Catégorie : Politique

La baisse tendantielle du taux de profit politique

Une baisse tendancielle, une érosion, un tas de choses, mais sûrement pas une victoire, même honteuse. Annemasse reste à gauche dans cette élection. La liste socialiste, ramassi de socialos et d’écolos avec quelques fossiles crypto trotskistes recueille 41,43 % des voix. Plus que celle de la droite qui elle a plafonné à 36,99 %, un écart de 4,4 % seulement, et mieux que le fn qui a atteint 21,58 %. Toujours pas de quoi pavoiser.

Quand je m’observe je m’inquiète, mais quand je me compare je me rassure, disait Talleyrand, paraît-il, c’est vrai aussi en matière d’élection.

En 2010 Queyranne le socialiste qui fait fuir même le maire socialiste de Lyon, le socialiste qui a fait explosé les effectifs des fonctionnaires territoriaux, le socialiste qui a augmenté les impôts versés à la région sans aucun profit pour la Haute-Savoie, obtenait 51,92 %, la droite 33,54 % et l’extrême 14,54 %.

Soit pour les socialistes et leurs alliés de pacotille une chute de près de 10,49 %. Énorme.

Mais hélas, la droite n’en aura pas asser profité. Elle passe de 33,54 % à 36,99 % gagnant ainsi 3,45 % depuis 2010 mais sa progression entre le premier et le second tour de 2015 a été de 10,04 %.

Déception, alarme, nécessité d’agir pour convaincre, plus encore, même si la région bascule à droite.

Quant aux frontistes leur progression est incontestable par rapport à 2010 puisqu’ils gagnent 7,04 %. Mais ils sont en régression au second tour sur le premier passant de 25,05 % à 21,58 %, soit 3,47 % de moins. Ce n’est donc pas si brillant, d’autant qu’entre les deux tours la participation est passée de 31,10 % à 39,80 % soit une progression, oh combien insuffisante, de 8,7 %. La petite mobilisation de l’électorat ne lui a pas profité, au contraire.

 

Ces électeurs qui portent leurs suffrages sur le FN sont autant d’âmes citoyennes égarées qu’il faut convaincre d’abandonner les chimères du demain on rase gratis sur fond d’un nationalisme voué à l’échec le plus certain dans le monde contemporain, surtout dans un territoire marqué d’abord par le bénéfice inouï tiré de la porosité de la frontière avec la machine économique genevoise. Le vote frontiste ici est encore plus aberrant.

Mais le gain très relatif du FN de 7 % est moins significatif qu’une chute de 10 % des socialistes.

En résumé la gauche perd, l’extrême droite monte mais moins vite qu’ailleurs et régresse entre les deux tours, et la droite se rétablit. Elle progresse entre les deux tours de plus de 10 %. C’est de son côté que se trouvait le dynamisme.

La seule alternative politiquement sensée est bien celle des forces unies de la droite républicaine.

 

 

La découverte de la réalpolitik par le président normal

On ne dira sans doute jamais sans honte les bricolages insensés des socialistes et de leur président «normal» en matière de politique étrangère.

D’abord dans une foucade d’amateur colorée par les oripeaux du romantisme, le traitement réservé à la Syrie fut simplissime, à l’image des déclarations de BHL : sus au tyran.

Puis vint le mois de janvier 2015 et pire, celui de novembre. Volte-face. D’un seul coup il fallut choisir les vrais ennemis, et emportés par l’ardeur des néophytes, les socialos-normaux se mirent en 24 h chrono à découvrir les vertus de la réalpolitik pour se précipiter dans les bras de Puttin, les seuls qui restaient entrouverts après la douche froide des alliés, de chaque côté de l’Atlantique.

Une nouvelle humiliation infligée à la France et à l’Europe entière, par le président mouillé.

Effet des attentats :

Un sondage organisé parmi son lectorat par un journal, paraît indiquer qu’a priori les tendances de fond vont s’accentuer :

panique

Dans un océan d’abstentions cela risque d’être fatal aux modérés de tous les camps.

État d’urgence

Il n’existe aucun risque que notre pays dérive dans la dictature, c’est pourquoi le danger qu’est l’état d’urgence pour les libertés peut y être accepté, puisque par définition il sera temporaire. Mais il faut se souvenir toujours que toutes les privations de liberté commencent par ce stade de leur suspension, pour se terminer par leur abolition. Ce qui appelle chaque citoyen à la vigilance démocratique.

