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Le logement social

Le logement social serait en crise dans l’agglomération d’Annemasse. Ce qui est très ennuyeux au regard de l’impératif de mixité sociale, qui semble partagé par tous ses élus.

Un grand titre dans la presse locale :

11000 demandes, si toutes étaient satisfaites, il faudrait augmenter considérablement le nombre de logements de l’agglomération.

Aujourd’hui il y aurait 23000 logements dans l’agglomération, dont 4300 de logements sociaux. Ces chiffres sont à vérifier. Ils représentent des ordres de grandeur.

Sur ces 4300, la grande majorité est située à Annemasse où on en compterait 2800, ce qui représenterait 20 % du parc total des logements de cette seule ville.

Ainsi, si on devait ajouter 11000 logements sociaux dans l’agglomération, le parc total des logements passerait à 34000, et les logements sociaux de 4300 à 15300.

Soit 45% du nombre total des logements.

La suite s’imagine.

Encore un effort pour étendre la démocratie : la piétonnisation douloureuse

La piétonnisation est un processus en marche à Annemasse. Vous voulez circuler à pied, et bien vous les aurez les espaces publics libres de toute «pollution» automobile. Il y aura des vélos, des trottinettes, des landaus, des piétons, des picspockets, des marginaux, tout une faune, et ce sera tout.

Vous circulerez d’autant mieux que les derniers commerces auront disparu.

Au fait, vous a-t-on demandé votre avis ?

Non. Ce n’est pas dans l’habitude de la municipalité d’user de la voie référendaire pour solliciter le concours du peuple. La municipalité est le peuple. Davantage que le peuple, puisqu’elle est savante, alors que le peuple est ignare, qu’elle est infaillible, alors que le peuple se trompe régulièrement, (par exemple il l’a élue, si ce n’est pas une erreur ça !) qu’elle est brillante, alors que le peuple est terne, plein d’obscurs sans-grades, qui ne savent même pas ce qui est bon pour eux.

Ils ne peuvent quand même pas décider du tram, de son trajet, ils sont trop analphabètes. Il en va pour la piétonnisation comme pour le tram. Trop incultes. Ils ne connaissent rien aux règles de l’urbanisme, ils n’ont pas la science infuse et divinatoire des élus qui leur diront quel doit-être leur futur.

De l’autre côté de la frontière, à Genève, ce n’est pas la même musique. Le peuple est consulté sur la piétonnisation.

Ici, non. Cherchez l’erreur.

La peinture abstraite est une escroquerie, et la villa du parc une arnaque coûteuse

Il y a une nouvelle exposition en ce mois de février 2024. Parmi les « œuvres » exposées, ce tableau qui occupe un pan de mur :

Ce qui est détestable, c’est que pour exposer ces délicieuses impostures, il en coûte au contribuable annemassien 1 million d’euros par an. La villa du parc, se situe au-delà du gaspillage de fonds publics, au-delà du scandale, au beau milieu de l’escroquerie intellectuelle.

Les travaux, le tram, et la mauvaise idée

Les travaux de l’extension du tram ont commencé. Le centre ville est en chantier. Il faut oublier de circuler. Les premières victimes collatérales seront, une fois encore, les commerçants. Les fermetures de boutique vont s’accélérer.

Avec la perte des commerçants, c’est l’agrément de la ville qui en prendra un coup. Mais nous aurons un beau tram, pas trop cher payé, et qui, bonheur suprême, ira au Perrier, en passant devant les arcades aux rideaux fermés, délicieusement tagués, ce qui rappellera les expositions de la villa du parc. Annemasse est une ville d’art moderne.

L’idée de le faire aller au Perrier plutôt qu’à la gare, sa destination à la fois historique et naturelle, est purement électoraliste. La municipalité favorise d’abord les quartiers qui votent pour elle.

Que cela soit irrationnel n’a strictement aucune importance. Seuls les votes comptent.

Mais est-ce si sûr que cela soit irrationnel, n’est-ce pas au contraire le triomphe de la raison justement ? Entre deux itinéraires, l’un qui est une bonne idée, mais qui ne vous rapporte pas un sou, l’autre qui est une mauvaise idée, mais qui vous rapporte plein de voix, la rationalité ne commande-t-elle pas de choisir le second ? Ainsi va la vie communale.

Pour une fois, je remercie le Maire d’Annemasse,

Il a affiché le portrait de Robert Badinter dans le hall de la mairie. Merci.

Pourquoi ? Bien sûr qu’il y a eu l’abolition de la peine de mort. Pour cela déjà, son mérite va au-delà de notre gratitude. De la mienne en tout cas. Il a mis les pensées de Victor Hugo et d’Albert Camus en acte. Qu’il en soit honoré.

Il faut savoir que ce n’est pas l’opinion générale. C’est vrai. Les sondages semblent le montrer. Et cela, je l’avoue, révèle une certaine contradiction de mes idées : je suis pour les référendums, et pour l’abolition….S’il y avait un référendum sur la question, il n’est pas certain que mes idées ne mordent pas la poussière. Tant pis, je vais vivre avec cette contradiction.

Mais Robert Badinter a aussi un autre mérite. Il a signé une loi, celle du 5 juillet 1985 qui a changé tous les processus d’indemnisation des victimes d’accident de la circulation. Des milliers de personnes par an. En dehors des praticiens de cette matière, personne n’en parle jamais.

Cela existe pourtant, et cette loi a marqué un réel progrès. Robert Badinter était l’homme du progrès. Que son souvenir reste le plus longtemps parmi nous.

Sus aux SUV !

Il faut se rendre compte des ravages de l’idéologie écolonazie, qu’il faut distinguer de la préoccupation écologiste. Il s’agit de l’idéologie, celle qui veut votre peau à coup d’interdictions les plus diverses.

Les écolosnazis règnent un peu partout dans les grandes ville, et partent en guerre contre leurs phobies, à commencer par les SUV. On avait déjà la vignette crit’air. L’interdiction des logements énergivores. Maintenant on a la lutte des classes contre les SUV. les nombreux propriétaires de SUV et 4×4 vont se réjouir d’être rançonnés.

L’idéologie verte, qui n’a strictement rien de scientifique mais usurpe cette étiquette, procède des mêmes ressorts que le trotskisme, le léninisme, le stalinisme, le gauchisme, le maoïsme. Un ressort très simple partagé par la présidente de Radio France : il faut façonner le monde conformément à l’idéologie du moment, sans égard pour le réel. Le réel n’a pas lieu.

Partout où les verts-trotskistes sont aux commandes, le scénario va s’accomplir.

Mais, que va-t-il se passer dans l’agglomération d’Annemasse ? La difficulté ici est d’abord que les vert-de-gris ne sont pas politiquement en situation de domination. La seconde entrave est que le réel, ici, ne peut être révoqué avec la même facilité qu’à Paris.

Encore qu’il ne faille rien exagérer. Le résultat de la votation parisienne est que 54 % des votants, qui représentaient 5% du corps électoral, ont soutenu l’interdiction. 2,5 %…une ultra minorité.

Imaginez un instant un triplement du stationnement infligé aux SUV, et vous obtiendrez…le bouton rouge du siège éjectable pour les prochaines élections. Allez, chiche, taxez les SUV !

Chablais Parc : la distance entre l’arnaque et la vérité

Chablais Parc (pour faire chic et anglo-saxon, il faut mettre un K à ParK), est depuis l’origine une arnaque, une vilaine carambouille. La tromperie d’une opération d’urbanisme stupide.

Il y avait une friche : des petits bâtiments, des garages, des espaces quelques fois en déshérence. Un vide en somme. La nature politique, surtout la nature socialiste de l’époque, avait horreur du vide. Il fallait vite fait sur le gaz combler cette «dent creuse», pour y faire pousser la ville verticale, bourrer le bâti de logements sociaux, remplir ce no man’s land (c’est beau l’anglais) de béton.

Le souci même en ce tournant des années 2000 était que le béton se vendait de moins en moins bien, et qu’il fallait d’urgence vendre un rêve verdoyant à l’approche des élections. Il ne fallait surtout pas que le « marché » puisse décider de cet espace. Quelle horreur ! Vous imaginez, des socialo-communistes, façon pastèque, qui accepteraient que dans cette matière qui relève du pouvoir, de leur pouvoir, l’infâme marché puisse s’exprimer. Non, il fallait que dans la logique stalinienne, l’organe central, le Politburo local en décide. Alors l’invention s’est donnée libre cours. Un architecte génial, génial parce que surtout il disait de lui qu’il était génial, a proposé au conseil municipal des bâtiments aux façades verdoyantes, débordant de plantes et de fleurs. Et ça a marché. Les élus, bouche bée, ont voté son projet, le projet du promoteur retenu pour la ZAC.

Puis est venue la gueule de bois du lendemain qui devait chanter éternellement, mais déchante cruellement. Pas une plante. Des façades tristes, qui se dégradent. Une zone.

Toute la question est de savoir si les élus, leurs « services », remplis de bureaucrates, font mieux que les intiatives privées.

Que se serait-il passé si l’espace de Chablais Parc avait été laissé à l’initiative de ses propriétaires ? Petit à petit, au rythme où s’édifient les villes, les vides se seraient comblés. Naturellement.

Mais à cette croissance, qui peut parfaitement être encadrée par le PLU, harmonisée par le bon sens, le Politburo a préféré la méthode léniniste de la table rase, puis de l’intervention d’un génie, qui va finalement avorter d’une nouvelle zone, en devenir de zone de non-droit. Encore une fois plus-belle-la-vie, non ?

Quand la fête est troublée par une question légale

Les soirées privées dans les parcs et les bâtiments municipaux sont-elles possibles pour les élus ? La question peut être posée, car il a été rapporté, bien évidemment ni dans le Dauphiné Libéré ni dans le Messager, qu’un tel événement était intervenu, à Annemasse, au cœur de sa belle agglomération. Une soirée protégée par des gardes, animée avec force musique. Rien ne permet de penser que le contribuable a financé ces accessoires, mais il reste un morceau de choix à examiner, l’occupation privée de ce bien municipal. Deux hypothèses s’offrent à nous : C’était gratuit, alors la question se pose de savoir si un tel prêt était légalement possible. La réponse est non. Ou alors, il y a eu une « location », ce qui serait imaginable. En ce cas, aucune critique ne peut être élevée. Pas totalement quand même. Parce que la question qui vient immédiatement après est de savoir si tout citoyen pourrait « louer » le bien public en question, avec son bâtiment, son parc, ses aisances, pour y organiser un mariage, une fête, ce qu’il veut. La réponse ici est négative. Essayez et vous verrez ! Il est douteux qu’on vous accorde ce privilège. Bref, l’occupation temporaire, même au titre d’un bail précaire, d’un bien public, pose toujours question.

Encore des sous !

Un journal local écrit : « Les fonds frontaliers que touchent communes et départements de l’Ain et de la Haute-Savoie seront en légère hausse en 2023: 352 millions de francs, contre 343 millions en 2022, soit sensiblement la même chose en euros ». Ces fonds vont alimenter les budgets des nombreuses communes frontalières, à commencer par les plus grandes, Annemasse notamment. Il est toujours utile de se souvenir qu’il était prétendu vertueusement que les fonds seraient principalement employés au financement des investissements. Il n’y a qu’à se reporter aux budgets successifs de la ville d’Annemasse pour constater qu’au fil du temps les fonds ont fondu, c’est le cas de le dire, dans le budget et ont en réalité servi au financement non pas des investissements, mais principalement du fonctionnement. Les bonnes idées, et c’était une bonne idée de consacrer ces fonds essentiellement aux investissements, sont solubles dans l’appétit à la dépense, péché mignon partagé par TOUS les élus. Il faut aussi se souvenir que ce système des fonds frontaliers est en réalité fragile. Il dépend essentiellement de la survie de l’accord de 1973. Il n’existe nulle part ailleurs qu’à Genève. Et donc le jour où il sera rayé d’un trait de plume, sans aucun recours possible, d’un seul coup les communes se trouveront amputées d’une part importante de leur budget. Mais, comme ces fonds au lieu d’être réservés aux investissements, ce qui aurait été intelligent, car on peut toujours différer des investissements, sont en réalité absorbés dans le budget et servent avant tout au fonctionnement, leur suppression éventuelle créera immanquablement une crise majeure.

Les mauvais résultats d’Annemasse et de l’agglomération

C’est une bâche. Un camouflet. Le classement des villes où il fait bon vivre dans notre secteur, publié dans le Figaro du 12 mai 2023 est une gifle pour tous, et particulièrement pour les élus. En queue de peloton : Saint-Cergues, bonne dernière, occupe la 66e place, disputée par Ville-la-Grand 64e. Vétraz-Monthoux est glorieusement 56e, Annemasse 52e. Gaillard se venge en ayant la palme en matière d’insécurité, juste devant Annemasse, brillamment avant-dernière sur ce sujet. Avec ces beaux records, le plus extraordinaire est de contempler les millions investis dans l’office de tourisme, avec tout ce personnel dont non seulement on paye les traitements, mais en plus les futures retraites. Vous imaginez l’enthousiasme des touristes allemands, belges, hollandais, anglais à venir séjourner dans ce paradis ?

L’imposture des services publics

Il faut lire le Messager le 4 avril 2023 qui nous vante l’augmentation des impôts votée par les élus d’Annemasse, après ceux de l’agglomération. Il écrit : « Les élus ont voté le budget primitif 2023, les impôts vont augmenter pour continuer à offrir des services publics de qualité aux Annemassiens ». C’est un mensonge. Un mensonge répété qui pense par sa répétition en forme de mantra, devenir une vérité. Les impôts augmenteraient pour permettre « d’offrir des services publics de qualité ». Essayez d’obtenir un passeport, pour ne prendre qu’un petit exemple. Allez à l’une des déchetteries où les agents de ce « service public », vous offrent la qualité en vous regardant les bras croisés. Frottez-vous aux accueils. Faite la queue. Tout cela vous renseignera sur la « qualité ». La seule réalité de la croissance des impôts est celle de la croissance de la puissance des élus, de leur ego. C’est le seul motif réel. Plus ils manient de millions, plus ils ont l’illusion de devenir des personnages importants.

Le DAUPHINÉ LIBÉRÉ titre : Hausse de l’impôt foncier : le moins mauvais choix…Ce qui est le signe de sa collaboration avec la gauche des bobos

Dans l’article du 4 mars 2023, le Dauphiné qui n’a plus de liberté que dans le titre, montre une fois de plus que sa distance critique avec les édiles, surtout quand ils sont de gauche, est de l’ordre du micron d’épaisseur, voire immesurable. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de l’augmentation des impôts locaux. Uniquement sur ces salauds de propriétaires. L’augmentation est un phénomène endogène de la gauche socialiste, du centre socialiste, de la droite socialiste, ici à Annemasse où partout dans l’Agglomération. Toutes les communes, quelles que soient les orientations affichées des élus qui les dirigent AUGMENTENT les impôts. Sans trêve, sans répit, toujours. Jamais de pause, jamais de baisse. Jamais. La machine est lancée, elle a toujours les prétextes les plus nobles, relayés par les médias stipendiés comme le Daubé, la satisfaction des «besoins», lesquels sont toujours définis par l’oligarchie locale, et correspondent trait pour trait à leurs intérêts. C’est là le vice profond de la situation. Le Dauphiné et ses journalistes, participent étroitement de l’idéologie wokiste qui fait actuellement des ravages. Il suffit de leur jeter quelques mots magiques : «développement durable», «mode de transport doux», que les voilà tout amourachés, et dithyrambiques dans leurs articles. C’est le moins mauvais des choix. Là on comprend que l’addition est dure à vendre. Mais comme c’est le «moins mauvais», le pire aurait pu être au menu. Ouf, on a échappé au drame. C’est en ce point, dans le titre, qu’est le mensonge, le mensonge hideux de ce média qui ose prétendre à l’objectivité. Le titre est une insulte. L’augmentation des impôts n’est en rien le moins mauvais choix, c’est le pire. Le moins mauvais choix, c’est de ne pas péter plus haut que son cul, et rester modeste dans les investissements, voire, les geler. Ça nos bons élus et nos bons journalistes engagés à gauche toute, ne peuvent y souscrire. Partons en vacances, braves gens, le Dauphiné veille sur nous.

La maison de l’économie : 30 ans de dépenses publiques

La maison de l’économie, un établissement en forme de société d’économie mixte, à dire plus simplement : subventionné par le munificent contribuable ; se félicite d’atteindre 30 ans d’âge, et de compter 25 salariés. Mieux, elle annonce qu’il lui en faut plus ! Il faut faire ici une petite pause pour bien comprendre de quoi il s’agit. 25 salariés, c’est déjà une entreprise, avec une masse salariale probablement d’au moins 900 000 €, sans doute plus. Et pour faire quoi ? Quel avantage à part organiser des conférences, des colloques, faire de la publicité (encore un coût), des myriades de réunions ? Cela fait-il progresser l’économie locale ? Où sont les études qui le démontreraient ? Lorsqu’on regarde le fonctionnement réel de l’économie, on trouve assez peu d’exemples où ce type de structure apporterait quoi que ce soit. Aux USA (3% de taux de chômage), il ne viendrait à l’idée de personne de croire une seconde qu’une structure bureaucratique, remplie d’attachés, de secrétaires, de chefs des secrétaires, de sous-chefs du chef, d’une pléthore de personnes sans aucun doute ultra-compétentes, aurait la moindre efficacité économique. Mais nous sommes en France. La croissance y est d’abord une question de gonflement des effectifs publics, semi-publics. Nous n’avons pas pour rien le record mondial des dépenses publiques. Quant à la rentabilité, quel gros mot !

Recours, recours,

Il faut lire la presse pour apprendre de la vie politique.

Et ce qu’on lit ces jours ci est assez extraordinaire. Une liste, celle des Républicains, dissimulée sous l’étiquette «divers droite» à Annemasse, vient de déposer un recours administratif contre les élections municipales qui ont consommé sa défaite. C’est bien entendu son droit le plus absolu.

Le corps de sa critique serait formé par la discordance entre le nombre des signatures sur les émargements et le nombre des bulletins de vote au bureau n°1. De telles discordances ne sont pas rares, il peut toujours y avoir des erreurs, spécialement dans le contexte des dernières élections où tout le monde tentait de se prémunir contre l’ennemi invisible, si bien que les gestes, les vérifications, perdaient en sûreté ce qu’ils gagnaient en précipitation. Toute la question est de savoir si c’est une discordance massive, ou marginale. Nous verrons.

Mais le contexte est intéressant. Le contexte de cette liste conduite par le Wauquier local. Le numéro 15 de cette liste est poursuivi pour des infractions pénales, avec notamment l’incrimination particulièrement infamante si elle devait être retenue, d’abus de faiblesse. Il lui serait reproché d’avoir tenté par divers moyens d’extorquer des signatures de personnes âgées dans un foyer. Mazette, ce n’est pas rien.

Cependant que le numéro 1 dépose un recours! Il y a un mot qui vient à l’esprit: décence. L’écart entre le 1 et le 15 est précisément son contraire, l’indécence.

Le délire d’Antoine V…

Antoine V.. est un édile, vexé sans doute par la rebuffade électorale qu’il vient d’essuyer au bout de son premier mandat de maire, avec le score infamant au premier tour des élections municipales de 40 % des votants contre 60 % à la liste adverse, et alors que les sortants ont toujours une prime auprès des électeurs. Ce qui est dire son immense popularité et le fracas de son éviction.

Le processus démocratique qui conduit normalement à une prise de fonction immédiate de la nouvelle équipe a été retardé en raison du cas de force majeure découlant du virus. Ce qu’Antoine V.. a immédiatement mis à profit pour imposer à «sa» ville, St J.., un couvre-feu.

Caprice ou nécessité? On ne sache pas que jusqu’à présent cette cité frontalière présentât un profil alarmant de la délinquance, ce qui se traduit souvent par des bandes de «jeunes» sans foi ni loi, qui moquent toutes les mesures de protection mises en œuvre, et qui a justifié en certains lieux de telles mesures.

Mais à St J.. il n’y avait manifestement aucune nécessité dans cette ville prospère d’imposer une telle mesure. Ce dont on peut tirer la conclusion, puisqu’il n’y a aucun enjeu nécessaire, que ce fait mesquin d’un édile furieux relève du caprice, de la vengeance contre cette populace ingrate qui lui a botté le cul, pardon qui l’a démocratiquement évincé. C’est un couvre-feu punitif.

Le Préfet vient d’y mettre bon ordre en annulant l’arrêté.

Le règne des machines à laver n’est pas encore arrivé

Dimanche 15 mars 2020.

Les Républicains, après avoir éliminé tous les centristes à qui ils n’ont même pas tendu la main, ont tenté vainement de se cacher derrière une liste « divers droite », et viennent de subir un échec cuisant. Malgré la présence sur la liste de l’excellente et populaire députée V. Duby-Muller, qui a sans doute contribué à l’empêcher de glisser vers les abysses.

Ce n’est pas seulement un échec des Républicains, c’est un échec de la médiocrité. Face à un Dupessey, intelligent, rusé, assis sur un socle de réelles valeurs et adossé depuis des lustres à des réussites prisées par la majorité des Annemassiens, qu’ont donc opposé les Républicains? Manifestement pas un énarque. Maxime Gaconnet a sans doute des qualités, mais il ne tient pas la comparaison. Flanqué d’une conseillère municipale qui tout au long du mandat qui s’achève posait en cours de séance question idiote sur question inepte, la paire ne pouvait faire des étincelles.

