Catégorie : Politique

Même quand c’est tard, il faut se réveiller

Ce n’est pas parce qu’on a eu honte du président de la République pendant ces cinq dernières années, et qu’il est enfin parti, qu’il faut se réjouir. Ce n’est pas le moment.

Un nouveau président a été élu.

Viennent les élections législatives et leur second tour. En lice, la députée sortante Virginie Duby-Muller qui est devancée par la candidate LREM.

Virginie Duby-Muller a servi notre secteur pendant 5 ans avec compétence, énergie, intuition, volonté. Elle a déployé un travail acharné. Elle a été réellement à l’écoute de ses concitoyens. Elle a constamment été claire sur ses choix. Sa personnalité a rafraîchi le monde politique. Elle est jeune, mais ce n’est pas la question.

Si en Haute-Savoie un député devait être épargné par la vague qui va porter dans l’hémicycle une majorité d’alliance de carpes et de lapins sous la couleur du président élu, ce devrait être elle. Et peut-être elle seule.

La question est de savoir si on veut une députée solide, enthousiaste, intelligente ou si on lui préfère l’illusion d’un soir avec la gueule de bois du lendemain.

Reste à aller voter.

Bientôt une place Fidel Castro à Annemasse

La seule question est de savoir où. L’équipe majoritaire municipale n’a pas encore fait son choix.

Plusieurs hypothèses, la place de la mairie, ou bien celle de la libération, il y a aussi l’opportunité de rebaptiser des places au nom obscur. Qui sait aujourd’hui qui est Clemenceau, ou même Rousseau, et pourquoi maintenir une place des marchés, alors que le marché est l’ennemi ?

Ce qui serait bien ce serait de mettre en place une stèle commémorant les exploits du Lider Maximo de 1959 aux années 90 :

– 100 000 personnes ont été emprisonnées pour leurs opinions politiques,
– 15 000 ont été fusillées,
– 2 000 000 ont voté avec leurs pieds ou leurs rames (voire les deux) et se sont installées pour la plupart en Floride.

2 000 000 c’est 20 % d’une population de 11 000 000 d’habitants.

Rapportés à la France ces chiffres donneraient en proportion pas moins de 12 000 000 d’émigrés (même Hollande n’y est pas parvenu), 90 000 fusillés (mieux que les nazis en France), et rien que 600 000 internés pour des raisons politiques, sur toute la période.

Écoutez France Inter, vous entendrez tout le contraire de ces statistiques effarantes, vous entendrez la France de gauche, celle qui domine tout sur les radios d’État, qui pleure la disparition du grand assassin.

MoDem

Ce parti est-il fréquentable ?

Impossible de ne pas réagir à un égorgement

L’envie est forte de crier vive l’amalgame! Quand on est confronté, non pas à la guerre, mais à la haine, il faut en tirer toutes les conséquences. La société du «vivre ensemble», de la diversité-qui-nous-enrichit, façon plus belle la vie, la société du lien social façon gauche bien pensante, se heurte à la dure réalité de la haine, et du mépris. Très bien. Une page est donc tournée dans l’évolution des sociétés occidentales.

Mais ce n’est pas une raison pour abandonner en chemin toutes nos illusions. L’illusion par exemple de la bonté intrinsèque de la nature humaine. Cette illusion est nécessaire, tout comme les libertés nous sont nécessaires. Et justement, parlons-en des libertés. Des voix s’élèvent pour demander leur suspension. Ce serait une funeste erreur. La société française, et plus généralement la société européenne, est confrontée non pas à une guerre, mais à une vague criminelle. La réponse c’est la police, c’est la justice, c’est la sévérité des juges qu’il faut espérer. Mais ce ne peut être l’abrogation de nos libertés.

Qu’est-ce que la guerre ?

Pour Clausewitz, c’est la continuation de la politique par d’autres moyens. Le terrorisme est-il une guerre? Oui, sans doute au sens de l’utilisation de la violence, avec cette particularité que dans cette situation il n’y a pas d’État qui en soit l’instrument.

Mais il faut toujours raison garder et se méfier du piège des mots. Il y a guerre et guerre. Une différence est le nombre des morts. Pour relativiser la notion de guerre employée à tort et à travers, il faut se souvenir des chiffres de la Seconde Guerre mondiale.

Au total entre 42 millions et 52 millions de morts. Pour la seule URSS, plus de 20 millions, 26 selon les dernières estimations. Les communistes ayant menti sur l’étendue du désastre, comme ils mentent sur tout. L’Allemagne 8 millions. La France 567 600, 1,35% de sa population d’alors, plus que les États-Unis, plus que l’Angleterre.

Ces chiffres nous situent les termes de la comparaison. Nice, 84 morts. C’est 84 raisons de vomir l’idéologie qui a fomenté ce malheur. Mais nous sommes loin de vivre, heureusement, une situation de «guerre» au sens usuel du terme. 567 600 sur la durée de la Seconde guerre mondiale en France, c’est 331 morts par jour. 4 Nice par jour.

Restons forts pour écraser la vermine, et ne jamais lui permettre de livrer une guerre à grande échelle.

Le jour d’après

L’Europe détruite par la Grande-Bretagne qui, comme un ver, sort du fruit après l’avoir gâté, soit renaîtra de ses cendres soit accouchera d’un continent divisé, soumis aux grandes puissances, dilué dans une immigration massive. Terre épargnée par la guerre depuis 71 ans, l’Europe oublie que la paix ne procède pas du miracle mais de l’union des peuples. Si feu l’Europe, alors et immédiatement après, feu la France. L’utopie dégénérée des nationalistes d’extrême droite et d’extrême gauche d’une France se refermant comme une huitre sur sa maladie, balayera ce qu’il en restera, et débarrassera le monde de ce vieux pays.

Il n’y a qu’une seule solution possible, celle d’être fort en étant uni sur l’essentiel. La politique économique, les impôts, les droits sociaux, la démocratie. Et cela ne peut qu’avoir une dimension européenne. L’alternative est simple, faire l’Europe, la vraie, la démocratique avec un exécutif qui réponde devant un parlement élu, ou bien périr.

Pour que vive l’Europe, il faut que la Grande-Bretagne s’en aille

Ce qu’il y a de positif dans le Brexit, s’il devait advenir, c’est qu’il enterrera une certaine Europe, et nous donnera, dans la morosité qui alors s’installera, la chance historique d’en rebâtir une autre, plus petite, centrée sur les pays qui nous entourent, sauf la Suisse, une Europe des peuples, avec des institutions véritablement démocratiques qui impliqueront un exécutif responsable devant un vrai parlement élu. Nous avons cette chance devant nous. Merci à la Grande-Bretagne de nous quitter, merci encore. Hostile depuis l’origine au projet européen, manœuvrant avec intelligence pour le torpiller, la Grande-Bretagne a réussi à détruire l’élan vital né dans les ruines de l’après-guerre. Elle a poussé à l’élargissement consciente qu’il conduisait inéluctablement à la dissolution. Le fruit est mûr désormais, son parasite peut le quitter. Bon vent.

