Pris de vertige, sinon de panique, devant l’annulation des élections municipales, le groupuscule socialiste et son maire M DUPESSEY,  imaginent un contre-feu pétaradant de rhétorique. Ils publient un communiqué.

En introduction à leurs jérémiades, ils avancent une affirmation tonitruante.

«M. Mermet a demandé l’invalidité totale de l’élection dès le 4 avril, et ce, contrairement à ses affirmations, la main sur le cœur, disant qu’il ne s’attaquait qu’à la « tricherie » du FN».

Comme ils ne peuvent évidemment pas nier que dès l’introduction du recours ils savaient à quoi s’en tenir, puisqu’il était écrit noir sur blanc que ce qui était demandé était l’annulation totale des élections, ils croient expédient d’ajouter :

«C’est bien une manœuvre sournoise antidémocratique qui vient de loin, et qui est démontrée par les faits».

Il est difficile de suivre la logique de la proposition : tout le monde savait depuis le début, mais c’est «une manœuvre sournoise antidémocratique qui vient de loin».

Et comme en matière de mensonge politique plus c’est gros, mieux cela passe, ils enchaînent aussitôt en menaçant d’une apocalypse imaginaire.

Voilà-t’y pas que le danger numéro 1 serait que «- la Ville d’Annemasse n’aurait pendant la période électorale qui suit (3 mois maximum) ni maire, ni conseil municipal, et serait administrée par des personnalités désignées par le Préfet, chargées de gérer les affaires courantes».

On comprend l’effroi. Une affreuse pensée surgit : et si en prime ils perdaient leurs indemnités d’élus pendant cette période ? Voire même au delà s’ils perdaient les nouvelles élections. Quelle horreur.

Le drame d’une agglomération privée de sa tête pensante, M DUPESSEY, est évoqué. Comme si un malheur ne suffisait pas, elle serait en prime «fragilisée » parce qu’elle devrait respecter une décision du Conseil constitutionnel qui oblige à proportionner le nombre de représentants à la taille de la population, ce qui est un tout autre débat.

Pour clore le tableau le spectre hideux d’un gaspillage de deniers publics est agité. Une dépense supplémentaire de 200 000 €, coût de la future campagne, va assurément nous ruiner.

Eux qui ne se préoccupent jamais de la dépense publique, qui l’augmentent année après année, qui se contrefichent de sa béance puisque ça ne touche jamais leur portefeuille, mais celui de ces êtres improbables qualifiés aimablement d’administrés, les voilà qui hoquettent que ce serait trop cher.

Ce qu’il y a de bien dans ces cris d’orfraie c’est qu’on voit rapidement où le bât blesse, il suffit de porter son regard sur la réalité que veut masquer cette protestation.

Parce que c’est politiquement simple. C’est en fait la réalité d’une complicité objective avec le FN que ce tapage dissimule. Complicité des socialistes municipaux avec une formation dont la présence les arrange tellement puisqu’elle leur fait gagner l’élection, que comme MITTERAND leur maître, ils voudraient surtout ne rien tenter qui puisse l’affaiblir si peu que ce soit. D’où leur silence alors qu’ils connaissaient la fraude. D’où leur inaction, alors que s’ils avaient eu un tant soit peu de respect pour les principes les plus élémentaires de la démocratie, il eussent agi à nos côtés. On les aurait même accueillis.

C’est peut-être vrai qu’on ne fait pas de politique avec de bons sentiments. Mais il faut préciser de quelle politique on parle. Il ne peut s’agir que de la politique politicienne, celle du cumul des indemnités, celle de la ficelle et du coup de Jarnac, du couteau dans le dos et des manœuvres clandestines. La politique dont plus personne ne veut.