L’heure n’est pas encore de s’inquiéter, nous savons que cet état prendra fin. Permettra-t-il d’apporter une solution plus rapide aux défis posés par la haine du pays ? C’est possible, nous verrons. Nous savons qu’il n’y a jamais aucune solution miraculeuse.

Le combat contre la haine commence à l’école, se poursuit dans la vie citoyenne, et à long terme il n’est qu’un gardien de la paix et de la démocratie, l’instituteur, puis le professeur. La réponse au malheur c’est l’éducation.

À quoi servent les contrôles aux frontières ?

La réponse sera simple, à rien de concret. Les contrôles n’arrêtent ni les marchandises, ni la contrebande, ni les armes. Ni surtout les «terroristes», dont on ne peut s’attendre sérieusement qu’ils ne se dissimulent pas.

Bardonnex, lieu magique, lieu de la matérialisation de la frontière entre la France et la Suisse, lieu de passage de 25 000 voitures par jour, est maintenant «contrôlé». Résultats ce matin 40 minutes d’attente pour ceux qui se rendent à  leur travail, les frontaliers.

Des douaniers français interrogés par la TSR, ont mentionné le nombre de véhicules et leur impossibilité de tous les contrôler, même s’ils le voulaient. Ils procèdent à des contrôles au hasard, par sondage, comme ils l’ont toujours fait par période.

Le contrôle ne peut donc avoir d’autre effet que d’empoisonner la vie des usagers qui sont dans la nécessité de traverser la frontière, sans avoir de conséquence réelle en terme de sécurité.

Le contrôle est un leurre.  Il fonctionne au niveau symbolique, mais pas dans le monde réel, concret. De la frime. Mais une frime coûteuse, inutile,  inefficace, et au final pénalisante pour toute la population de la région lémanique, des deux côtes de la frontière.

La seule question est donc de savoir en terme de coûts/avantages, si le produit est suffisant pour le justifier. Du côté des avantages pour l’instant il n’y a que la charge symbolique. C’est maigre.

En revanche, une mesure devrait immédiatement être mise en œuvre: la généralisation de la vidéo-surveillance. Annemasse est à la traîne. Le maire et son équipe sont opposés idéologiquement. C’est pourtant une réponse à l’inquiétude, qui est en plus efficace pour lutter contre ce qu’on appelle les incivilités, et qui ne nuit pas au fonctionnement de la collectivité. L’opposition la soutient depuis des lustres. Les socialistes la refusent.

Nouvelles du front : après les attentats du 13 novembre 2015

La grande affaire est maintenant de ne surtout pas stigmatiser. Crime absolu. C’est le point d’orgue des communiqués politiques qui ont été publiés après les attentats de Paris. Pour être complet il faut aussi ajouter que la guerre aurait été déclarée, et que l’état d’urgence est décrété. La guerre est certes déclarée aux barbus de Daesh, mais comme c’est très loin la Syrie, ce sera surtout une guerre par procuration, par drones US et anglais interposés, par les troupes au sol des peshmerghas kurdes pourchassés par la Turquie, alliée objectif de ces braves barbichus masqués. Bref on ne risque pas de mouiller notre chemise dans cette guerre là, sauf si nous devenions sérieux et mettions nos actes en conformité à nos discours. Reste que nous pourrions en prime tirer un avantage industriel et financier de cet engagement si on réussissait à vendre les vieux chassepots qui équipaient les troupes françaises il y a cent ans, mais ce n’est pas certain, la Kalachnikov serait plus efficace, dit-on. Et sur le front diplomatique, le seul où le pays excelle, les discours seront impitoyables et pourtant magnifiquement équilibrés. Bachad restera l’ennemi voué aux gémonies, la liberté sera invoquée, et le «vivre ensemble» à nouveau célébré. L’été viendra, et il y aura plein d’animations culturelles courageuses d’Avignon aux quais de la Seine en passant par les réjouissances du parc de la fantasia à Annemasse. Il faut absolument qu’un nouvel épisode de «Plus belle la vie» intègre un jeune, égaré dans le djihadisme, mais avec un si bon fond que l’épisode suivant le ramènera à la raison.