Et si on prohibait le tabac et l’alcool ?

En voilà une idée. Au moment où tout lâche, où tout fout le camp diraient certains, où les certitudes s’effondrent et aussi les limites, en ce moment précis de l’histoire où l’abandon est érigée en vertu, d’autres voies s’envisagent.

Car tout n’a pas été dit sur la légalisation de toutes les drogues, des douces au dures, ou selon l’air du temps d’abord pour les douces. On connaît les arguments en faveur de la levée de toutes les pénalisations. La consommation est massive, la prohibition génère de la délinquance et des organisations criminelles prospèrent dans la société. Il n’y aurait finalement que de faibles dangers dans l’usage. Des quartiers entiers vivent économiquement du trafic, et par quoi remplacer cette source fructueuse ? Une honte que cet argument, mais il existe. En revanche on sait moins si les risques d’une consommation massive ne seraient pas systématiquement minimisés.

Il est difficile de résister à la vague contemporaine, qui emporte tout sur son passage, balaye toutes les réticences. Nous y sommes déjà, les esprits ont évolué ces dernières années et même dans le camp conservateur on observe un glissement étonnant. La légalisation du cannabis est pour demain.

Et si au contraire de ce mouvement on instaurait une prohibition totale du tabac, et pourquoi pas de l’alcool ? Haro sur les psychotropes. On sait de source absolument certaine que le tabac tue, coûte en termes de santé publique un Himalaya d’argent. On le sait aussi de l’alcool avec la même certitude. Toute politique sérieuse de santé publique devrait se poser la question de la prohibition absolue de ces fléaux. Bon, allez, avec une exception pour l’alcool festif !

Le retour de l’ancien monde

Quoique la politique locale ne soit pas la politique nationale, il existe entre les deux une nécessaire relation. Le champ politique national est ébranlé par la montée de plusieurs populismes conjugués, récupérés à l’extrême gauche, ce qu’on ne souligne que peu, et à l’extrême droite.

Leur commune rengaine est que la mondialisation est la source de tous les malheurs. L’Europe n’aurait aucune vertu, ne serait d’aucun bénéfice. Ils rêvent de nouvelles frontières aussi étanches que le rideau de fer.

De l’autre côté de l’Atlantique un candidat à l’élection présidentielle, qu’il est préférable de ne pas nommer, fait du nationalisme américain son fonds de commerce et propose, extravagante provocation suprême, d’édifier un mur sur la frontière mexicaine aux frais des Mexicains. Le mal se répand.

Ici, la proximité de Genève qui joue un tel rôle dans la prospérité locale rend ces idées de repli plus grotesques encore. Si bien que le thème n’est pas développé avec autant de vigueur qu’ailleurs. Mais il existe quand même, et les extrêmes ne se privent pas de cultiver le ressentiment qui paraît si porteur électoralement. Si porteur et si dangereux.

Genève n’est pas l’Europe, mais la Confédération Suisse est de facto dans l’Europe économique. On voit tous les jours le résultat des échanges avec la Suisse voisine ou lointaine. Ils illustrent dans la réalité le bénéfice que toutes les parties retirent de cet espace économique commun. Pour tous, presque sans exception.

Un candidat à la primaire des républicains propose un référendum sur l’Europe. On voit la manœuvre. Surfer sur le ressentiment au lieu d’aider à sa dissipation. La politique baisse d’un cran. Il faut espérer que les relais locaux de ce candidat se montreront plus discrets sur cette idée dévastatrice. Celle de l’ancien monde, le monde du malheur, le monde des guerres, le monde des crises dont le retour menace de nous enfermer dans sa tombe.

La laïcité envers et contre tout

Le FN a formulé une confondante proposition à l’occasion d’une question lors du dernier conseil municipal d’Annemasse, jeudi 28 avril 2016 : soumettre le permis de construire de la mosquée souhaitée par les musulmans de la ville à référendum.

Le maire a répondu en invoquant le principe de la laïcité.

Il a eu raison.

La laïcité est un des principes fondateurs du contrat social français. Sauf incohérence, il est impossible de l’appliquer à la population française dans sa très grande majorité chrétienne, croyante ou non croyante, et de le refuser aux musulmans. La laïcité leur bénéficie nécessairement, et les oblige également. Elle ne se négocie pas.

Quant à l’idée de soumettre un permis de construire à un référendum, et je reste partisan de ce mode démocratique de consultation dans son champ d’application, elle est absurde. Un référendum communal ne peut remettre en cause une loi ou un texte réglementaire. C’est ce qu’on appelle la hiérarchie des normes. Un permis de construire est accordé ou refusé en fonction du Code de l’urbanisme auquel le P.L.U obéit. Pas du résultat d’un référendum ! Quant à imaginer un référendum communal qui contredirait la loi de 1905…

Pas une pour racheter l’autre

L’actuelle folie des collectivités locales qui jour après jour augmentent sous les prétextes les plus divers toutes les dépenses, est invraisemblable, incompréhensible de prime abord, et dangereuse en tout état de cause. Ce qui vient de se passer mercredi 27 avril 2016 au conseil communautaire de l’agglomération en est le résumé.

Le prétexte ici, c’est la culture. Qui est contre la culture ? Personne bien entendu. Deux questions relatives à la culture ont été successivement examinées. La première était relative à la mise en réseau des bibliothèques municipales de l’agglomération. On a appris au cours des débats qu’un précédent système avait échoué. Rien n’a été dit sur le coût de l’échec. Mais pour le nouveau projet, indispensable au développement culturel et dicté par la nécessité la plus urgente, on sait qu’il coûtera 90000 € simplement pour le logiciel, plus un coût annuel de 9000 € pour sa maintenance. 90000 € pour une vulgaire base de données, personne ne s’inquiète au sein de l’aréopage réuni en assemblée de savoir si ce serait trop cher, ou pas assez cher, la question marquée par sa vulgarité ne sera pas posée. C’est passé et a été voté comme un seul homme ou presque.

Puis est venue la pièce de choix. Un pharaonique projet de rénovation d’un édifice de grand intérêt de l’une des petites communes de la périphérie annemassienne. Les finances de cette commune en sont toutes exsangues. Le projet est justifié la Kultur.

Tout d’abord il s’agira d’animer l’édifice. Ensuite il s’agira de mettre en scène des livres « objet d’art » qui marieront les textes de Michel Butor et des œuvres d’art plastique. Enthousiasme, nous avons trois richesses littéraires dans notre petite région, Rousseau, Voltaire, et Butor. Il n’est pas sûr que les premiers s’ils en avaient la possibilité se réjouissent de cette association au troisième, mais enfin, le projet serait d’intérêt puisqu’il va mettre ces œuvres élitistes à la portée du vulgaire (vous), dans un mouvement irrésistible de démocratisation. Le nouveau roman associé à la peinture abstraite, c’est l’alliance de ce siècle. Les esprits chagrins ne pourraient même pas objecter que c’est celle de la carpe et du lapin, en fait il y a une profonde communion entre les deux. Le nouveau roman est d’ailleurs à la littérature ce que la peinture abstraite est à la peinture. Michel Audiard voyait dans la peinture abstraite une escroquerie. Enthousiasme donc.

