Une excellente initiative a été prise par le gouvernement. Organiser un service minimum d’accueil pour les enfants, les scolaires, lors de la grève de l’enseignement.
L’immense majorité de la population soutient cette idée.
Parce que c’est le bon sens.
Les communes de gauche, dirigées par la gauche serait-il plus exact d’écrire, refusent cette idée. Elles évoquent le spectre des « briseurs de grève ».
Toute l’imagerie d’Épinal monte au créneau. Les discours s’enflent, la main se porte sur le cœur (à gauche).
Mais la réalité est tout autre. À Annemasse par exemple, ce seront des centaines de parents qui seront dans l’obligation de se débrouiller, de rater au besoin une journée de travail, et qui au final subiront le mouvement qui pourtant ne proclame pas qu’il est dirigé contre eux.
Tiens donc, ce n’est pas contre les parents ?
Alors, c’est contre qui ?
Le gouvernement pardi. Mais le gouvernement, entre nous, ne compte que peu de parents qui vont conduire et reprendre leurs enfants à l’école. Alors de là à conclure qu’il s’en fiche, ce serait exagéré, mais la vérité est que la grève n’a pas d’effet direct sur lui.
Alors l’effet serait-il indirect ? Oui et par la médiation des otages. Nos bons syndicalistes, nos encore meilleurs élus de gauche, ceux qui avancent ceints de l’écharpe tricolore, la main sur le cœur, pour la défense du service public, sont encore pires que le gouvernement. Eux ils se foutent carrément des usagers dudit service. Ils les méprisent. Les prennent en otage.
Et ça, c’est scandaleux.
Et le scandale est ressenti profondément dans l’opinion. Et c’est l’opinion qui répondra. Et ce sont tous ces braves gens pris en otage qui mettront une claque sur le nez des preneurs d’otage. Dès qu’on leur demandera leur avis. Et là vous pourrez être sûr que tous ces élus la main sur le cœur, s’arque bouteront contre toute idée de référendum. Entre temps, la grève sera mise sur la sellette. C’est elle qui fera les frais de l’impopularité.
Or, c’est un droit fondamental. Et elle n’y est pour rien, la grève, dans ce dévoiement. Parce qu’elle est dévoyée. La grève ce n’est pas la prise d’otage. La grève c’est un mouvement social respectable dès lors qu’il reste dans son registre.
Les enseignants ont le droit le plus absolu de faire grève. Et on a le moyen de la rendre encore plus légitime : l’organisation d’un service public d’accueil des jeunes scolarisés.
Les véritables briseurs de grève sont ceux qui, dans les communes de gauche, tuent le mouvement social en contribuant à le rendre impopulaire.
C’est pourquoi je formule le vœu que la ville d’Annemasse, avec bon sens, organise cet accueil.