Ce ne sera pas facile de vivre la faillite des finances publiques, mais avec un peu d’aspirine on devrait s’en sortir.
C’est toujours le moment de s’interroger sur le bon
usage des deniers publics, sur fond de gouffre financier ; cette année le
déficit budgétaire national s’établira à 6%.
Cependant qu’on adopte le budget à Annemasse, enfin, tous
sauf l’opposition. Et nous n’aurons encore rien fait. Rien fait pour remédier à
notre maladie endémique, en France, l’inflation des dépenses publiques.
Aucun frein, aucune limite, rien. Jamais un seul budget voté,
où que ce soit, de la commune à la nation, avec moins de recettes, moins de
dépenses, moins d’impôts. Ça, jamais. La France, mais aussi notre commune, est
dans le seul registre du toujours plus. Toujours plus d’impôts, toujours plus
de dépenses publiques, toujours plus de fonctionnaires, jamais moins.
Deux chiffres pour illustrer cette situation à l’échelle de notre
localité.
2002 : les dépenses réelles de fonctionnement s’élevaient à
Annemasse à 27 481 981 €.
2010 : les dépenses réelles de fonctionnement se sont
élevées à 37 891 000 €.
En huit années la progression aura été de 38 %.
Or, dans la même période, l’inflation aura été au total de
16,6 %
Si on avait simplement suivi l’inflation, les dépenses
réelles de fonctionnement s’élèveraient aujourd’hui à 32 032 838 €.
Soit 5 millions d’euros en moins. 5 millions qui seraient
dans la poche des contribuables annemassiens au lieu d’être perdus dans une
masse indistincte de dépenses présentées les unes comme les autres comme
impossibles à limiter.
Et cela à l’échelle de la commune, seule. Alors que parallèlement
monte en puissance la communauté d’agglomération (Annemasse Agglo), qui, elle
aussi, s’abîme dans l’inflation des dépenses, sans retenue. Un hôtel de
l’agglomération, un palais plutôt, est construit à coup de millions d’euros.
Dépense somptuaire. Avec un discours complètement surréaliste pour le
justifier : on va payer des remboursements d’emprunts au lieu de payer des
loyers. De loin cela paraît rationnel. Mais de près, quand on comprend que ces
remboursements seront deux fois supérieurs aux loyers, la justification
disparaît.
On peut hésiter entre le rire et les pleurs. Mais pleurer ne
sert pas à grand-chose.