La communauté d’agglomération va mettre la main au portefeuille. Non pour l’équipement, largement subventionné d’ailleurs, mais sur le fonctionnement. Un poste et demi pour porter la bonne parole. Il va falloir organiser la visite obligatoire de toutes les écoles, toute l’année, ce qui fera toute une fréquentation qui justifiera année après année, comme pour la villa du parc, les subventions de fonctionnement. Un poste et demi = 75000 € par an. À l’objection que c’est beaucoup et qu’en dix ans ce sera 750000 € qui seront dépensés, nos chefs agglomérés et coalisés répondent que ce n’est rien sur un budget annuel total de 100 000 000 €, et donc d’un milliard sur dix ans. Quant au fait qu’aucune économie n’étant prévue par ailleurs et que donc nécessairement les impôts en seront augmentés d’autant, la réponse est simple. Il faut répondre aux besoins culturels.

C’est cette mécanique qui est désastreuse. Elle illustre le glissement exponentiel de la dépense publique. Est-ce une question politique ? Oui. Est-ce que cette folie est imputable exclusivement à la gauche. La réponse est non, et c’est encore plus dramatique.

Une dernière touche de l’horrible est appliquée dans une dernière ligne de défense opposée par les soutiens à la dépense tous azimuts. Celle de la subvention. Ne vous inquiétez pas, l’agglomération (mais cela pourrait être la commune, la région, le département) va obtenir des subventions. On vous décline des sigles divers qui montrent accessoirement toute l’inventivité sémantique des bureaucraties, mais on oublie de dire qui est le cochon final de payeur : vous, les contribuables. Allez en paix, on dépense pour vous.

Problématique de l’investissement des collectivités locales : la séance du conseil communautaire du 24 février 2016

L’air du temps est aux investissements. Par définition ils répondent toujours aux besoins, lesquels sont infinis, et c’est ce qui est ennuyeux. Les besoins sont infinis, les investissements aussi. Mais si on ne paye pas les besoins, on paye les investissements.

Le conseil communautaire de l’agglomération décidera bientôt le vote du budget. Le 24 février 2016 il a débattu des orientations budgétaires. En résumé, tout va bien aujourd’hui, mais demain la météo financière va se gâter.

D’abord il y a le BHNS. On peut laisser de côté la problématique de l’investissement, il y a un autre sujet, celui du déficit de fonctionnement. Plus vous développez les transports en commun plus vous creusez le déficit, et donc plus les collectivités plongent dans la poche du contribuable, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit au bout du compte.

Demain il y aura aussi le tram. Coût de l’investissement 85 millions d’euros. Une bonne partie est subventionnée par Bern, une petite partie par la région, toute honte bue. Le reste sera financé classiquement par l’emprunt. Le tram sera une nouvelle occasion de subvention «d’équilibre», qui sera versée tous les ans. Entre 500 000 et un petit million, voire plus si affinité. Et ce n’est pas tout. Il faut se souvenir de ce qu l’on appelle l’amortissement. C’est d’abord un jeu d’écriture comptable, mais il finit par refléter une réalité. Entre 2% si on amortit sur 50 ans, et 5% si on amortit sur 20 ans. Pour frémir un peu, 2% de 85 millions, c’est la bagatelle de 1 700 000. Un million sept cent mille par an. Si on amortissait sur 100 ans ce serait encore 850 000 euros par an.

Tout ça pour quoi? Le coût/km d’exploitation du tram est environ 2 fois supérieur à celui du coût/km du bus, avec les charges d’amortissement, le coût/km du tramway est 3 fois supérieur à celui des bus. C’est ce qu’écrivait la cour des comptes.

Moralité : chaque fois qu’on investit 1 €, on augmente les charges financières des collectivités, pas uniquement pour l’investissement, mais aussi pour son entretien, par exemple quand il s’agit d’équipements divers, et aussi pour l’amortissement.

Conclusion, celle du rapporteur du budget de l’agglomération, inéluctablement les impôts augmenteront. Mais on atteint des niveaux tels que cela confine à la folie. Il est donc urgent de réduire l’investissement. Je vais me faire des amis !

Le conseil municipal du 18 février et le débat d’orientation budgétaire

Les années se suivent, les débats sur le budget se ressemblent.

Le préposé aux comptes, en général un élu sans reproche, et aussi sans peur, l’adjoint aux finances, expose combien la majorité socialiste gère rigoureusement le budget, en «maîtrisant les dépenses», bien entendu, et en dégageant une spectaculaire marge d’auto financement.

Sauf que cette fois-ci, les projections n’étaient pas au rendez-vous de l’élogeque les socialistes voulaient bien faire d’eux même. Le souci est qu’un «effet ciseau» se profile. Les marges d’auto-financement se réduisent passant en quelques années de 8 millions à 2 millions. Et la marge d’autofinancement c’est simplement le différentiel entre les dépenses et les recettes. Si ça diminue tous les ans, il y a du souci dans l’air.

Il a encore été raconté par l’adjointe aux finances que les frais de fonctionnement étaient maîtrisés. Faux. Ils continuent d’augmenter de 1,66 % l’an, dans un contexte d’inflation à 0%. Il n’y a donc pas de maîtrise.

Mais ce n’est pas tout.

Il reste le venin de la fin. Il va se diffuser lentement.

Les impôts vont augmenter. Il faut pour l’équipe municipale continuer d’investir tous azimuts. Les dépenses de solidarité augmentent. Bref, les impôts permettront de maintenir la capacité d’autofinancement.

La critique fondamentale de ces projections et de cette politique est simple. La ville d’Annemasse est riche. Les fonds frontaliers et les recettes provenant du casino représentent 13 millions d’euros. Il y a maintenant bien des années je disais au maire d’alors que ces ressources devaient être consacrées exclusivement aux investissements et jamais au fonctionnement. Il jurait ses grands dieux que c’était le cas. Faux. Les 13 millions qui représentent plus du quart des recettes financent au moins aux trois quarts les frais de fonctionnement. La preuve ? Voyez ce qui reste de marge.

Le plus extraordinaire c’est la dissimulation à laquelle se livre la majorité socialiste.

Elle conclut sa présentation du budget par ces mots :

«Pour maintenir ces objectifs, dans un contexte de diminution des dotations de fonctionnement (ce qui est bien vrai), il faut :

  • maîtriser les dépenses de fonctionnement de manière rigoureuse,
  • recourir à l’emprunt de manière raisonnable,
  • augmenter les recettes de fonctionnement de manière équilibrée».

Augmenter les recettes de fonctionnement de manière équilibrée = augmenter les impôts.

