Cette passerelle est un échec. Un clair échec. Elle se dresse à deux pas du Juvénat, à côté du passage à niveau. Elle a coûté 1 million d’euros, et un conseiller départemental lors de son inauguration en septembre 2023, a même dit qu’elle n’avait qu’une vocation provisoire, le temps qu’un tunnel soit creusé sous les voies.

On a déjà du mal à comprendre le projet, un truc provisoire, mais qui coûte un million.

Mais en plus ça ne SERT À RIEN. À rien du tout. Et cela on le savait avant même qu’elle soit construite, cette passerelle. À rien parce que l’imbécilité du projet était patente, faire monter deux étages à des hordes de jeunes qui vont et qui viennent à travers un passage à niveau, alors que tout le monde sait, depuis la nuit des temps, qu’entre deux chemins l’homo sapiens choisit systématiquement le plus court, le plus facile, le plus économe en énergie.

L’effrayant crétinisme de cette décision, marquée du sceau infamant de la bureaucratie, se révèle en pleine lumière dans ce mécano géant aux portes d’un collège. Ici se dévoile l’absence de toute imagination des élites locales qui nous gouvernent, qui s’humilient en permanence devant la fausse science des « services » et qui, dans un geste de démagogie, pensent faire plaisir aux parents-électeurs.

C’est aussi le révélateur de la tonalité de la presse locale, qui encense systématiquement tout projet « social », quelque soit son coût ou son intérêt. De son naufrage dans l’océan de la bêtise. Ce sont Bouvard et Pécuchet qui nous gouvernent.

Un million. Un million qui ne coûte rien aux élus. Il ne coûte qu’aux contribuables, vous, mais vous n’êtes rien, simplement une variable d’ajustement. Un million pour rien. Mais un million révélateur du fonctionnement ou plutôt du dysfonctionnement massif des institutions locales, communes, agglomérations, départements, régions. Leur vice est de vouloir à tout prix dépenser toujours plus, c’est le mythe des investissements, en faisant semblant de le faire dans l’intérêt public, alors qu’en réalité le seul intérêt est pour elles de voir croître leur pouvoir en fonction de la croissance des dépenses publiques.