La Tribune de Genève explique : «À Annemasse, la situation est jugée alarmante. La délinquance générale a bondi de 15%, celle de voie publique de 17%. Les vols avec violences ont explosé de 60%, les vols à la tire de 42% et les vols de véhicules de 30%. Deux tiers des interpellés sont de nationalité étrangère.»
Le moins qu’on puisse dire est que ce constat est désespérant. Cependant qu’il existe, nous avons le plaisir d’entendre le maire exposer sa détermination répressive contre les atteintes à …la propreté. Ce n’est pas que le sujet ne soit pas important, il l’est. Mais il n’épuise pas la question de la sécurité.
Plutôt il la masque. La réalité est là, avec son cortège de drames, petits et grands. L’insécurité affecte, ou mieux, infecte, tout. Elle pourrit toutes les relations. Elle instille la crainte. Elle ronge l’insouciance, elle érode la confiance. Elle détruit la société.
Quant à la coupe sociologique que cet article montre, elle est effrayante.
Mais je m’égare, souvenez-vous, seule l’émotion existe, la réalité n’est qu’une illusion. Rien ne se produit réellement, ni le réel, ni la submersion qui, en prime, est une chance, ni l’insécurité qui n’est qu’un sentiment. Les rues sont sûres. Les poubelles sont confinées dans des conteneurs qui ne débordent jamais. Les contrevenants sont amendés. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes municipaux possibles.