Il y a ici tout le condensé du mensonge politique qui finit par saper la relation citoyenne à la démocratie comme l’abstention le démontre.

Pauvre France.

Et pauvre ville. Lors des dernières élections jamais à un seul moment les socialistes et Monsieur DUPESSEY n’ont annoncé la couleur, jamais ils n’ont dit qu’ils avaient l’intention d’augmenter les impôts. Ils ont donc été élus sur un mensonge.

 

Une réforme fondamentale en catimini

La loi fondamentale de la société civile, celle dans laquelle nous baignons tous, c’est la loi civile, que les pays d’ici ont pris l’habitude de rassembler dans un code. Le Code civil. Celui dont Stendhal disait qu’il était son livre de chevet dans lequel il trempait sa plume pour y puiser l’exemple de la pureté de la langue.

Une loi fondamentale doit pouvoir être modifiée pour l’adapter au temps. Bien entendu. Le Code civil n’est pas immuable, il a connu des toilettes successives sur des points d’importance. Par exemple le droit des successions. Par exemple les multiples réformes qui ont touché le droit de la famille.

C’est la loi qui s’en est chargée.

La loi c’est le parlement. C’est le débat, c’est la démocratie.

Or, voilà que le «président normal», celui qui nous promettait qu’il allait être le garant bonhomme et tranquille de la démocratie, a fait choisir par son gouvernement une autre voie pour modifier un pan entier et surtout fondamental du Code civil, celle de l’ordonnance.

Tout le droit des contrats est balayé et remplacé par de nouvelles dispositions.

Le droit des contrats est au cœur de notre vie privée.

Pour le modifier, le moins serait qu’il y ait un débat, devant l’Assemblée nationale, devant le Sénat. Dans ces deux assemblées, on discute de sujets aussi importants que celui de la sécurité des piscines par exemple, on en a fait même une loi.  Mais pour le droit des contrats, aucun débat, rien.

Une ordonnance, et c’est tout. Certes, le parlement a autorisé en février 2015 le gouvernement à réformer ce cœur des lois civiles par ordonnance. Certes, mais cela escamote tout débat, ce qui est une honte.

Par une ordonnance, depuis hier, un pilier social est transformé. En catimini, sans débat, le tout entrant en vigueur dès octobre 2016. Et il faudrait croire en la démocratie ? Ce qui vient de se passer est une honte. Une honte pour tous.

L’intéressante question de la fusion des communes

On nous dit qu’en 2015 près de 300 communes ont fusionné et qu’ainsi le nombre total de ces cellules territoriales passerait pour la première fois en dessous de 36000.

L’idée de la fusion des communes est intrinsèquement intéressante. Si on voyage un peu en dehors des frontières, on constate souvent que le maillage territorial est plus grand qu’en France.

La question se pose sérieusement dans quasiment toutes les agglomérations qui présentent un continuum urbain, de l’utilité de maintenir des divisions communales de plus en plus abstraites, et surtout en décalage avec la perception que les habitants ont de l’unité de leur espace.

Annecy répond à cette quête de la recherche d’une cohérence territoriale. Annemasse peut-être demain.

Il faut donc s’intéresser à cette perspective qui ne présente pas que des avantages. Outre la perte d’identité, d’autres inconvénients résultent d’une excessive centralisation. Souvent en croyant rationaliser la gestion par la concentration des moyens on aboutit paradoxalement à l’inverse parce qu’on oublie que plus une organisation administrative est complexe, moins elle est productive. Le débat est ouvert.

De la nécessaire place du juge dans le dispositif répressif

Une méthode radicale pour devenir impopulaire par les temps qui courent consiste à se montrer réticent devant le mouvement de restriction des libertés que les évènements récents et la montée des périls paraissent commander.

Il a fallu des décennies en France pour que les libertés concrètes, protégées par un ensemble de règles inspirées des droits de l’homme, se constituent. Au cœur du dispositif de contrôle est placé le juge qui lui même doit agir dans la transparence du débat contradictoire.

On ne mesure pas à quel point il a fallu de luttes pour parvenir à ce stade. Nos libertés nous sont essentielles.

Dans l’émotion du moment, il est en projet de limiter la portée de cet ensemble de règles qui plieraient devant l’impératif de la sécurité publique, confiée principalement aux forces de l’ordre, avec l’intervention inédite depuis des lustres du préfet.

Montesquieu peut se retourner dans sa tombe. Il est un principe aussi essentiel que l’air que nous respirons, celui de la séparation des pouvoirs. Le pouvoir administratif ne doit jamais empiéter sur le pouvoir judiciaire. Ce n’est pas au préfet de décider si un suspect doit ou non être retenu pour vérification, c’est au juge.

On peut certes invoquer les nécessités d’une prompte exécution des mesures de sûreté, mais au temps d’internet et du téléphone, un juge peut parfaitement remplir avec la même célérité cette mission, et d’une manière générale il est par ses fonctions comme génétiquement programmé pour agir dans le respect des droits fondamentaux. Les préfets aussi, mais sans l’indépendance. D’où la préférence que l’on doit retenir pour le juge.

Si j’étais parlementaire, je ne voterais pas une telle mesure, au risque de mécontenter l’électeur et de le précipiter vers quelques abîmes politiques. Mais comme il faut croire au juge et à l’instituteur, il faut croire aussi en la force de persuasion à terme de l’idée de liberté.

La baisse tendantielle du taux de profit politique

Une baisse tendancielle, une érosion, un tas de choses, mais sûrement pas une victoire, même honteuse. Annemasse reste à gauche dans cette élection. La liste socialiste, ramassi de socialos et d’écolos avec quelques fossiles crypto trotskistes recueille 41,43 % des voix. Plus que celle de la droite qui elle a plafonné à 36,99 %, un écart de 4,4 % seulement, et mieux que le fn qui a atteint 21,58 %. Toujours pas de quoi pavoiser.

Quand je m’observe je m’inquiète, mais quand je me compare je me rassure, disait Talleyrand, paraît-il, c’est vrai aussi en matière d’élection.

En 2010 Queyranne le socialiste qui fait fuir même le maire socialiste de Lyon, le socialiste qui a fait explosé les effectifs des fonctionnaires territoriaux, le socialiste qui a augmenté les impôts versés à la région sans aucun profit pour la Haute-Savoie, obtenait 51,92 %, la droite 33,54 % et l’extrême 14,54 %.

Soit pour les socialistes et leurs alliés de pacotille une chute de près de 10,49 %. Énorme.

Mais hélas, la droite n’en aura pas asser profité. Elle passe de 33,54 % à 36,99 % gagnant ainsi 3,45 % depuis 2010 mais sa progression entre le premier et le second tour de 2015 a été de 10,04 %.

Déception, alarme, nécessité d’agir pour convaincre, plus encore, même si la région bascule à droite.