Prévention routière et matraquage médiatique

La bien-pensance est redoutable. Elle finit par faire prendre toutes les vessies de la création pour des lanternes, qui ont pour fonction surtout d’éclairer notre mimétisme. On pense comme la télé.

Il ne viendra à l’idée de personne de critiquer le discours culpabilisant de la prévention routière, nouvelle vache sacrée qu’il est impossible de remettre en question. Son discours est un dogme.

Ainsi il faut à longueur d’année entendre que les limitations de vitesse sont le remède absolu contre la mortalité routière.

C’est vrai dans une certaine mesure, et si la vitesse égale 0, on est sûr qu’il n’y aura plus aucune collision.

Il n’est pourtant pas certain que la vitesse soit le facteur si principal qu’il devienne une cause unique de la mortalité .

La vitesse est le mal. Le discours s’apparente à la démonologie, et le signe de sa confusion profonde est qu’il prend le facteur pour la cause.

Pour les pouvoirs publics, cela permet d’oublier leur responsabilité dans l’hécatombe d’antan. Les «points noirs» étaient la cause manifeste. Leur disparition progressive a d’ailleurs amélioré spectaculairement la sécurité routière. Les Annemassiens se souviennent des trois points noirs qui ceinturaient leur ville : le carrefour des chasseurs – une montagne de cadavres, le carrefour de la Bergue – une autre montagne, le carrefour de Findrol – un Himalaya de cadavres selon les années. Sans compter le plat de Saint-Cergues, et aussi la route nationale de St-Julien au mont Sion. Et on vient nous dire que la vitesse est la cause de tout.

C’est sinon faux, du moins extrêmement réducteur.

D’ailleurs l’Allemagne est là pour nous démontrer que la mortalité sur les autoroutes où la vitesse n’est pas limitée ne se distinguerait pas de celle des pays comme la France où la vitesse l’est surabondamment. Il faut employer un conditionnel, car en fait les statistiques sont souvent discutables. Mais prenons cela comme une hypothèse. Ce qu’on sait de manière plus certaine lorsque cela a été étudié, c’est que la limitation de vitesse ne paraît pas être une cause exclusive.

Mortalité sur les autoroutes de 15 pays en 1998
Pays tués sur autoroutes Km d’autoroutes tués par milliard de véhicules x Km trafic en milliards de V x Km intensité de la circulation (véhicules jour)
allemagne 803,00 11 309,00 4,10 195,85 47 457,00
autriche 152,00 1 613,00 8,30 18,31 31 099,00
belgique 215,00 1 682,00 7,50 28,67 46 717,00
danemark 33,00 862,00 3,70 8,92 28 359,00
espagne 359,00 2 728,00 31,70 11,32 11 371,00
états-unis 5 367,00 74 165,00 5,30 1 012,64 37 401,00
finlande 19,00 444,00 5,70 3,33 20 550,00
france 525,00 8 863,00 5,40 97,22 30 058,00
hongrie 43,00 448,00 16,10 2,67 16 330,00
italie 713,00 6 473,00 13,40 53,21 22 523,00
japon 290,00 6 402,00 4,30 67,44 28 852,00
portugal 120,00 830,00 15,90 7,55 24 934,00
r.tchèque 45,00 485,00 13,30 3,38 19 098,00
royaume uni 176,00 3 405,00 2,50 70,40 56 663,00
suède 24,00 1 438,00 2,60 9,23 17 591,00
suisse 79,00 1 262,00 4,40 17,95 38 963,00

Aucune vérité n’est jamais définitive, mais cela vaut le coup d’y réfléchir lorsqu’on entend le discours sécuritaire.

 

Augmentation des impôts de l’agglomération entre 2008 et 2014

En ne prenant que l’exemple de la part de l’agglomération dans la taxe d’habitation entre 2008 et 2014, dans une commune périphérique de l’agglomération, on est saisi de vertige.

 Années Part de la TH pour l’agglomération  Pourcentage d’augmentation
2014 468,00 6,12%
2013 441,00 5,50%
2012 418,00 2,70%
2011 407,00 12,74%
2010 361,00 10,74%
2009 326,00 2,52%
2008 318,00

Dans cet exemple un ménage aura vu dans la taxe d’habitation qu’il paye, la part de l’agglomération passer de 318 € en 2008 à 468 € en 2014.

