C’est bien évidemment celle de la densité, du moins ici, mais sans doute ailleurs aussi.
Jusqu’où aller en terme de densité ? Très loin et très haut. Ce qui est la réponse des urbanistes, des architectes, et par intoxication progressive, de tous les élus, qui finiront bien par convaincre leurs électeurs que cette course à la hauteur est la réponse universelle aux «besoins» dont la dictature n’est pas même remise en question. Plus haut, plus dense, plus con.
Au cœur de cette question, il y a l’impérialisme de la notion de besoin. Du lo-ge-ment, du lo-ge-ment, et des restos du cœur pour nourrir les bien ou mal-logés qui viennent s’agglutiner dans les catacombes de nos cités maudites. Un gigantesque trou noir urbain s’ébauche et annihile tout jusqu’aux atomes et à la lumière. Ce qui est perdu de vue dans ce processus délétère est la dimension modeste de l’homme, qui devrait être la mesure de toute chose. L’urbanisme actuel court à la catastrophe. Il est possible de construire la ville du futur autrement, surtout à l’heure de la multiplication des réseaux qui abolissent la distance. Il est possible d’adapter la ville à l’homme et non l’inverse, ce qui se produit nécessairement dans la soumission aux prétendus «besoins».
Je me calme, mais le cauchemar n’est pas loin. Votez dimanche, non pas sur cette question qui n’est pas posée, mais sur d’autres qui ont aussi leur importance. Votez, parce qu’il vous faut investir le champ politique par votre présence, de sorte qu’à la fin des temps, la politique prenne en considération votre existence.