C’est simple : 301 millions cette année pour la Haute-Savoie, 89 millions pour l’Ain. La manne tombe tous les ans, elle est calculée à 3,5 % de la masse salariale des frontaliers, et comme leur nombre a considérablement augmenté au cours des dernières décennies pour atteindre plus de 100 000, les fonds ainsi reversés ont explosé.

Qu’en ont fait les collectivités gratifiées ?

Il y a longtemps, dans les temps héroïques, la plupart des bénéficiaires juraient, et crachaient par terre pour montrer à quel point ils étaient sérieux, ou posaient leur main sur la Bible, maintenant ce serait sur le Coran, vous regardaient droit dans les yeux, et affirmaient que jamais ces fonds ne seraient employés à autre chose qu’aux investissements.

Et c’est vrai qu’au début, entre 1973 et disons, vingt ans plus tard, toutes les communes ont refait leurs mairies, payé des stades, offert des équipements.

Puis, graduellement, la manne, renouvelée année après année, s’est diluée dans la masse des budgets. À Annemasse, par exemple, ces fonds ont été absorbés par les frais de fonctionnement, eux-mêmes augmentation vertigineuse.

Et voilà comment le Père Noël revient tous les ans. Jusqu’à quand… En vérité, aussi longtemps qu’on y croira. Il est donc strictement interdit de mettre cette croyance en doute, bande de mécréants.