Soit une augmentation de l’impôt pour l’agglomération de 150 €.

C’est à dire une augmentation de 47 %.

C’est énorme.

Dans le même temps y-a-t-il eu 47 % de services rendus en plus ?

Où sont passés les 47 % d’augmentation ?

C’est simple :

  • Du personnel supplémentaire,
  • Des études supplémentaires,
  • La satisfaction des lubies internationalistes des socialistes qui gouvernent en fait l’agglomération, avec notamment le vaste programme de «la cité de la solidarité»,
  • des dépenses publiques en hausse sans aucun frein.

On touche sur cet exemple l’ubris disaient les Grecs, la démesure peut-on traduire, la folie peut-on préciser, de la spirale mortifère de la dépense générée par cette couche administrative supplémentaire qu’est l’agglomération, dans une irresponsabilité étonnante.

Si encore il y a avait eu, comme cela a été revendiqué et cela l’est encore, un transfert de dépenses à l’agglomération, soulageant celles des communes.

Même pas.

Dans le même temps, le ménage pris en exemple, a vu la part communale de la taxe d’habitation passer de 316 € à 526 € soit 210 € en plus ou en pourcentage une augmentation de 66 %.

C’est du délire.

Tout le discours tenu lors de la création de l’agglomération était donc totalement mensonger. Non seulement il n’y a pas eu de baisse des dépenses publiques résultant de la prétendue mutualisation des services qui était supposée en baisser les coûts, mais on a assisté dans la réalité exactement au contraire. Les impôts locaux ont explosé aussi bien pour l’agglomération que pour les communes.

Ce mensonge participe à l’évidence au discrédit qui frappe le personnel politique. Ce mensonge est inadmissible, révoltant. Il marque la totale désinvolture avec laquelle les citoyens-contribuables sont traités. Il marque l’inconséquence des décisions prises.

La critique pourrait-être encore plus vive.

Le seul enjeu politique aujourd’hui est de faire régresser ces excès. Excès est le mot choisi pour rester poli.

Les élus locaux ont-ils le temps de s’occuper de vous ?

Ce n’est plus sûr. Au fil du temps, leurs tâches se sont alourdies. De quelques heures par semaine, graduellement c’est devenu par jour, puis les heures se sont allongées, et au final un élu d’une petite ville de province, même s’il ne le souhaite pas au départ, finit par faire de son travail d’élu un métier.

Comme tout le monde ledit élu s’il a un second métier, va rapidement sombrer dans le surmenage.

Si bien qu’au final et au fil du temps, les élus sont devenus des retraités, ou des actifs venant de secteurs particulièrement protégés, alors que les jeunes actifs, et parmi eux les femmes qui n’appartiennent pas à ces secteurs, se sont faits de plus en plus rares.

C’est en ce point que commencent les vagues d’abstention chez les électeurs. Ce n’est pas l’unique facteur, mais il y concourt.

Tout cela repose sur une formidable confusion des genres.

Le genre de la gestion et le genre de la stratégie.

Un peu comme le découpage de la loi et du règlement dans la constitution de la V° République, il faudrait qu’il y ait un découpage entre les grandes orientations et le quotidien de la gestion dans les communes. Pour la gestion il y a l’administration communale. Apte, compétente, efficace.

Mais ça les élus ne peuvent l’admettre pour l’instant. Ils auraient trop peur de perdre ces petites parcelles d’un pouvoir si difficilement conquis. Ils commettent une erreur.

Regardons nos voisins les Helvètes. Chez eux on retrouve toujours dans leur système communal cette dichotomie entre gestion et stratégie. Une municipalité est divisée entre un «exécutif» et un «législatif». D’un côté la gestion, de l’autre la stratégie.

Pour restituer tout son rôle à l’élu municipal français qui se disperse aujourd’hui dans les tâches de gestion de plus en plus lourdes, il faudrait le cantonner dans un rôle de stratège et laisser à l’administration compétente la gestion de la commune. Ainsi la journée de l’élu ne devrait plus être absorbée par ses responsabilités de gestionnaire. Les jeunes actifs pourraient mieux participer à la vie communale.