Encore une occasion perdue pour la droite Annemassienne, ou plus exactement parce que ce serait injuste de faire supporter le poids de cette nouvelle défaite à toute la droite, c’est la droite dure, la droite aujourd’hui des Républicains, qui vient de se planter. La droite a toujours eu partout et toujours une composante centriste, mais pour le coup, le Wauquier local, en éliminant tous les centristes de sa belle liste, pour régner seul sur une petite cohorte de suiveurs, s’est ramassé.

Le Front National, devenu le Rassemblement National, a surtout en cette élection rassemblé les miettes.

Il n’y a pas qu’à Annemasse que le réalisme l’a emporté. À Saint-Julien les électeurs ont infligé une gifle à Antoire Vielliard. Peu sympathique pour une large partie de l’électorat qui lui reprochait entre autres son immense modestie, il chute brutalement, il sera difficile de le regretter.

Et si on continuait….

Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le climat change, la mer monte, le lac descend, la neige fond, le printemps arrive avec les élections municipales, et dans tout cela il nous faut faire un choix. Nous ne pourrons pas échapper à la montée des eaux, et à la surface de la société politique un raz de marée se prépare, lancé depuis longtemps un peu comme un virus, il a progressé dans un souterrain, et le voilà qui s’apprête à surgir en pleine lumière. Avec des solutions à la noix, mais qui vont faire recette. On l’appelle aussi populisme. Il est de droite, il est de gauche, il n’est jamais du centre en revanche. Il nous menace, il va triompher. Mais ce défi peut être relevé, c’est même un des charmes de la politique, les jeux ne sont jamais faits, il y a le rouge, le noir, mais aussi passe et manque. Et la boule du destin rebondit. Nous, nous les sans-grade, nous la masse amorphe, nous pouvons encore voter. À Annemasse trois listes se disputent nos suffrages. Le Front national, devenu rassemblement national, la liste Les Républicains, masquée sous une apparence sans étiquette, mais où on retrouve en tête un militant de ce parti, et en queue de liste la députée de ce même parti, la liste du maire sortant, qui elle aussi n’affiche aucune étiquette. Vue de Sirius les trois programmes donnent l’impression de se ressembler, par exemple on retrouve du vert, beaucoup de vert, mais ils se ressemblent comme l’original et ses copies. Ils diffèrent aussi comme les promesses le font des réalisations. Depuis 6 ans Annemasse a changé. Sont apparus de nouveaux moyens de transport en commun, le tram, le train régional. Ce qui n’est déjà pas rien, mais aussi une politique en matière d’urbanisme posée avec intelligence et qui est en passe de réussir la maîtrise du développement urbain. Ces réalisations valent mieux que toutes les promesses. Il y a une dernière dimension : pour ceux qui comme moi sont aussi attachés à des valeurs intangibles, républicaines, la municipalité sortante avec son maire en tête, mérite qu’on la félicite, et cela interpelle. Elle n’a jamais fléchi sous les assauts contre la laïcité. Elle réitère constamment son attachement aux principes politiques qui fondent la République. C’est donc un choix raisonné et raisonnable que de porter sur elle nos suffrages pour valider le passé et soutenir la poursuite de cette action dans le futur. Le dernier conseil municipal s’est tenu. Je n’y ai pas voté le budget, car j’estimais essentiel de respecter le mandat politique que j’avais reçu lors de mon élection. Je n’avais pas été élu pour me rallier à la majorité actuelle. Je ne me représente pas. Me voici libre aujourd’hui de choisir. Je choisis la liste Annemasse Avenirs, d’autant mieux qu’il sera vital de résister à la surrection populiste qui menace un jour de tout emporter.

La défaite de la gauche extrême en Angleterre

La défaite du Labour, et de son dirigeant réputé « leftist » en Angleterre lors des dernières élections interpelle. Jeremy Corbyn a finalement desservi et la cause qu’il soutenait, les renationalisations, la défense de l’indéfendable, et a desservi toute alternative politique aux populismes qui s’emparent du pouvoir ici ou là, aux États-Unis, en Grande Bretagne, hier en Italie, demain en France peut-être.

Car le vainqueur Johnson est un populiste. Il a menti comme tous les populistes le font, il a développé des idées purement démagogiques, et il a gagné. Si l’Europe suit ce chemin suicidaire, elle régressera de 100 ans et reviendra aux années de plomb de l’entre-deux-guerres, fatales à notre pays, à la paix, à la prospérité. Comme tous les populismes actuels celui de Johson a absorbé la droite. Le même phénomène se déroule sous nos yeux de l’autre côté de l’atlantique. Le parti républicain devient le parti de Trump, et adopte un discours aux antipodes de nombre des idées conservatrices des dernières décennies. Un séisme se produit en politique étrangère par le changement d’alliance.

C’est pourquoi les centristes, tous les centristes, de centre-gauche ou de centre-droit, de centre mou comme nous pouvons revendiquer l’être, doivent aujourd’hui tirer les leçons de la situation. La défaite cinglante de Corbyn et du Labour en Grande-Bretagne marque l’impossibilité de construire sur l’extrême gauche la moindre alternative au populisme.

Seul le centre peut relever le défi, le centre fédérant au-delà de lui-même, le centre rassembleur. L’alternative est donc le centre ou le populisme.
 

Le triomphe de Joseph Goebbels et de Joseph Staline

Plus un mensonge est gros, mieux il passe pour une vérité, surtout à l’heure d’internet.

Le cynisme de cette méthode a causé dans le passé des ravages. Les ravages se sont soldés par des millions de morts.

On pensait que depuis la défaite des nazis et la chute du communisme européen, c’était de l’histoire ancienne. On se trompait. Exemple : Trump. Il ment comme il respire. Il raconte des sornettes. Une de ses conseillères, Kellyanne Conway, a même eu l’audace de défendre ses mensonges en les présentant comme des «alternative facts». Des faits alternatifs, une vérité alternative! C’est-à-dire, est vérité le gros bobard que je dis. Tout serait relatif, les faits n’existeraient pas. S’il fait nuit et que je dis qu’il fait jour, alors je ne mens pas, j’énonce une vérité alternative.

Trump est suivi par 40 % de l’électorat américain, une base qui n’est ébranlée par rien, par aucune démonstration. Il faut donc en déduire que la recherche de la vérité n’a plus aucune importance pour 40 % au moins de cet électorat. Si on y ajoute à l’autre extrême les électeurs d’ultra gauche qui s’inscrivent dans le même sillage partagé de Goebbels et de Staline, Joseph and Joseph, on dépasse peut-être la majorité. C’est effrayant.

Certes ce sont les USA, et ici, en Europe on devrait être à l’abri. C’est faux. Nous sommes autant exposés. Il existe ici aussi des «populismes», répandant les idées les plus sottes et les plus démagogiques, et sottes, parce que démagogiques, sans que rien ne les arrête. Elles sont vomies sur internet, à jet continu.

Il faut prendre peur. Parce que les mêmes causes produiront les mêmes effets. La mort. La résistance c’est d’en revenir aux faits. Les faits sont têtus.

Invasion, vous avez dit invasion?

Qu’on se rassure. L’invasion en question est celle de différentes espèces végétales et animales exotiques. Différentes espèces sont apparues aux abords de l’agglomération d’Annemasse avec notamment la renouée en bord de cours d’eau, l’ambroisie, la berce de Caucase, l’arbre à papillons ou encore le solidage. Des espèces animales ont également été recensées, comme par exemple la chenille processionnaire qu’il est bien normal de suivre. Tout ça ici ! Les espèces exotiques portées par les cours d’eau et se retrouvant sur leurs rives sont étudiées dans le cadre du SM3A (le syndicat de la rivière Arve).

On peut s’extasier sur la poésie des noms. L’ambroisie, quelle belle sonorité. L’arbre à papillons, que j’écris au pluriel, n’est-ce pas une incitation au rêve? La berce du Caucase, j’ignore ce qu’est une berce, mais comme elle vient du Caucase, elle nous invite au voyage. La renouée, quelle belle idée, surtout le fil de l’eau. Bachelard, on pense à vous. Laissons le solidage peu propice aux digressions à la curiosité des botanistes. Une mal-aimée de l’énumération sera sans doute la chenille processionnaire. Outre qu’elle est urticante, elle est chenille et franchement on lui préférera des animaux moins étrangers à notre bipédie ou quadrupédie. En prime elle est en «procession». L’horreur (papiste) intégrale.

Mais il faut abandonner l’éclair poétique et songer aux moyens de lutte. Cela démarre, les collectivités s’y intéressent, et il faut espérer qu’au bout du compte l’explosion de cette biodiversité sera maîtrisée. Au passage on aperçoit que la prosternation devant la Déesse Nature réserve parfois des retours de flamme. Encore un coup de Bachelard.

La vie bureaucratique se manifeste par l’apposition des vignettes

Le changement bureaucratique, c’est toujours.

Que fait donc une administration dans ce mouvement perpétuel, c’est simple, elle invente de nouvelles contraintes dont l’utilité n’a pas à être démontrée puisque par définition elle est d’abord sa production, et ensuite ce qui compte c’est le service de la population, dont le signe le plus clair est la contrainte.

Ainsi l’administration de l’agglomération d’Annemasse, inspirée peut-être par les lumières blafardes d’un édile, a-t-elle inventé la vignette que chacun des agglomérés devra apposer sur son pare-brise pour pouvoir accéder aux déchetteries, vous savez ces lieux devenus indispensables depuis que la vague écologiste d’un côté, le regard de vos voisins de l’autre, vous interdisent de jeter tout simplement votre vieux canapé sur la chaussée, devant chez vous, comme vous en aviez l’habitude.

Il existe des déchetteries, et il existe une administration.

Mais comment faire pour rendre plus contraignant le système, pour le contrôler, puisque ce qui déplaît avant tout à une administration, quelle qu’elle soit, c’est de ne pas contrôler son petit monde.

La réponse géniale est la vignette.

On aurait pu penser qu’une carte de résident de l’agglomération, qu’on peut laisser dans la boîte à gants et produire à la demande éventuelle du préposé, pouvait suffire. Que nenni ! Ce qu’il faut c’est un signe, laid bien entendu, qui vient s’ajouter aux différentes cochonneries que chacun doit impérativement coller sur son pare-brise. Le stigmate de votre soumission.

La vignette.

Est-ce efficace? En voilà une drôle de question. La réponse vous la trouverez en allant à l’une des déchetteries; observez les véhicules, cherchez les vignettes….

Tout ça pour ça. On ne va pas parler du coût, ce serait impoli. L’investissement répondait à vos «besoins». Vos besoins sont toujours en expansion. Et les collectivités s’ingénient à y répondre, si bien qu’il ne doit surtout pas vous venir à l’esprit la mauvaise idée de vous plaindre de l’augmentation des impôts puisqu’ils ne font que couvrir les dépenses appelées par vos besoins. Ingrats que vous êtes.

Le faux problème de l’imprudence des livreurs de pizza

Il est curieux de constater que lorsqu’il n’y a pas de problème, certains édiles en créent, simplement pour apparaître comme les sauveurs de la civilisation, en apportant leur géniale solution. Ainsi récemment a-t-on appris que le maire de l’une des communes de l’agglomération, Ambilly, s’élevait contre les livreurs de pizza et protestait contre leurs violations du Code de la route. Mon Dieu, quel souci. Sans compter qu’il est peut-être lui-même l’un des consommateurs de ces pizzas, livrées à domicile à toute heure du jour et de la nuit aux particuliers assez fainéants et imprévoyants pour n’avoir rien dans leur frigidaire. Restons réalistes. Ces jeunes livreurs qui souvent pilotent leurs mobylettes comme dans un jeu vidéo, masqués sous leur casque, mettent au pire leur vie en danger. C’est assez vrai qu’ils prennent beaucoup trop de libertés avec le Code de la route, mais il existe une police, qui quand elle ne consomme pas leurs marchandises, peut les rappeler à son respect. Il existe aussi l’hôpital qui peut les rappeler à la réalité, celle où on se blesse, celle où l’on meurt, à la différence des jeux sur internet.

Sous le masque encore, mais cette fois celui des politiciens, pointe au-delà de l’indignation sur une question factice, le nez de la volonté totalitaire de tout régenter, de tout régler, de ne tolérer aucun écart à la règle dont par définition le protestataire est le maître. Maintenant, passons aux choses sérieuses. Quelle sera la météo demain?

La décomposition ne s’est pas arrêtée avant Annemasse

Ce que le scrutin du 26 mai 2019 enseigne d’abord pour la bonne ville d’Annemasse, c’est le score impressionnant de l’abstention qui atteint 64,49 %. Seulement 35,51 % de votants. Ce serait à désespérer de la démocratie, si ce n’était que cela.

Le second enseignement est à l’évidence la pulvérisation des partis politiques traditionnels. À commencer par le Parti Communiste avec 1,49 % des voix, à contempler le score misérable des socialistes (6,15 %), la déroute de l’extrême gauche avec les squelettiques 7,47 % de la France Insoumise, ce qui n’a pas suffi à relever la débâcle nationale de ce parti délétère, l’échec ici aussi de M. Hamon avec 3,04 %.

Quant aux Républicains, ils ont perdu leurs électeurs, malgré le renfort du Nouveau Centre dont on peut regretter la mésalliance. Effondrement avec 8,53 %.

Nous avons donc assisté à la Bérézina de l’Ancien Monde politique.

Un nouveau émerge ici aussi. Il comprend La République en marche – 23,29 %-, les écolos – 15%-, et aussi le RN, alias Front National qui arrive second avec 19,91 %. Second, c’est la confirmation d’un ébranlement du paysage politique local.

Les municipales arrivent en 2020. Le RN ne peut prétendre conquérir la mairie, même avec des alliances opportunistes, et à supposer que l’ombre de Wauquier ici le veuille, cela ne suffirait pas. La gauche traditionnelle non plus n’est pas en position d’assaut.

La première force s’établit dans le sillage du Président Macron. Il lui faudra des alliances. Les urnes européennes pointent en direction des écologistes, mais cela ne fait pas non plus la majorité nécessaire, il faudra d’autres apports. Ceux de la gauche sans doute, mais en ce cas l’orientation vers ce pôle pourrait déplaire aux centristes ralliés à Macron par nécessité devant l’effondrement de leur famille. Quant à une orientation à droite, elle sera plus que délicate avec la glissade abyssale des Républicains.

Sauf en cas de triangulaire, ce qui est parfaitement imaginable, l’équation tend actuellement vers une solution encore plus locale et transpartisane: un consensus autour d’une personnalité, sur une liste apolitique, mais qui pourrait rallier les suffrages modérés, ce qui représente en général le cœur de l’électorat. Mais qui? Le maire actuel? Peut-être. La difficulté apparente est son appartenance à l’ancienne planète socialiste. La réalité est son pragmatisme de naufragé, ce qui est le plus souvent la colonne vertébrale de la force politique : une pincée de socialisme en moins, une goutte d’empirisme en plus, et le tour pourrait être joué.

Il faut interdire la grippe

Rendez-vous compte, elle a fait 9500 morts cette année.

Plus que la circulation routière. Un pur scandale. Et sans radar en plus, sans limitation de la vitesse de propagation. Un vrai scandale. Et pas un seul élu de l’agglomération ou de la commune qui ne réagisse, sauf un. C’est incroyable.

Prenez votre plume, écrivez au Président, au Maire, au Diable, dites avec votre cœur à quel point vous êtes indignés. Dites qu’il faut toutes affaires cessantes mettre hors la loi cette calamité.

Pour en revenir aux radars, et surtout aux discours dont les ligues de «victimes» de la route, les préposés à la sécurité routière, le Premier ministre nous ont abreuvés, la réalité si on veut bien la voir est juste là, au coin de leur imposture. Bien visible. La limitation à 80 n’a eu aucun effet décelable. Rien, rien que du vent, du vent d’alibis mensongers et d’escroqueries intellectuelles, déversés à longueur de journaux télévisés. La réalité est que ce n’est pas le 80 qui règle quoi que ce soit. C’est le comportement des conducteurs d’une part, et surtout l’aménagement des routes d’autre part. La suppression d’un point noir a plus d’effets que la plus petite baisse de la limitation.

Il faut interdire la grippe, et l’escroquerie intellectuelle. Et supprimer cette limitation imbécile.

Qu’elle est belle la ville de Nyon!

Et surtout qu’ils sont beaux ses habitants.

Il faut se représenter ce que ses habitants ont fait à la fin de l’année. Ils ont massivement refusé une augmentation des impôts.

C’est extraordinaire et surtout c’est une extraordinaire illustration de la vitalité de la démocratie chez nos voisins. Chapeau.

Rien ne pourrait se passer ainsi dans notre pays. Les impôts sont systématiquement augmentés par les élus, sans jamais, jamais de retour en arrière, ni surtout jamais au grand jamais, de consultation des citoyens. Ils augmentent avec que de bonnes raisons, et surtout la plus massive des bonnes raisons : pour répondre aux besoins.

Les besoins étant toujours croissants, les impôts suivent ce chemin, dans la bonne conscience des élus.

Nos voisins ont dit clairement non.

Il ne faut pas que les approuver, il faut les imiter.

Vos impôts locaux vont encore augmenter

Parce que la mécanique de l’augmentation n’est jamais réellement remise en cause. Essentiellement la dictature des besoins, toujours croissants, garde tout son empire. Il n’est pas un élu, surtout au niveau local, qui ne sacrifie à cette idole. De bonne foi, c’est ce qui est encore pire. De la plus absolue bonne foi. L’autre ressort de cette mécanique, est «l’animation». Il s’agit toujours d’animer, jamais de se reposer, d’arrêter, de ne rien faire. Il faut au contraire se montrer actif, suractif, dépenser sans compter, investir dans le présent pour un futur supposé meilleur, organiser des festivals, agiter le social, avec cette particularité à gauche de s’inscrire dans l’unique perspective du renforcement du lien social, du vivre ensemble, dans une société enrichie des différences. Ce qui à la fin renforce le besoin de police. La liste est illimitée. Tout comme l’augmentation des impôts. Illimitée.

Les solutions sont simples à énoncer, extrêmement délicate à mettre en œuvre. Geler les budgets par exemple. Mais personne ne le fera, surtout au moment des élections. Il n’y a en conséquence que les crises qui peuvent remédier à cette pulsion morbide. Paradoxalement.

Au conseil municipal du 14 novembre 2018, de la fake news à la problématique du cumul des mandats

Il est difficile de le trouver très animé. Il y a eu peu d’épisodes intéressants. Sauf à la fin, avant la tombée du rideau, le metteur en scène, le maire, réservait un feu d’artifice pour épater les spectateurs. On aurait dû s’en douter puisqu’il y avait au moins une journaliste qui resta jusqu’à la fin d’un conseil assez insipide. Le maire a justifié sa démission de la Région par l’inconduite de son président Wauquiez, et répondu à une accusation jetée sur «les réseaux sociaux» par le petit Wauquiez local. Du faux et du vrai. C’est justement ce qu’à répondu le maire, empruntant à la langue de Sheakspeare contemporaine le hideux «fake news» popularisé par l’ineffable Trump. Le vrai c’est qu’il reste à la présidence de l’agglomération. Le faux ce serait qu’il avait promis d’aller jusqu’à mi-mandat. Le reproche du Wauquiez nain c’est qu’il manquerait à sa parole. Protestations du maire, je n’ai jamais dit ça.

Ah! J’étais aussi resté sur cette idée, mais franchement je n’ai pas pris de notes à l’époque. Il faut se reporter à ce qui a été dit ou écrit in illo tempore. Archivistes, au travail! Au fond ce n’est pas très important ce qui a été dit ou non dit, ou arrière-pensé. L’important c’est le cumul des mandats, l’important c’est la règle à cet égard.

Au fil du temps les citoyens, ceux qui votent en tout cas, se sont fatigués de voir toujours les mêmes têtes partout, de la ville centre au conseil général, de la région au parlement, à la télévision, et aux agglomérations depuis qu’elles ont été créées. Pas seulement partout, tout le temps aussi. Les générations passent et les mêmes restent devant la scène. Ce qui a fini par épuiser l’intérêt électoral.

C’est en ce point un problème de fond. Comment faire? Deux systèmes possibles: la permanence de la représentation politique ou son affaiblissement par alternances accélérées. Chaque système a son intérêt. Le système du potentat local a ses avantages: l’expérience, la cohérence dans le temps, les cartes de visite et les entrées qu’elles procurent dans les allées du pouvoir central et leurs retombées locales. Il a aussi ses inconvénients, dont la sclérose. Le système de la représentation éphémère présente des avantages, notamment pour les Rastignac, le renouvellement, les idées neuves, mais est affecté de quelques handicaps aux nombres desquels l’inexpérience et le défaut d’ancrage dans la réalité locale sont les fleurons.

En vouloir au calife parce qu’il reste au califat est assez vain, c’est d’abord dans la nature humaine, et surtout c’est déplacer le problème. Que le calife dise le premier jour qu’il délaissera son siège à mi-mandat et à l’arrivée du terme rechigne à le quitter est au final assez banal. Mais la responsabilité principale n’est pas la sienne, c’est celle de ses pairs qui l’ont élu et le reconduisent.

Logiquement ce sont les conseillers de l’agglomération qu’il faudrait que le protestataire, faker de news, attaque. Mais ça, on peut parier qu’il ne le fera pas. Au fait, pour mettre qui à la place, lui? C’est pour le moins téméraire.

Où l’on reparle du tram au conseil communautaire du 7 novembre 2018

Une délibération a été approuvée à l’unanimité pour permettre le versement de la part fédérale du financement du tram à Genève qui pourra la reverser à Annemasse. Circuit long pour un transfert, imposé par les nécessités légales de nos munificents voisins. Ce n’est pas la question.