Quant aux frontistes leur progression est incontestable par rapport à 2010 puisqu’ils gagnent 7,04 %. Mais ils sont en régression au second tour sur le premier passant de 25,05 % à 21,58 %, soit 3,47 % de moins. Ce n’est donc pas si brillant, d’autant qu’entre les deux tours la participation est passée de 31,10 % à 39,80 % soit une progression, oh combien insuffisante, de 8,7 %. La petite mobilisation de l’électorat ne lui a pas profité, au contraire.

 

Ces électeurs qui portent leurs suffrages sur le FN sont autant d’âmes citoyennes égarées qu’il faut convaincre d’abandonner les chimères du demain on rase gratis sur fond d’un nationalisme voué à l’échec le plus certain dans le monde contemporain, surtout dans un territoire marqué d’abord par le bénéfice inouï tiré de la porosité de la frontière avec la machine économique genevoise. Le vote frontiste ici est encore plus aberrant.

Mais le gain très relatif du FN de 7 % est moins significatif qu’une chute de 10 % des socialistes.

En résumé la gauche perd, l’extrême droite monte mais moins vite qu’ailleurs et régresse entre les deux tours, et la droite se rétablit. Elle progresse entre les deux tours de plus de 10 %. C’est de son côté que se trouvait le dynamisme.

La seule alternative politiquement sensée est bien celle des forces unies de la droite républicaine.

 

 

La découverte de la réalpolitik par le président normal

On ne dira sans doute jamais sans honte les bricolages insensés des socialistes et de leur président «normal» en matière de politique étrangère.

D’abord dans une foucade d’amateur colorée par les oripeaux du romantisme, le traitement réservé à la Syrie fut simplissime, à l’image des déclarations de BHL : sus au tyran.

Puis vint le mois de janvier 2015 et pire, celui de novembre. Volte-face. D’un seul coup il fallut choisir les vrais ennemis, et emportés par l’ardeur des néophytes, les socialos-normaux se mirent en 24 h chrono à découvrir les vertus de la réalpolitik pour se précipiter dans les bras de Puttin, les seuls qui restaient entrouverts après la douche froide des alliés, de chaque côté de l’Atlantique.

Une nouvelle humiliation infligée à la France et à l’Europe entière, par le président mouillé.

Effet des attentats :

Un sondage organisé parmi son lectorat par un journal, paraît indiquer qu’a priori les tendances de fond vont s’accentuer :

panique

Dans un océan d’abstentions cela risque d’être fatal aux modérés de tous les camps.

État d’urgence

Il n’existe aucun risque que notre pays dérive dans la dictature, c’est pourquoi le danger qu’est l’état d’urgence pour les libertés peut y être accepté, puisque par définition il sera temporaire. Mais il faut se souvenir toujours que toutes les privations de liberté commencent par ce stade de leur suspension, pour se terminer par leur abolition. Ce qui appelle chaque citoyen à la vigilance démocratique.

L’heure n’est pas encore de s’inquiéter, nous savons que cet état prendra fin. Permettra-t-il d’apporter une solution plus rapide aux défis posés par la haine du pays ? C’est possible, nous verrons. Nous savons qu’il n’y a jamais aucune solution miraculeuse.

Le combat contre la haine commence à l’école, se poursuit dans la vie citoyenne, et à long terme il n’est qu’un gardien de la paix et de la démocratie, l’instituteur, puis le professeur. La réponse au malheur c’est l’éducation.

À quoi servent les contrôles aux frontières ?

La réponse sera simple, à rien de concret. Les contrôles n’arrêtent ni les marchandises, ni la contrebande, ni les armes. Ni surtout les «terroristes», dont on ne peut s’attendre sérieusement qu’ils ne se dissimulent pas.

Bardonnex, lieu magique, lieu de la matérialisation de la frontière entre la France et la Suisse, lieu de passage de 25 000 voitures par jour, est maintenant «contrôlé». Résultats ce matin 40 minutes d’attente pour ceux qui se rendent à  leur travail, les frontaliers.

Des douaniers français interrogés par la TSR, ont mentionné le nombre de véhicules et leur impossibilité de tous les contrôler, même s’ils le voulaient. Ils procèdent à des contrôles au hasard, par sondage, comme ils l’ont toujours fait par période.

Le contrôle ne peut donc avoir d’autre effet que d’empoisonner la vie des usagers qui sont dans la nécessité de traverser la frontière, sans avoir de conséquence réelle en terme de sécurité.

Le contrôle est un leurre.  Il fonctionne au niveau symbolique, mais pas dans le monde réel, concret. De la frime. Mais une frime coûteuse, inutile,  inefficace, et au final pénalisante pour toute la population de la région lémanique, des deux côtes de la frontière.

La seule question est donc de savoir en terme de coûts/avantages, si le produit est suffisant pour le justifier. Du côté des avantages pour l’instant il n’y a que la charge symbolique. C’est maigre.

En revanche, une mesure devrait immédiatement être mise en œuvre: la généralisation de la vidéo-surveillance. Annemasse est à la traîne. Le maire et son équipe sont opposés idéologiquement. C’est pourtant une réponse à l’inquiétude, qui est en plus efficace pour lutter contre ce qu’on appelle les incivilités, et qui ne nuit pas au fonctionnement de la collectivité. L’opposition la soutient depuis des lustres. Les socialistes la refusent.

Nouvelles du front : après les attentats du 13 novembre 2015

La grande affaire est maintenant de ne surtout pas stigmatiser. Crime absolu. C’est le point d’orgue des communiqués politiques qui ont été publiés après les attentats de Paris. Pour être complet il faut aussi ajouter que la guerre aurait été déclarée, et que l’état d’urgence est décrété. La guerre est certes déclarée aux barbus de Daesh, mais comme c’est très loin la Syrie, ce sera surtout une guerre par procuration, par drones US et anglais interposés, par les troupes au sol des peshmerghas kurdes pourchassés par la Turquie, alliée objectif de ces braves barbichus masqués. Bref on ne risque pas de mouiller notre chemise dans cette guerre là, sauf si nous devenions sérieux et mettions nos actes en conformité à nos discours. Reste que nous pourrions en prime tirer un avantage industriel et financier de cet engagement si on réussissait à vendre les vieux chassepots qui équipaient les troupes françaises il y a cent ans, mais ce n’est pas certain, la Kalachnikov serait plus efficace, dit-on. Et sur le front diplomatique, le seul où le pays excelle, les discours seront impitoyables et pourtant magnifiquement équilibrés. Bachad restera l’ennemi voué aux gémonies, la liberté sera invoquée, et le «vivre ensemble» à nouveau célébré. L’été viendra, et il y aura plein d’animations culturelles courageuses d’Avignon aux quais de la Seine en passant par les réjouissances du parc de la fantasia à Annemasse. Il faut absolument qu’un nouvel épisode de «Plus belle la vie» intègre un jeune, égaré dans le djihadisme, mais avec un si bon fond que l’épisode suivant le ramènera à la raison.

