C’est qu’on aura rien compris au vœux de notre bon monsieur le maire.

Il nous a dit qu’il ne fallait ni être pessimiste, ni être optimiste, et entre les deux il a affirmé son attachement au réalisme. Le réalisme socialiste il n’y a que ça de vrai. Et question idéologie il n’a pas lésiné pour débuter cette année 2009. Il faut laisser de côté son appel pour la paix à Gaza, sobre, et neutre. Personnellement j’y ai adhéré avec soulagement tant je craignais un dérapage pro-hamas, dans la lignée de quelques conseillers de la majorité qu’on voit en tête des cortèges ces derniers temps.

Heureusement, il n’y avait pas que le proche orient. Il y avait la crise.

La belle crise, celle qui vient enfin justifier des décennies de radotage socialiste. Enfin, nos idéologues tiennent leur revanche. Et notre maire d’entonner le psaume, la crise marque la faillite du libéralisme, du toujours plus de fric et de CO2, nous a t’il asséné. Comme si le libéralisme ne produisait que de la misère, la vie chère, le CO2, le réchauffement climatique, et la faillite des économies. Question CO2 les staliniens qui repointent leur nez oublient carrément les exploits de la Pologne, de l’URSS, de la Roumanie, de l’Allemagne de l’Est, etc..Question pollution, question destruction de l’environnement, avant leur implosion ils avaient battu tous les records. Au fait Tchernobyl c’était où exactement ? Sans même compter leur gigantesque exploit économique, comme chacun le sait.

Ça, c’est le discours. Maintenant les réalités annoncées et les orientations ne manquaient, elles, pas d’intérêt. Une prise de conscience s’est manifestée, les recettes municipales seront moins opulentes que par le passé. Il s’agirait alors de comprimer les dépenses, et on nous a annoncé que cela toucherait tant celles de fonctionnement que celles d’investissement. Jusque-là tout allait bien. Mais patatras ! In cauda venenum, voilà que dans cette situation on nous promet une augmentation des impôts, lesquels sont vus comme un instrument de solidarité. La solution socialiste est donc fondamentalement plus d’impôts. Je parie que l’opposition ne sera pas d’accord.

Pour le reste, notre échevin en chef a salué l’avenir qui verra le Ceva, le quadrillage hospitalier, le tram ressuscité, et nous en sommes d’accord. Mais retour des vielles lunes, on déplorera la poursuite du projet Chablais-Gare (devenu Cablais-Parc, une blague, cherchez le parc !), l’édification du coûteux château de l’Agglo : rien n’arrête jamais le gaspillage public inutile.

Cette année encore il y aura pour les opposants du pain sur la planche. Ce sera une année formidable.