Au fond tout est logique.

Dans un premier temps on veut toujours rationaliser tout, et quand on se heurte à des feux rouges affectés d’un dysfonctionnement grave notamment le soir comme ceux installés rue de la République et rue du Jura à Ville-la-Grand qui restent obstinément rouges pendant plus de cinq minutes, c’est à dire de l’ordre de l’insupportable, on veut croire qu’il s’agit d’une panne. Mais les feux sont tout neufs et ont dû coûter un saladier. L’explication par le dysfonctionnement n’est pas la seule possible et elle laisse place aussi à un soupçon.

La rumeur publique colporte depuis quelque temps que ce serait volontaire:

«Ce n’est pas un hasard, ce n’est pas une panne, c’est donc volontaire».

On peut observer que le caractère volontaire serait démontré que le dysfonctionnement des feux trouve son origine dans une réelle défectuosité, ou même en l’absence de toute défectuosité dans le peu d’empressement à y remédier. Pourquoi ? Parce que connaissant nécessairement le problème qui dure depuis quasiment l’installation des feux, le fait de les laisser en cet état peut relèver de la volonté dès lors qu’il est possible de régler la question en mettant par exemple les feux en clignotement orange.

Et la volonté ici serait tout simplement de dissuader ces automobilistes attachés au plus court chemin et autres fadaises, de passer par le centre de Ville-la-Grand.

Le procédé serait alors purement scandaleux. Il constituerait une entrave à la liberté de circuler. Il est intéressant de relever qu’il existe un texte :

«Article 432-4 du Code pénal.

Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, agissant dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission, d’ordonner ou d’accomplir arbitrairement un acte attentatoire à la liberté individuelle est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 € d’amende.

Lorsque l’acte attentatoire consiste en une détention ou une rétention d’une durée de plus de sept jours, la peine est portée à trente ans de réclusion criminelle et à 450 000 € d’amende».

Donc on ne peut penser cela, car il est douteux que les autorités locales bravent la loi commune. Il est préférable d’imaginer que le spectre de l’attentat à la liberté de circuler sera promptement écarté et que tout rentrera dans l’ordre républicain.