Prévention routière et matraquage médiatique

La bien-pensance est redoutable. Elle finit par faire prendre toutes les vessies de la création pour des lanternes, qui ont pour fonction surtout d’éclairer notre mimétisme. On pense comme la télé.

Il ne viendra à l’idée de personne de critiquer le discours culpabilisant de la prévention routière, nouvelle vache sacrée qu’il est impossible de remettre en question. Son discours est un dogme.

Ainsi il faut à longueur d’année entendre que les limitations de vitesse sont le remède absolu contre la mortalité routière.

C’est vrai dans une certaine mesure, et si la vitesse égale 0, on est sûr qu’il n’y aura plus aucune collision.

Il n’est pourtant pas certain que la vitesse soit le facteur si principal qu’il devienne une cause unique de la mortalité .

La vitesse est le mal. Le discours s’apparente à la démonologie, et le signe de sa confusion profonde est qu’il prend le facteur pour la cause.

Pour les pouvoirs publics, cela permet d’oublier leur responsabilité dans l’hécatombe d’antan. Les «points noirs» étaient la cause manifeste. Leur disparition progressive a d’ailleurs amélioré spectaculairement la sécurité routière. Les Annemassiens se souviennent des trois points noirs qui ceinturaient leur ville : le carrefour des chasseurs – une montagne de cadavres, le carrefour de la Bergue – une autre montagne, le carrefour de Findrol – un Himalaya de cadavres selon les années. Sans compter le plat de Saint-Cergues, et aussi la route nationale de St-Julien au mont Sion. Et on vient nous dire que la vitesse est la cause de tout.

C’est sinon faux, du moins extrêmement réducteur.

D’ailleurs l’Allemagne est là pour nous démontrer que la mortalité sur les autoroutes où la vitesse n’est pas limitée ne se distinguerait pas de celle des pays comme la France où la vitesse l’est surabondamment. Il faut employer un conditionnel, car en fait les statistiques sont souvent discutables. Mais prenons cela comme une hypothèse. Ce qu’on sait de manière plus certaine lorsque cela a été étudié, c’est que la limitation de vitesse ne paraît pas être une cause exclusive.

Mortalité sur les autoroutes de 15 pays en 1998
Pays tués sur autoroutes Km d’autoroutes tués par milliard de véhicules x Km trafic en milliards de V x Km intensité de la circulation (véhicules jour)
allemagne 803,00 11 309,00 4,10 195,85 47 457,00
autriche 152,00 1 613,00 8,30 18,31 31 099,00
belgique 215,00 1 682,00 7,50 28,67 46 717,00
danemark 33,00 862,00 3,70 8,92 28 359,00
espagne 359,00 2 728,00 31,70 11,32 11 371,00
états-unis 5 367,00 74 165,00 5,30 1 012,64 37 401,00
finlande 19,00 444,00 5,70 3,33 20 550,00
france 525,00 8 863,00 5,40 97,22 30 058,00
hongrie 43,00 448,00 16,10 2,67 16 330,00
italie 713,00 6 473,00 13,40 53,21 22 523,00
japon 290,00 6 402,00 4,30 67,44 28 852,00
portugal 120,00 830,00 15,90 7,55 24 934,00
r.tchèque 45,00 485,00 13,30 3,38 19 098,00
royaume uni 176,00 3 405,00 2,50 70,40 56 663,00
suède 24,00 1 438,00 2,60 9,23 17 591,00
suisse 79,00 1 262,00 4,40 17,95 38 963,00

Aucune vérité n’est jamais définitive, mais cela vaut le coup d’y réfléchir lorsqu’on entend le discours sécuritaire.

 

Augmentation des impôts de l’agglomération entre 2008 et 2014

En ne prenant que l’exemple de la part de l’agglomération dans la taxe d’habitation entre 2008 et 2014, dans une commune périphérique de l’agglomération, on est saisi de vertige.

 Années Part de la TH pour l’agglomération  Pourcentage d’augmentation
2014 468,00 6,12%
2013 441,00 5,50%
2012 418,00 2,70%
2011 407,00 12,74%
2010 361,00 10,74%
2009 326,00 2,52%
2008 318,00

Dans cet exemple un ménage aura vu dans la taxe d’habitation qu’il paye, la part de l’agglomération passer de 318 € en 2008 à 468 € en 2014.

Soit une augmentation de l’impôt pour l’agglomération de 150 €.

C’est à dire une augmentation de 47 %.

C’est énorme.

Dans le même temps y-a-t-il eu 47 % de services rendus en plus ?

Où sont passés les 47 % d’augmentation ?

C’est simple :

  • Du personnel supplémentaire,
  • Des études supplémentaires,
  • La satisfaction des lubies internationalistes des socialistes qui gouvernent en fait l’agglomération, avec notamment le vaste programme de «la cité de la solidarité»,
  • des dépenses publiques en hausse sans aucun frein.

On touche sur cet exemple l’ubris disaient les Grecs, la démesure peut-on traduire, la folie peut-on préciser, de la spirale mortifère de la dépense générée par cette couche administrative supplémentaire qu’est l’agglomération, dans une irresponsabilité étonnante.

Si encore il y a avait eu, comme cela a été revendiqué et cela l’est encore, un transfert de dépenses à l’agglomération, soulageant celles des communes.

Même pas.

Dans le même temps, le ménage pris en exemple, a vu la part communale de la taxe d’habitation passer de 316 € à 526 € soit 210 € en plus ou en pourcentage une augmentation de 66 %.

C’est du délire.

Tout le discours tenu lors de la création de l’agglomération était donc totalement mensonger. Non seulement il n’y a pas eu de baisse des dépenses publiques résultant de la prétendue mutualisation des services qui était supposée en baisser les coûts, mais on a assisté dans la réalité exactement au contraire. Les impôts locaux ont explosé aussi bien pour l’agglomération que pour les communes.

Ce mensonge participe à l’évidence au discrédit qui frappe le personnel politique. Ce mensonge est inadmissible, révoltant. Il marque la totale désinvolture avec laquelle les citoyens-contribuables sont traités. Il marque l’inconséquence des décisions prises.

La critique pourrait-être encore plus vive.

Le seul enjeu politique aujourd’hui est de faire régresser ces excès. Excès est le mot choisi pour rester poli.

Les élus locaux ont-ils le temps de s’occuper de vous ?

Ce n’est plus sûr. Au fil du temps, leurs tâches se sont alourdies. De quelques heures par semaine, graduellement c’est devenu par jour, puis les heures se sont allongées, et au final un élu d’une petite ville de province, même s’il ne le souhaite pas au départ, finit par faire de son travail d’élu un métier.

Comme tout le monde ledit élu s’il a un second métier, va rapidement sombrer dans le surmenage.

Si bien qu’au final et au fil du temps, les élus sont devenus des retraités, ou des actifs venant de secteurs particulièrement protégés, alors que les jeunes actifs, et parmi eux les femmes qui n’appartiennent pas à ces secteurs, se sont faits de plus en plus rares.

