Robert Borrel est parti, le conseil municipal d’Annemasse lui a rendu un hommage en tout cas partagé. Et voilà que la scène est reproduite dans l’enceinte de l’agglomération.

Georges Deléaval, président de l’Agglomération s’en va, et l’assemblée de cette structure lui a rendu un hommage, décrit comme une «standing ovation», c’est plus chic en anglais qu’ovation debout, qui fait assez minable il faut bien le reconnaître.

C’est beau, et quand il est écrit dans le Dauphiné du 14 mars 2014 que le président a remercié tous les élus…et Robert Borrel, car «L’Agglo sait ce qu’elle lui doit», il résume en quelques mots une formidable influence.

Ce que doit l’Agglo à Robert Borrel, c’est une politique de gauche qui ne dit pas son nom. C’est là l’habileté suprême de cet homme politique qui est assurément une grande personnalité, que d’avoir gouverné l’Agglomération, soit directement, soit indirectement et d’autant plus puissamment qu’il n’était même plus le président en titre.

La force de Robert Borrel est justement que cette assemblée de l’agglomération lui doit tout. Elle procède de lui, il en a orienté les choix.

La force de sa personnalité en a imposé à tous les conseillers de toutes les communes, qui l’ont suivi, oubliant de regarder où il les conduisait. Un peu comme le joueur de flûte de Hamelin, par la force de sa rhétorique il a fait avaler toutes les couleuvres de gauche à cette assemblée de droite.

Mais une page nouvelle va s’écrire demain.

Ce ne sera plus exactement la même assemblée. Elle procédera en théorie, directement du suffrage universel puisque les conseillers municipaux proposés à travers les listes dans leur commune seront aussi élus aux fonctions de conseillers communautaires.

L’assemblée, c’est possible, sera plus politisée. Ce qui modifiera la donne. Les élus rendront compte lors des futures élections à leurs électeurs de leur action à l’Agglomération. Ce qui clivera politiquement et clarifiera leurs choix.

.