À un moment des débats est venue sur le tapis une question saugrenue : réaliser un espace devant le lycée des Glières. Coût 110 000 €.
C’est déjà en soi extravagant. Mais ce qui l’est encore plus c’est la présentation de la délibération.
Les flux d’élèves qui se dirigent vers l’entrée du lycée, à partir des arrêts de bus voisins, leur stationnement dans cet espace contraint à l’intercours, créent des conflits d’usage et des problèmes de sécurité routière.
Afin d’améliorer la sécurité du site et requalifier l’entrée officielle du lycée des Glières, la Ville a élaboré un projet d’aménagement de la voirie qui permet de répondre à ces deux objectifs. Il prévoit la création d’un plateau sur la chaussée et d’un parvis devant l’établissement qui induit une modification de la clôture et des portails du lycée ».
Pas une ligne, pas un mot pour dire de quoi il s’agit vraiment.
En fait, les collégiens fument. Beaucoup fument. Et comme ils ne peuvent fumer à l’intérieur de l’établissement, ils sortent, et se massent devant. Mais la rue est étroite… alors, on crée une plateforme pour 110 000 €, dont 80 000 € à la charge du conseil régional, et seulement 30 000 € à la charge de la commune, soit 100 % à la charge du contribuable. 110 000 € pour cloper.
À la limite, on peut comprendre. Mais jamais approuver. Le tabac tue.
Fumer est mortel. Encourager les fumeurs c’est aussi criminel que d’encourager le jeu, la prostitution, le trafic d’armes, le trafic de drogues, le communisme. Même Robert Borel a manifesté son opposition à l’idée. Au départ, il voulait s’abstenir, mais comme je m’abstenais aussi, il déclara alors que ne voulant pas associer sa voix à la mienne, il se distinguerait en ne participant pas au vote. Je suis pestiféré. Enfantillages.
Jeter l’argent par les fenêtres, c’est une longue habitude des
irresponsables de gauche, et de droite aussi, qui gèrent quasiment toutes les collectivités locales. 110 000 € pour des imbécillités de cette nature c’est en soi un scandale, mais dans l’océan du délirant gaspillage public, c’est une chiure de mouche.
Mais il y a encore pire.
Le pire c’est le mensonge de la présentation, un rideau de fumée verbeux. Tout est dans la périphrase « leur stationnement dans cet espace contraint à l’intercours ». Pourquoi l’intercours ? Parce qu’ils sortent cloper. Un espace contraint à l’intercours, c’est de la même inspiration que tout le reste de la novlangue municipale. La même inspiration que tous les euphémismes politiques. En son cœur se tapit le discours de gauche des bien-pensants qui vous refilent leur vérole idéologique incognito, emmitouflée dans le mensonge par omission de la phraséologie technicienne.
Il faut détruire Carthage.
Le tabac, l’alcool, la drogue, les armes, la prostitution, le jeu, la guerre, la maladie, la mort. Et la novlangue. Il vaut mieux écouter Doc Watson, il ne mentait pas.