C’est en ce point que commencent les vagues d’abstention chez les électeurs. Ce n’est pas l’unique facteur, mais il y concourt.

Tout cela repose sur une formidable confusion des genres.

Le genre de la gestion et le genre de la stratégie.

Un peu comme le découpage de la loi et du règlement dans la constitution de la V° République, il faudrait qu’il y ait un découpage entre les grandes orientations et le quotidien de la gestion dans les communes. Pour la gestion il y a l’administration communale. Apte, compétente, efficace.

Mais ça les élus ne peuvent l’admettre pour l’instant. Ils auraient trop peur de perdre ces petites parcelles d’un pouvoir si difficilement conquis. Ils commettent une erreur.

Regardons nos voisins les Helvètes. Chez eux on retrouve toujours dans leur système communal cette dichotomie entre gestion et stratégie. Une municipalité est divisée entre un «exécutif» et un «législatif». D’un côté la gestion, de l’autre la stratégie.

Pour restituer tout son rôle à l’élu municipal français qui se disperse aujourd’hui dans les tâches de gestion de plus en plus lourdes, il faudrait le cantonner dans un rôle de stratège et laisser à l’administration compétente la gestion de la commune. Ainsi la journée de l’élu ne devrait plus être absorbée par ses responsabilités de gestionnaire. Les jeunes actifs pourraient mieux participer à la vie communale.

Ce n’est pas pour demain, mais cela vaudra le coup d’attendre. Les élus pourront enfin se consacrer au rôle politique qui devrait être le leur.

 

Un remède à la circulation existe : Ambilly

D’accord, c’est facile de toujours critiquer. Mais là il faut reconnaître qu’il y a de la matière fournie par la délicieuse municipalité d’Ambilly, au charme d’ordinaire si rurbain.

Il y a des travaux. Il y a certes toujours des travaux. Le tram, Ah! le tram ! On fait le pont pour lui rue du Baron de Loë, sans savoir d’ailleurs si ce projet grandiose sera totalement financé, ce qui n’est pas le cas. On fait le CEVA, un peu plus loin. Ah! le CEVA !

Un bon maire est un maire constructeur comme un bon cobra est un cobra constricteur.

Ambilly innove par la constriction de la circulation.

Comme on fait le pont, la rue des Négociants qui nous conduisait tout droit à la douane de Mon Idée est en sens unique, et si vous vous êtes raté en vous y engageant, la déviation vous mènera par un chemin tortueux à un quasi-cul-de-sac au croisement de la rue des Marronniers et de la rue Jean-Jaurès, où de nouveaux travaux vous attendent vous permettant de vous échapper vers la rue de Genève au rythme de 7 secondes de feu clignotant orange contre une bonne minute d’attente au rouge, ce qui augmente la convivialité puisque tous les conducteurs ont largement le temps de faire connaissance avant de pouvoir prendre la fuite.

Non, on pourra dire ce qu’on voudra, mais même à Annemasse on n’avait jamais réussi un tel prodige. Il faut donc que tous les membres de la commission de la circulation (un truc qui n’existera jamais), aillent en formation à Ambilly pour apprendre tous leurs remèdes contre le besoin de se retrouver dans une caisse d’acier sur des roues de caoutchouc.

Les déséquilibres régionaux s’accentuent, mais les révolutions technologiques pourront y remédier

Il est toujours difficile d’admettre qu’on a pu se tromper ou être leurré. C’est pourtant bien le cas sur la question régionale. La région entendue comme celle que définit la métropole genevoise et ses satellites. Le déséquilibre qui s’accentue est celui radical de la séparation des aires de travail de celles de résidence.

Cela est structurel à toutes les grandes métropoles et on peut difficilement sur ce point en faire reproche aux Genevois. On peut toujours par contre observer que la croissance économique est chez eux et la croissance démographique, chez nous. Quels que soient les discours des élites politiques genevoises qui font régulièrement la promesse de développer le logement à Genève. Mais voilà, ils n’y croient pas eux-mêmes quand on observe le niveau des prix du mètre carré de l’autre côté de la frontière et qu’on le compare à celui ici. C’est donc un enfumage caractérisque.

Le déséquilibre structurel généré par cette schizophrénie spatiale est fondamentalement la résultante d’un mode de production et d’organisation économique. Personne n’ayant pour lui même l’ambition de passer de plus en plus de temps dans les transports entre son lieu de travail et de résidence, la monotonie de l’existence pendulaire n’est en rien enviable. Cela est donc subi par tous.

Les discours politiques peinent à reconnaître cette réalité, parce qu’ils préfèrent rester soit dans le déni, fort commode, mais inefficace, soit affecter de croire que leur puissance permettra de changer les conditions structurelles, tout aussi commodément et inefficacement.

Il y a pourtant une révolution qui se profile et qui pourrait accoucher d’un nouveau mode d’organisation spatiale. Celle combinée des réseaux et des imprimantes 3D. Sur les réseaux tout a été justement dit. Sur les imprimantes 3D, on ne sait pour l’instant pas grand-chose. C’est encore un gadget, mais il est riche de promesses.

C’est une innovation majeure qui est capable de tuer la «fabrique» lieu de production depuis le XVIII° siècle, qui a organisé la ville comme nous la connaissons aujourd’hui. Si la fabrique devenue l’usine, est détruite par un nouvel outil de production, à la portée de tous et qui trouvera sa place dans les cuisines aussi bien que dans les bureaux, alors à terme l’espace s’en trouvera modifié.

Si les promesses de ce nouvel outil se réalisent, chacun pourra produire chez lui les objets les plus courants nécessaires à l’existence. Exit l’usine. Exit la spécialisation de l’espace. Fin d’un mode de production des biens et de la ville industrielle. Fin de la nécessité du déplacement pendulaire. Genève sera à la campagne, et la campagne restera dans Genève. Annemasse deviendra enfin la station balnéaire qu’elle a toujours eu vocation à être, et l’Arve coulera entre les palmiers.

Ce n’est peut-être pas pour demain. Mais pour après-demain, qui sait ? Et cela résoudra à terme les déséquilibres qui nous empoisonnent aujourd’hui.

Les élections régionales approchent dans un océan de désintérêt

Il faudra attendre encore quelques semaines avant que ne paraissent les sondages qui démentiront cette assertion. Mais si l’on se reporte aux quelques élections récentes, les communales en 2014, les départementales en 2015, et l’élection partielle à Annemasse en juin 2015, le constat est alarmant. Un désintérêt si massif que le score, si l’on peut dire, de l’abstention a dépassé 70 %. Aïeux, où êtes-vous qui vous êtes battus pour le droit de vote, vous retournez-vous dans votre tombe ? Même pas. Tout fout le camp, les aïeux aussi. Ils sont sagement rangés dans les albums photographiques que personne n’ouvre jamais, au fond des musées poussiéreux. L’été 2015 passe. L’automne arrive, avec ses préoccupations majeures : la hausse du gaz, les impôts, l’emploi, le cours du Nutella, Léon Zitrone est de retour, avec Catherine Langeais, Poutine envahit la Sylvanie, les français ont honte de leur président. Dans ce contexte le mieux qui puisse se produire serait que : 1° la participation aux élections régionales soit plus forte que craint, 2° que la gauche soit évincée de la région absurdement constituée jusqu’au massif central. Une fois la victoire de la droite assurée, on aura la joie de payer des impôts régionaux de droite, des impôts nationaux de droite, mais on continuera à Annemasse à payer des impôts de gauche. C’est terrifiant.

