C’est une intéressante question. Le chef de l’État, dans des propos volés au cours d’une réunion avec ses troupes, a exprimé l’illégitimité de la foule. Le plus étonnant dans la feinte indignation que cela suscite, surtout dans la presse bien pensante de gauche ou imprégnée par la gauche, du Dauphiné à Libération en passant par le Messager, est le monstrueux oubli, volontaire oubli, de ce qu’est une démocratie. La démocratie, c’est le principe « d’un homme une voix », à travers des élections libres, dans le cadre d’une constitution ou de règles constitutionnelles. Le scandale, c’est de l’oublier. La foule, manipulée, ou non, infestée de casseurs, n’est jamais qu’une fraction du peuple, jamais le peuple tout entier. Sinon à Annemasse il y aurait au moins 30000 manifestants en âge de voter à chaque manifestation. On en voit une centaine. La foule n’est donc pas le peuple et le rappel du principe élémentaire de la démocratie par le Président de la République était totalement justifié. La foule, c’est la chienlit, comme l’avait dit le Général De Gaulle.