Le 5 décembre 2007, est survenu un événement très important pour tous les Annemassiens.

Souvenez vous. Ce jour là a été signé un important traité qui engage notre avenir.

Il s’agit de la convention qui a donné naissance à une agglomération transfrontalière de 750 000 habitants, qui court de Nyon à Evian, en passant par Annemasse après avoir inclus le pays de Gex et St Julien dans son arc.

L’agglomération Franco-Valdo-Genevoise, devient ainsi un centre d’essai de coopération transfrontalière dans une matière où la simple coopération interne à la France, des villes et de leurs communautés d’agglomération, aura pris des décennies pour accoucher d’institutions administratives compliquées, comme pour celle d’Annemasse Agglo.

Tout l’important travail de préparation est disponible en ligne : http://www.projet-agglo.org

C’est une nouveauté administrative, mais dans la seule mesure où l’histoire récente, c’est à dire celle depuis la guerre de 14 – 18, a séparé un pays de sa ville centre. Le genevois savoyard et le pays de Gex, jusque-là vivaient en parfaite symbiose avec la ville de Genève, la Ville, devrait-on écrire pour elle avec un peu d’exagération. Mais on ne refait pas l’histoire et la période contemporaine avait accouché ici d’un monde schizophrénique. Une nouvelle histoire s’écrit désormais qui renoue avec la réalité profonde, géographique et humaine tissée depuis des siècles.

L’objectif temporel du projet est 2030. Ce n’est pas demain, et c’est justement cette échelle de temps qui est à la fois nécessaire, car rien ne peut se faire dans la courte durée, mais aussi problématique, car les hypothèses de départ peuvent fort bien devenir totalement inadaptées.

Là on entre dans le côté passionnant du débat. Tout paraissait évident hier, tout aujourd’hui devient plus opaque.

On commencera par le magnifique plan de déplacement. Il repose sur une hypothèse de croissance de la population qui n’est déjà pas mince, 200 000 habitants de plus pour 2030 dans l’aire géographique concernée répartie pour moitié à Genève et le reste dans la couronne française, mais aussi repose-t’il sur une propension d’augmentation des déplacements. Chacun se déplacera plus outre le fait que  nous serons plus nombreux. Au total 46% de hausse des déplacements.

Ça c’était avant l’envolée du prix du pétrole. Mais que se passera t’il en cas de quadruplement du prix 2007 du carburant ? On va bientôt le doubler. Si on le multiplie par 3, 4 voire 5 ou plus, comment ferons-nous ? Et surtout que ferons-nous.

Réponse : nous prendrons le bus… encore faut-il qu’il y en ait, avec des trams, des trains des RER, etc.

Et nos vélos.

Ou alors nos voitures électriques, à gazogène, à hydrogène, à air comprimé, que sais-je. Justement, je n’en sais rien, et vous non plus, et les autres non plus. Personnellement je préfèrerais les tapis volants, mais il paraît que la technologie n’est pas encore au point.

C’est en ce point qu’on se rend compte de l’insuffisance des meilleures projections. Le futur est toujours d’abord dans nos esprits une projection de notre présent. Mais c’est en ce point aussi qu’on se rend compte de l’immense intérêt d’y réfléchir, pour anticiper les changements nécessaires. Sans crainte, même si on se trompe. Mais tous ensemble, car cela doit être aussi une œuvre collective.

C’est cette problématique qui se pose à la commission d’aménagement de l’agglomération aux travaux desquels je suis invité à participer, ce que je compte faire dans la mesure de mes moyens.