C’est pour ça que je suis pour la prohibition. C’est la seule mesure de salubrité publique qui permette de juguler les excès. Mais ce sera pour demain.
Aujourd’hui la majorité sur son blog se livre à ce qu’elle pense être une démolition de la position de l’opposition, en prétendant relever ses contradictions.
Elle en voit quatre.
D’abord la voilà qui pleure parce qu’on la critique sur la place de la Libération. On devrait d’ailleurs immédiatement la rebaptiser place de Tizi-Ouzouf, pour coller au désert minéral à 5 millions d’euros, plus quelques babioles, qu’elle nous prépare.
Et voilà qu’on me reproche d’avoir voté contre, tout en appelant à l’amélioration esthétique de la ville.
Je vais dire les vérités qui fâchent.
Jusqu’à présent la ville a été édifiée sans goût ni grâce. La charte esthétique est celle de Berlin Est au temps des camarades, avec juste plus de fric.
Et ce serait une « contradiction » de refuser la place Jaune concoctée par leurs architectes stipendiés et de lui préférer un espace de respiration ?
La seconde « contradiction » est encore plus drôle. C’est la leçon d’économie. Voilà nos camarades qui sont soudainement devenus libéraux, et qui expliquent doctement qu’il faut aider la profession des taxis à Annemasse en lui refilant 10 000 euros pour qu’elle réalise un central téléphonique.
C’est une blague ça. La seule philosophie économique de la majorité est celle de la subvention. Un coup les chauffeurs de taxi, un coup une association. Tous aidés, tous clients, et tous électeurs. Piteux.
Ce n’est pas du développement, c’est du clientélisme.
Ah ! la troisième, qu’elle est belle la troisième.
C’est le coup du foot communautariste. Encore plus piteux. La majorité ne sait plus comment justifier ce qui est pour elle, et pour elle seule, une quadrature du cercle, une aporie du discours, bref une contradiction. Pour le coup c’est le mot juste.
En effet, nos braves pourfendeurs d’opposition réussissent ce prodige de réaffirmer leur soutien indéfectible au club USA, tout en favorisant en sous-main, un club né à la MJC du Perrier, et dont il n’osent avouer qu’il a un caractère « communautaire ».
Le plus drôle aura été leur tentative de dissimulation de la subvention de 3000 € pour le club. Ils sont passés par la technique de la subvention indirecte. Pour donner au club, ils donnent à la MJC, laquelle justifie sa demande de subvention par les frais exposés pour le club ! Bravo pour le montage. Mais il faut être un peu léger pour penser qu’une si grosse ficelle ne sera pas débusquée. J’ai voté contre, et je revoterai contre demain.
Et puis il y a la quatrième. Un chef-d’œuvre celle-là. Voilà qu’ils reprochent à Louis Mermet et moi d’avoir engagé un recours administratif contre le règlement intérieur sur le point qui nous fâche : la tribune que la majorité s’arroge dans sa Pravda passée à 24 pages en quadrichromie, depuis le dernier conseil.
Ils n’osent venir sur le fond, parce que sur le fond ils auront du mal à justifier 24 pages de dithyrambes sur leurs belles actions, plus une d’expression. Mais là ne serait même pas le problème. Le problème n’est pas sur le fond du droit d’expression de la minorité, réduit à une portion congrue. Aux yeux du doux rédacteur de l’article, le problème et la contradiction seraient notre appel à une gestion rigoureuse, alors que ce recours obligerait à engager des frais d’avocat.
Mais le rédacteur ne doit pas savoir que le recours à un avocat n’est nullement obligatoire pour la commune.
C’est l’article R 431-3 du code de justice administrative qui le précise.
C’est pourquoi j’invite le maire à présenter lui même sa défense. Je l’invite à expliquer pourquoi il aurait besoin de s’exprimer dans un journal tout entier consacré à sa gloire, numéro après numéro, et en prime de s’y exprimer dans un espace supplémentaire.
Il pourrait même aller présenter ses observations, quand l’affaire viendra à l’audience du tribunal administratif, en s’y rendant en vélo. Comme ça les seules dépenses seront celles des timbres pour la correspondance.
Si ce n’est pas une bonne idée d’économies ça !