Mais quelle est la question? Elle est dans ce qui a été évoqué au cours des débats sur les autres subventions et notamment celles de l’État français. On nous dit que nous recevrons 3 millions de plus si la seconde phase des travaux devait être réalisée, grâce au choix habile de prolonger la ligne vers le Perrier. Le Perrier plutôt que la gare.

Le Perrier est un quartier sur-favorisé, parce que difficile. Aussi grâce à ce bonheur l’argent de l’État y coule, sans doute pas à flot, mais suffisamment pour que tous les projets de la municipalité socialiste s’orientent en permanence vers lui. Rénovation tous azimuts, subventions de tout poil et sur tout. La liste est longue. Cependant que les autres quartiers, qui eux ne sont pas favorisés parce qu’habités par des favorisés, tirent la langue.

Ainsi le tram ira au Perrier, peut-être, et si Bern accepte de verser de nouvelles subventions ce qui n’est pas encore gagné, il ira au Perrier plutôt qu’à la gare pour cette raison qui est aujourd’hui invoquée que grâce à cela le contribuable français versera 3 millions de subventions en plus.

En ce point il faut s’interroger sur la rationalité de ce choix.

En général on choisit le parcours d’un équipement lourd de transport comme le tram en considération de l’intérêt général. L’intérêt général commande le plus souvent des choix raisonnables. Par exemple desservir la gare. Même si on perd 3 millions. Non pas qu’on ne soit pas à 3 millions près, mais simplement parce qu’il vaut mieux choisir pour le futur un tracé rationnel plutôt qu’irrationnel.

Mais au lieu d’aller à la gare, le tram ira au Perrier.

Il faut donc tirer les conclusions politiques de ce choix éminemment politique. Ici, c’est l’intérêt général du Perrier qui prime l’intérêt général du reste de la ville et de son agglomération. Et comme les élections approchent, il est difficile d’imaginer un changement. Un réservoir de voix est un réservoir de voix. C’est en ce sens que le choix irrationnel reprend des couleurs de rationalité, de rationalité politicienne fondée sur un calcul électoral.

Schizophrénie spatiale et tram à roulettes

Il y a une vérité régionale qui passe souvent au second plan, celle du déséquilibre des pôles urbains en présence, pour ne pas écrire des forces en présence. Ce n’est pas une question limitée au rapport de force, c’est une question avant tout de poids ou de masse si l’on veut être plus précis.

D’un côté la masse genevoise, qui pousse ses ramifications internationales dans le monde globalisé que le XXI° siècle inaugure.

De l’autre au bout, derrière, loin derrière, les villes frontalières de l’arc genevois avec leurs migrants pendulaires, un pays de main d’œuvre qui contribue essentiellement par cette seule ressource à la prospérité genevoise.

Celui qui commande réellement dans cette petite aire de la planète, est notre voisin. Le puissant voisin. S’il venait à s’enrhumer, la toux ici serait sévère, s’il veut un tram, il le finance, s’il ne veut pas l’étendre il ne le finance plus. On voit cela actuellement.

On pourrait penser que notre arrière-monde n’a aucune marge de manœuvre.

Mais ce n’est pas si exact.

Un rapport dissymétrique n’en est pas moins un rapport. Le faible aussi a des armes et en matière économique des ressources.

La situation globale sur cette frontière est que le fort profite de toutes les ressources du faible. Notamment de son espace.

Parce que le poumon économique genevois manque d’espace, pour construire des logements où loger son lumpenprolétariat frontalier. Il ne veut pas le loger à Genève : trop cher, et probablement aussi trop malvenu. Donc il le loge de l’autre côté de sa frontière. C’est dans tous les cas de figure moins onéreux pour cette métropole même s’il en coûte une pincée de subventions par-ci, une autre par-là, arrachée à la Confédération.

Les immeubles poussent, les voies de circulation s’encombrent, même avec le tram les problèmes vont empirer, tant que se poursuivra cette construction territoriale déséquilibrée, cette schizophrénie spatiale.

Il y a une solution ici : arrêter de construire. Arrêter la densification. La crise est assurée.

Et après ? Après il sera nécessaire d’inventer de nouvelles formes de coopération pour organiser ensemble l’espace commun.

L’insulte du conseil municipal d’Annemasse

Ça y est. C’est fait. Les socialistes du conseil municipal d’Annemasse ont enfin réussi à donner le nom de leur gourou, François Mitterrand, à un lieu de la ville : l’esplanade devant la gare.

Le nom d’un collaborateur de Vichy, engagé dans le sillage des fascistes, récompensé par la «francisque» au printemps 1943, la décoration que Pétain accordait à ses valets, et qu’il lui remit. Et pourtant les nazis avaient déjà été vaincus à Stalingrad. Les nazis étaient en passe d’être chassés d’Afrique du Nord où les Anglo-américains avaient débarqué. Le vent de l’histoire avait tourné, et les narines opportunistes de Mitterrand n’avaient pas encore capté l’onde du changement, quelques mois encore et il décidera de se refaire une virginité politique en se tournant vers la résistance. La dernière heure approchait.


Une honte.

Le nom d’un faussaire : souvenez-vous de la fausse tentative d’attentat que Mitterrand avait montée de toute pièce. Il avait simulé un attentat à Paris, vers les jardins de l’observatoire, pour attirer l’attention sur lui. C’était en 1959.

Sa vie durant il sera l’ami et le protecteur du criminel nazi Bousquet, une autre honte de la France, ce qui signifie que socialiste pour la galerie il restait foncièrement un suppôt de Vichy.

Une honte.

Une crapulerie.

Avec l’élan la majorité devrait baptiser une rue vers la gare du nom de Bousquet, par cohérence débaptiser l’avenue de la gare pour la rebaptiser avenue Pierre Laval, et faire de la place de la mairie la place Philppe Pétain.

Mais les socialistes ne sont pas propriétaires de la ville. Ils sont en voie d’extinction. D’où d’ailleurs le scandale d’imposer le nom d’un personnage maléfique à un lieu stratégique. Des millions de passagers, si le CEVA réussit, passeront par là et seront salis par l’évocation de ce fantôme.

Le futur se chargera de laver ces infamies, l’esplanade devant la gare deviendra «place de la gare», ce qu’elle ne devrait jamais cesser d’être.

 

Affiliation d’un travailleur transfrontalier à la l’assurance maladie obligatoire en Suisse

C’est une décision de la Cour de cassation qui va intéresser de nombreuses personnes dans notre agglomération où près des 2/3 des actifs sont frontaliers.

La décision est fondée sur l’annexe II à l’accord entre la Confédération suisse, d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part, sur la libre circulation des personnes, du 21 juin 1999, qui rend applicable, entre les parties, l’article 11 du règlement (CE) 883/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 sur la coordination des systèmes de sécurité sociale, qui édicte les principes d’unicité d’affiliation et de rattachement du travailleur à la législation de l’État membre dans lequel il exerce son activité.

Il ressort de l’annexe XI dudit règlement que la personne travaillant en Suisse peut, sur sa demande, y être exemptée de l’assurance obligatoire tant qu’elle réside en France et y bénéficie d’une couverture en cas de maladie.

La Cour de cassation a tordu le cou de la sécurité sociale. (Cass. 2e civ., 15 mars 2018, n° 17-21991):

«Mais attendu que l’annexe II à l’accord entre la Confédération suisse, d’une part, et la Communauté européenne et ses Etats membres, d’autre part, sur la libre circulation des personnes, du 21 juin 1999, dans sa rédaction applicable au litige, rend applicable, entre les parties, l’article 11 du règlement (CE) 883/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 sur la coordination des systèmes de sécurité sociale, qui édicte les principes d’unicité d’affiliation et de rattachement du travailleur à la législation de l’Etat membre dans lequel il exerce son activité ; qu’il ressort de l’annexe XI audit règlement que la personne travaillant en Suisse peut, sur sa demande, y être exemptée de l’assurance obligatoire tant qu’elle réside en France et y bénéficie d’une couverture en cas de maladie ; qu’il résulte de ces dispositions que la personne résidant en France qui est affiliée à l’assurance maladie obligatoire en Suisse au titre de l’activité qu’elle exerce dans cet Etat, ne peut être affiliée au régime français de sécurité sociale ou, en tout cas, doit en être radiée dès qu’elle le demande, peu important l’antériorité de son affiliation au régime français ;

Et attendu que l’arrêt constate qu’à la date à laquelle il a demandé à la caisse de procéder à sa radiation, l’assuré était affilié à l’assurance maladie suisse ;»

Je vais voter contre l’imposition du stationnement des deux roues!(*)

(*) Si jamais l’idée en venait au conseil municipal…

Les 2 roues à la fête

Mais sait-on jamais, ce n’est pas impossible, surtout à l’heure où sonne le glas budgétaire.

En ce cas je voterai contre, et pour une raison majeure, la solidarité que l’on doit avoir nécessairement avec tous ceux des conseillers municipaux, et plusieurs ne sont pas des moindres, qui ayant renoncé aux quatre roues, se sont reportés sur les modes de déplacement doux, dans la citée idéale du vivre ensemble et de la diversité qui nous enrichit, notamment la diversité de l’offre des modes de transport.

Approuver une telle idée, délirante entre nous, reviendrait à ruiner plusieurs de ces conseillers, traitreusement, sans qu’ils aient vu venir ce noir complot contre leur porte-monnaie. Non, la morale le réprouverait.

Il faut que les deux roues puissent rouler en paix.

le cliquet et la progression de l’impôt dans l’agglomération annemassienne

Mercredi 28 mars 2018, le conseil communautaire a décidé une augmentation des impôts locaux de 1,4% en moyenne. Il faut payer le tram, la gare, etc.

En apparence ce n’est pas considérable, la différence sera pour un ménage qui paye la taxe d’habitation, d’une quarantaine d’euros par an.

Tous pourront s’en remettre.

Mais ce n’est pas tout. C’est en plus. En plus de tout le reste, c’est à dire en plus de toutes les augmentations du passé, et avant les augmentations du futur. Parce que le processus de hausse est inéluctable, indéfini, permanent.

En réalité c’est un mécanisme à cliquet, il n’y a jamais de retour en arrière.

La progression des impôts n’est pas simplement arithmétique, elle est géométrique, exponentielle.

La preuve? En 2014, les dépenses publiques de l’ensemble des administrations françaises ont atteint 57,5 % du PIB. Et ce n’est pas fini.

Pour leur défense les tenants de la hausse ininterrompue expliquent la main sur le cœur qu’ils ne veulent que le bien de leurs concitoyens, et qu’en contrepartie des impôts il y a des services, toujours plus de services, et enfin ils lachent l’argument massue, les impôts introduisent un peu d’égalité au secours des défavorisés, des quartiers difficiles. Ce qui est curieux c’est que même les élus de droite tiennent ce discours.

Ce discours tourne le dos à la réalité. Au bout du compte il y aura 100% de pauvres.

La conclusion s’impose d’elle-même. La seule ligne politique responsable doit consister désormais à avoir pour seul objectif de diminuer les impôts, locaux ou nationaux. Tout le reste est irresponsable.

Composition et recomposition

Il faut être conscient de la rupture qui s’amorce au sein de la droite traditionnelle. D’un côté les Républicains voguent seuls vers des horizons peut-être chimériques. On ne leur souhaite pas, mais c’est un risque qu’ils veulent courir. De l’autre les centristes explosent. Il n’est pas certain qu’ils aient encore un espace. Mais ils persévèreront dans leur âme, et même esseulés ils représenteront encore la forme authentique d’un libéralisme injustement vilipendé, mais si indispensable à la survie de la liberté.

Et ici? Cette même histoire nationale, cette triste histoire, se décline sur un plan local. On sent très nettement que des fissures s’installent qui sont en passe de devenir des abîmes à mesure que les perspectives d’accord s’estompent. Difficile pour les libéraux d’imaginer se jeter dans les bras d’un führer national ou d’un gauleiter local. Et donc en l’état il est bien difficile d’envisager une alliance dans le futur proche.

Et pourquoi Elon Musk n’enverrait-il pas la porte de l’harmonie dans l’espace?

Ces Américains sont formidables. Satelliser une Tesla c’est du vrai pop art. Un art moderne à faire pâlir de jalousie la villa du parc, en beaucoup plus rigolo que tout ce qui se produit entre ses murs.

Elon Musk aurait pu faire encore mieux qu’envoyer une Tesla en l’air. Il y a à Annemasse un monument qui aurait avantageusement remplacé le tas de ferraille électrique expédié ad patres: la porte de l’harmonie.

Ce qui est dommage c’est que l’occasion de l’expédier dans l’immortalité a été manquée. Et pourtant cela aurait rendu la ville d’Annemasse célèbre. En prime, une masse métallique aurait été recyclée, écologiquement, et Elon Musk en aurait été encore grandi.

La vie est toujours belle, mais parfois un peu imparfaite. Toutefois on peut l’améliorer pour le prochain lancement.

La disparition des départements et l’éradication des Savoie

Nous sommes à la croisée des chemins. Une sourde réorganisation administrative est à l’œuvre qui aboutira peut-être à la disparition des départements et à l’émergence des grands pôles urbains, Annecy, Chambéry, et pour Annemasse ce sera plus compliqué en raison de la frontière. Le tout chapeauté par une région aussi lointaine qu’artificielle. Pour les Savoie l’occasion du rassemblement en un seul département, ou plus exactement en une seule entité territoriale aura été perdue, et c’est bien dommage.

Il ne faut pas croire dans les vertus de la centralisation. Et les grandes régions ne sont pas une expression de la décentralisation. Auvergne-Rhône-Alpes c’est déjà trop grand. La vraie décentralisation c’est de faire revivre une Savoie par exemple. Et non des assemblages de conurbations perdues dans des régions abstraitement construites.

Les aléas des grands travaux d’Annemasse

Ainsi sous le pavé de la SNCF il y a non pas la plage, mais tout un enfer pour un écologiste. Des mètres cubes pollués depuis les années 30. Effroi. Et en plus il faut dépolluer pour pouvoir continuer les travaux herculéens qui sont déjà entrepris et doivent à terme gratifier la ville «d’une plateforme multimodale d’échange». Dit en français, une gare vers où comme on le sait depuis plus d’un siècle, convergent les bus, et les trams quand ils ont le bonheur d’y arriver, les piétons, les voitures, les vélos. Multimodale c’est plus chic. Le hic donc c’est que le sous-sol est pollué et que Nicolas Hulot est ministre. Donc il faut dépolluer. À grands frais, environ 1 million d’euros, payés presque exclusivement par le contribuable à travers : l’État, la région, le département, l’agglomération, la ville, et pour un petit bout par la SNCF ce qui revient encore à dire le contribuable à travers ses munificentes subventions. Ce qu’il y a de sympa avec la SNCF (ou son avatar sous un nouveau sigle) c’est qu’elle donne le terrain. 1500 m2 pour un million, c’est une super affaire.

Une erreur historique

Nous n’avons jamais été en faveur de la prolongation du tram en direction du Perrier, nous avons toujours pensé que la voie royale du tram devait conduire ses rails à la rencontre de la gare, centre névralgique des transports en commun. Nous n’avons pas été écoutés par la municipalité socialiste qui pour des raisons purement électorales a toujours voulu favoriser son quartier privilégié, le Perrier. Aussi la nouvelle qui est tombée le 17 janvier 2018 du retrait du financement par Bern a porté un rude coup à l’extension du tram. Nous ne nous en réjouissons pas pour autant. Mais à quelque chose malheur est bon. Ce sera aussi l’occasion de réparer l’erreur historique qui avait été commise et de revoir la copie.

Zut alors, déjà 2018

En somme il ne reste plus que deux ans avant les prochaines élections.

Déjà des candidats s’agitent, des ambitions bouillonnent, et les partis survivants de l’holocauste printanier de 2017 rêvent de retrouver une virginité électorale à l’occasion des municipales.

Devant les candidats annoncés aujourd’hui, et spécialement dans notre ville, il est difficile de ne pas sombrer dans le spleen. Même si demain il pouvait y en avoir d’autres. Ne soyons pourtant pas trop exigeants, restons sobres. L’idéal n’existe pas, il n’existe que des compromis. Il nous appartiendra à nous les électeurs, de choisir entre des nuances de gris, du gris souris au gris rat.

Le dur choix entre d’égales médiocrités n’est évidemment pas enthousiasmant au premier abord, et pourtant il est la voix de la sagesse. Les cimetières politiques sont peuplés d’héros étincelants mais morts, les vivants eux, restent pour boire un coup et saucissonner dans la gaité en devisant sur la pluie et le beau temps. En 2018, soyons réalistes, prudents, et heureux de vivre. Le reste viendra de surcroît à son heure.

La disette des taxes d’habitation et le mammouth des impôts locaux

On saura au moment de l’établissement des budgets primitifs ce que coûtera la suppression de la taxe d’habitation, commune par commune. Il y aura forcément un impact même s’il sera plus mesuré que ce qui est craint généralement. Les craintes  émanent d’ailleurs souvent d’élus qui ne sont pas sans arrière-pensée. Pour les politiques c’est un vieux réflexe, qui plonge ses racines dans le monde paysan, de hurler à la mort dès que la plus insignifiante baisse des «dotations» se profile. Et c’est de bonne guerre.

Mais la réalité est que cette suppression qui se fera par paliers, s’inscrit dans un paysage où beaucoup des ménages sont déjà exonérés de taxe d’habitation.

Pour Annemasse la situation serait la suivante : il y a 15182 assujettis, 2383 sont actuellement exonérés soit 14,4%, 7827 de plus le seront en 2020 ce qui représentera 67,25 % d’exonérés au total.

Ailleurs dans l’agglomération la secousse sera moins sensible. Ainsi pour Ambilly les chiffres seraient 2913 assujettis, 436 actuellement exonérés, 1241 à terme soit 57,57 % d’exonérés au total. Pour Ville-la-Grand à terme ce sera 56,55% d’exonérés au total, pour Gaillard 60,78 % d’exonérés au total, Lucinges 40,21 %, Saint-Cergues 49,09 %, Etrembières 53,57 %, Cranves-Sales 43,88 %, Vétraz-Monthoux 46,24 %. À comparer avec Albertville qui excède la moyenne nationale de 80 % prévue, avec 86,05 %.

Ce n’est pas rose, mais ce n’est pas une catastrophe.

À la condition que les collectivités éteignent l’incendie des finances locales. C’est-à-dire qu’elles cessent la fuite en avant de la dépense publique. Encore un mammouth à dégraisser par un jeûne intensif.

(Sources : https://www.capital.fr/immobilier/taxe-dhabitation-combien-de-foyers-en-seront-exoneres-dans-votre-ville-1256691)

Il nous faut des immeubles de quarante étages, et même davantage

Puisqu’on vous répète qu’il faut densifier. Nous allons densifier. Par exemple sur le site de l’ancienne clinique, la densification va s’accomplir par la hauteur. Le bâtiment à construire va friser le firmament, enfin presque, mais à l’échelle de la ville il s’envolera. L’adjoint excellent à l’urbanisme n’y voit que des avantages. Il a raison de son point de vue. Mais parlons-en de la vue. Pour le voir, on le verra. De partout ou presque. Cet élan vers le ciel donnera de la lumière en haut, de l’ombre en bas. Mais c’est en bas qu’on circule, en marchant, en conduisant, en pédalant, en poussettant. En bas que sont les cloportes, les insignifiants, les obscurs, et nous en sommes. Les obscurs ne respirent que dans l’ombre. En bas, écrasés par la hauteur étincelante des murs d’acier, on voudrait tant ressembler à New York. C’est la ville de demain. Celle que beaucoup détesteront. Ne pouvant la changer, ne pouvant non plus empêcher la poussée du béton, il partiront. Vers d’autres cieux, plus dégagés. D’autres resteront, les masochistes, les amateurs de ciment, les assoiffés de proximité, les inconditionnels de la mixité. Il en est même qui viendront. Rien n’est nouveau sous le soleil, pour peu qu’on le trouve encore.

Le logement coopératif prend pied dans l’agglomération Annemassienne

La réflexion d’une commission de l’agglomération qui se préoccupe des questions relatives au logement la porte vers les rivages d’une forme originale de logement, l’habitat coopératif. L’idée présentée est simple. Il s’agit de rendre l’accession au logement plus facile que pour le logement purement privé et donc d’en étendre le bénéfice à des publics qui sans cela ne parviendraient pas ou mal à se loger.

Est-ce alors du logement social? Oui et non. Parce qu’il y a une couche supplémentaire, celle d’une idéologie reposant sur le besoin de solidarité, largement d’origine chrétienne-démocrate, et qui a inspiré à son commencement, dans le domaine économique et notamment agricole, l’éclosion des coopératives. Il s’agit ici de créer du logement à travers des coopératives.

Cela existe déjà un peu partout, et par exemple chez nos voisins helvètes, ce qui n’est pas une mince référence. Mais alors quelles formes de coopératives sont-elles proposées? Car il en existe plusieurs et un rapide tour d’horizon sur internet montre que cela va de l’idée du logement à accession privée, à celle du logement dont la propriété reste à la coopérative, et donc est de facto collective.

Le vent semble souffler dans cette direction. Surtout parce que cette forme permet de contraindre un certain nombre de facteurs, dont il est dit qu’ils seraient «gravés dans le marbre». Tous marqués par la bien-pensance de gauche. Par exemple la mixité. Il ne faudrait pas que les coopérateurs s’organisent en ghetto. Alors la mixité leur sera imposée. L’exemple donné est celui des personnes âgées. À leur départ (sic), elles seraient remplacées par d’autres personnes également âgées. Le turnover est donc plus que certain dans cette catégorie de la mixité. Les autres catégories ne sont pas explicitées, mais on peut suppléer au silence. Cette mixité est donc tout un programme en soi.

