La loi sur la «moralisation» de la vie publique a été votée à une majorité écrasante, sauf 4 votes contre et quelques abstentions. J’ai compris que notre députée s’était abstenue. Si c’est bien le cas, je l’en remercie vraiment.

Cette loi est une imbécilité. Une de plus.

Ce n’est pas tant la suppression de la réserve parlementaire, institution pourtant très utile, et encore moins l’interdiction d’employer des proches, une inconséquence de petits démagogues, que l’histoire du casier judiciaire qui est dérangeante.

Dans un premier temps le projet proposait l’inéligibilité de tout candidat dont le casier judiciaire n’était pas vierge. Il est vite apparu que cette exigence était inconstitutionnelle. Pour une raison très simple. Ou bien il est soutenu qu’une condamnation est une marque infamante pour le reste de sa vie, peu important qu’on ait purgé sa peine. Ou bien, et c’est le sens de la loi actuelle, il est considéré que dès lors qu’une peine a été accomplie, l’intéressé est réhabilité. C’est le bon sens de la loi contemporaine. Et en plus c’est bien aux seuls électeurs d’en décider. Sauf à vouloir remettre en cause le principe de séparation des pouvoirs, et ériger le juge en puissance politique.

Mais les crétins sont au pouvoir, il ne faut pas l’oublier. Et parmi les crétins il y a les policiers de la pensée. Du journal Le Monde à France inter en passant par le canard du trotskyste Edwige Plenel, il y a toute une Gestapo de la bien-pensance.

Ces merveilleuses raclures ont réussi à faire exclure de la candidature à toute fonction élective (je n’arrive pas à trouver si cela s’applique aussi aux élus locaux) tous ceux condamnés pour diffamation ou injure à caractère racial, antisémite, homophobe ou témoignant d’une forme quelconque de discrimination. Sauf permission du juge. Le juge pourra en effet motiver spécialement une dispense d’inéligibilité. Ce qui donnera pouvoir de vie ou de mort au Syndicat de la Magistrature. Attention de ne pas être fiché sur leur «mur des cons».

Ces relais judiciaires des gestapistes de la bien-pensance seront en dernière analyse les Big Brothers qui nous obligeront à penser juste. Il va falloir d’urgence cultiver le «vivre ensemble», la «diversité-qui-nous-enrichit», le «lien social» la lutte contre le «néolibéralisme», applaudir à Maduro ou à Chavez.

On en est là en France. À capituler devant un attentat à la liberté. Une journaliste écrivait : «On devrait s’interroger sur notre sensibilité croissante à ces délits qui se commettent la plume ou le micro à la main. Est-ce parce que nous ne sommes plus capables d’argumenter contre les idées qui nous déplaisent que nous cherchons à les faire disparaître par des pincements de nez ou, de plus en plus souvent, par des opérations d’intimidation judiciaire ?» Elle a raison. Elle s’appelle Élisabeth Lévy.

Si notre députée s’est abstenue. Elle a eu mille fois raison.