Qu’on se rassure. L’invasion en question est celle de différentes espèces végétales et animales exotiques. Différentes espèces sont apparues aux abords de l’agglomération d’Annemasse avec notamment la renouée en bord de cours d’eau, l’ambroisie, la berce de Caucase, l’arbre à papillons ou encore le solidage. Des espèces animales ont également été recensées, comme par exemple la chenille processionnaire qu’il est bien normal de suivre. Tout ça ici ! Les espèces exotiques portées par les cours d’eau et se retrouvant sur leurs rives sont étudiées dans le cadre du SM3A (le syndicat de la rivière Arve).
On peut s’extasier sur la poésie des noms. L’ambroisie, quelle belle sonorité. L’arbre à papillons, que j’écris au pluriel, n’est-ce pas une incitation au rêve? La berce du Caucase, j’ignore ce qu’est une berce, mais comme elle vient du Caucase, elle nous invite au voyage. La renouée, quelle belle idée, surtout le fil de l’eau. Bachelard, on pense à vous. Laissons le solidage peu propice aux digressions à la curiosité des botanistes. Une mal-aimée de l’énumération sera sans doute la chenille processionnaire. Outre qu’elle est urticante, elle est chenille et franchement on lui préférera des animaux moins étrangers à notre bipédie ou quadrupédie. En prime elle est en «procession». L’horreur (papiste) intégrale.
Mais il faut abandonner l’éclair poétique et songer aux moyens de lutte. Cela démarre, les collectivités s’y intéressent, et il faut espérer qu’au bout du compte l’explosion de cette biodiversité sera maîtrisée. Au passage on aperçoit que la prosternation devant la Déesse Nature réserve parfois des retours de flamme. Encore un coup de Bachelard.