Et d’ailleurs qu’on l’aime ou pas elle est imposée aujourd’hui avec sévérité dans l’agglomération tout entière. Il faut donc s’y résoudre, ou déménager.

Ce n’est pas le seul avantage du logement coopératif, du point de vue de la bien-pensance. En prime il permet d’échapper «au marché». Le «marché» qui n’est pas défini plus avant est le synonyme du diable et du mal. Le mal absolu même.

L’agglomération s’oriente donc dans ce domaine vers un mode coopératif marqué par cette idéologie. Il existe pourtant d’autres solutions en apparence. Il existe notamment la solution intéressante de coopératives de pure construction. Elles sont en réalité des modes d’acquisition d’une propriété privée, et non de propriété collective, que la bien-pensance privilégie, dans sa haine de la propriété privée.

Toute la question sera celle du choix politique qui s’offrira en chemin. Ou bien investir les deniers publics, c’est-à-dire vos impôts (les élus ne pensent jamais que c’est leur argent) dans l’utopie réalisé du monde léniniste, (mais il est vrai sans le goulag, le meurtre, le génocide, la famine), la coopérative avec propriété collective, ou bien dans le modèle plus social-démocrate s’il faut le choisir de la coopérative de pure construction, ou bien encore dans la forme traditionnelle du logement social.

À Annemasse il sera réalisé dans les nouveaux quartiers, et notamment autour de la gare, un tiers de logement social, un tiers de logement en accession, et un tiers de logement libre. Si on y ajoute les coopératives, cela va finir par ressembler au pastis de Pagnol.

Il est trop tôt pour se prononcer, mais il faut commencer à réfléchir à ce nouveau défit.

Il faut éradiquer la laideur des panneaux publicitaires à l’entrée de l’agglomération

On a toujours le choix d’accepter la laideur, et même de la solliciter, ou de la combattre et même de l’éradiquer.

D’où qu’on vienne, du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest, quand on atteint l’agglomération annemassienne, on se heurte à un mur d’horreurs multicolores, criardes, obscènes. Et la couleur n’est pas tout, il y a aussi les messages, en général limités à valoriser l’enseigne qui les porte. Le supermarché du meuble, de l’électroménager, des cuisines machins, des lits trucs chouettes, de bagnoles allemandes ou même françaises. Un étalage d’indécences qui veut nous faire croire à sa nécessité commerciale.

Au lieu d’avoir des œuvres, on a des excréments. Les bidules métalliques qu’on a eu le tort de planter ici et là s’inscrivent hélas! aussi dans cette misère du mauvais goût.

Il n’y aura jamais de cathédrale gothique à Annemasse. Jamais. Mais pourquoi ne nous révoltons-nous pas contre cette souillure visuelle qui nous agresse et n’allons-nous pas raser ces ordures putrides? Encore un petit, tout petit effort politique et ces abominations pourront disparaître. Il suffit de le vouloir.

Derrière la sécurité, la démagogie

S’il y a bien une politique qui est aux antipodes des pratiques de la gauche idéologique, c’est celle de la sécurité. Elle rime pour la plupart du temps avec les sulfureuses insultes contre les fascistes dans le discours de gauche, «CRS=SS». La gauche reste ainsi dans le déni de la réalité, la montée de la délinquance n’existe pas. Où si elle reconnaît qu’elle existe, du bout des lèvres, c’est naturellement en raison de l’inégalité sociale. Les autres causes étant par définition inexistantes.

Dès lors la gauche a toute les peines du monde à proposer une politique cohérente contre la criminalité. Et c’est en se pinçant les narines qu’elle en est venue à accepter à Annemasse, de manière limitée, la vidéo-surveillance des lieux publics. Maintenant l’idée s’est installée dans le paysage, y compris à gauche, sauf à l’extrême gauche. Mais de manière timide.

Le maire d’Annemasse est bien obligé de reconnaître la montée de l’insécurité. Il y va de sa crédibilité et de sa réélection, s’il devait se représenter, ce qui reste une option fort possible. Il a dû aussi accepter la vidéo-surveillance, graduellement mise en place. Sera-t-elle la solution? Plus probablement une partie de la solution. L’autre partie c’est une affaire de police, et une autre partie encore est une affaire en effet sociologique, de composition de la société. Au niveau qui est le sien le maire peut choisir de renforcer ou de restreindre cette mesure de sécurité collective. Pour une fois la démagogie a vraiment du bon.

La recherche d’une future majorité municipale

Après-demain auront à nouveau lieu les élections municipales.

Une réalité est qu’elles s’inscriront dans un paysage politique considérablement modifié depuis les dernières élections présidentielles et législatives. Ce qui a été modifié est l’équilibre des formations politiques avec l’émergence d’un nouveau parti et le recul d’anciennes composantes, PS, UMP devenus LR, et hélas, les centristes de centre droit. Ne parlons pas du Modem inintéressant avec son leader-maximo de pacotille qui pour prix de son soutien a reçu surtout un coup de pied de salutations, mais aussi il est vrai quelques sièges de députés. Non, restons sur les vrais centristes pur sucre, de centre droit, Nouveau Centre (composante de l’UDI), et UDI. Les secousses telluriques récentes leur ont fait perdre beaucoup de représentants, et provoqué une sorte d’extinction de voix qui pourrait être le symptôme d’une disparition prochaine.

Au niveau micropolitique municipal, l’effondrement du PS, mais pas de la gauche il faut le reconnaître, ouvre peut-être l’horizon à d’autres solutions de gouvernance, d’autres alliances. L’idéal serait qu’il puisse y avoir des majorités d’idées sur des thèmes rassembleurs, mais c’est institutionnellement impossible. Il faut donc rester sur les schémas réalistes qui passent par des compositions de listes, ou des recompositions entre les deux tours. En pratique donc il faut pouvoir trouver des consensus sur les points clés de la politique municipale. Ce n’est nullement impossible et d’une certaine manière les temps présents, avec leurs incertitudes à l’échelon national, invitent à en explorer l’idée. Elle vérifiera les hypothèses d’alliance, à droite ou à gauche ou aux centres, ses possibilités ou ses impossibilités. Quoiqu’il arrive ce sera intéressant.

La mobilité et la santé

Les infrastructures se mettent progressivement en place qui transformeront l’espace de l’agglomération. Demain la ville prendra cette dimension qui est celle des métropoles régionales. Autour de Genève il n’y aura plus seulement une couronne agricole, ou une zone de faubourgs mal organisés, il y aura un continuum urbain articulé sur des axes de circulation structurés autour du CEVA et du Tram.

Tout ne répond pas totalement à nos vœux, mais en toute hypothèse nous n’aurons d’autre choix que de tenter d’améliorer l’existant, personne n’imaginant de défaire le tram ou le CEVA une fois qu’ils seront en place pour des questions de tracé.

Mais ces infrastructures coûteuses ne sont qu’une partie de l’offre de transport qui continuera à reposer aussi sur les modes individuels, du vélo à la voiture. Une question au passage, quand toutes les automobiles seront électriques, seront-elles encore autant vilipendées par les doctrinaires haineux qui nous gouvernent en partie ? Ou bien seront-elles accueillies comme des « modes doux » de déplacement ? La réponse on le voit bien est qu’elles resteront nécessaires et qu’il faut donc aussi améliorer le réseau des routes.

Et parmi toutes ces infrastructures, il y a celles que l’on voit, celles que l’on oublie tant elles sont discrètes. La santé est à l’évidence une infrastructure de notre société. Or, ici, dans notre région frontalière, elle a été maltraitée par les doctrinaires idéologiques socialistes qui ont gouverné la France. La ministre Touraine a voulu punir les frontaliers. Elle a réussi au-delà de toute espérance, et dans le même mouvement elle a puni toute la population y compris celle qui n’est pas frontalière.

C’est gagné il y a maintenant une pénurie de médecins dans notre région. C’est de l’impensable, et pourtant c’est bien là. Il faut toutefois aussi être objectif, la responsabilité incombe aussi aux choix imbéciles faits pendant des décennies pour limiter les dépenses de la sécurité sociale en limitant le nombre de médecins par une sélection excessive. On en paye aussi les conséquences par l’importation de médecins provenant d’autres horizons, de compétence inégales. Il semblerait que la politique de recrutement soit remise en question, en tout cas par le Nouveau Centre, mais il faudra des décennies pour que la démographie médicale atteigne ici le niveau nécessaire.

Existe-t-il des solutions ? Il y a bien le concept de maison médicale, c’est vrai qu’il présente un attrait. C’est aux médecins et au système de santé de dire si c’est l’instrument utile. Pour les patients que nous sommes et qui le sont de plus en plus quand ils veulent trouver un rendez-vous, le seul impératif est bien de trouver un praticien. Si en prime il a un parking pour se garer, le voyage se fait en première. Et avec un arrêt devant le cabinet, je suis même capable de prendre le tram.

Au secours les Belges arrivent !

Parce que vous ne saviez pas qu’Annemasse était une ville touristique. D’abord il faut se souvenir que la ville est étiquetée « climatique », eh oui, et c’est même pour cela qu’elle a pu obtenir un casino grâce à feu Monsieur Pasqua alors ministre de l’Intérieur et Monsieur Borel alors maire d’ici-bas.

Mais si Annemasse est une ville climatique, avec un casino, alors il lui faut un puissant syndicat d’initiative, ou mieux, un office du tourisme. On l’a. Mais par coquetterie on l’a désigné comme un « office DE tourisme ». Ne demandez pas pourquoi, c’est sans doute pour faire bien, de c’est mieux que du, non? Cet office existe et est désormais entré dans le champ de compétence de l’agglomération.

Il s’agite. Tous les ans il fournit des rapports. Il emploie des salariés et pas qu’un. Il participe à des salons, les plus lointains sont les plus exotiques et forcément les meilleurs.

C’est lui qui est chargé d’aller chercher la clientèle belge, allemande, hollandaise (pas les cousins du président que nous avons eu la honte d’avoir, non, les Bataves). Et forcément vous avez sous les yeux leurs caravanes qui viennent en masse à la belle saison. Non ? Peut-être avez-vous raison. Il y a bien des caravanes qui viennent, mais peu qui sont tractées par des Mercedes belges.

Le bilan du tourisme en région annemassienne est sans doute assez mitigé. Périodiquement de nouvelles actions sont conduites pour faire mieux connaître la ville. Il y a pourtant un patrimoine architectural somptueux, hétéroclite, kitch, une vraie saveur pour bobo féru d’art moderne, surtout d’art trash. Et en prime on dispose ici de la villa du parc, dont le coût annuel ne sera pas rappelé pour la paix de la culture. Vous ne le saviez pas, mais il y a des files d’attente devant le musée, aussi longues que celles que l’on trouve aux abords du musée des Offices à Florence.

Enfin Annemasse et son agglomération ont l’immense mérite d’être aux portes de Genève, ce qui effectivement draine par ce seul fait une importante fréquentation de ses hôtels. On ne sait rien de celle des RB&B faute de statistiques, mais on peut imaginer que ces féroces concurrents uberisés et déloyaux font un tabac. L’industrie hôtelière en souffre sans aucun doute, mais pas suffisamment pour que les investisseurs désertent le secteur. Voilà qu’il est même question d’installer un hôtel de luxe ici. C’est vrai qu’un 5 étoiles manquait à la revue. Nous l’aurons. Ensuite vous le remplirez.

Cela étant comme cela avait été souligné l’an passé lors d’une séance du conseil communautaire de l’agglomération, l’augmentation des offres hôtelières qui vise les séjours d’affaires, est une bonne nouvelle pour l’économie locale.

Le destin de la décentralisation

C’était pourtant une bonne idée. Une idée libératrice, fondatrice. Dans son principe la décentralisation opposée à la centralisation jacobine, apportait cet oxygène salvateur à une société étouffée sous les pesanteurs bureaucratiques d’un État suradministré. Le rêve d’une société constituée de cellules autonomes organisée selon le principe de la subsidiarité était novateur et puissant politiquement. Il était porté par toutes les forces politiques plus girondines que montagnardes ou jacobines depuis la Révolution de 1789. Le centre en faisait son miel.

La réalité ne rencontre pas tout à fait cet idéal. Au lieu de libérer, il faut bien le reconnaître, souvent la décentralisation aura asservi en un réseau encore plus dense les énergies locales. Parce que le paradoxe est que les compétences se sont ajoutées aux compétences sans en supprimer, ou rarement. D’où l’idée du «mille feuilles» territorial, idée qui n’avait jamais été évoquée au cours des années 60 quand le débat sur la décentralisation battait son plein et s’opposait à l’idée toute jacobine de déconcentration.

Au bout du compte la déception est que la décentralisation aura ajouté des couches, toutes financées avec l’argent public, sans permettre la profonde réorganisation qu’elle nécessitait pour fonctionner.

Peut-être parce que nous ne sommes pas allés au bout du rêve de la décentralisation qui est le fédéralisme. Mais il est vrai comment imaginer une telle explosion du modèle national alors que l’Europe veut aussi émerger comme juste niveau d’organisation social ? La Catalogne témoigne de cette contradiction. Ces articulations appellent certainement de nouvelles réflexions.

Déjà trois ans

Le mi-mandat approche, quel bilan pour l’équipe socialiste à la tête d’Annemasse ?

Voilà qu’on imagine des cérémonies somptueuses dans des explosions de feux d’artifice, rythmées par des musiques de singe, pour marquer ces avancées politiques. Le maire, vêtu d’une antique robe blanche s’avancerait sur la scène une couronne de laurier ceinte sur son auguste front et déclamerait les réussites de son équipe. Les trompettes sonneraient, il y aurait à la fin de la cérémonie un peu plus de sourds qu’à son commencement, mais ce serait grandiose.

D’accord ce n’est pas encore l’heure du bilan puisqu’à mi-mandat il reste encore trois ans à tirer avant les nouvelles élections municipales.

De grandes réalisations sont en cours, c’est vrai. Mais elles le sont surtout à l’échelle de l’agglomération et de la région. Que ce soit le CEVA, ou le tram. Même si la ville a mis son grain de sel, la machine aurait tourné sans elle. Idem pour la rénovation urbaine. C’est un programme national à coup de milliards dont on n’est d’ailleurs absolument pas sûr de l’efficacité. Certes ici, le Perrier est l’enfant chéri de la municipalité, au détriment de tous les autres quartiers, et le chiffre des investissements n’est jamais énoncé. Donc ça doit être beaucoup. Le Perrier rend bien sa politesse à l’équipe socialiste en votant avec constance en sa faveur.

Quels sont les autres titres de gloire de la municipalité ?

Encore le tram : il ira au Perrier, au lieu d’aller à la gare. Merci l’intelligence. Les subventions tous azimuts, il est vrai beaucoup dans le sport sont à mettre au crédit, ou au débit de l’équipe en place, selon son opinion sur leur utilité. La maîtrise des dépenses ? Elle se trouve plus dans les discours d’autosatisfaction annuels de la municipalité que dans la réalité.

La réalité est qu’année après année l’augmentation des dépenses dépasse celle de l’inflation. Projetez la courbe sur dix ans, vingt ans, et vous prendrez peur. La conséquence de ce dérapage constant des dépenses est que vos impôts n’ont cessé d’augmenter et continueront d’augmenter. La taxe d’habitation à Annemasse, son taux a augmenté de 58.44 % entre 2000 et 2014. Et depuis il n’y a pas eu d’accalmie.

Pendant la même période, les communes françaises similaires à Annemasse, ont vu leur taux de taxe d’habitation augmenter de 26.66 % en moyenne entre 2000 et 2014.

Quant à la taxe foncière, bande de salauds de riches, elle a explosé. Mais c’est normal puisque vous êtes des salauds de riches et que la municipalité est socialiste.

À Annemasse, le taux de taxe foncière sur le bâti a donc augmenté de 81.96 % entre 2000 et 2014. Alors que dans la même période, les communes similaires ont vu leur taux augmenter de 35.58 % entre 2000 et 2014.

L’aménagement des trois places ? Patientez, bonté. L’état des rues ? Elles sont impeccables, non ?

La sécurité ? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, le premier qui dit le contraire est un réac et comme tel mérite d’être déporté.

La fibre optique ? Soyez zen, elle arrivera un jour quand les progrès technologiques l’auront ringardisée.

Qui gouverne l’agglomération d’Annemasse?

La réponse obligée est : les élus.

Mais pas que. Les élus ne sont pas seuls, ils ont des bureaux, des aides, des études externes, une administration avec des agents. Plein d’agents.

Dans l’image d’Épinal les élus animent, pilotent, impulsent et derrière eux toute une intendance administrative organise, rationalise, exécute. Mais dans la réalité il y a un facteur qu’il ne faut pas négliger. C’est celui de l’excellence des petites administrations locales.

Deux phénomènes se sont produits dans le temps historique récent. Celui d’abord de l’amélioration constante du niveau des agents locaux. Les jeunes sont en réalité meilleurs que leurs aînés, ce que ces derniers peinent souvent à accepter, mais c’est ainsi, sauf peut-être sur le chapitre de l’orthographe, et encore.

Celui ensuite de l’explosion des effectifs des administrations locales.

La compétence technique est dans ces agences administratives locales plus que chez les élus. Il faut bien le reconnaître.

Aux deux phénomènes s’ajoute une constante. Partout c’est la plume qui tient le pouvoir, celui qui écrit qui comprend, qui possède le vocabulaire, et a la capacité d’exprimer une idée. Il faut observer ici le discours. Le discours repris quelquefois maladroitement par les élus est celui des techniciens. C’est clair dans à peu près tous les domaines. Un même discours adossé à des nœuds idéologiques, et qui influence tous les élus qui parlent alors la novlangue de leurs bureaux. C’est impressionnant.

Le résultat est que le centre du pouvoir local s’est déplacé du cercle des élus locaux à celui des techniciens. Surtout, ne le dites à personne, c’est un secret.

Où l’on reparle des subventions

C’était au conseil municipal d’Annemasse dans sa séance du 21 septembre 2017.

La question posée était entre autres celle de la solidarité internationale. Deux associations pleines de bonnes intentions et d’équité transméditerranéenne demandaient les subventions de la ville pour leurs projets, également dignes d’intérêt. Ce qui n’est pas le problème.

Il a été intéressant de constater les différentes positions exprimées.

Le représentant des Républicains, qui représente aussi lui-même, s’est opposé au motif que ce n’était pas aux communes de se faire les rouages de la solidarité internationale. Il n’a pas tort, mais cela n’épuise pas le sujet.

Il lui a été répondu par un adjoint socialiste, apparatchik socialiste (ça existe encore), qui entre ses activités politiques travaille dans l’entourage de l’autre maire socialiste de l’agglomération, dans une grande envolée lyrique sur fond de culpabilisation qu’il était obligatoire d’être solidaire de l’Afrique, avec l’idée aussi, juste celle-là, qu’en aidant ce continent on permettait à ses populations de rester sur place. Il s’emporta quelque peu contre le représentant très minoritaire des Républicains.

Il avait bien tort dans son expression en tout cas, et c’est la question que je lui ai posée, car on se demande bien combien il offre à la solidarité sur ses traitements d’adjoint. Comme il n’a pas répondu, c’est probablement très peu.

Et c’est là que le bât blesse encore. Car au fond il s’agit encore d’une charité faite avec l’argent des autres. La question qui se pose est de savoir si le citoyen de la ville est d’accord avec cela, et dans quelles limites.

Le maire est alors intervenu, ayant la parole en dernier, en premier, au milieu, et tout le temps qu’il veut, encore qu’il n’en abuse pas véritablement. Il a assené l’argument décisif : la solidarité internationale était dans son programme et ils avaient été élus.

Je ne retrouve pas les documents de propagande de l’équipe majoritaire aujourd’hui, si bien que je peux me tromper. Mais il me semble que durant la campagne s’il a été question d’Annemasse capitale mondiale de la solidarité, avec sa cité de la solidarité, c’était surtout en référence aux étages des nouveaux bâtiments occupés par diverses associations très productives de vivre-ensemble, mais qu’à aucun moment il n’avait été question de chiffres, de subventions, et de combien cela allait coûter au contribuable.

Encore une fois je peux me tromper, mais en toute hypothèse, le fond du problème reste entier. Et si j’ai voté contre ces subventions, c’est parce que je ne crois pas que sans un mandat express de dépenser l’argent public ainsi, donné par les électeurs, on doit s’en abstenir. J’attends la démonstration du consentement éclairé des électeurs.

Et au-delà même de ces réserves y en a-t-il encore une autre. À supposer que l’électeur majoritaire ait consenti à la dépense, l’électeur minoritaire lui n’y a pas consenti. S’il s’agissait de dépenses nécessaires de la ville, le droit de l’électeur majoritaire ne se discuterait pas. Mais quand il s’agit de dépenses qui pour le moins sortent de la sphère habituelle de compétence d’une commune, alors la même question se pose de savoir si on peut démocratiquement imposer un tel choix. Si par exemple il était dit dans le programme de la majorité lors des élections que la ville allait subventionner des associations de joueurs au casino, on ne peut pas penser que cela serait acceptable, même approuvé par une majorité d’électeurs.

Il faut un minimum de consensus sur la dépense publique.

Toujours dans le même chapitre de la solidarité internationale, curieusement, est venue une délibération pour une subvention en faveur des sinistrés de nos Antilles. Le représentant des Républicains et de lui-même a exposé alors que ce type de solidarité appartenait à l’État. Cela a provoqué l’ire d’une conseillère appartenant à la majorité et originaire de ces rivages enchanteurs, qui a très justement protesté que les cyclones qui venaient de s’abattre avaient eu des effets dévastateurs.

