C’est en ces termes que le GHI, un journal qu’on ne présente pas, pourfend les machins et les trucs transfrontaliers qui prolifèrent à la vitesse des métastases, sans même que ces parasites n’accouchent de la plus petite souris. Les baudruches ne produisent que du vent.
«Une terminologie de technocrates, qui tentent de nous en foutre plein la vue avec du charabia. Ainsi, lundi 28 janvier, ils nous annonçaient ceci: «Le Comité de pilotage du Grand Genève laisse place au Groupement local de coopération transfrontalière (GLCT), Projet d’agglomération franco-valdo-genevois».
Qu’il est doux de lire ces mots de révolte contre l’enflure et la prétention des diaphoirus (cf «le malade imaginaire» de Molière) de la bureaucratie locale ! Merci d’en rajouter, ce ne sera jamais de trop. Parce que l’excellent article du GHI («Grand Genève : arrêtez de nous bassiner», GHI du 7 février 2013) pointe un élément essentiel de la critique : celui du déficit démocratique.
«..une structure autoproclamée, on y cherchera en vain la légitimité démocratique: citoyens lecteurs, vous avez souvenance d’avoir été maintes fois consultés sur le Grand Genève?». On peut ajouter que les citoyens de ce côté-ci de la frontière ne sont pas plus consultés.
Ainsi se créent des ectoplasmes, aux sigles les plus barbares, qui développent un langage imbécile repris en cœur par tous les élus, qui croient s’élever ainsi à la science, et qui ne font que du vent. C’est le vent dont se gonflent ces minis bureaucraties bien réelles, car toutes engagent du personnel qui vient augmenter les effectifs territoriaux, car toutes aussi consomment du cabinet de conseil (en général proches des socialistes), des rapports, des discours. Le tout marqué au fer rouge de l’idéologie de gauche. D’où ce verbiage incessant, cette production à jet continu d’une prose baignée dans la mystique du «territoire», du «pays», du «lien social» du «développement durable», de la «coulée verte», etc. Au moins cela justifie les frais de fonctionnement et les indemnités aux élus. Mais est-ce utile ?
Dans le même sillage se constituent en France toute une série d’organismes supra-communaux, infrarégionaux. Les communautés de communes, les syndicats, les comités de pilotage, les machins les plus divers. Tout ce petit monde a des secrétaires généraux, des secrétaires, des chargés de mission. Les mille et une merveilles de la ploutocratie locale. Sans aucune légitimité démocratique.
C’est le grand déficit. Encore plus abyssal que celui du budget de notre pays. Il faut dire que le roi est nu, et que ces jouets pour élus ne sont pas nécessaires. La coopération transfrontalière est d’abord une question de bon sens. Mais au-delà, et sauf si des structures politiques voient le jour, il n’existe rien d’utile.