Chablais Parc (pour faire chic et anglo-saxon, il faut mettre un K à ParK), est depuis l’origine une arnaque, une vilaine carambouille. La tromperie d’une opération d’urbanisme stupide.

Il y avait une friche : des petits bâtiments, des garages, des espaces quelques fois en déshérence. Un vide en somme. La nature politique, surtout la nature socialiste de l’époque, avait horreur du vide. Il fallait vite fait sur le gaz combler cette «dent creuse», pour y faire pousser la ville verticale, bourrer le bâti de logements sociaux, remplir ce no man’s land (c’est beau l’anglais) de béton.

Le souci même en ce tournant des années 2000 était que le béton se vendait de moins en moins bien, et qu’il fallait d’urgence vendre un rêve verdoyant à l’approche des élections. Il ne fallait surtout pas que le « marché » puisse décider de cet espace. Quelle horreur ! Vous imaginez, des socialo-communistes, façon pastèque, qui accepteraient que dans cette matière qui relève du pouvoir, de leur pouvoir, l’infâme marché puisse s’exprimer. Non, il fallait que dans la logique stalinienne, l’organe central, le Politburo local en décide. Alors l’invention s’est donnée libre cours. Un architecte génial, génial parce que surtout il disait de lui qu’il était génial, a proposé au conseil municipal des bâtiments aux façades verdoyantes, débordant de plantes et de fleurs. Et ça a marché. Les élus, bouche bée, ont voté son projet, le projet du promoteur retenu pour la ZAC.

Puis est venue la gueule de bois du lendemain qui devait chanter éternellement, mais déchante cruellement. Pas une plante. Des façades tristes, qui se dégradent. Une zone.

Toute la question est de savoir si les élus, leurs « services », remplis de bureaucrates, font mieux que les intiatives privées.

Que se serait-il passé si l’espace de Chablais Parc avait été laissé à l’initiative de ses propriétaires ? Petit à petit, au rythme où s’édifient les villes, les vides se seraient comblés. Naturellement.

Mais à cette croissance, qui peut parfaitement être encadrée par le PLU, harmonisée par le bon sens, le Politburo a préféré la méthode léniniste de la table rase, puis de l’intervention d’un génie, qui va finalement avorter d’une nouvelle zone, en devenir de zone de non-droit. Encore une fois plus-belle-la-vie, non ?