Mais là il ne s’agissait plus de solidarité internationale, les îles dont on parlait sont des départements français, et les Antillais sont nos concitoyens. C’est donc notre citoyenneté qui est en jeu dans ces aides que nous avons le devoir d’apporter. Le réflexe ici est celui de notre défense collective contre les calamités naturelles, de Dunkerque à Nouméa en passant par Saint-Denis, Pointe-à-Pitre et Fort-de-France.

Ainsi va le monde. Mieux à la fin de la soirée qu’au début.

Recul du gouvernement sur les dotations aux collectivités

Selon le Premier ministre Monsieur Philippe, le projet de loi de finances pour 2018 ne prévoirait pas de baisse des concours financiers de l’État aux collectivités territoriales. Ils seront même en hausse globale de 384 M€. Le gouvernement paraît ainsi avoir reculé sur ce point.

Toutefois les collectivités ne seront pas exemptées des 13 Md€ d’économies demandés sur le quinquennat. Non, mais.

Il va donc falloir commencer sérieusement à se serrer la ceinture. Exercice dangereux si on ne le fait pas précéder d’une cure d’amaigrissement. Or, cela n’est ni dans les perspectives ni de l’agglomération, du moins lors de sa séance du 20 septembre 2017 ni d’Annemasse.

Une conséquence : le ventre mou va déborder de part et d’autre de la ceinture. Le spectacle est répugnant.

La gangrène subventionniste, symptômes et prophylaxie

S’il n’y avait que le soupçon que les subventions si généreusement distribuées par toutes les collectivités, de l’État à la commune en passant par leurs regroupements, les départements, la région, avaient aussi une vocation politique par la création d’un clientélisme, on pourrait décider qu’elles devraient être observées à la loupe avant de les accorder.

Mais la vraie critique est encore ailleurs.

Il y a une véritable maladie de la subvention. Comme toute maladie elle produit à la longue un affaiblissement du corps. Du corps social qui est saigné dans ses finances. Mais aussi la maladie entame ces organes que sont les diverses associations qui perdent au fil du temps leurs capacités adaptatives, qui prennent l’habitude soit de vivre au-dessus de leurs moyens, soit celle de la mauvaise gestion, mais pire encore, finissent par trouver naturel que leur activité, que toute activité soit financée par d’autres que ceux qui la pratiquent.

C’est là le premier souci.

Le souci c’est que la subvention vient de l’impôt, et avec l’impôt le devoir des élus est d’être radins, très radins. Et ce n’est jamais le cas. Au contraire les élus dépensent sans compter et à la fin consacrent des portions importantes des budgets à ces subventions.

Le souci aussi est celui de la justice. Pour quelle raison m’obligerait-on à payer pour les joueurs d’échec ou de cornemuse, ou les joueurs de foot si je ne joue ni aux échecs, ni de la cornemuse, ni au foot? Je n’ai rien contre les joueurs de cornemuse, mais je ne vois pas pourquoi j’irais financer leur passion. C’est injuste d’obliger le citoyen qui déteste le rugby, il y en a même si on peut le déplorer, ou qui déteste le foot, heureusement qu’il y en a, à payer pour ces activités.

Leur financement doit être trouvé dans leur organisation, chez leurs participants. Le badminton chez les babmintoniens.

Trump n’est pas maire d’Annemasse

En conséquence il n’existe aucun plan d’attaque massive sur Ambilly et Genève pour débarrasser ces villes de leurs cliques gauchistes et écolos. Ouf. La paix a du bon, le nouveau maire de Genève peut respirer.

Le maire d’Ambilly lorgnerait sur Annemasse

C’est ce qui se murmure.

Un socialo à l’égo surdimensionné, totalement idéologisé, qui manifestement estime que cette bonne vielle commune d’Ambilly qui a le mérite provisoire de l’accueillir, et le démérite d’être en superficie la plus petite du département, et surtout qui à celui de ne plus pouvoir le contenir, lorgne(rait) sur Annemasse pour prendre la succession de son bon maire, Monsieur Dupessey.

Un point est provisoirement rassurant. Il paraît qu’il devrait y avoir des élections autour de 2020. Restera à voir si les électeurs goûteront la cuisine socialiste qui voudra leur mitonner un maire tout aussi socialo, version apparatchik.

Pour ma part, je me demande si je ne vais pas hésiter à voter pour lui.

Le scandale de l’idéologie des particules fines

Les commissions de l’agglomération, son assemblée, sont périodiquement la cible d’une offensive idéologique marquée par un discours à la fois vindicatif, victimaire, et surtout culpabilisateur sur le thème des «particules fines».

Elles existent.

Leur origine ce sont les hydrocarbures, brûlés dans les chaudières principalement, et aussi dans les moteurs diésels ou essence. Le mal absolu réside d’ailleurs dans cette dernière source.

Il y aurait aussi les cheminées des maisons, encore un mal absolu pour nos idéologues puisque les maisons représentent le gaspillage de l’espace, la richesse relative de leurs propriétaires, leur égoïsme puisqu’ils ne plient pas devant les oukases de ces esprits armés de leurs certitudes.

Tout ce discours est un tissu d’excès. Porté dans l’oubli total de la réalité.

Les particules fines sont probablement dangereuses pour la santé, mais pour en être convaincu encore faudrait-il que soient produites des études épidémiologiques sérieuses, et non les affirmations d’ONG diverses reprises en boucle et citées comme si elles étaient des sources documentaires sérieuses, ce qui constitue une fraude intellectuelle.

Il y a une constatation de bon sens. Cependant qu’on nous alerte sur le danger absolu pour la santé de ces particules diaboliques, la santé globale de la population s’améliore constamment, profondément.

Et on le sait par un outil incontestable, scientifique lui: la démographie.

Car l’espérance de vie ne cesse de progresser, au rythme de presque un trimestre par an. L’ampleur de l’immigration fera peut-être diminuer ces résultats, puisque les populations concernées viennent d’une partie beaucoup plus déshéritée du monde où la santé est de très loin plus précaire. Mais la tendance est là, incontournable.

Pour pouvoir être même entendu le discours sur les particules fines devrait s’expliquer sur cette contradiction. Si elles étaient le danger absolu pour la santé, alors nécessairement la longévité de la population devrait baisser. Si le contraire se produit, c’est que la proposition est insuffisante.

Il faut se débarrasser des idéologues.

Ne jamais toucher au grisbi

S’il y a bien une chose qu’un gouvernement doit éviter, c’est de toucher au grisbi des collectivités locales. Et c’est pourtant ce qui va se passer par l’intermédiaire de la suppression de la taxe foncière, si jamais elle se réalise. Si cette erreur se produisait malgré toutes les mises en garde, alors on pourra être certain du résultat. Une sourde résistance transpartisane qui isolera le gouvernement, avant une déroute aux prochaines élections.

Si seulement en cette rentrée 2017,

Si seulement..

Si seulement il n’y avait pas de travaux, si seulement la circulation ne se faisait pas à l’arrêt en cette rentrée, si seulement les impôts n’augmentaient pas, si seulement tout le monde il était beau et il était gentil.

Si seulement vous arrêtiez de rêver et vous considériez la réalité toute nue, et bien vous pourriez agir, en temps et en heure aux prochaines élections. Mais vous avez l’habitude de vous abstenir dans votre écrasante majorité, et après de râler comme si on vous arrachait vos dents.

Tout ce qui se passe vous l’avez cherché, et vous l’avez obtenu.

Commençons par les travaux. Il ne sert à rien de protester, la plupart sont nécessaires et doivent bien être faits pour permettre justement une meilleure circulation dans le pire qui se prépare. La plupart, mais pas tous. Par exemple ce qui est en préparation et qui aboutira à fermer l’avenue E. Zola aux abords de la gare est une pure sottise. Mais qui était évitable si vous aviez voté, bande d’abstentionnistes.

Continuons par les projets. Il est maintenant question de remplacer la halle couverte par un nouvel ensemble qui comprendra un marché couvert pour les produits frais. Hommage de la majorité socialiste qui reprend sans le dire bien entendu ce qui va de soi, le projet et l’idée de Monsieur VIGNY, qui n’est pas exactement socialiste.

Dans le chapitre des projets il y a celui faramineux de nos voisins helvètes genevois qui envisagent une fois de plus la traversée de la rade. Il y aura nécessairement des oppositions, des échecs, la routine. Mais il y a en perspective un plus grand échec encore si le projet devait se réaliser en méconnaissance des besoins régionaux de circulation, c’est à dire sans connexion avec le réseau haut-savoyard. Ce serait stupide, mais c’est parfaitement possible.

Et arrêtons-nous en chemin sur le chapitre de la générosité. Il s’est agi pour une société d’HLM, que nous ne nommerons pas, qui gère une large partie des logements du Perrier, de faire dans la charité de masse. Cette société, qui est l’obligée de la municipalité socialiste, va distribuer des ampoules LED à 800 logements du Perrier. La générosité se fait ainsi en dernière analyse avec l’argent du contribuable qui bouchera par diverses subventions toute perte éventuelle de cette société, et surtout cette générosité ne vise qu’une partie de la ville, celle qui vote bien à toutes les élections en faveur de l’équipe socialiste. Générosité bien organisée commence toujours par soi-même.

Générosité encore, à vous les contribuables qui appartiennent à la classe moyenne, celle qui a voté majoritairement (quand elle a voté) pour le président actuel. Et bien vous allez être récompensés de vos efforts. Vous allez payer de la CSG, etc. Et vous devez en être contents. En échange vous avez déjà reçu des promesses. La promesse du redressement, la promesse de la relance de l’économie, la promesse du nirvana du contribuable. Elle n’est pas belle la vie ?

Des ampoules gratuites pour le Perrier

La générosité ne vise que le quartier du Perrier. Les autres annemassiens qui n’ont ni les faveurs de la municipalité, ni celles de son obligée la société HLM, n’auront droit à rien.

Les salauds de riches qui sont partout ailleurs que dans ce quartier sont avant tout des salauds. Il y a les bons pauvres et les salauds de riches, lesquels sont si salauds que grâce aux impôts qui leur sont volés, la générosité de la société HLM sera alimentée en subventions sonnantes et trébuchantes.

Sur le fond cette opération est condamnable. Totalement condamnable. Parce que cette société n’est pas une société purement privée. Elle est généreuse avec l’argent qui ne lui appartient pas. L’argent du contribuable. Et ce n’est pas une dépense régalienne. Et ce n’est pas non plus une dépense justifiée par une mission de service public. Cet argent nous est volé.

Chouette! L’histoire sans fin de la traversée de la rade rebondit à Genève,

Il ne faut rien exagérer. Un nouveau projet sélectionné par un comité ad hoc serait sur le point de commencer son parcours, du canton à la confédération, en passant par le champ de mines tissé par la démocratie suisse. Les obstacles seraient si nombreux qu’un échec est possible. Gloire et faiblesse de la démocratie la plus parfaite au monde.

De ce côté-ci de la frontière, nous ne pouvons que nous réjouir de la renaissance du phénix de la traversée de la rade. Le bémol est qu’il n’est pas sûr que ce projet helvético genevois soit conçu en cohérence avec les contraintes régionales de la circulation. L’échelle des problèmes est pourtant régionale, les solutions sont nécessairement régionales. Il y a pour l’instant une vague déclaration d’intention d’aller dans ce sens, mais rien de concret. Du moins à ma connaissance.

Migrations estivales et migrations imaginaires

L’été, personne ne le contestera, est le temps des migrations. Celles voulues par des millions de nos concitoyens qui se précipitent ailleurs, ailleurs que chez eux. Vers la mer, les lacs, les montagnes, la campagne, l’étranger.

Il y a aussi dans ce même temps celles subies qui viennent d’ailleurs. En général honnies sourdement par nos concitoyens, notamment quand elles viennent d’outre-Méditerranée. Et parmi elles celles des «gens du voyage», dont l’origine géographique est incertaine, et pour partie seulement étrangère. En toute hypothèse étrangère au mode de vie de l’immense majorité des habitants de notre pays.

Pendant la belle saison, d’un seul coup la frontière genevoise se gonfle de campements improvisés, dans l’indifférence de l’administration préfectorale, la colère des agriculteurs, la préoccupation des élus locaux, l’émoi de la police genevoise qui craint l’augmentation considérable des cambriolages, brigandages, rapines en tout genre. Des statistiques auraient été publiées il y a quelques années, qui sont introuvables à cette heure. C’est donc une hypothèse à vérifier, mais de toute façon une crainte avérée.

Le bilan aujourd’hui doit être tiré de cette situation totalement récurrente. Des efforts ont été consentis par les différentes collectivités, qui à coup de millions (tirés de la poche de leurs contribuables) ont créé des aires spéciales pour l’accueil des caravanes. C’est un échec puisque cela n’apporte apparemment aucune solution. Les caravanes viennent, s’empilent, s’installent partout, voire, s’imposent partout.

Et il ne faut pas compter sur la gendarmerie ou la police pour appliquer la réglementation qui l’interdit officiellement. Leur autorité en la matière est le préfet. Jamais aucun préfet depuis des lustres n’a pris la moindre mesure pour régler cette situation. Courageusement ils préfèrent s’attaquer aux administrés qui ne résistent pas, à ceux qu’on peut piétiner administrativement, embastiller, frapper d’amendes, priver de points, spolier, dans le silence médiatique. L’État n’est ferme que contre ce menu fretin, que contre le peuple.

Si la solution est une affaire de police, c’est foutu. Restent alors nos petits bras. Mais que pouvons-nous faire? À Annemasse on pourrait certes leur ouvrir le parc Montessuit, voire la villa du parc. Ils te l’arrangeraient de manière kitch, et on pourrait rentabiliser l’affaire par l’organisation de visites d’un vrai musée d’art moderne consacré à la déconstruction libertaire. Un succès populaire se profile. Les écoles primaires seraient naturellement obligées de visiter le site d’art, ce qui permettrait comme aujourd’hui de gonfler les statistiques culturelles. Mais peut-être cette solution est-elle trop utopique, ou trop moderne pour être applicable.

Sinon, et si vous avez de meilleures idées, surtout des idées plus raisonnables, n’hésitez pas de les communiquer au président de l’agglomération. Il en fera son miel.

Tout baigne, sauf pour les classes moyennes qui seront à la double peine des impôts nationaux et locaux

Il n’est pas encore certain que le pire se réalisera, mais il y a de bonnes chances qu’on réussisse l’exploit de conserver un système d’imposition locale incohérent, tout en lui appliquant la réforme démagogique de l’exonération de la taxe d’habitation pour certains ménages seulement, dans l’obscurité la plus totale.

Une grande réforme s’impose pourtant. Ses lignes directrices pourraient tout d’abord être celles de la simplification du système à l’heure où les subventions de l’État baissent constamment. Il est temps de mettre a nu les finances locales. Ce qui est dépensé localement doit être couvert par l’impôt local dans la transparence.

Cet impôt local doit être universel. Un impôt n’est juste dans son principe que si TOUS le paient. Ce qui n’est évidemment pas exclusif d’une modulation en fonction des revenus, au nom de la justice, ou de l’équité si vous préférez. Sinon à la fin, seules les classes moyennes se l’appuient. Les très riches qui servent d’alibi à l’impôt punitif sont en général aux Bahamas. Les biens moins riches sont ici, prisonniers, tondus, maltraités.

L’impôt doit être universel pour que tous les citoyens d’une ville, d’une agglomération puissent se sentir concernés par les dépenses engagées en leur nom. Tous, sans exception.

Il doit être clair. Peu importe à cet égard qu’il apparaisse comme une ligne supplémentaire à la CSG CRDS, ou dans un document indépendant comme c’est le cas aujourd’hui.

Si bien qu’on saura pourquoi on vote la prochaine fois. Pour une augmentation? Ou pour une diminution ?

Universel. Transparent. Rationnel.

C’est une réforme urgente. Plus urgente que la loi sur la moralisation de la vie politique qui tourne à l’idiotie. La moralisation à la sauce Bayrou.

Prenez vos vélos, vos trottinettes et vendez vos voitures

Annemasse, et l’agglomération ont ouvert une guerre totale contre l’automobile. Pas seulement par des mesures directes, mais par toute une politique d’encerclement qui tend à vider les rues des voitures perçues comme le mal absolu. Tous les bons esprits des administrations locales, relayés par l’écrasante majorité des élus, quelques fois conscients, parfois inconscients, et souvent bien manipulés, retranchés derrière quantité d’instances à travers tout le pays, ont décidé pour vous, mais sans vous consulter, sur la place qu’il fallait laisser aux véhicules individuels.

Vous irez à pied, en vélo, en bus, en tram, en train. Mais bientôt vous n’irez plus en avion ni en automobile, et de toute façon pour aller d’Annemasse à Genève, il est vrai que l’aéroplane n’est pas très pratique.

Cette politique dont tous les effets ne sont pas encore déployés, mais ne vont pas tarder à l’être a été décidée en théorie pour vous, mais en réalité sans vous. Vous n’avez pas été consultés. La question n’a jamais été posée clairement. Prenez les programmes électoraux des édiles aux commandes et cherchez-y les traces du bannissement des voitures particulières. Vous y trouverez dans certains, mais pas tous, des phrases alambiquées sur la nécessité du développement des transports en commun, des transports «doux», mais jamais une franche déclaration de guerre à outrance à l’automobiliste que nous sommes tous. On nous invite à changer de «mode de transport», au mieux. De toute façon nous n’aurons plus le choix. L’ukase est signé.

Par exemple le bout de l’avenue Émile Zola, bouché par le réaménagement de la gare et son «pôle d’échange multimodal».

Il ne faudra pas s’étonner qu’aux prochaines échéances électorales il y ait encore plus d’abstentions. L’abstention est la réponse populaire à un certain mépris de la démocratie. Il y a pourtant des moyens très simples de réconcilier l’électeur et l’élu. Le référendum bien sûr, et un autre : des programmes clairs.

Vos élus pensent que la politique des transports est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux électeurs.

Je pense le contraire, la politique des transports est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls élus.

Question iconoclaste sur le Perrier

On vient de fêter à Annemasse les 40 ans du quartier du Perrier.

Ce quartier vers lequel se dirige le tram, qui de ce fait n’ira pas à la gare.

Ce quartier vers lequel ont convergé tous les financements publics de la solidarité urbaine depuis des décennies.

Ce quartier qui a reçu les investissements permanents de la commune.

Ce quartier dans lequel tous les «mobiliers urbains» ont été restaurés et entretenus à jet continu.

Bref ce quartier dans lequel ont été concentrés des flux financiers à des titres tellement divers qu’il est très difficile de les recenser.

Ce quartier enfin qui après avoir bénéficié des cornes d’abondance de la solidarité, abrite encore et toujours des «publics défavorisés» pour reprendre et condenser les discours langue-de-bois-isés de nos doctes édiles.

Dès lors se pose la question de l’utilité de ces investissements.

Crûment, c’est en termes de rapport coût/avantage qu’il faudrait analyser ces investissements importants. La question iconoclaste suit: au bout du compte, n’aurait-il pas été plus avantageux pour tous, y compris les «publics» dits défavorisés, de leur faire directement un chèque que chacun aurait employé à sa fantaisie? Les uns pour améliorer leur logement, les autres pour aller jouer au casino, et quelques-uns pour verser directement sur mon RIB : 098OPIAUAOI814094, (sur lequel tous les lecteurs peuvent du reste laisser leur témoignage en bonne monnaie).

85% des emplois de 2030 n’existent pas aujourd’hui et 100% des emplois d’aujourd’hui n’existeront plus

Telle est la réalité de la robotisation et de la numérisation à laquelle s’ajoute le développement de l’intelligence artificielle qui fait déjà des prouesses. En 2030 il n’y aura peut-être même plus de maire. Une machine logée à la mairie le remplacera. En route vers ce futur brillant on aura perdu aussi les conseillers municipaux, décimés par Macron, achevés par l’exigence d’être réactif et intelligent. Il y a un seul métier qui sera épargné par cette lame de fond qui balaye tout sur son passage, celui de contribuable. Indispensable rouage de la machine.

Puisqu’on vous disait que ce président était formidable,

Vous ne vouliez pas le croire. Vous aviez tort. Il a décidé de réduire le nombre des élus nationaux, mais aussi locaux. Ainsi le conseil municipal d’Annemasse serait réduit, pas tout à fait à rien, mais presque. Peut-être deux élus ou même mieux, un élu: le maire. Il se réunirait à lui même en tout lieu, établirait un ordre du jour qu’il se communiquerait en temps utile pour pouvoir l’étudier, il délibèrerait entre lui même et lui même, et serait le plus souvent d’accord avec ses propositions. De temps en temps il voterait le soir contre ce qu’il s’était proposé le matin. La démocratie serait vivante, le contribuable satisfait au regard des économies réalisées, mais les journalistes auraient plus de difficultés à suivre les débats. Enfin, pas tous, il en est qui ont beaucoup d’imagination.

Qui l’emportera entre la pression déflationniste que Macron veut imposer aux communes et leur appétit de dépenses publiques? On ne sait pas, mais ce qui est sûr c’est que vous paierez comptant.

10 milliards de recettes pour la suppression partielle de la taxe d’habitation ne vont pas s’évaporer sans quelques turbulences dans les finances locales, et partant en bout de course dans la poche des contribuables. Bien sûr le président appelle par ailleurs les collectivités à se serrer la ceinture dans la même proportion et pour d’autres raisons. Mais gageons qu’il n’en ira pas aussi simplement dans la réalité. Il est peu probable que «spontanément» lesdites collectivités se mettent au régime sans sel. Il est plus que probable qu’elles aillent simplement prendre dans la poche de ceux qui vont payer.

