en faut, des immeubles, pour loger 110 nationalités qui vivent ensemble.
Des effectifs municipaux qui ont explosé, un centre-ville devenu impraticable… mais qui s’en plaindrait sérieusement ?
Une villa du Parc : un million d’euros par an pour secourir l’art moderne. On y voit parfois — plaisir rare — une chaise clouée sur un mur.
Des animations à profusion. Mais il manque les majorettes, ce qui est une calamité, parce que les majorettes c’était chouette, non ?.
Et du social. Que du social. Encore du social.
Un tram qui ira au Perrier, plutôt qu’à la gare. Les détracteurs oublient que le Perrier est le vrai centre-ville — au sens de centre de gravité politique.
Merci pour tout, Monsieur Dupessey.
Rien de plus normal qu’on vous décerne la médaille du Mérite, avec le grade d’officier.
Manque la Légion d’honneur, mais elle chauffe, si vous ne l’avez déjà. Vous pouvez donc afficher votre contentement. Félicitations, Monsieur le Maire.
Reste à élire un nouveau maire. Il faut espérer qu’il laisse la ville s’assoupir. Avec un peu de chance, la ville d’autrefois reviendra pour prendre un nouveau départ. Nécessairement meilleur, car, quoi qu’on fasse, ce sera toujours le cas.