Maman, Amazon exagère !

Nous connaissons tous Amazon.com, une caverne d’Ali Baba moderne, qui vend tout du sol au plafond en passant par toute la littérature. Une merveille des temps modernes.

Un article du New York Time vient de jeter une ombre saisissante sur le système d’Amazon qui compte aujourd’hui des milliers d’employés pressurés, martyrisés par une organisation totalitaire qui serait criminelle par essence si ce qui est décrit était exact.

Je suis libéral.

Je suis démocrate.

Le système de gouvernance décrit dans l’article n’est ni démocrate ni libéral. Surtout pas libéral. Contrairement aux fadaises que répandent en permanence des faibles d’esprit qui croient vomir le «système libéral», il faut toujours se souvenir que le vrai libéralisme est d’abord le règne de la loi. C’est sous son empire seulement qu’il peut prospérer. Sans la loi, c’est au mieux la jungle, et au pire un système comme celui décrit par le journal.

J’espère qu’il ne dit pas la vérité car sinon la vérité de ce géant du commerce serait inacceptable, inadmissible, et criminelle.

Le crime c’est d’aliéner les hommes dans et par le travail. Le crime c’est d’instaurer la délation qui corrompt tout à tous les degrés de la hiérarchie. La délation, c’est à dire le pire de tous les ressorts des systèmes totalitaires les plus brutaux. Le NYT décrit une organisation qui fonctionne sur la peur et la délation. Si c’est vrai, et malheureusement le NYT n’est pas la Pravda, et ne nous a pas habitués au mensonge, si c’est vrai alors le patron d’Amazon devrait être condamné pour avoir instauré un système de nazi et de communiste, dans l’unique but de lui procurer plus de pouvoir et plus de dollars. Il serait alors un salaud, le salaud absolu.

Les employés se dénonceraient mutuellement : Jo ne travaille pas assez, pensez, il s’est occupé de son père en phase terminale pendant le week-end au lieu de consacrer son énergie à Amazon. Jo tremble et sera viré.

Si c’est vrai, si cette intrusion dans la sphère privée est vraie, si cette violence est réelle, alors le patron d’un tel empire du mal devrait être pendu par les c…, à moins qu’il ne préfère lire pendant 753 ans tous les discours de Borrel, ceux de Dupessey, une fois par semaine tous les articles du Messager, et apprendre par cœur mon blog, encore que je craigne que cette dernière sanction ne soit censurée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nous devrions à tout le moins boycotter une telle organisation funeste.

Cliquez pour lire l’article en anglais, désolé, sorry, no translation !

De l’usage du référendum communal

Le principe est simple :

«L’assemblée délibérante d’une collectivité territoriale peut soumettre à référendum local tout projet de délibération tendant à régler une affaire de la compétence de cette collectivité».

(Article L 1112-1 Code général des collectivités territoriales)

Que faire avec un principe aussi simple ? L’appliquer !

Ainsi la démocratie fera un grand pas en avant.

Par exemple en appelant le peuple à se prononcer sur une question d’urbanisme, on est certain qu’il participera à l’élaboration du futur. C’est cela la démocratie et rien d’autre.

À l’heure où dans les élections locales à Annemasse, plus de 70 % des électeurs s’abstiennent, il serait criminel (au regard de la démocratie) de rester les bras ballants et de ne rien faire. Il faut faire avancer la République, il faut que les électeurs puissent se sentir concernés par la chose publique, il faut donc plus de démocratie et non pas moins.

Le plus de démocratie s’obtiendra par le recours élargi au référendum :

– à Annemasse,

– dans l’Agglomération.

(Encore une question que pourrait se poser le Messager et qu’il ne se posera certainement pas. Il a bien mieux à faire : une nouvelle inauguration de sanisette par le premier édile par exemple.)

 

Je ne suis plus sûr d’aimer les journalistes, ni les politiques,

Et pourtant il n’est pas de plus beaux métiers, à égalité, que journaliste et politique.Un philosophe vient d’écrire :

Le menteur est certes coupable, mais coupable aussi celui qui croit le menteur quand il aurait pu se douter qu’il mentait….Les politiciens sont un mélange de tout cela : publicitaires et salariés d’une religion, mafieux et commerçants. Je dis bien les politiciens, que je distingue des hommes politiques qui, eux, possèdent une vision de l’histoire et n’ont pas pour seul objectif d’être élus ou réélus…..Ces gens-là ont leurs penseurs : Platon qui justifie le mensonge dans La République pourvu qu’il soit pratiqué par les gouvernants et uniquement dans l’intérêt de la cité – c’est la naissance de la raison d’État. Machiavel qui, dans Le Prince, estime que l’homme qui veut exercer le pouvoir se retrouve face à deux questions : « Comment accéder au pouvoir ? ». Puis : « Quand on y est, de quelle façon s’y maintenir ? ». Deux questions qui ont une seule et même réponse : tous les moyens sont bons, une fois en utilisant la ruse du renard, une autre en ayant recours à la force du lion.

Après cette volée de bois vert sur les politiciens, on retient son souffle. Mais à la réflexion il est difficile de devenir un politicien quand ce n’est pas dans sa nature. On respire donc. Pour aussitôt transpirer encore quand l’énormité de ce qu’on fait surgit sous nos yeux.

Annemasse. La conquête par la vertu n’a pas fonctionné. La vertu est démonétisée. Aucun journal, aucun journaliste, informé du mensonge n’a même levé sa plume sinon pour le dénoncer, la fonction tribunitienne a disparu, du moins pour informer. Informer, pas se cacher sous une formulation obscure, et à la sauvette, dire qu’un chat est un chat.

Le mensonge sur le tracé du tram. Le mensonge sur les causes du recours de 2014. Le mensonge sur l’utilisation par la majorité municipale des moyens de la mairie dans un seul but électoral. Le mensonge sur le recours formé en 2015 qui dénonce cela. Quand ce n’est pas le mensonge, c’est le silence. Cependant que le silence ensevelit une moitié de la ville, l’autre paraît toutes les semaines, et même plusieurs fois par semaines, sous les feux des projecteurs de la presse. Pas une inauguration de sanisette sans qu’il n’y ait une photo du bon maire et le rappel de ses bienfaits.

Vae victis. Ce qui n’est pas une raison suffisante pour cesser le combat.

Page 2 of 2

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén