Le lien social s’effondre à Chablais-Gare, (dit Chablais-Parc pour faire mieux, en écrivant connement parc avec un K pour faire classe chez les abrutis) un café sans mettre la clé sous la porte, affiche un clair signal de malaise.

La naissance de ce quartier dont la ville accouche aux forceps par l’emploi d’une ZAC confiée à un promoteur s’avère plus difficile que prévu. La ville ne se décrète pas, elle se construit au fil du temps, et le temps souvent ajuste les paramètres incompatibles entre eux. C’est comme cela que l’harmonie d’une cité ou d’un cartier peut se construire. L’inconvénient d’un développement normal est qu’il prend du temps. À l’inverse la procédure de ZAC (Zone d’aménagement concerté) offre cet avantage à l’élu pressé de laisser son nom dans l’histoire, de permettre de confier le développement d’un quartier entier à un aménageur qui y fera la pluie et le bon temps, et pourra développer ce qu’il veut sans aucune contrainte, généralement dans le seul but de maximiser son profit quand il s’agit d’un aménageur privé, ce dont il n’y a pas lieu de le blâmer, mais qui pose problème quand c’est le sort d’une ville qui est en jeu. C’est ce qui a été choisi à Annemasse, ville gérée par les socialistes, à rebours de leurs idées proclamées.

Le résultat est là sous nos yeux, que l’on peut comparer à ce qui a été vendu au conseil municipal lors du vote sur la ZAC. La différence saute aux yeux. Dans le projet il y avait par exemple une tour, un projet architectural qualifié par beaucoup d’intéressant, avec des façades recouvertes de végétation. Le résultat est tout autre. De verdure, quasiment point, la tour a disparu, les rues sont étroites et bordées d’immeubles de grande hauteur. Point final sur l’histoire : le conseil municipal a été roulé dans la farine, il a cru dessiner le futur, graver dans le marbre le nom de ses édiles. Il récoltera un urbanisme étriqué et d’une parfaite banalité. Fin de l’histoire, avec une morale toutefois très simple : l’urbanisme ne doit pas être confié à un promoteur. Que ce soient des socialistes qui aient commis cette erreur ne manque pas de sel, mais il n’y a pas lieu de s’en réjouir.

Parce que ce qui compte, c’est la ville. Et il serait désolant que la ville pâtisse de cette situation et que l’avenir soit obéré par une erreur stratégique. Désormais que les dés sont jetés, les murs édifiés, plus personne n’a le choix, il faut tout faire pour que ce quartier vive, prospère, réussisse. Même quand, comme moi, on n’y était pas favorable. Le pire serait l’échec, le temps de l’opposition est passé, celui des comptes, pas encore, mais c’est une autre histoire, une histoire politique. L’important est donc le succès de ce quartier.

Le cafetier de Chablais-Gare (parc, pardon parK) se morfond et proteste parce que les parkings sont fermés le soir, il a raison. Ce qu’il faut faire c’est de réunir toutes les conditions pour que ce quartier soit animé, jusqu’au soir compris.