C’est le chapitre manquant au quinzième tome des mémoires du président de l’agglomération, et du premier de son successeur au siège de maire.
Il est en cours de rédaction. Mais une indiscrétion d’un membre anonyme de la majorité municipale, rapportée par Louis, ce qui l’authentifie, nous en livre en primeur l’orientation générale.
En fait c’est un mode d’emploi de la subvention.
– Il la faut abondante, mais pas trop voyante quand même. Il faut rester dans la mesure, mais en donnant l’impression de faire un effort.
– Il faut en parler, communiquer, et s’inviter à tous les repas associatifs, en fonction du nombre des membres. D’abord c’est gratuit (avec tout ce qu’on paye, c’est normal), même si ce n’est généralement pas très bon. Les discours sont tout prêt : « Vous savez à quel point le maire tenait à vous honorer de sa présence, mais hélas (ici on intercale quelques vagues excuses), cela étant nous sommes heureux d’apporter notre concours aux magnifiques efforts de vos membres si bien représentés par un(e) président(e) dynamique, courageux(se), et qui mérite toute notre confiance». Il est inutile de préciser qu’on attend un retour d’ascenseur, c’est sous-entendu.
– Il faut fustiger l’opposition qui est si bête et inculte qu’elle s’abstient de voter. Et pourquoi donc s’abstient-elle ? Parce qu’elle réclame un audit. Un gros mot. Ces inconséquents de la minorité ne voient même pas que tout est politique, mais que rien ne l’est puisqu’on arrose tout ce qui bouge et qui rapporte une voix. Le choix est politique et la minorité n’a aucun droit d’en demander compte. Un audit ? Quelle idiotie.
– Juste avant les élections il faut rappeler discrètement à chaque organe associatif à quel point il sera nécessaire de poursuivre sa politique. Surtout ne rien changer. Voilà le meilleur argument.
Merci à la majorité pour son enseignement. Si c’est politique, j’ai bien raison de m’abstenir.