Ce n’est pas pour demain, mais cela vaudra le coup d’attendre. Les élus pourront enfin se consacrer au rôle politique qui devrait être le leur.

 

Un remède à la circulation existe : Ambilly

D’accord, c’est facile de toujours critiquer. Mais là il faut reconnaître qu’il y a de la matière fournie par la délicieuse municipalité d’Ambilly, au charme d’ordinaire si rurbain.

Il y a des travaux. Il y a certes toujours des travaux. Le tram, Ah! le tram ! On fait le pont pour lui rue du Baron de Loë, sans savoir d’ailleurs si ce projet grandiose sera totalement financé, ce qui n’est pas le cas. On fait le CEVA, un peu plus loin. Ah! le CEVA !

Un bon maire est un maire constructeur comme un bon cobra est un cobra constricteur.

Ambilly innove par la constriction de la circulation.

Comme on fait le pont, la rue des Négociants qui nous conduisait tout droit à la douane de Mon Idée est en sens unique, et si vous vous êtes raté en vous y engageant, la déviation vous mènera par un chemin tortueux à un quasi-cul-de-sac au croisement de la rue des Marronniers et de la rue Jean-Jaurès, où de nouveaux travaux vous attendent vous permettant de vous échapper vers la rue de Genève au rythme de 7 secondes de feu clignotant orange contre une bonne minute d’attente au rouge, ce qui augmente la convivialité puisque tous les conducteurs ont largement le temps de faire connaissance avant de pouvoir prendre la fuite.

Non, on pourra dire ce qu’on voudra, mais même à Annemasse on n’avait jamais réussi un tel prodige. Il faut donc que tous les membres de la commission de la circulation (un truc qui n’existera jamais), aillent en formation à Ambilly pour apprendre tous leurs remèdes contre le besoin de se retrouver dans une caisse d’acier sur des roues de caoutchouc.

Les déséquilibres régionaux s’accentuent, mais les révolutions technologiques pourront y remédier

Il est toujours difficile d’admettre qu’on a pu se tromper ou être leurré. C’est pourtant bien le cas sur la question régionale. La région entendue comme celle que définit la métropole genevoise et ses satellites. Le déséquilibre qui s’accentue est celui radical de la séparation des aires de travail de celles de résidence.

Cela est structurel à toutes les grandes métropoles et on peut difficilement sur ce point en faire reproche aux Genevois. On peut toujours par contre observer que la croissance économique est chez eux et la croissance démographique, chez nous. Quels que soient les discours des élites politiques genevoises qui font régulièrement la promesse de développer le logement à Genève. Mais voilà, ils n’y croient pas eux-mêmes quand on observe le niveau des prix du mètre carré de l’autre côté de la frontière et qu’on le compare à celui ici. C’est donc un enfumage caractérisque.

Le déséquilibre structurel généré par cette schizophrénie spatiale est fondamentalement la résultante d’un mode de production et d’organisation économique. Personne n’ayant pour lui même l’ambition de passer de plus en plus de temps dans les transports entre son lieu de travail et de résidence, la monotonie de l’existence pendulaire n’est en rien enviable. Cela est donc subi par tous.

Les discours politiques peinent à reconnaître cette réalité, parce qu’ils préfèrent rester soit dans le déni, fort commode, mais inefficace, soit affecter de croire que leur puissance permettra de changer les conditions structurelles, tout aussi commodément et inefficacement.

Il y a pourtant une révolution qui se profile et qui pourrait accoucher d’un nouveau mode d’organisation spatiale. Celle combinée des réseaux et des imprimantes 3D. Sur les réseaux tout a été justement dit. Sur les imprimantes 3D, on ne sait pour l’instant pas grand-chose. C’est encore un gadget, mais il est riche de promesses.

C’est une innovation majeure qui est capable de tuer la «fabrique» lieu de production depuis le XVIII° siècle, qui a organisé la ville comme nous la connaissons aujourd’hui. Si la fabrique devenue l’usine, est détruite par un nouvel outil de production, à la portée de tous et qui trouvera sa place dans les cuisines aussi bien que dans les bureaux, alors à terme l’espace s’en trouvera modifié.

