La bête centriste est peut-être à terre, mais elle n’est pas encore morte. Elle appartient même à ces espèces increvables, pires que la mauvaise herbe, qui continuent de prospérer dans les conditions les plus dures. Et sauf pendant la dernière guerre, il n’y a jamais eu de discontinuité politique centriste. De la Gironde du temps de la Révolution au paysage d’aujourd’hui bordé par Macron et Wauquier, le centre a toujours existé. Au grand dam de ses détracteurs qui ne voient en lui qu’une brouette de grenouilles. C’est vrai que souvent il ressemble à cela, mais jamais qu’à cela. Le centre a une nouvelle occasion de se distinguer. Les conditions politiques nationales font qu’il tend à éclater, les uns partant vers les marcheurs, les autres se dispersant chez les républicains, tous s’affichant en souffrance de chef. La première vérité est qu’il n’y a pas de leader «charismatique» pour veiller sur les grenouilles qui sont rattrapées par leur atavisme et sautent dans tous les coins. La seconde est qu’on ne se refait pas aussi aisément et qu’il y a toutes les chances pour que dans quarante ans ce soit encore la même chose.

Et dans la Yaute? Ce n’est pas pire. On sent que le sud cherche tous les prétextes pour fusionner tous les centristes restants, des adeptes de Bayrou-le-nombril, à ceux échappés des républicains en passant par les radicaux. Encore qu’avec ces derniers les cartes soient à nouveau rebattues depuis le rapprochement entre ceux de gauche et de droite. Le sud se veut en outre constructif. On sent que l’organisme affaibli pourrait être gobé tout cru par les marcheurs. Le nord lui est plus circonspect. Les prémices de l’explosion sont déjà là, mais elle n’a pas encore eu lieu. La semaine prochaine des réunions vont se tenir pour clarifier les positions. Et déjà sont programmées à l’échelle départementale des assises du centre ouvertes à tous. Les boissons seront gratuites, venez nombreux …

(P.S: pour la gratuité ce n’est jamais sûr, d’abord parce que si vous trouvez plus pingre comme parti qu’un parti centriste dites-le, ensuite parce qu’en plus les temps sont difficiles, et enfin parce que vous n’êtes même pas centriste. Non mais!)