La fâcherie sur la propreté du maire et de ses adjoints est étonnante.

C’est vrai que Louis Mermet quand il est allé avec des citoyens engagés relever les détritus qui agrémentent un passage à deux pas de la mairie, a surpris le maire et son conseil ronronnant.

Surtout, horreur suprême, qu’il y avait la presse, et que cela a donné lieu à un article.

Est-ce un hasard ou une mise en scène ?

En tout cas, c’est un autre coup bas dont l’opposition sulfureuse est seule capable. Parce qu’il en faut de l’ignominie pour trouver à redire à l’accumulation d’objets hétéroclites, qui, s’ils étaient présentés à la Villa du Parc, et cloués au mur à côté d’une chaise, arracheraient au maire cultureux des gémissements de bonheur, et propulseraient la fréquentation de ce lieu subventionné à des hauteurs stratosphériques.

Une collection de bouteilles, de canettes de bière (même pas française pour la plupart, une honte), de détritus divers. Il fallait faire un inventaire, et une prisée pour leur donner une valeur, mais ces ignorants d’opposants, au lieu de procéder à la transmission derechef de ces valeurs inestimables aux musées nationaux, abrutis qu’ils sont de méconnaître l’art plastique, ont cru séant d’en remplir des sacs et de poser en prime l’air béat comme des pêcheurs devant leurs trophées.

Ne les lâchez jamais dans la Villa du Parc, ils risqueraient de commettre des dégâts irréparables !

Tout aurait pu s’arrêter là. Mais non. Une commission s’est réunie aussitôt, et a débusqué la manœuvre politique, alors que la ville est si propre. Même l’adjoint qui la présidait a assuré que tout allait pour le mieux, et pour la défense des édiles a plaidé que le passage en question avait un caractère privé, ce qui pour un socialiste est déjà un gros mot.

Et il a raison.

L’hallali allait être sonné contre l’opposition terrassée. Une conseillère (de la majorité socialiste), presque en larmes, a exposé comment elle prenait sur elle lorsqu’elle se rendait à la mairie, pour ramasser tout ce qui traînait et le jeter dans les poubelles si nombreuses qu’on songerait même à les louer aux riverains. Et elle a raison.

Le malheur est que l’adjointe ou la conseillère n’emprunte jamais le passage privé, mais ouvert au public, où gisent tous ces chefs d’œuvre de l’art contemporain.

Sans doute le caractère privé d’un lieu ouvert au public a-t-il un effet répulsif sur les élus socialistes.  Une autre hypothèse est qu’ils s’en fichent, dès lors que ce ne sont plus les élections. Allez savoir.