Si les promesses de ce nouvel outil se réalisent, chacun pourra produire chez lui les objets les plus courants nécessaires à l’existence. Exit l’usine. Exit la spécialisation de l’espace. Fin d’un mode de production des biens et de la ville industrielle. Fin de la nécessité du déplacement pendulaire. Genève sera à la campagne, et la campagne restera dans Genève. Annemasse deviendra enfin la station balnéaire qu’elle a toujours eu vocation à être, et l’Arve coulera entre les palmiers.

Ce n’est peut-être pas pour demain. Mais pour après-demain, qui sait ? Et cela résoudra à terme les déséquilibres qui nous empoisonnent aujourd’hui.

Les élections régionales approchent dans un océan de désintérêt

Il faudra attendre encore quelques semaines avant que ne paraissent les sondages qui démentiront cette assertion. Mais si l’on se reporte aux quelques élections récentes, les communales en 2014, les départementales en 2015, et l’élection partielle à Annemasse en juin 2015, le constat est alarmant. Un désintérêt si massif que le score, si l’on peut dire, de l’abstention a dépassé 70 %. Aïeux, où êtes-vous qui vous êtes battus pour le droit de vote, vous retournez-vous dans votre tombe ? Même pas. Tout fout le camp, les aïeux aussi. Ils sont sagement rangés dans les albums photographiques que personne n’ouvre jamais, au fond des musées poussiéreux. L’été 2015 passe. L’automne arrive, avec ses préoccupations majeures : la hausse du gaz, les impôts, l’emploi, le cours du Nutella, Léon Zitrone est de retour, avec Catherine Langeais, Poutine envahit la Sylvanie, les français ont honte de leur président. Dans ce contexte le mieux qui puisse se produire serait que : 1° la participation aux élections régionales soit plus forte que craint, 2° que la gauche soit évincée de la région absurdement constituée jusqu’au massif central. Une fois la victoire de la droite assurée, on aura la joie de payer des impôts régionaux de droite, des impôts nationaux de droite, mais on continuera à Annemasse à payer des impôts de gauche. C’est terrifiant.

Maman, Amazon exagère !

Nous connaissons tous Amazon.com, une caverne d’Ali Baba moderne, qui vend tout du sol au plafond en passant par toute la littérature. Une merveille des temps modernes.

Un article du New York Time vient de jeter une ombre saisissante sur le système d’Amazon qui compte aujourd’hui des milliers d’employés pressurés, martyrisés par une organisation totalitaire qui serait criminelle par essence si ce qui est décrit était exact.

Je suis libéral.

Je suis démocrate.

Le système de gouvernance décrit dans l’article n’est ni démocrate ni libéral. Surtout pas libéral. Contrairement aux fadaises que répandent en permanence des faibles d’esprit qui croient vomir le «système libéral», il faut toujours se souvenir que le vrai libéralisme est d’abord le règne de la loi. C’est sous son empire seulement qu’il peut prospérer. Sans la loi, c’est au mieux la jungle, et au pire un système comme celui décrit par le journal.

J’espère qu’il ne dit pas la vérité car sinon la vérité de ce géant du commerce serait inacceptable, inadmissible, et criminelle.

Le crime c’est d’aliéner les hommes dans et par le travail. Le crime c’est d’instaurer la délation qui corrompt tout à tous les degrés de la hiérarchie. La délation, c’est à dire le pire de tous les ressorts des systèmes totalitaires les plus brutaux. Le NYT décrit une organisation qui fonctionne sur la peur et la délation. Si c’est vrai, et malheureusement le NYT n’est pas la Pravda, et ne nous a pas habitués au mensonge, si c’est vrai alors le patron d’Amazon devrait être condamné pour avoir instauré un système de nazi et de communiste, dans l’unique but de lui procurer plus de pouvoir et plus de dollars. Il serait alors un salaud, le salaud absolu.

Les employés se dénonceraient mutuellement : Jo ne travaille pas assez, pensez, il s’est occupé de son père en phase terminale pendant le week-end au lieu de consacrer son énergie à Amazon. Jo tremble et sera viré.

