Un journal local écrit : « Les fonds frontaliers que touchent communes et départements de l’Ain et de la Haute-Savoie seront en légère hausse en 2023: 352 millions de francs, contre 343 millions en 2022, soit sensiblement la même chose en euros ». Ces fonds vont alimenter les budgets des nombreuses communes frontalières, à commencer par les plus grandes, Annemasse notamment. Il est toujours utile de se souvenir qu’il était prétendu vertueusement que les fonds seraient principalement employés au financement des investissements. Il n’y a qu’à se reporter aux budgets successifs de la ville d’Annemasse pour constater qu’au fil du temps les fonds ont fondu, c’est le cas de le dire, dans le budget et ont en réalité servi au financement non pas des investissements, mais principalement du fonctionnement. Les bonnes idées, et c’était une bonne idée de consacrer ces fonds essentiellement aux investissements, sont solubles dans l’appétit à la dépense, péché mignon partagé par TOUS les élus. Il faut aussi se souvenir que ce système des fonds frontaliers est en réalité fragile. Il dépend essentiellement de la survie de l’accord de 1973. Il n’existe nulle part ailleurs qu’à Genève. Et donc le jour où il sera rayé d’un trait de plume, sans aucun recours possible, d’un seul coup les communes se trouveront amputées d’une part importante de leur budget. Mais, comme ces fonds au lieu d’être réservés aux investissements, ce qui aurait été intelligent, car on peut toujours différer des investissements, sont en réalité absorbés dans le budget et servent avant tout au fonctionnement, leur suppression éventuelle créera immanquablement une crise majeure.