Mon Dieu, quelle horreur ! Une altercation au conseil municipal : l’adjointe au maire chargée de l’économie s’en est pris vivement au chef de file du groupe UMP, Monsieur François Vigny. Elle lui reprochait d’avoir évoqué ses absences à de nombreuses réunions publiques intéressant l’économie, elle jurait qu’elle avait participé à au moins une soixantaine de réunions. Cette algarade n’avait aucune raison d’être, mais elle est riche d’enseignements.

Tout d’abord elle démontre que la majorité du conseil municipal dispose en direct de tous les textes que l’opposition peut écrire dans le journal d’informations municipales, avant sa parution. Alors qu’à l’inverse les écrits de la majorité ne sont jamais diffusés à la minorité avant la parution du journal. Abus déloyal de la gestion de cette publication. Le maire ayant bien dit qu’il s’agissait de l’article paru dans le JIM, en réponse à ma question il a même ajouté qu’il s’agissait du JIM publié le jour même, alors même que cet organe quadrichromisé (ce mot sera dans le prochain dictionnaire) n’était pas encore paru.

En second lieu on peut relever qu’il s’agit de l’hommage que le vice rend à la vertu. La vérité est que l’équipe majoritaire au conseil municipal n’a strictement aucun intérêt pour la matière économique. Il ne leur sera pas reproché d’avoir détourné l’argent public ou commis quelque malhonnêteté, et il est vrai que leur gestion toute orientée vers le social n’est critiquable qu’au regard des buts poursuivis politiquement, en revanche il est légitime de leur opposer leur inaction persistante en matière économique.

C’est le cadet de leurs soucis. C’est pourquoi l’adjointe à l’économie fait des moulinets autour du FISAC qui devient la caution économique de la majorité municipale. Mais il n’y a pas que le FISAC. Il y a tout le reste. À commencer par les infrastructures absolument nécessaires à la croissance économique comme l’équipement en réseau très haute vitesse. Sur ce front, c’est un échec majeur, échec qui s’explique par le défaut d’attention portée au projet. Sa gestion en a été confiée à un opérateur défaillant. Sa défaillance est ancienne, elle a fait l’objet de débats au conseil municipal. Et depuis, plus rien. Au prétexte que désormais la compétence économique appartient à l’agglomération, ce qui n’est d’ailleurs nullement exclusif d’une politique économique locale, la majorité ne fait plus rien.

Elle met le FISAC en avant, aussi pour mieux oublier son inaction sur l’évolution du commerce Annemassien. Elle s’abrite derrière les programmes immobiliers du centre-ville en alignant les mètres carrés commerciaux qui seront construits, à l’heure où la clientèle des commerces du centre-ville fuit pour la périphérie. Elle ne gère rien. Elle n’anticipe rien. Elle n’a aucune ligne directrice économique, ne propose aucune politique.

C’était une algarade de trop. Le communiqué du Maire du 25 mars 2011 ne changera pas cette réalité. Ce n’était pas un droit de réponse, c’était une attaque en règle, dans ces circonstances l’opposition, unanime, a eu raison de se retirer de la séance.