Si c’est vrai, si cette intrusion dans la sphère privée est vraie, si cette violence est réelle, alors le patron d’un tel empire du mal devrait être pendu par les c…, à moins qu’il ne préfère lire pendant 753 ans tous les discours de Borrel, ceux de Dupessey, une fois par semaine tous les articles du Messager, et apprendre par cœur mon blog, encore que je craigne que cette dernière sanction ne soit censurée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nous devrions à tout le moins boycotter une telle organisation funeste.

Cliquez pour lire l’article en anglais, désolé, sorry, no translation !

De l’usage du référendum communal

Le principe est simple :

«L’assemblée délibérante d’une collectivité territoriale peut soumettre à référendum local tout projet de délibération tendant à régler une affaire de la compétence de cette collectivité».

(Article L 1112-1 Code général des collectivités territoriales)

Que faire avec un principe aussi simple ? L’appliquer !

Ainsi la démocratie fera un grand pas en avant.

Par exemple en appelant le peuple à se prononcer sur une question d’urbanisme, on est certain qu’il participera à l’élaboration du futur. C’est cela la démocratie et rien d’autre.

À l’heure où dans les élections locales à Annemasse, plus de 70 % des électeurs s’abstiennent, il serait criminel (au regard de la démocratie) de rester les bras ballants et de ne rien faire. Il faut faire avancer la République, il faut que les électeurs puissent se sentir concernés par la chose publique, il faut donc plus de démocratie et non pas moins.

Le plus de démocratie s’obtiendra par le recours élargi au référendum :

– à Annemasse,

– dans l’Agglomération.

(Encore une question que pourrait se poser le Messager et qu’il ne se posera certainement pas. Il a bien mieux à faire : une nouvelle inauguration de sanisette par le premier édile par exemple.)

 

Je ne suis plus sûr d’aimer les journalistes, ni les politiques,

Et pourtant il n’est pas de plus beaux métiers, à égalité, que journaliste et politique.Un philosophe vient d’écrire :

Le menteur est certes coupable, mais coupable aussi celui qui croit le menteur quand il aurait pu se douter qu’il mentait….Les politiciens sont un mélange de tout cela : publicitaires et salariés d’une religion, mafieux et commerçants. Je dis bien les politiciens, que je distingue des hommes politiques qui, eux, possèdent une vision de l’histoire et n’ont pas pour seul objectif d’être élus ou réélus…..Ces gens-là ont leurs penseurs : Platon qui justifie le mensonge dans La République pourvu qu’il soit pratiqué par les gouvernants et uniquement dans l’intérêt de la cité – c’est la naissance de la raison d’État. Machiavel qui, dans Le Prince, estime que l’homme qui veut exercer le pouvoir se retrouve face à deux questions : « Comment accéder au pouvoir ? ». Puis : « Quand on y est, de quelle façon s’y maintenir ? ». Deux questions qui ont une seule et même réponse : tous les moyens sont bons, une fois en utilisant la ruse du renard, une autre en ayant recours à la force du lion.

Après cette volée de bois vert sur les politiciens, on retient son souffle. Mais à la réflexion il est difficile de devenir un politicien quand ce n’est pas dans sa nature. On respire donc. Pour aussitôt transpirer encore quand l’énormité de ce qu’on fait surgit sous nos yeux.

Annemasse. La conquête par la vertu n’a pas fonctionné. La vertu est démonétisée. Aucun journal, aucun journaliste, informé du mensonge n’a même levé sa plume sinon pour le dénoncer, la fonction tribunitienne a disparu, du moins pour informer. Informer, pas se cacher sous une formulation obscure, et à la sauvette, dire qu’un chat est un chat.

Le mensonge sur le tracé du tram. Le mensonge sur les causes du recours de 2014. Le mensonge sur l’utilisation par la majorité municipale des moyens de la mairie dans un seul but électoral. Le mensonge sur le recours formé en 2015 qui dénonce cela. Quand ce n’est pas le mensonge, c’est le silence. Cependant que le silence ensevelit une moitié de la ville, l’autre paraît toutes les semaines, et même plusieurs fois par semaines, sous les feux des projecteurs de la presse. Pas une inauguration de sanisette sans qu’il n’y ait une photo du bon maire et le rappel de ses bienfaits.

Vae victis. Ce qui n’est pas une raison suffisante pour cesser le combat.

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