Il ne faut jamais penser que l’on détient seul la vérité et la raison. Aussi ne peut-on, ou ne devrait-on jamais en politique, brûler ce qu’on a adoré, vouer aux gémonies ceux qui prennent un autre chemin.

Mais nous pouvons tous aussi avoir des réactions, quelques fois un peu trop vives. Salah Benattia a décidé de quitter le groupe auquel il appartenait et explique qu’il ne démissionnera pas, comme Louis Mermet pense qu’il le devrait.

La position de Louis Mermet est simple, et partagée en fait par l’ensemble des élus de l’opposition jusqu’à ce stade. Lorsqu’on a été élu sur une liste et qu’on veut s’en séparer, la conséquence logique et la cohérence politique est de démissionner.

Il y a quatre raisons à cela.

1- Nul n’est propriétaire des suffrages des électeurs, et d’ailleurs la langue nous le précise en rappelant qu’un élu est mandaté par ceux qui ont voté pour lui.

2- La conséquence d’un mandat est qu’on doit l’accomplir.

3- Dans un scrutin de liste comme le sont les élections municipales, c’est la liste qui est élue. Pas les personnalités de la liste.

4- Si pour une raison ou une autre un élu n’est plus en mesure d’accomplir son mandat, et il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur ses choix, il doit en conséquence démissionner.

Ce qui se pose incidemment est une question de principe. La démocratie ne peut vivre sans respect des principes. Il est de l’honneur des élus de les respecter. C’est pourquoi Louis Mermet a raison de souligner que Monsieur Salah Benattia s’honorerait en démissionnant. En disant cela, il ne porte aucun jugement, mais rappelle les principes fondamentaux de la loyauté politique.

Une des causes de la montée du vote en faveur du Front National est ce sentiment diffus qu’ont les citoyens que les hommes politiques les trompent et ne sont pas à leur service. Il faut leur donner tort.