L’été, personne ne le contestera, est le temps des migrations. Celles voulues par des millions de nos concitoyens qui se précipitent ailleurs, ailleurs que chez eux. Vers la mer, les lacs, les montagnes, la campagne, l’étranger.

Il y a aussi dans ce même temps celles subies qui viennent d’ailleurs. En général honnies sourdement par nos concitoyens, notamment quand elles viennent d’outre-Méditerranée. Et parmi elles celles des «gens du voyage», dont l’origine géographique est incertaine, et pour partie seulement étrangère. En toute hypothèse étrangère au mode de vie de l’immense majorité des habitants de notre pays.

Pendant la belle saison, d’un seul coup la frontière genevoise se gonfle de campements improvisés, dans l’indifférence de l’administration préfectorale, la colère des agriculteurs, la préoccupation des élus locaux, l’émoi de la police genevoise qui craint l’augmentation considérable des cambriolages, brigandages, rapines en tout genre. Des statistiques auraient été publiées il y a quelques années, qui sont introuvables à cette heure. C’est donc une hypothèse à vérifier, mais de toute façon une crainte avérée.

Le bilan aujourd’hui doit être tiré de cette situation totalement récurrente. Des efforts ont été consentis par les différentes collectivités, qui à coup de millions (tirés de la poche de leurs contribuables) ont créé des aires spéciales pour l’accueil des caravanes. C’est un échec puisque cela n’apporte apparemment aucune solution. Les caravanes viennent, s’empilent, s’installent partout, voire, s’imposent partout.

Et il ne faut pas compter sur la gendarmerie ou la police pour appliquer la réglementation qui l’interdit officiellement. Leur autorité en la matière est le préfet. Jamais aucun préfet depuis des lustres n’a pris la moindre mesure pour régler cette situation. Courageusement ils préfèrent s’attaquer aux administrés qui ne résistent pas, à ceux qu’on peut piétiner administrativement, embastiller, frapper d’amendes, priver de points, spolier, dans le silence médiatique. L’État n’est ferme que contre ce menu fretin, que contre le peuple.

Si la solution est une affaire de police, c’est foutu. Restent alors nos petits bras. Mais que pouvons-nous faire? À Annemasse on pourrait certes leur ouvrir le parc Montessuit, voire la villa du parc. Ils te l’arrangeraient de manière kitch, et on pourrait rentabiliser l’affaire par l’organisation de visites d’un vrai musée d’art moderne consacré à la déconstruction libertaire. Un succès populaire se profile. Les écoles primaires seraient naturellement obligées de visiter le site d’art, ce qui permettrait comme aujourd’hui de gonfler les statistiques culturelles. Mais peut-être cette solution est-elle trop utopique, ou trop moderne pour être applicable.

Sinon, et si vous avez de meilleures idées, surtout des idées plus raisonnables, n’hésitez pas de les communiquer au président de l’agglomération. Il en fera son miel.