Qui? Et bien vous, les classes moyennes. Vous ne réalisez pas votre bonheur. D’un côté la CSG, de l’autre l’augmentation de vos impositions locales pour palier les déficits de la taxe d’habitation. Avec la réforme, les contribuables «qui paient déjà l’impôt sur le revenu pour l’ensemble du pays, vont aussi devoir régler seuls les taxes locales s’ils gagnent 20.000 euros par an», selon le Figaro.

Vous croyez, gens de peu, que ce serait injuste de faire payer encore les mêmes. Vous ne comprenez pas votre privilège de supporter tout le poids de la solidarité, qui en elle-même ne serait jamais critiquable.

Cette solidarité, qui nourrit la diversité, qui elle-même vous enrichit, selon la doxa annemassienne. Salauds de riches, vous voilà encore plus riches, et encore plus ingrats. C’est une honte.

La carte, le territoire, et la représentation mentale de la réalité frontalière

Les cartes sont intéressantes parce qu’elles nous présentent aussi une analyse de la réalité. Encore aujourd’hui les cartes de France s’arrêtent brutalement aux frontières: au-delà c’est vide.

C’est le cas pour cette carte de l’IGN qui intéresse notre petit secteur. Genève n’existe pas. La Suisse n’existe pas. Tous les jours des dizaines de milliers de travailleurs frontaliers sortent du monde réel et après avoir traversé une frontière, passent leur journée dans le néant.

L’être est ici. Le néant juste à côté. Une sorte de programme philosophique.

Même si ces représentations tronquées de la réalité sont la conséquence indirecte de droits sur l’image, il n’en demeure pas moins qu’elles induisent une vision erronée de la réalité, et sont la marque d’un nationalisme inadapté. Surtout dans notre région frontalière.

Désertification du centre-ville

Il est possible que rien ne puisse changer la lame de fond actuelle qui à la fois vide les centres-ville de leurs commerces et les paupérise. Un article dans le Point (en ligne) du 12 juillet 2017 analyse le phénomène dont il dit qu’il touche l’ensemble des villes françaises.

Les explications du phénomène qui serait purement français, mais cette affirmation est à vérifier, tiendraient en un mot: urbanisme. On aurait laissé croître les périphéries vouées à la maison individuelle. Personne n’a encore trouvé de solution, mais on en cherche.

Ce qu’il y a de certain en revanche c’est que l’absolutisme de la piétonnisation à outrance actuelle n’est pas la solution. S’il faut revivifier les centres-ville, il ne faut pas non plus les vider des automobiles. Sans elles, pas de commerce, et partant aucune possibilité d’enrayer le phénomène. C’est ce que pense l’auteur. L’article se conclut par cette remarque «Car finalement, pour qu’il y ait des clients, il faut qu’il y ait des travailleurs, des habitants, des automobilistes et des piétons».

Le message doit passer.

La baisse de la taxe d’habitation

Impossible d’être contre, alors que les conséquences de cette exonération partielle ne sont pas toutes favorables à tous les contribuables. Une promesse est faite aux collectivités locales: l’État remboursera à l’euro près le manque à gagner. Comme l’État tient toujours toutes ses promesses, braves gens, ne vous inquiétez pas.

Mais des esprits chagrins pourraient avoir la mauvaise idée de se souvenir des innombrables promesses non tenues. Il y aura toujours un bon esprit pour rappeler le mot célèbre «les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent». Le cynisme étant passablement répandu, notre État étant ce qu’il est, il y a malheureusement quelques craintes à avoir.

Les taxes d’habitation qui constituent une ressource importante des collectivités locales vont s’évaporer, l’État les remboursera, mais avec quoi au fait? De l’argent des contribuables cette bonne blague. Où va-t-il le prendre? C’est simple, dans la poche de ceux qui payent déjà.

Ainsi donc les heureux contribuables, ceux qui payent l’impôt sur le revenu, qui supportent la taxe foncière, qui connaissent la CSG, auront le bonheur de payer sur leurs deniers l’exonération de la taxe d’habitation. Un vrai progrès, marqué par l’équité. Ces salauds de riches ne doivent pas être entendus dans leurs jérémiades.

La solution consistant à baisser corrélativement les dépenses restera une bonne idée, mais qui risque de se volatiliser comme le songe d’une nuit d’été.

Pas de panique, les impôts augmenteront, autant que prévu

Une fois encore le discours cède devant la réalité. Durant la campagne électorale, il a été question pour le candidat aujourd’hui élu de baisser les impôts, c’est le message qu’il a fait passer. Même s’il avait été remarqué que ses propositions de baisse manquaient de clarté et de consistance, le message a été reçu. Aujourd’hui la réalité de la situation budgétaire catastrophique laissée par un gouvernement auquel le nouveau président a d’ailleurs participé, semble conduire à un réajustement des engagements. Les promesses sont une fois de plus solubles dans la réalité.

Il y aurait bien une méthode pour réellement baisser les impôts. Elle est connue. Elle est simple. Il faut d’abord baisser les dépenses. Mais ce n’est guère envisagé. Les dépenses sont une machine à cliquet. Les impôts suivent le même mouvement.

Et dans ce tumulte, les finances locales ne vont pas être modifiées d’un iota. Il y aura aussi à ce niveau de nouvelles dépenses et donc immanquablement de nouveaux impôts.

Les extrêmes ont encore de beaux jours devant eux, ils pourront continuer de carburer au ressentiment qui va succéder à l’état de grâce. Immanquablement.

Adieu donc !

Il peut arriver dans une enceinte politique qu’une agitation momentanée laisse croire qu’un bouleversement serait en cours. Lors de la séance du conseil municipal du 3 juillet 2017, un représentant de l’opposition, Monsieur Matthieu Ménard-Durand a annoncé qu’il passait avec armes et bagages dans le camp de la majorité qui disait l’accueillir à bras ouverts.

Il a donc fait une déclaration toute vibrante de sa protestation qu’il ne trahissait personne et qu’il tirait simplement les conséquences de sa mutation politique. Il exposait qu’il venait de contracter une fièvre virale, la macronite, pour laquelle la seule thérapie possible était la purge majoritaire municipale. Cela a paru fâcher Monsieur Gaconnet, pour LR.

Pour ma part je n’ai pas suivi le chemin périlleux de l’ire politique. D’abord parce que la majorité actuelle du conseil municipal est peut-être, allez savoir, en pleine recomposition et que nul ne sait ce que demain sera. Ensuite, parce que si je crois erroné de pouvoir se sentir propriétaire du vote de ses électeurs, d’autant plus qu’on est élu sur une liste, il ne faut rien exagérer. La majorité n’est pas l’ennemi. L’opposition n’est pas la résistance. Il s’agit d’un épiphénomène individuel et peu significatif.

Il y a un avantage. Les réunions de l’opposition seront encore plus faciles dans la seule cabine téléphonique qui reste en ville.

PS. J’apprends qu’il n’y en aurait plus. Il faut un autre lieu. Le maire a refusé de prêter son bureau, il a peur qu’on y reste. On cherche.

Sous le PLU, la plage

Pas tout à fait, mais presque. La bonne nouvelle du nouveau PLU adopté lundi 3 juillet 2017 par le conseil municipal d’Annemasse est qu’il sanctuarise une zone pavillonnaire. Au moins le gigantisme des constructions sera pour quelque temps arrêté à l’orée de ces ilots. Mais c’est bien en termes d’ilot qu’il faut imaginer ces zones. Ailleurs, partout ailleurs, le moins qu’on puisse dire est que la verticalité s’accroît.

Le maire a eu une excellente image pour justifier la politique urbaine défendue par son adjoint, Monsieur Michel Boucher. Il a évoqué une ville de pleins et de creux. C’était à la mode au temps du structuralisme, quand on déconstruisait le discours et qu’on recherchait dans le social des rythmes explicatifs. Appliqué à la chose urbaine l’image est intéressante, des pleins remplis de bâtiments empilés, et des creux, les rares «espaces de respiration», c’est à dire en langage ordinaire les parcs.

Mais la réalité n’est pas celle du discours qui est toujours impuissant à en épuiser la connaissance. La réalité c’est d’abord que ce PLU nouvelle mouture s’inscrit dans l’espace d’une commune surdensifiée. Annemasse est la ville la plus densément peuplée du département. Rien que cela devrait nous pousser à rechercher une pause dans cette course à la grandeur. Mais non, cela n’arrivera pas.

Après la verrue urbaine de Chablais-par(k)c (K si vous voulez faire chic), et ses bâtiments élevés qui plongent sur des rues étroites, on va récidiver sur un nouvel ilot, celui de l’ancienne clinique. 30 mètres. Et paf!. Que ce ne soit pas en harmonie avec le reste du quartier est insignifiant pour la majorité. Ce qui compte c’est d’abord le discours, ses pleins et ses déliés. Pardon, ses creux. Il y a une justification présentée pour le site de l’ancienne clinique. La justification économique. Les promoteurs ne se bousculeraient pas, l’opération coûterait cher car il y aurait de l’amiante. Une calamité. Celui des promoteurs qui reste fait donc l’aumône, mais en contrepartie de sa charité exige de la hauteur. Comme l’intérêt économique du promoteur devient une nécessité, il aura ses 30 mètres.

Le fâcheux est que le quartier n’est pas à cette mesure. Peu importe. Peu importe aussi que le raisonnement proposé soit extrêmement critiquable. Non pas que l’intérêt du promoteur on s’en fiche, mais sur sa logique. Sous réserve de la réalité de l’affirmation de la gangrène par l’amiante en l’absence du moindre chiffre articulé, de la moindre précision sur les volumes concernés, l’équilibre de l’opération pour le promoteur, quel qu’il soit, est par définition toujours réalisé. Il vend à tant le m2, et pour cela dépense X comprenant le prix d’achat du terrain et du désamiantage. S’il lui faut augmenter le X (amiante) alors si on suppose que le m2 vendu reste à prix constant, il faudra nécessairement baisser la charge du foncier. Il baissera le prix d’achat du terrain. Il offrira moins. C’est donc uniquement la poche du vendeur qui pourrait être impactée. Dès lors on ne peut comprendre l’argument de la hauteur comme compensation au surcoût résultant de la présence d’amiante. Ce n’est pas la poche de la commune. Ce n’est pas non plus celle du promoteur, c’est peut-être celle du vendeur. Mais depuis quand la mairie doit-elle se préoccuper de l’intérêt d’un particulier? Personne n’a rien contre lui, mais ce n’est quand même pas de la faute de la ville s’il y a ou non de l’amiante dans les murs. La logique échappe donc.

Dernier point sur le PLU. C’est une difficulté d’ensemble. On est à 25 % de logements sociaux. C’est la loi. On y ajoute 10 % de logements aidés. Dans la ZAC de la gare ce sera d’ailleurs un tiers de logements sociaux, un tiers de logements aidés, et un tiers de logements libres. La question de cohérence qui se pose est simple. Les foyers qui ne pourront prétendre bénéficier de logements sociaux ou aidés verront nécessairement le prix du m2 augmenter. Le m2 qu’ils vont acheter leur coûtera plus cher puisqu’il inclura nécessairement le manque à gagner de chaque promoteur sur les m2 sociaux. Il faut réfléchir à cela.

Sous le PLU, il y a sinon la plage du moins quelques tuiles.

Pas besoin de claques, il suffit d’un clic, pour charger l’ordre du jour de la séance du conseil municipal du 3 juillet 2017

Il suffit de cliquer :

séance du 3 juillet 2017

Je ne sais pas si je puis vraiment conseiller la lecture de ce libelle qui contient des informations capitales et des indications essentielles pour comprendre les arcanes de la politique municipale.

L’indifférenciation est le premier stade de la recomposition

Voici qu’un membre de l’opposition au conseil municipal à Annemasse change de camp et passe dans celui de la majorité qui s’apprête à faire sonner les trompettes de la victoire lors de la prochaine séance du 29 juin 2017. Depuis le début du mandat, ce sera la seconde défection enregistrée dans les rangs de l’opposition. Une similitude entre les deux, aucun défroqué n’a songé à démissionner. Ce qui implique braves gens que même à ce petit niveau le personnel politique se pense propriétaire de votre vote dès que vous l’avez exprimé.

La question politique qui est posée est celle de la recomposition qui pour le coup est en marche. L’inconnu pour l’instant est de savoir si le maire ne va pas aussi se décomposer avec le reste de sa majorité socialiste alors que la maison s’effondre, pour se recomposer sous de nouvelles couleurs. On a vu pire dans le passé. On verra sans doute des changements encore plus radicaux dans le futur.

Ce qui est en marche c’est l’indifférenciation politique. Normalement, les conservateurs sont en cravate, les socialeux à poil laineux sont en chemise ouverte. Mais c’est l’été, tout fond. Les conservateurs sont en teeshirts et les socialistes sont gris de poussière à force de raser les murs. Un seul magma existera dans lequel vont se fondre toutes les farces politiques. Du chaudron sortiront quelques spectres qui vont prétendre poursuivre la gestion de la ville.

Un futur de tous les dangers

Il est dit qu’on devrait se réjouir du coup de balai donné aux formations politiques traditionnelles et qu’une ère nouvelle commencerait le lundi 19 juin 2017. Peut-être. Mais nouvelle ère ou pas au niveau national comme local, et après la gueule de bois qui suit toujours la fête, d’immenses tâches restent à accomplir. Et qui sont toutes de nature à décevoir profondément les électeurs et leurs doubles, les abstentionnistes.

L’urgence est au redressement des comptes de la nation. Non pas à cause ou grâce à Bruxelles Berlin, mais simplement parce que le mur est proche dans lequel le train des dépenses publiques ira se fracasser nous entraînant dans sa catastrophe. Il faut donc redresser les comptes. Mais on ne peut plus le faire par l’augmentation des impôts. Encore que. Nous allons avoir la joie d’accueillir une augmentation de la CSG, qui est un impôt, mais en apparence et en apparence seulement un impôt devrait disparaître, la taxe d’habitation.

Il faudra d’ailleurs que soit expliquée la logique de cette réforme alors que dans le même temps la taxe foncière subsiste et que l’une n’est jamais que le complément de l’autre. Peut-être une réforme de tous les impôts locaux se profile-t-elle. En ce cas il ne faudra pas s’arrêter en chemin et ne pas revoir tout, de l’impôt sur le revenu à l’impôt sur la fortune en passant par la CSG.

Ce seront donc les finances publiques qui devront mobiliser le gouvernement et son parlement, qui comprendra une force d’opposition «constructive» gravitant autour des conservateurs de notre vie politique. Les extrêmes ne compteront que dans la rue. Mais qui dit finances publiques et limite son propos au seul État n’aura pas apporté de réelle solution au cancer des dépenses.

C’est en ce point que la problématique nationale rejoint celle plus locale des dépenses des communes, des intercommunalités, du département, de la région. Car faire l’impasse sur cet aspect est suicidaire et ne permettra jamais d’apporter des solutions salvatrices. Ne nous trompons pas: le redressement national passera par la domestication des dépenses locales.

Parce que sur ce chapitre et pour des raisons diverses qui quelques fois sont d’une parfaite trivialité, toutes les collectivités territoriales ont non pas seulement dérivé, mais déliré. Le délire continue et il n’y a malheureusement aucun psychiatre politique qui pourrait mettre sous camisole ces élus locaux qui vous veulent tant du bien qu’année après année ils creusent avec un rabot quasi indolore, deux sous par-ci, un euro par là, vos finances personnelles, chers concitoyens. Vous êtes les vaches à lait des collectivités terrorisantes avant d’être territoriales. Ce qui est raboté avec tant de science, ce sont vos économies, vos revenus.

Vous en voulez une démonstration? Prenez vos avis d’imposition pour les taxes d’habitation ou les taxes foncières. Mais pas seulement de l’année dernière. Prenez-les sur dix, quinze, vingt ans. Comparez. Courez alors vous inscrire dans un parti politique pour que ça change, c’est votre seule solution. L’abstention dont vous êtes aujourd’hui les champions ne vous servira à rien. Jamais.

Même quand c’est tard, il faut se réveiller

Ce n’est pas parce qu’on a eu honte du président de la République pendant ces cinq dernières années, et qu’il est enfin parti, qu’il faut se réjouir. Ce n’est pas le moment.

Un nouveau président a été élu.

Viennent les élections législatives et leur second tour. En lice, la députée sortante Virginie Duby-Muller qui est devancée par la candidate LREM.

Virginie Duby-Muller a servi notre secteur pendant 5 ans avec compétence, énergie, intuition, volonté. Elle a déployé un travail acharné. Elle a été réellement à l’écoute de ses concitoyens. Elle a constamment été claire sur ses choix. Sa personnalité a rafraîchi le monde politique. Elle est jeune, mais ce n’est pas la question.

Si en Haute-Savoie un député devait être épargné par la vague qui va porter dans l’hémicycle une majorité d’alliance de carpes et de lapins sous la couleur du président élu, ce devrait être elle. Et peut-être elle seule.

La question est de savoir si on veut une députée solide, enthousiaste, intelligente ou si on lui préfère l’illusion d’un soir avec la gueule de bois du lendemain.

Reste à aller voter.

Chablais-Arnaque

Par ces temps de canicule qui disparaîtront bientôt sous les brumes automnales, les pluies et les neiges hivernales, il est possible de s’interroger sur notre formidable capacité d’oubli, noyée dans le temps qui passe.

Il y a quelques années un grand projet de rénovation urbaine voyait le jour à Annemasse. Il s’agissait de réaliser une éco quartier, doté d’une tour qualifiée de « signal », montant presque jusqu’au ciel dans son habit de verre. Les façades de tous les autres immeubles devaient verdoyer, une première à Annemasse. Des façades végétales, c’était somptueux. On a oublié ça.

Bien entendu le projet était présenté, diffusé, avec ces merveilleuses images. C’est d’ailleurs sur cette base que le conseil municipal devait concéder l’aménagement de la ZAC à son promoteur actuel. On a oublié ça.

Puis, les ans passèrent, par petites touches successives, la verdure en façade était remplacée par des matériaux moins exigeants, la tour commençait par migrer avant de disparaître de la scène, et divers modificatifs aux permis de construire furent acceptés.

Ce qui avait été initialement promis ne sera jamais réalisé. Ce sur quoi le conseil municipal avait voté s’est perdu en chemin.

Peut-on croire aux promesses électorales ? C’est difficile. Comment croire aux promesses des promoteurs ? C’est aussi difficile. Le malheur dans cette affaire est le discrédit qui frappe la parole publique. Partant, comment s’étonner de la montée irrésistible de l’abstention, élection après élection ?

Chablais – gare, qui devint Chablais – ParK (écrit avec un K pour faire plus chic pour les abrutis) pourrait-être rebaptisé Chablais – « Arnaque », le symbole de la parole politique trompeuse. Oh! Ce n’est pas la parole du promoteur qui est en cause, lui est droit dans ses bottes, parfait dans sa fonction qui n’est pas de bâtir la ville, mais d’y déployer son activité dans l’intérêt tout d’abord de son porte-monnaie, ce qui est parfaitement légitime. La tromperie est dans la parole publique, la parole politique.

La réalisation de la ZAC va s’achever, avec quelques désordres dans les constructions, pas mal de procès en cours, une animation commerciale en panne même si ce n’est pas sans espoir.

Au mieux, c’est médiocre. Et dans tous les cas, très éloigné du rêve initial.

La laïcité envers et contre tout

Le FN a formulé une confondante proposition à l’occasion d’une question lors du dernier conseil municipal d’Annemasse, jeudi 28 avril 2016 : soumettre le permis de construire de la mosquée souhaitée par les musulmans de la ville à référendum.

Le maire a répondu en invoquant le principe de la laïcité.

Il a eu raison.

La laïcité est un des principes fondateurs du contrat social français. Sauf incohérence, il est impossible de l’appliquer à la population française dans sa très grande majorité chrétienne, croyante ou non croyante, et de le refuser aux musulmans. La laïcité leur bénéficie nécessairement, et les oblige également. Elle ne se négocie pas.

Quant à l’idée de soumettre un permis de construire à un référendum, et je reste partisan de ce mode démocratique de consultation dans son champ d’application, elle est absurde. Un référendum communal ne peut remettre en cause une loi ou un texte réglementaire. C’est ce qu’on appelle la hiérarchie des normes. Un permis de construire est accordé ou refusé en fonction du Code de l’urbanisme auquel le P.L.U obéit. Pas du résultat d’un référendum ! Quant à imaginer un référendum communal qui contredirait la loi de 1905…

Un avant-goût du désastre circulatoire

On l’a prédit.

Mais le pire est encore à venir.

La circulation à Annemasse sera paralysée par son nouveau plan.

La transformation de la place de la Gare en une aire d’échanges «multimodaux», dans la perspective du développement durable, et du lien social, mais le tout sans trafic automobile, va produire inéluctablement un blocage de la circulation.déviation

L’avant-goût vient d’en être donné par des travaux qui se déroulent en haut de l’avenue E. Zola, tout près de la gare. La circulation en direction de Ville-la-Grand qui passe normalement devant la gare a été déviée mardi ou mercredi 13 avril 2016. Dans un premier temps, la déviation faisait emprunter l’axe de la rue du Môle jusqu’à la rue du Chablais. Misère ! Embouteillage. Assez rapidement devant ce désastre la déviation a été corrigée, pour obliger à emprunter l’avenue de la Gare. Soulagement.

