En cette fin d’hiver 2023, l’Agglomération d’Annemasse va voter une augmentation des impôts locaux, prétendument pour financer les investissements présentés comme nécessaires. Il faut se souvenir comment le projet d’Agglomération est né, c’est-à-dire le projet de collectivité territoriale à l’image d’une grande commune constituée par toutes les communes autour d’Annemasse. Le projet a été vendu par un cabinet d’experts américains au maire socialiste d’Annemasse, puis relayé par les maires d’alors de chacune des communes. Le cœur de l’argument de vente était : les économies d’échelle. Il y a eu l’échelle, ou plutôt l’escalade, mais les économies, niet. Immédiatement constituée l’Agglomération s’est lancée dans les dépenses, baptisées investissements, c’est plus mode, c’est plus chic. Son premier président, maire d’une petite commune, Monsieur D… s’est empressé « d’investir ». D’abord dans un grand bâtiment, l’Hôtel de l’Agglomération, dont on peut admirer l’architecture, qui a coûté une petite fortune, dans le but inavoué du prestige, et dans celui allégué du rassemblement des services, prétendument trop à l’étroit dans leurs anciens locaux. De la place, il y en a eu. Donc il n’y avait plus de limite à l’embauche de nouveaux fonctionnaires, et les vides ont été remplis par l’explosion des effectifs. La pompe à dépenses était amorcée. Le prestige de devenir toujours plus gros gonfle l’égo des élus. Manifestement, il est toujours à l’œuvre et il ne se passe pas de saisons sans qu’un nouveau projet d’investissement ne surgisse, le toujours plus est le mot d’ordre. C’est sans fin. Bien entendu, tous, strictement, tous les investissements répondent à des besoins. Mais il faut se souvenir que les « besoins » sont illimités. Alors, comment joindre les deux bouts ? C’est simple, il suffit de plonger la main de l’élu dans la poche du contribuable électeur et d’augmenter les impôts. C’est ce qui se joue actuellement à travers une élévation de la taxe des résidences secondaires. Un bon argument démagogique, pensez, les résidences secondaires sont souvent ici des résidences principalisées de résidents genevois. On peut les taxer. Mais cela ne suffira pas. Les augmentations se poursuivront. C’est sans fin, parce que l’égo des élus est sans bornes. Le but officiel de l’Agglomération n’est pas atteint. C’est le contraire qui l’a été. Il n’y a au total strictement aucune économie d’échelle. La réalité est celle de l’escalade des dépenses.