Finalement c’est assez facile de présenter ses vœux, il suffit de dire et d’écrire « Bonne Année », d’ajouter des considérations sur la santé, comme aussi sur les finances, privées ou publiques.
Même si c’est sur les finances publiques qu’assurément ça coince.
Mais on ne va pas commencer l’année en se fâchant, sans quoi l’exercice non seulement n’aurait aucune utilité, mais au surplus nous ferait faire de la bille, nous tournerait à l’aigre. J’en tremble rien qu’en l’écrivant.
Toutefois, les sujets qui fâchent poursuivent cahin-caha leur existence souterraine avant de nous exposer en plein visage au détour d’un examen budgétaire à Annemasse par exemple, vers la fin mars quand tout est cuit et qu’on adopte au conseil municipal le budget de l’année. On va nous servir à nouveau la même rengaine que celle des précédentes années sur l’inéluctable « glissement vieillesse technicité », pour justifier la poursuite de l’ascension de la masse salariale. Le rapporteur, l’excellent adjoint aux finances, nous dira cette année encore à quel point la commune déploie des efforts significatifs dans le domaine social. Commencera alors la litanie des justificatifs : si ce domaine va si mal c’est à cause du gouvernement, du système libéral, des Américains, des multinationales, etc. Puis des satisfecit en rafale viendront percuter de plein fouet notre attention pour nous tirer sur la pente du sommeil. Il y aura l’autosatisfaction sur les investissements immobiliers. Il y aura l’autosatisfaction sur l’urbanisme. Il y aura l’autosatisfaction sur l’intercommunalité. Tout ira bien, dans le meilleur des mondes annemassiens possible.
Mais pourquoi diable voulons-nous changer cela ?
Répondre à cette question, c’est présenter un programme. Et ce programme repose sur les puissantes convergences entre les différentes forces politiques composant aujourd’hui la minorité à Annemasse.
– Nous partageons une même analyse sur le glissement permanent des finances publiques locales,
– Nous partageons aussi globalement la même analyse sur les contraintes urbaines qui pèsent sur la ville,
– Nous partageons enfin la même analyse sur la situation économique locale désastreuse.
C’est pourquoi nous partageons nombre de projets programmatiques :
– Nous voulons le rétablissement des finances locales en limitant et en réduisant les dépenses publiques.
– Nous voulons mettre l’économie et le développement de la Cité à l’intérieur de son agglomération, au centre de nos efforts et pas uniquement au centre des discours.
– Nous voulons que l’urbanisme obéisse à une logique exclusivement orientée vers l’amélioration des conditions locales de vie avec cet objectif simple de rendre la ville de plus en plus confortable à ses habitants. Et non de mettre l’urbanisme à la remorque du social comme c’est aujourd’hui le cas.
Cet examen démontre une puissante unité de points de vue à l’intérieur des oppositions annemassiennes sur tous les grands sujets.