Mais dans le futur multimodal, quand l’espace devant la gare ne sera plus accessible aux automobiles, il sera alors impossible de déboucher depuis l’avenue de la gare sur la place de la gare, de sorte que l’itinéraire de cette déviation ne pourra plus être utilisé. Il ne restera que le débouché par la rue du Chablais, comme au premier stade de la récente déviation. Calamité assurée.

La circulation aux heures de pointe sera un cauchemar. Le bilan carbone dont on nous rebat les oreilles sera dans le rouge. La crise est devant nous. Mais paraît-il, des «experts», mandatés à grand frais, auraient dit que tout ira bien. On en doute.

La position adoptée par la municipalité socialiste est simple : abandonnez vos véhicules et prenez le CEVA, le bus, le tram, le tapis volant, soyez doux comme le transport par bicyclette, ou à pieds, éco-responsables. Taisez-vous, vous polluez.

Ainsi va le meilleur des mondes.

Le conseil municipal du 18 février et le débat d’orientation budgétaire

Les années se suivent, les débats sur le budget se ressemblent.

Le préposé aux comptes, en général un élu sans reproche, et aussi sans peur, l’adjoint aux finances, expose combien la majorité socialiste gère rigoureusement le budget, en «maîtrisant les dépenses», bien entendu, et en dégageant une spectaculaire marge d’auto financement.

Sauf que cette fois-ci, les projections n’étaient pas au rendez-vous de l’élogeque les socialistes voulaient bien faire d’eux même. Le souci est qu’un «effet ciseau» se profile. Les marges d’auto-financement se réduisent passant en quelques années de 8 millions à 2 millions. Et la marge d’autofinancement c’est simplement le différentiel entre les dépenses et les recettes. Si ça diminue tous les ans, il y a du souci dans l’air.

Il a encore été raconté par l’adjointe aux finances que les frais de fonctionnement étaient maîtrisés. Faux. Ils continuent d’augmenter de 1,66 % l’an, dans un contexte d’inflation à 0%. Il n’y a donc pas de maîtrise.

Mais ce n’est pas tout.

Il reste le venin de la fin. Il va se diffuser lentement.

Les impôts vont augmenter. Il faut pour l’équipe municipale continuer d’investir tous azimuts. Les dépenses de solidarité augmentent. Bref, les impôts permettront de maintenir la capacité d’autofinancement.

La critique fondamentale de ces projections et de cette politique est simple. La ville d’Annemasse est riche. Les fonds frontaliers et les recettes provenant du casino représentent 13 millions d’euros. Il y a maintenant bien des années je disais au maire d’alors que ces ressources devaient être consacrées exclusivement aux investissements et jamais au fonctionnement. Il jurait ses grands dieux que c’était le cas. Faux. Les 13 millions qui représentent plus du quart des recettes financent au moins aux trois quarts les frais de fonctionnement. La preuve ? Voyez ce qui reste de marge.

Le plus extraordinaire c’est la dissimulation à laquelle se livre la majorité socialiste.

Elle conclut sa présentation du budget par ces mots :

«Pour maintenir ces objectifs, dans un contexte de diminution des dotations de fonctionnement (ce qui est bien vrai), il faut :

  • maîtriser les dépenses de fonctionnement de manière rigoureuse,
  • recourir à l’emprunt de manière raisonnable,
  • augmenter les recettes de fonctionnement de manière équilibrée».

Augmenter les recettes de fonctionnement de manière équilibrée = augmenter les impôts.

Il y a ici tout le condensé du mensonge politique qui finit par saper la relation citoyenne à la démocratie comme l’abstention le démontre.

Pauvre France.

Et pauvre ville. Lors des dernières élections jamais à un seul moment les socialistes et Monsieur DUPESSEY n’ont annoncé la couleur, jamais ils n’ont dit qu’ils avaient l’intention d’augmenter les impôts. Ils ont donc été élus sur un mensonge.

 

Et pourquoi donc une mosquée à Annemasse ?

La réponse reste simple. Il y a quelques principes qui sont l’honneur d’une démocratie. La liberté de penser, la liberté de religion, la liberté d’expression, une seule et même liberté au fond sous des déclinaisons diverses. Le second principe est celui de la laïcité. La république française est laïque. C’est au nom de la liberté de religion et en celui de la laïcité que j’ai voté lors du conseil municipal du 18 février 2016 en faveur de la vente d’un terrain de la ville destiné à l’édification d’un lieu de culte décent pour tous les musulmans.

Il n’y a rien là d’exceptionnel. L’étonnant est que cette question qui coule de source, de source républicaine, n’ait pas été traitée plus tôt.

J’ai toutefois un regret. Qu’il n’y ait pas eu l’unanimité sur ce vote. On peut dire qu’il y a eu «presque» l’unanimité. Ce qui est déjà une satisfaction.

Annemasse attendra la fibre optique jusqu’à la Saint-Glinglin

Promi, juré, craché, Annemasse aura la fibre optique. Quand ? C’est une autre histoire. Pendant ce temps le département s’équipe : Le Syane (syndicat départemental) investira en 2016 la somme de 27,3 M€ pour la poursuite de la construction du réseau public départemental en fibre optique. Nous, rien.

La faute à qui ? Certes, la ville porte sa part de responsabilité. Elle avait cru il y a maintenant des lustres pouvoir s’équiper en fibre optique pour la télévision, en confiant la construction du réseau à Numericable qui n’a rien fait ou presque. La ville avait fait le choix d’une délégation de service public dont on ne sait à l’heure présente comment faire pour s’en débarrasser. Mauvaise pioche.

Mais la responsabilité principale incombe en fait au gouvernement. Pas celui de Hollande. Hélas! Celui de Sarkosy, zut alors. C’est en effet en ce temps que sottement l’État a choisi de confier à Orange la réalisation des réseaux dans notre secteur. Orange ne fait rien. Orange encaisse les dividendes, c’est normal. Orange n’investit que là où c’est rentable, on peut comprendre. Ailleurs Orange s’en fout. La mission que lui a confiée l’État ne l’intéresse manifestement pas dans les secteurs à moindre rentabilité, ce qui est le cas ici. Incapable de réaliser l’objectif assigné, en tout cas ici. L’erreur est de donner à une société, quelle qu’elle soit, où que ce soit, un monopole. Dès qu’on accorde un monopole, on est sûr du résultat : un désastre économique. Le monopoliste travaille dans son intérêt exclusif, fixe les tarifs qu’il veut, investit quand ça lui chante. Et cela ne chante pas à Orange, qui nous fait marron, ce qui nous rend verts, avant que nous ne voyions rouge.

Même Monsieur Boucher, maire adjoint dont je tairai la couleur, qui a hérité du délicat dossier de Numericable devient partisan de la concurrence, c’est dire à quel point il est ébranlé dans ses convictions. Ainsi va le monde.

L’urbanisme est-il maîtrisé ?

La réponse est négative.

Le jugement est certes un peu sévère. Il existe des instruments, il existe des élus, pleins de bonne volonté, intègres, et même savants.

Ils organisent des études, s’entourent de consultations, suivent même parfois les recommandations qui leur sont faites par les organes de concertation qu’ils ont créés. Et pourtant la réponse ne peut être que négative. En tout cas dans notre région.

Car cette région est marquée par un fait essentiel : Genève. Genève produit la croissance économique, qui mécaniquement génère l’augmentation démographique par la création à jet continu de milliers d’emplois.

Le développement urbain est la conséquence directe de l’accroissement démographique, lequel dépend de facteurs qui ne sont maîtrisés en rien par les élus d’ici en tout cas. Dès lors, et quelque soit la qualité des élus, quelque soit la qualité des études, le choix fondamental dépend d’un ailleurs qui n’est en rien sous contrôle de l’ici.

En ce sens urbanisme de notre agglomération, de notre ville, de chacune des communes n’est en rien maîtrisé. Il est subi.

Serait-il possible politiquement de ne plus subir ? Soyons réalistes : ce n’est en tout cas pas pour demain.

 

 

Plainte au Procureur de la République du maire d’Annemasse au sujet de la MJC Sud

La plainte est dirigée contre des personnes qui n’y sont pas désignées, ce qui est curieux puisqu’elles sont néanmoins identifiables par leurs fonctions.

Plainte du maire : cliquez sur le lien pour le télécharger

Que va faire le Procureur ? Probablement ordonner une enquête, et ce d’autant qu’il est saisi par l’association de la MJC d’une plainte antérieure dirigée contre personnes nommées expressément. Le pluriel est d’ailleurs de trop puisque la plainte du maire nous apprend que celle de la présidente de la MJC aurait été dirigée, elle, contre seulement une personne, responsables de secteur. Mais c’est peut-être une coquille.

Pour la suite de la procédure, si l’enquête devait aboutir à des poursuites devant le tribunal, il n’est pas sûr que la ville puisse se constituer partie-civile, à la différence de la MJC, faute d’un préjudice direct découlant de l’infraction. L’avenir nous le dira.

Sur le fond de ce dossier il est difficile de ne pas relever que quand le maire, plaignant, écrit : «La ville alerte la MJC Sud depuis 2013 sur la situation financière, la gouvernance et le repli de la structure», il ne dit pas quand il en aurait informé le conseil municipal, ce qui était bien le moins.

La réponse est simple. Jamais.

Ce qui engage la responsabilité politique du maire et des conseillers municipaux socialistes qui étaient membres du bureau de l’association. Bureau dont près de la moitié des membres n’étaient pas à jour de leurs cotisations.

La situation actuelle a une cause. La MJC Sud est une chasse gardée pour la majorité socialiste qui en a fait un agent électoral essentiel. D’où le silence sur ses difficultés, et l’absence de mesures, alors qu’elle savait.

Séance du conseil municipal du 20 janvier 2016

Où l’on apprend qu’il y a des démissions, dont celle remarquée d’un adjoint qui ne sera pas remplacé. Ses fonctions sont sans doute devenues inutiles, allez savoir ? Pour lire, il faut cliquer sur le lien, charger, et c’est gratuit. (Mais les dons sont toujours possibles).

Document de synthèse à télécharger : l’ordre du jour et sa présentation.

C’est vrai que le sport n’a aucune importance, dès les élections passées. Il vaut mieux confier toutes les fonctions relatives à ce domaine à quelques conseillers qui ont fait la preuve de leur compétence dans la gestion comme ceux qui se sont illustrés dans la difficile administration de la MJC.

Fonds frontaliers, la menace se précise

Le MCG (Mouvement des Citoyens Genevois) dépose ce matin 12 janvier 2016 les 8549 signatures sur les 7403 exigées, pour lancer une initiative référendaire sur les fonds frontaliers.

Un référendum se profile donc sur le maintien du système actuel. Il faudra toutefois que l’initiative passe le barrage de l’examen de légalité car la question se pose de savoir si par un référendum cantonal il serait possible d’abroger un traité international. L’accord de 1973 a été passé entre l’État français, réticent, et la Confédération. Nous verrons.

Mais sans être ultra pessimiste, on ne peut que frissonner devant les éventuelles conséquences d’une suppression toujours possible. Les 3,5 % de la masse salariale genevoise reversée aux Départements et aux communes qui accueillent des frontaliers sont devenus une composante essentielle des différents budgets locaux. Par exemple à Annemasse c’est un quart du budget.

Malheureusement à Annemasse la suppression serait catastrophique, et la responsabilité en incombera totalement aux socialistes qui gouvernent la ville depuis plusieurs décennies et qui au lieu de consacrer ces sommes en totalité aux investissements, les ont progressivement affectées au gouffre sans fond des dépenses de fonctionnement.

C’est le moment de se souvenir ce que sont les fonds frontaliers. Les frontaliers sont soumis à Genève à un prélèvement des impôts à la source. Contrairement par exemple à ceux du Canton de Vaud qui ne payent leurs impôts qu’en France. C’est en raison de cette situation que cette compensation est intervenue. Rien de plus.

Mais la situation est bancale. En théorie administrative les impôts ainsi reversés devraient alimenter le seul budget de l’État. Mais par la volonté des Genevois, et que grâce leur en soit rendue, les bénéficiaires sont les départements frontaliers, essentiellement la Haute-Savoie, et les communes frontalières. D’où la nécessité de n’affecter ces fonds qu’à des équipements structurants, et de ne pas les aventurer sur le fonctionnement.

Si Annemasse avait autant de caméras que Londres,

Annemasse en aurait 2079. Il y a 8 416 535 habitants à Londres qui compterait 500 000 caméras de vidéo surveillance soit = 16,83 habitants par caméra. Personne parmi la majorité municipale socialiste n’a jamais soutenu que Londres avait quitté le camp de la démocratie.

Ce qui laisse ouvert le champ de la discussion.

Une question subsidiaire est celle de savoir ce qu’on met derrière les caméras pour qu’elles soient efficaces. Certes, mais d’une part leur seule présence est une arme dissuasive et d’autre part un réseau dense de caméras permet de lutter efficacement contre le crime en aidant, ce qui est capital, à l’élucidation des affaires.

Le dernier braquage d’une bijouterie à Annemasse en décembre dernier l’illustre parfaitement. Avec un enregistrement, quantité d’indices supplémentaires auraient été recueillis, ce qui aurait permis d’élucider plus rapidement l’affaire et d’en découvrir les auteurs. Sans compter qu’une alerte aurait pu être donnée rapidement, et au total il n’est même pas sûr que le forfait eût été commis si ses auteurs avaient su qu’ils risquaient d’être repérés, traqués, arrêtés.

 

 

L’intéressante question de la fusion des communes

On nous dit qu’en 2015 près de 300 communes ont fusionné et qu’ainsi le nombre total de ces cellules territoriales passerait pour la première fois en dessous de 36000.

L’idée de la fusion des communes est intrinsèquement intéressante. Si on voyage un peu en dehors des frontières, on constate souvent que le maillage territorial est plus grand qu’en France.

La question se pose sérieusement dans quasiment toutes les agglomérations qui présentent un continuum urbain, de l’utilité de maintenir des divisions communales de plus en plus abstraites, et surtout en décalage avec la perception que les habitants ont de l’unité de leur espace.

Annecy répond à cette quête de la recherche d’une cohérence territoriale. Annemasse peut-être demain.

Il faut donc s’intéresser à cette perspective qui ne présente pas que des avantages. Outre la perte d’identité, d’autres inconvénients résultent d’une excessive centralisation. Souvent en croyant rationaliser la gestion par la concentration des moyens on aboutit paradoxalement à l’inverse parce qu’on oublie que plus une organisation administrative est complexe, moins elle est productive. Le débat est ouvert.

Les meilleurs vœux des fonds frontaliers pour 2016

Le DL expliquait ces derniers jours que les fonds frontaliers avaient pris l’allure d’un cadeau de Noël :

«Du côté des communes, Annemasse arrive largement en tête. Avec ses 7 485 travailleurs frontaliers, la cité frontalière empoche la somme de 10 078 088 euros. Parmi les autres millionnaires de la CFG, on retrouve Gaillard (5 244 290 euros pour 5 238 frontaliers), Saint-Julien (4 729 673, 4 724), Reignier (2 184 620, 2 182), Ville-la-Grand (2 085 501, 2 083), Vétraz-Monthoux (2 154 584, 2 152), Ambilly (2 004 404, 2 002), Viry (1 702 042, 1 700), Collonges-sous-Salève (1 460 752, 1 459), Cranves-Sales (1 446 735, 1 445), Valleiry (1 358 630, 1 357), Archamps (1 160 392, 1 159) ou encore Cruseilles (1 053 263, 1 052)».

On ne peut que se réjouir de ce bonus, et regretter que la commune n’en tire pas la conclusion que les impôts locaux devraient baisser à proportion de ces montants d’aide genevoise.

Pour prévenir un argument constamment mis en avant par de bons esprits, les fonds frontaliers ne sont pas principalement destinés à compenser le coût des habitants travaillant à Genève et vivant dans le Genevois haut-savoyard. Pour la bonne et simple raison qu’ils ne «coûtent» pas à la commune, et qu’ils payent des impôts locaux.

Le seul partenaire qui aurait à s’en plaindre est l’état, car il est vrai que les frontaliers au lieu de payer leurs impôts en France les paiement par prélèvement sur leurs salaires à Genève, seul canton frontalier à pratiquer cette retenue à la source.

Mais la ville n’est pas l’État.

10 078 088 euros pour l’année 2015 et 7485 travailleurs frontaliers. Ce qui est d’une importance extrême, et représente près d’un travailleur sur deux.

Cela va-t-il durer ? D’abord la question de l’emploi frontalier dépend totalement de la bonne santé de l’économie genevoise. Si elle devait tousser, l’impact serait énorme. Ensuite ce qu’on ne sait pas c’est si ce régime d’exception peut se maintenir. Sans doute oui si le système du prélèvement à la source se poursuit à Genève, encore que ce ne soit pas absolument obligatoire que les salariés frontaliers soient prélevés à la source.

Délicieux compléments au précédent article sur la MJC sud

Il faut avoir de la patience pour lire un rapport administratif jusqu’au bout, ou bien être concerné, mais ici, le rapport des vérificateurs du ministère des finances, tout en ellipses, en euphémismes, usant de tous les procédés rhétoriques de l’atténuation, ne dit qu’à demi-mot, mais dit d’entières vérités.

La MJC est une institution socialiste, et elle nous enseigne que le socialisme c’est l’alliance de la gabegie à la bonne conscience. Un petit exemple illustrant ce point. On ne doute jamais de l’excellence des intentions des membres du bureau d’une association, et de cette association particulière qu’est la MJC. Ils sont dans le camp du bien. Et voilà que le rapport d’enquête nous apprend que ces bons membres ne sont que 7 sur 17 a être à jour de leurs cotisations.

C’est farce ça !

Rapport, cliquez pour le télécharger

Ce qui est encore plus farce c’est de lire que le rapport a été transmis au président «débordé» de l’association le 17 mars 2015, qu’il est impossible que les membres du bureau conseillers municipaux socialistes ne l’aient pas immédiatement connu, qu’il est donc impossible que le maire ne l’ait pas aussi immédiatement connu, et il sera constaté qu’ils n’ont rien dit. Leur silence les accuse.

C’est dans ce contexte que la plainte du maire au nom de la ville doit être replacée. D’ailleurs on peut s’interroger sur l’intérêt à agir qu’aurait la ville si des poursuites judiciaires étaient ouvertes contre le directeur évincé et le responsable du secteur des jeunes, également licencié. Il n’est pas certain que la ville serait recevable à se constituer partie civile faute de lien suffisant avec l’infraction. Par exemple si vous êtes la malheureuse victime d’un vol, vous pouvez intervenir dans le procès contre l’auteur, mais si c’est votre voisin qui a été la victime, alors vous n’êtes pas recevable à agir. Nous verrons, ce n’est d’ailleurs pas le problème principal.

Le problème principal est celui de l’abyssale incompétence des conseillers socialistes mandatés au bureau d’une association qui gère pourtant des fonds importants.

Mais ce serait cruel de limiter la responsabilité aux seuls élus.

On n’a pas parlé jusqu’ici des organes que sont d’une part l’expert comptable, mais surtout d’autre part, celui qui a pourtant une mission de surveillance, du commissaire aux comptes. Aucun rapport, aucune alerte ? Si c’est le cas, c’est grave.

Que les cieux soient vous soient propices en cette nouvelle année.

Il est encore temps pour la gauche de prendre de bonnes résolutions :

– Baisser les impôts,
– Réduire les dépenses,
– Lire les bilans.

Par exemple celui de la MJC Sud, si les conseillers socialistes qui étaient membres du conseil d’administration avaient simplement lu le bilan, ils auraient découvert la réalité.

Mais ils ne le lisaient pas. Ils ne rendaient pas compte au conseil des dérives qu’ils auraient dû observer. Ils gardaient le silence, le maire aussi, ses adjoints aussi.

Une curiosité toutefois. Dans sa plainte pour abus de biens sociaux, le maire d’Annemasse expose que depuis plusieurs années son attention avait été attirée.

Soit c’est faux, et en ce cas c’est bien ennuyeux qu’un élu de cette importance, conseiller régional, l’un des dirigeants régionaux du parti socialiste, énonce une proposition fausse en figure de mensonge, soit c’est vrai, et alors c’est pire.

Pire parce qu’il savait et qu’au lieu de s’en ouvrir au conseil municipal, au lieu de l’informer, il a soigneusement occulté cette réalité. Pourquoi ? Parce que la MJC n’est pas seulement un lieu pour les  jeunes, c’est avant tout dans l’esprit du maire et de son équipe, un lieu d’influence. Un grisbi politique. Il ne fallait donc pas y toucher, et surtout garder secret les errements de sa gestion.

 

 

Le conseil du 17 décembre 2015 sentait Noël il débordait de cadeaux

Il a commencé par un cadeau à la société d’exploitation des parkings, en forme d’allongement de 5 années de la durée de sa délégation de service public, en échange d’un investissement de 5 millions dans l’édification d’un parking en silo qui sera situé aux abords de la gare. Par la gare transiteront 4 millions de voyageurs par an.

Personne en dehors de la fourbe opposition ne pouvait trouver à redire à un tel plan qui allait faire cadeau aux automobilistes de 350 places de parkings payants. Mais avec son mauvais esprit elle s’en est même prise à l’admirable M Boucher qui a vanté les mérites du pragmatisme, et expliqué que les 350 places n’étaient pas uniquement 350 places, mais beaucoup plus avec le cadeau que leur feront les parkings d’Altea et des abords de Jean-Monnet, avec des centaines de places gratuites, si ce n’est pas un cadeau ça, situés à au moins un quart d’heure de la gare en BHNS, vous imaginez comme ce sera pratique.

