S’il y a bien une réalité dans le cyclisme, c’est celle de l’effort. Un effort sans commune mesure avec les récompenses des gagnants. Rien à voir avec le golf par exemple, où les joueurs gagnent des millions pour des efforts somme toute extrêmement mesurés. La seule comparaison possible l’est avec l’athlétisme où dans de nombreuses disciplines même médiatisées, des vies de travail acharné accouchent de gratifications dérisoires, et d’un oubli assuré. Froome et les autres, même ventolinés, méritent tout sauf des sifflets, des coups, des fumigènes.

Et il y a eu des abrutis sur le tour pour siffler Froome, des tas de graisse qui seraient incapables de parcourir 100 mètres même avec de la ventoline, mais qui ont agité des pancartes pour le stigmatiser, quand ils ne l’ont pas hué, poussé, froissé. Ce qui est dommage est qu’aucun de ces lâches n’ait reçu la gifle que sa face de rat méritait.

Ces scènes pitoyables ont été données en spectacle. Et pour notre honte, on a laissé des moins que rien salir cette grande épreuve sportive.

Mais que faire? Il ne peut pas y avoir un gendarme derrière chaque spectateur.

Il reste le positif qui écrase à la réflexion ces scènes regrettables. Le tour est une véritable fête populaire, et depuis toujours. Des millions de spectateurs ont cette année encore encouragé tous les coureurs, avec bon cœur, admirant ces corps ascétiques tendus dans la souffrance vers la chimère d’une victoire. Il restera le souvenir bon enfant de ces armées enthousiastes au bord des routes. Heureusement.