53,7 % pour la gauche 46,2 % pour la droite, Annemasse a voté à gauche.

On pouvait craindre un résultat encore pire avec un tel taux d’abstention qui dépasse 56 %. Bien moins d’un électeur sur deux se sera déplacé pour voter ce dimanche.

Il est tentant de rechercher dans le taux d’abstention la clé du glissement à gauche observé à l’échelle du cœur de l’agglomération. Ainsi on pourrait trouver dans la comparaison Ville-la-Grand / Cranves-Sales, qui ont un nombre d’électeurs inscrits comparable, 4 792 à VLG et 4 147 à Cranves, une confirmation de l’hypothèse puisque dans la première citée le taux d’abstention atteint 52,15 % et G Mathelier y fait un score de 50,76 %, tandis qu’à Cranves il ne réalise qu’un petit 39,33 % avec une abstention plus faible atteignant 49,53 %. La loi serait : plus l’abstention est élevée, moins le score de la droite est élevé. Gaillard toutefois ne suit pas exactement cette logique puisque la candidate UMP Virginie Duby-Muller y arrive en tête alors que l’abstention est plus massive.

Il est donc plus prudent de rechercher les causes dans d’autres éléments.

Il y a bien entendu le basculement à gauche au plan national. Il explique largement les glissements. Il y a aussi localement la présence d’un candidat socialiste plus pugnace qu’en 2007. Cela ne compte pas pour rien. D’ailleurs dans la ville qui l’a élu maire il fait un bon score. Mais il y a aussi l’hypothèse d’une mutation sociologique en marche. Les résultats bureau par bureau peuvent fournir des commencements de réponse.

Au-delà des résultats locaux, ceux nationaux sont catastrophiques. La gauche a la présidence de la République, elle a la majorité absolue non seulement à l’Assemblée nationale, mais aussi au sénat. Elle gouverne l’immense majorité des régions. Des grandes villes. Des départements. Il n’y a aucun frein, aucune barrière, rien qui pourra s’opposer à sa domination. Sauf pour changer la constitution, car entre le début de la soirée électorale et sa fin, il est apparu que le nombre de députés de gauche, joints aux sénateurs de gauche, était insuffisant pour une telle entreprise. La gauche cumule ainsi les pouvoirs législatifs, exécutifs dans leur totalité, tous les pouvoirs locaux importants, le pouvoir des médias puisque dans leur immense majorité les radios, les télés et la presse écrite nationale ou régionale lui sont acquises. Le pouvoir judiciaire est à gauche. Toutes les corporations, les administrations sont à gauche. L’hégémonie est totale. Jamais cela n’était arrivé jusqu’à aujourd’hui.

Et la gauche a le programme le plus imbécile de la création, cuit dans le jus démagogique de la France des parasites, des syndicats vermoulus, des conservatismes corporatistes obtus, le tout inspiré par l’idéologie des bobos pédants, à l’unisson du refus du réel. Catastrophe.

Comment préserver l’avenir ? En contenant partout où cela est possible la poussée de ce péril. Merci de ce point de vue à Virginie Duby-Muller pour sa victoire, c’est un premier point, il faut aller au-delà. Dans l’union partout où cela sera possible, mais sans compromission sur les valeurs les plus essentielles. L’Europe n’est pas négociable, par exemple.

Il faut endiguer, et pour endiguer il faut trouver des points d’appui solides. Aujourd’hui il n’y a à l’horizon que le Département, la Région Rhône-Alpes étant à gauche, jointe à la puissance de l’État, avec comme relai local la ville d’Annemasse, qui est à gauche, la seule stratégie de reconquête possible doit briser les lignes. Briser la région pour commencer, parce qu’elle sera plus que difficile à reconquérir. Une réponse est la région Savoie qui nous débarrasserait d’un seul coup d’une partie de l’hégémonie.

Il sera objecté à cette idée que la région serait de taille trop réduite. Foutaises. Regardez la Corse, l’Alsace. Fariboles, encore davantage si l’on considère la réalité économique. Ces deux départements sont des vaches à lait pour le reste de la région artificielle Rhône-Alpes. Seuls et ensemble ils réussiraient mieux.

L’endiguement pourrait commencer par cette étape : créer une région Savoie.

L’endiguement doit aussi se déployer au plan local. Il doit en être fini des présidences tournantes à l’agglomération. Il ne faut plus laisser revenir Borel ni venir Dupessey, ou Mathelier. Il faut les contenir.