Il y a même eu un membre de la majorité pour dire qu’il connaissait des annemassiens qui allaient partir d’Annemasse pour aller se garer à Altéa, prendre le BHNS, le bus quoi, pour rejoindre la gare. C’est frais ça. Ils sont garés à Annemasse et ils vont se garer en dehors pour prendre le bus et revenir dans la ville.

Et l’opposition de trouver le raisonnement ceci, l’affirmation cela, de faire des chichis alors qu’à l’évidence il ne manquera pas une place de parking puisqu’il suffit d’aller jusqu’à Lyon et Annecy et de revenir par le train en gare d’Annemasse pour sauter dans le Ceva rebaptisé Express Léman et reprendre le train pour retourner à Lyon ou Annecy.

Il faut donc avoir l’esprit singulièrement tourné pour trouver dans l’addition des trois parkings la marque d’une contradiction imaginaire dans le discours qui affirme en même temps que 350 c’est bien suffisant, mais qu’il faut y ajouter encore 500 prises ailleurs.

Beaucoup de subventions-cadeaux ont été versées, et comme souvent il y a même eu un cadeau aux syndicats. Emportés par leur appétit subventionniste les conseillers de la majorité ont même voté une subvention destinée à la MJC Sud, qui est en liquidation. J’oubliais, moi aussi je l’ai votée. Curiosité, mais comme c’est Noël, c’est possible. Tout est possible.

Au chapitre de la MJC au milieu de la séance, le Maire a fait distribuer en cadeau sa plainte au Procureur de la République contre X pour le fiasco de la maison des jeunes. On la lira à la bougie du sapin, la nuit, entre Noël et Nouvel An.

Enfin en avance sur les rois, on aura même droit à un exemplaire du rapport de la chambre régionale de la cour des comptes sur la MJC, et même à celui de l’audit. Ce n’est peut-être pas un cadeau pour tout le monde, à commencer pour les vigilants administrateurs, mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on aura de la lecture.

À Annemasse on a déjà vu pire,

Mais au soir du premier tour des régionales, il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser.

30 % pour le PS, presque 27 % pour LR et UDI, l’extrême gauche alliée aux écolos un peu plus de 10%, 25 % pour le FN.

La gauche ne s’effondre pas, loin s’en faut, le FN ne se volatilise pas, on s’en doutait.

On peut se consoler en se disant qu’aileurs c’est la Bérézina pour les socialistes, mais quand même. Dans une région frontalière donner du grain au FN qui propose un programme économique fondé sur l’idéée que demain on rasera gratis, et sur celle de la fermeture des frontières, c’est contraire à la sagesse.

Le discours du FN n’est pas extrêmement lucide, pour dire le moins. Mais il passe.

Un éditorialiste a mis le mot de la fin : «je ne sais pas où on va, mais ce qu’il y a de sûr c’est qu’on y va».

C’était chouette cette réunion,

Samedi matin 21 novembre 2015, une réunion publique s’est tenue à la MJC du Perrier, qui brûle, ou plutôt qui brûlait, puisque le 20 novembre 2015 le tribunal de Thonon-les-Bains, l’a mise en liquidation judiciaire.

On comprend que le maire ait voulu organiser une réunion publique, pour expliquer à la foule enthousiaste à quel point son équipe avait pris toutes les mesures qui s’imposaient et ne portait aucune, aucune responsabilité.

Dans un premier temps à force de graphiques il a exposé que depuis 2012 les finances de la MJC viraient au rouge vif. Les déficits se sont accumulés pour atteindre 200 000 €, et ce n’est pas fini.

Alors que les subventions dont la MJC tire l’essentiel de ses ressources n’ont jamais baissé. Annemasse verse, en même temps que d’autres, pas moins d’un million d’euros par an.

Avec force graphique en technicolor il a exposé «l’effet ciseau», les politiques sont savants.

L’essentiel de la démonstration consistait à charger le directeur licencié de la MJC de toute la responsabilité de la situation. Pire, il l’accablait en exposant qu’il avait non seulement laissé filé les déficits en n’ajustant pas les dépenses aux recettes en baisse (pour la seule petite part qui provient des cotisations, le reste provenant des subventions), mais pas seulement. Il y aurait eu des détournements, et la nouvelle présidente de l’association a porté plainte.

C’est savoureux d’entendre un élu socialiste dénoncer une gestion en ce qu’elle n’a pas observé l’orthodoxie financière.

Le directeur licencié a saisi le conseil des prud’hommes et demande 200 000 € à titre d’indemnité. Un autre employé de la MJC réclame quant à lui 130 000 €. Ce dernier a la particularité d’avoir en outre été un élu au conseil municipal et il a siégé dans les rangs de l’équipe de M Dupessey.

Une précision intéressante était donnée, il y a eu deux rapports sur la gestion. Un premier du ministère des Finances, et un second réalisé par un expert comptable à la demande du maire. Le premier a connu deux étapes : en janvier un pré-rapport, et cet été le rapport définitif. Il a été dit, mais pas par le maire, que rien n’a été changé entre le pré-rapport et le rapport définitif.

La particularité de ces deux rapports est qu’ils sont restés secrets. Aucun n’est à ce jour rendu public, ce qui est une honte. Le moins qu’on puisse exiger en démocratie est qu’ils soient rendus accessibles, et d’autant plus que le maire toutes les trois phrases jurait ses grands dieux qu’il agissait dans la transparence.

Parlons-en de la transparence.

Mieux encore que la transparence, dans les propos du maire, c’est sa particulière insistance pour dire qu’il avait effectué des «alertes». Lesquelles, on ne le saura jamais. Qui a-t-il alerté ? On ne le saura jamais non plus. De transparentes alertes donc, mais qui n’ont jamais atteint le niveau du conseil municipal.

Sur la question que je lui ai posée, il a reconnu qu’il n’y avait jamais eu de débats au conseil municipal.

Ici il faut faire un arrêt sur image.

La ville d’Annemasse verse 1 million d’euros de subvention à la MJC Sud, pierre angulaire de sa politique politicienne de noyautage, 1 million et aucun débat alors même que le maire nous dit qu’il a effectué des alertes.

Cela pose la question du contrôle de l’emploi des subventions.

François Vigny était moqué lorsqu’il demandait que des «audits» fussent effectués sur l’emploi des subventions. Moqué par M Dupessey, par M Boucher. C’était une bonne blague chaque année. Et bien il avait raison François Vigny. La MJC le démontre.

Le contrôle c’était le travail minimum que devaient effectuer les trois délégués socialistes du conseil municipal socialiste.

Mais ils n’ont rien vu, rien dit, rien fait.

On peut douter qu’ils aient même compris les bilans qu’on leur présentait.

Ils ne sont toutefois pas les seuls à ne pas savoir lire un bilan. Le président et tous les autres membres du bureau de l’association de la MJC n’ont pas mieux brillé. Le président démissionnaire, il ne pouvait quand même faire moins, a clamé sa bonne foi et l’excellence de ses intentions.

Il a toutefois admis, lui, à la différence du maire, sa responsabilité. Mais du bout des lèvres. Il se sentait justifié par le fait qu’il «faisait confiance».

C’est sûr qu’entre gens du même bord politique on se fait confiance. Entre copains et militants du même camp du bien, il n’est pas de mise d’être suspicieux. C’est vrai.

Mais c’est insuffisant. Le bon contribuable va payer l’ardoise, on ne va quand même pas demander au camp du bien de participer à un tel financement.

Le camp du bien est justifié par la pureté de ses intentions et son total désintérêt, il estime en conséquence qu’il n’est jamais responsable.

C’est ce que le maire «transparent» est venu dire.

 

 

La grande affaire de la mutualisation

L’affaire est venue devant le conseil municipal du 19 novembre 2015 sous l’exposé brillant du maire. Personne ne peut être contre l’idée de faire des économies. Enfin, les gens normaux.

Le maire a présenté la géniale idée de cette «mutualisation» croisée entre les communes et l’agglomération, à la carte qui plus est.

Tout aurait pu se dérouler dans la plus grande sérénité, la majorité socialiste et l’opposition étant à l’unisson pour une fois.

Mais c’était sans compter sur le mauvais esprit de l’opposition.

La voilà qui se mit à remarquer que le texte cité de la loi obligeait à présenter un rapport sur les effets de la mutualisation des services tant du point de vue des effectifs que des frais de fonctionnement.

Horreur, des économies, sur les effectifs, triple horreur, une idée qui serait contraire à tous les principes qui gouvernent actuellement la gestion publique. Il n’y a que l’opposition malveillante comme elle est pour penser mal comme cela.

Mais la loi, en l’espèce un article du Code général des collectivités territoriale oblige annuellement à produire ce rapport  sur l’estimation de la réduction des effectifs et des coûts.

Embarras du maire.

Sylvain Bogeat demanda le report du vote en raison du fait que le rapport prévu par la loi n’avait pas été produit, motif assez incontournable. Refus.

Il remarquait aussi que l’épais document émanant de la multinationale KPMG (Près de 24 milliards de chiffre d’affaires, des dizaines de milliers de salariés), n’avait été communiqué qu’avec tous les documents de l’ordre du jour dans le respect des 5 jours francs pour leur communication, alors que le simple bon sens commandait de le diffuser dès qu’il avait été remis pour pouvoir servir ainsi de base à de loyaux débats.

Énervement du maire, de son adjoint préféré (un adjoint est toujours préféré tant que son couteau, celui qu’il plantera dans le dos, reste discret) vola à son secours et entonna le même cantique. Ils jurèrent en cœur que le progrès qu’ils annoncaient, l’avancée sur la mutualisation consistera en ce qu’aucun poste ne sea créé. Magique.

Mais l’opposition a mauvais esprit. Pascale Mayca a enfoncé le clou. Elle avait lu le rapport KPMG (payé à prix d’or pour ne rien dire), et y avait relevé les différentes créations de poste.

Le silence des espaces infinis a répondu à ces interrogations précises.

En raison de l’ensemble de ces faits, et aussi de cette circonstance qu’un rapport exigé par la loi n’était même pas communiqué à l’avance, l’opposition a estimé n’avoir pas assez d’éléments pour pouvoir voter et s’est abstenue.

Si la MJC (Sud) m’était contée,

Caroline Duret-Nasr a posé une brève question orale à la fin de la séance du conseil municipal du 19 novembre 2015 pour demander des explications sur la MJC Sud qui venait de déposer le bilan.

La longue réponse alambiquée de M le Maire a consisté essentiellement à dire que tout serait bien allé pendant des années à la MJC Sud, dans le meilleur des mondes socialistes. Mais qu’un méchant avait tout fait capoter.

Ce qu’il y a eu d’étrange dans ce discours c’est que le maire a reconnu expressément que la MJC était un pur enjeu politique. Le reste, l’éducation populaire, la transmission des valeurs, l’encadrement de la jeunesse, c’est manifestement du vent, de l’habillage rhétorique. Personne n’a le droit de toucher au grisbi politique qu’est la MJC.

Dont acte.

Les choses se compliquent quand on entre dans le détail des explications tarabiscotées qui ont été servies par le maire sur le mode défensif.

Il faut dire que le problème est énorme. La MJC a déposé le bilan. Un passif de 200 000 ou même 300 000 €, on en saura plus quand les résultats de l’audience qui se tenait le vendredi 20 novembre 2015 au tribunal à Thonon, seront connus. Liquidation judiciaire ou redressement judiciaire.

Le maire a accusé le directeur licencié d’être à l’origine de tous ces maux, suggérant qu’il pouvait y avoir eu des détournements d’argent, des abus de biens sociaux.

Il a aussi exposé, et c’était admirable à entendre, que les 3 administrateurs délégués du conseil municipal et choisis exclusivement parmi les conseillers municipaux de la majorité socialiste, n’avaient jamais rien su.

Le président du conseil d’administration non plus n’aurait rien su.

Les organes de contrôle, expert comptable, et surtout commissaire au compte, n’ont rien su, eux aussi, jusqu’à janvier 2015. Et là d’un seul coup le commissaire aux comptes fit soudainement son job, alors que le feu couvait et que le ministère des finances avait commencé à mettre son nez dans la boutique. Ouf, c’est prodigieux ce que cela est utile des organes de contrôle.

Le maire non plus bien entendu, n’a jamais rien su.

Le conseil municipal a voté au moins depuis 2012 la reconduction des subventions à l’association de gestion de la MJC, alors que les déficits se creusaient. Mais jamais la moindre alerte n’a été donnée. J’ai voté ces subventions et je n’ai pas compris que la situation était grave. J’ai voté en 2012, en 2013 en 2014 en 2015. Mea culpa. Pour ma défense je ne peux invoquer que mon défaut d’information.

Défaut d’information par le maire.

Par les administrateurs désignés par la majorité.

Quant aux organes de contrôle, on n’y a pas accès.

À quoi ont donc servi les administrateurs délégués par la majorité du conseil municipal ? À quoi au juste ?

Peut-être seront-ils demain les fusibles de l’opération s’il s’avérait qu’il y avait eu des détournements si massifs qu’ils ne pouvaient s’en apercevoir. Ils étaient impliqués dans la gestion. Imaginons une extension de la liquidation à leurs personnes, à celle du président de l’association. Parce qu’on pourra dire ce que l’on veut, mais si on est administrateur d’une association, qu’on ne regarde même pas les comptes, qu’on ne lit pas les bilans, et bien entendu à la condition que les passifs aient été manifestes, on devrait engager sa responsabilité.

Demain de bon matin le maire va exposer dans une réunion publique que la faute n’incombe qu’aux autres.

Il s’est engagé lors de la séance du conseil à communiquer l’audit qu’il a provoqué, et le rapport du ministère des Finances. C’est dommage qu’il ne les ait pas communiqués avant. Le rapport est d’août, l’audit tout récent.

Tiens, au fait, à propos de «l’audit», François Vigny, Louis Mermet, moi, avons constamment demandé depuis des années à de nombreuses occasions, qu’on ait des documents comptables sérieux et un audit général de toutes les associations qui émargent au budget de la ville pour des montants importants de subventions. La MJC Sud c’était 1 million, outre la subvention du conseil général. Un petit audit de temps en temps ça n’aurait vraiment pas fait de mal.

Encore une fois la majorité socialiste rejoint les positions exprimées par l’opposition républicaine, qui s’en réjouit. Mais elle est triste de ce mauvais coup porté à la jeunesse.

 

La «mutualisation» et ses vertus: conseil municipal du 19 novembre 2015

Un grand sujet que celui de la «mutualisation». C’était en théorie le nerf de la guerre, la justification ultime de la constitution d’une agglomération dotée d’une personnalité propre, qui ait pour vocation de gérer les questions d’intérêt commun à toutes les communes qui la composent.

Une multi-nationale d’experts comptables (155 000 personnes, 23,4 milliards de chiffre d’affaires), regroupant aussi des avocats, célèbre dans le monde entier, KPMG, était venue présenter avec force diapositives et power-point, la nécessité pour toutes les communes de s’unir, et celle non moins pressante de réaliser des «économies d’échelle», c’est à dire de profiter de tous les avantages de la mutualisation. Le conseil municipal d’alors (c’était il y a deux mandats), ébahi, avait entendu ce prèche. À peine si un ou deux mauvais esprits avaient fait tache dans l’enthousiasme du conseil et émis les doutes qui les assaillaient sur les économies qui devaient être réalisées, et qui n’étaient jamais chiffrées malgré leurs questions directes à KPMG.

KPMG avait facturé sa prestation d’Annemasse à Bourg-en-Bresse, voire à Maubeuge, et les «économies» commençaient par des dépenses publiques. On est en France, pas en Suisse.

Puis la préoccupation sans disparaître, passa au second plan. Elle continua de fleurir la rhétorique agglomérée, et les discours du maire, mais on n’en voyait que peu d’applications.

Comme le refoulé, la question revient au galop.  Et encore une fois sous la houlette de KPMG. On peut supposer que la même société d’experts suivra la même recette qu’hier, et fera le tour de France de toutes les agglomérations en vendant le même power-point adapté aux circonstances locales, c’est bien le moins. Quelques modifications cosmétiques et le tour sera joué.

KPMG est géniale. Elle réussit à vendre le bon sens : à plusieurs vous unirez vos forces. Il fallait attendre au moins ce siècle pour que le bon sens alimente les caisses d’une multinationale. Le plus rigolo c’est quand l’argent vient de la gauche.

Le conseil municipal va devoir se pencher gravement sur cette question de la mutualisation. L’unanimité devrait normalement être encore au rendez-vous politique. Aurait-on idée de contester qu’il faut de l’air pour respirer ? On saluera comme il se doit l’exploit renouvelé du champion KPMG, et aussi le triomphe du bon sens. Comment ne pas approuver la «mutualisation» ?

À quoi servent les contrôles aux frontières ?

La réponse sera simple, à rien de concret. Les contrôles n’arrêtent ni les marchandises, ni la contrebande, ni les armes. Ni surtout les «terroristes», dont on ne peut s’attendre sérieusement qu’ils ne se dissimulent pas.

Bardonnex, lieu magique, lieu de la matérialisation de la frontière entre la France et la Suisse, lieu de passage de 25 000 voitures par jour, est maintenant «contrôlé». Résultats ce matin 40 minutes d’attente pour ceux qui se rendent à  leur travail, les frontaliers.

Des douaniers français interrogés par la TSR, ont mentionné le nombre de véhicules et leur impossibilité de tous les contrôler, même s’ils le voulaient. Ils procèdent à des contrôles au hasard, par sondage, comme ils l’ont toujours fait par période.

Le contrôle ne peut donc avoir d’autre effet que d’empoisonner la vie des usagers qui sont dans la nécessité de traverser la frontière, sans avoir de conséquence réelle en terme de sécurité.

Le contrôle est un leurre.  Il fonctionne au niveau symbolique, mais pas dans le monde réel, concret. De la frime. Mais une frime coûteuse, inutile,  inefficace, et au final pénalisante pour toute la population de la région lémanique, des deux côtes de la frontière.

La seule question est donc de savoir en terme de coûts/avantages, si le produit est suffisant pour le justifier. Du côté des avantages pour l’instant il n’y a que la charge symbolique. C’est maigre.

En revanche, une mesure devrait immédiatement être mise en œuvre: la généralisation de la vidéo-surveillance. Annemasse est à la traîne. Le maire et son équipe sont opposés idéologiquement. C’est pourtant une réponse à l’inquiétude, qui est en plus efficace pour lutter contre ce qu’on appelle les incivilités, et qui ne nuit pas au fonctionnement de la collectivité. L’opposition la soutient depuis des lustres. Les socialistes la refusent.

Les grandes orientation du PADD (Projet d’aménagement et de développement durable)

C’est venu en discussion du conseil municipal du 16 octobre 2015, et trois idées force peuvent être retenues pour ce PADD. Pourquoi PADD et pas tout simplement Plan d’urbanisme, la réponse est qu’on est en France, et que dans ce beau pays il est interdit de faire simple si on peut faire compliqué. Plan d’urbanisme c’est trop réducteur, trop banal. Tandis que «projet», c’est bien plus chic, et si on y ajoute «développement durable», alors les trompettes de la félicité sonnent déjà à vous perdre la tête. Imaginez que plutôt qu’un PADD on propose une Réalisation de la Désorganisation pour la Régression Éphémère, RDRE, il n’est pas sûr que cela ait le même succès.

Transposé dans notre secteur, le projet d’urbanisme présenté manifeste une révolution dans les esprits de la majorité socialiste. Pendant longtemps la gauche annemassienne visait à construire, construire, et construire encore des logements sociaux, au prix d’un désintérêt dans les faits, mais qu’on se rassure jamais dans le discours, pour les espaces de respiration, pour l’idée de limiter la densification. Son modèle était Chablais gare, (parc, pardon). Il est douteux que ce soit la solution pour développer une ville harmonieuse.

C’est d’ailleurs également l’harmonie qui manquait. La porte même ne suffisait pas. La dimension esthétique était totalement absente. Sans doute que les bons esprits pensaient que le beau était une notion bourgeoise. On voit le résultat : le musée des horreurs.

Une révolution s’est produite. D’un seul coup l’adjoint à l’urbanisme découvre le bien-fondé des idées que nous présentons depuis des années : maîtriser la densification, tout mettre en œuvre pour que Genève construise chez elle au lieu de le faire exclusivement par Haute-Savoie interposée pour loger sa main d’œuvre. Multiplier les espaces de respiration, les parcs petits et grands. Sur tout cela nous ne pouvons qu’être d’accord. Adapter la hauteur des constructions au calibre des rues. Du bon sens. Adopter une charte esthétique. Une nécessité parce que le beau, qui d’ailleurs est universel, est indispensable à l’âme et au corps.

Nous sommes d’accord sur ces propositions. Si en plus c’est éphémère plutôt que durable, ce serait encore mieux. Je m’explique. Une ville doit pouvoir se construire sur elle même. Dès lors qu’il n’y a pas de patrimoine architectural historique, ce qui est une richesse, mais aussi une contrainte, le renouvellement urbain devient possible. Démolition/Construction. De l’éphémère plutôt que du durable, des tipis plutôt que du béton. A chaque génération sa ville, chiche ?

Le bémol est sur le social. La majorité derrière son adjoint souhaite 25 % dans tous les programmes de plus de 1000 m2, indépendamment des programmes des sociétés HLM, et en plus 10 % de logements en accession, soit 35 % à caractère social dans tout programme. Personnellement je doute que cela soit possible. Je suis encore d’accord avec l’idée de 10% pour l’accession, mais je suis réservé sur la nécessité de passer à 25 % dans tout programme de construction d’immeuble.

 

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