La hausse continue des fonds frontaliers sur la décennie écoulée, et l’accentuation du mouvement l’année dernière, appelle quelques réflexions.
Elles ne sont pas nouvelles. Mais elles sont encore plus nécessaires aujourd’hui.
Avant même que le franc suisse ne s’envole, la hausse des fonds frontaliers était spectaculaire, et liée à la croissance de l’emploi frontalier. Un habitant sur trois est frontalier à Annemasse, et si la population active s’est maintenue en pourcentage alors ce sont 2 salariés sur 3 qui sont frontaliers.
Situation comparable à celle d’aucune ville de même taille.
Avant la hausse du franc, le tableau des recettes pour la ville d’Annemasse se présentait ainsi :
Depuis la hausse du franc suisse de 20% ce ne seront plus seulement (!) dix millions d’euros provenant des fonds, mais douze millions. Si on y ajoute les fonds du Casino, près de quatre millions en 2014, on va atteindre 16 millions.
16 millions sur un budget de 49 millions c’est presque le tiers.
C’est énorme. Si énorme qu’une telle abondance rendrait vertueux les plus irresponsables.
Prenons par exemple les socialistes, c’est à dire presque les plus irresponsables des irresponsables, et bien avec le tiers du budget tombant par l’enchantement de la proximité à Genève, il serait possible de croire qu’ils sont bons gestionnaires.
Reste quand même un problème. Celui des impôts.
La ville a les capacités de baisser les impôts. Mais va-t-elle le faire ? La réponse sera donnée au cours du prochain débat autour du budget. Mais dès à présent on peut relever qu’au lieu d’une gestion prudente et rigoureuse, ce qui sera voté, sans nos voix, sera un budget dont les postes les plus importants de dépense seront en augmentation.
Un exemple : les charges de personnels.
Dans un paysage comptable avec 0,30 % d’inflation, c’est à dire 0, les charges de personnel auront augmenté de 6,23 %
La vertu n’a pas de prix.
Faut-il dépenser sans jamais compter ?
C’est vrai qu’aujourd’hui on est sous le choc de la Grèce. La Grèce c’est la France en modèle réduit. La Grèce vit à nos crochets et surtout à ceux de l’Allemagne. Nous nous n’avons aucune chance de vivre à ceux de la Grèce, mais on avance tranquillement sur le même chemin en demandant aux Allemands d’être gentils, doux, et de continuer de nous soutenir avec abnégation.
Dans cet océan de misères budgétaires et d’irresponsabilité nationale, que pèse Annemasse ?
Rien, sans doute, mais ce n’est pas une raison pour renoncer à la rigueur.
Un budget doit être rigoureux. Un budget doit être austère. Un budget ne doit pas faire rêver. Un budget ne doit pas présenter des catalogues de promesses. Annemasse est riche, non par la vertu des socialistes, mais par celle de nos voisins, qui eux, ont toutes les caractéristiques de l’austérité.
Et si l’extrême gauche grecque avait raison, avec Mélanchon et le PC, alors les Grecques seraient riches, et les Suisses pauvres.
Cherchez l’erreur.