On vous prend pour des billes. De vraies billes.

Un exemple : le ramassage des ordures. Jusqu’à présent des camions passaient devant la porte de votre immeuble ou de votre maison. Un chauffeur, et deux «ripeurs», ceux qui saisissent les poubelles pour les attacher au système automatique.

D’accord, c’est un peu bruyant, le travail n’est pas folichon, et il paraît qu’il y aurait plus de 10% de congés maladie, avec des horaires …. bref, comme il vaut mieux juger sur pièces, on les attend. (On les attendra longtemps).

Et ça on le paye. C’est la taxe des ordures ménagères. Elle est prélevée sur la taxe foncière, mais comme elle est répercutée aux locataires, elle est payée par tout le monde. Et elle est chère. Et elle augmente. Et elle ne cesse d’augmenter.

Et quelle est le progrès ? Il est simple. Désormais, salauds de riches, parce que vous êtes tous des salauds de riches, vous serez les éboueurs. Vous serez à vous même votre propre éboueur. Un oxymore. Vous porterez vos cochonneries aux points de collecte. Et attention, salauds de pollueurs, vous serez en plus sanctionnés. Vous allez faire le tri. Le tri est obligatoire. C’est un progrès.

Vous croyez peut-être que la taxe va diminuer ? Il y aurait pourtant de bonnes raisons pour le penser. 1) Vous remplacez les éboueurs. 2) Il est même question qu’un «prestataire» ramasse les ordures aux points de collecte. Nous verrons. 3) Il s’agirait de rationaliser tout le système. Toute rationalisation est supposée faire des économies. Bien entendu il n’y aura aucune suppression de poste, le contraire serait une hérésie néo-libérale.

Le clou est la méthode pour vendre ce scandale. La méthode pour vous faire croire qu’on va faire des économies.

La méthode est d’une part celle de la culpabilisation. Polluer c’est mal. Ne pas trier, c’est mal. Ne pas recycler, c’est mal. Si vous ne voulez pas du système qui vous est imposé, c’est que vous voulez le mal. Une belle plaquette vous l’explique. D’autre part, il y a un enfumage à base de chiffres qui vous sont jetés au cours des réunions d’information. Le leitmotiv est que tout augmente et qu’il faut faire des économies grâce à une organisation plus rationnelle. Aucune étude économique sérieuse n’est produite.

Mais on jette des chiffres. Un préposé de l’Agglo(mération) vous les expose. Par exemple dans une petite commune jeudi 19 septembre 2024, il en a jeté en vrac, et dans une envolée lyrique a affirmé à titre d’exemple qu’en deux ans le prix des camions était passé de 180000 € à 400000 €. Interrogé sur sa source, il a tenté de faire machine arrière : «j’ai un peu exagéré».

C’est hilarant, mais c’est ça la réalité. On vous prend pour des billes.