Mois : août 2015

Les élus locaux ont-ils le temps de s’occuper de vous ?

Ce n’est plus sûr. Au fil du temps, leurs tâches se sont alourdies. De quelques heures par semaine, graduellement c’est devenu par jour, puis les heures se sont allongées, et au final un élu d’une petite ville de province, même s’il ne le souhaite pas au départ, finit par faire de son travail d’élu un métier.

Comme tout le monde ledit élu s’il a un second métier, va rapidement sombrer dans le surmenage.

Si bien qu’au final et au fil du temps, les élus sont devenus des retraités, ou des actifs venant de secteurs particulièrement protégés, alors que les jeunes actifs, et parmi eux les femmes qui n’appartiennent pas à ces secteurs, se sont faits de plus en plus rares.

C’est en ce point que commencent les vagues d’abstention chez les électeurs. Ce n’est pas l’unique facteur, mais il y concourt.

Tout cela repose sur une formidable confusion des genres.

Le genre de la gestion et le genre de la stratégie.

Un peu comme le découpage de la loi et du règlement dans la constitution de la V° République, il faudrait qu’il y ait un découpage entre les grandes orientations et le quotidien de la gestion dans les communes. Pour la gestion il y a l’administration communale. Apte, compétente, efficace.

Mais ça les élus ne peuvent l’admettre pour l’instant. Ils auraient trop peur de perdre ces petites parcelles d’un pouvoir si difficilement conquis. Ils commettent une erreur.

Regardons nos voisins les Helvètes. Chez eux on retrouve toujours dans leur système communal cette dichotomie entre gestion et stratégie. Une municipalité est divisée entre un «exécutif» et un «législatif». D’un côté la gestion, de l’autre la stratégie.

Pour restituer tout son rôle à l’élu municipal français qui se disperse aujourd’hui dans les tâches de gestion de plus en plus lourdes, il faudrait le cantonner dans un rôle de stratège et laisser à l’administration compétente la gestion de la commune. Ainsi la journée de l’élu ne devrait plus être absorbée par ses responsabilités de gestionnaire. Les jeunes actifs pourraient mieux participer à la vie communale.

Ce n’est pas pour demain, mais cela vaudra le coup d’attendre. Les élus pourront enfin se consacrer au rôle politique qui devrait être le leur.

 

Un remède à la circulation existe : Ambilly

D’accord, c’est facile de toujours critiquer. Mais là il faut reconnaître qu’il y a de la matière fournie par la délicieuse municipalité d’Ambilly, au charme d’ordinaire si rurbain.

Il y a des travaux. Il y a certes toujours des travaux. Le tram, Ah! le tram ! On fait le pont pour lui rue du Baron de Loë, sans savoir d’ailleurs si ce projet grandiose sera totalement financé, ce qui n’est pas le cas. On fait le CEVA, un peu plus loin. Ah! le CEVA !

Un bon maire est un maire constructeur comme un bon cobra est un cobra constricteur.

Ambilly innove par la constriction de la circulation.

Comme on fait le pont, la rue des Négociants qui nous conduisait tout droit à la douane de Mon Idée est en sens unique, et si vous vous êtes raté en vous y engageant, la déviation vous mènera par un chemin tortueux à un quasi-cul-de-sac au croisement de la rue des Marronniers et de la rue Jean-Jaurès, où de nouveaux travaux vous attendent vous permettant de vous échapper vers la rue de Genève au rythme de 7 secondes de feu clignotant orange contre une bonne minute d’attente au rouge, ce qui augmente la convivialité puisque tous les conducteurs ont largement le temps de faire connaissance avant de pouvoir prendre la fuite.

Non, on pourra dire ce qu’on voudra, mais même à Annemasse on n’avait jamais réussi un tel prodige. Il faut donc que tous les membres de la commission de la circulation (un truc qui n’existera jamais), aillent en formation à Ambilly pour apprendre tous leurs remèdes contre le besoin de se retrouver dans une caisse d’acier sur des roues de caoutchouc.

Les déséquilibres régionaux s’accentuent, mais les révolutions technologiques pourront y remédier

Il est toujours difficile d’admettre qu’on a pu se tromper ou être leurré. C’est pourtant bien le cas sur la question régionale. La région entendue comme celle que définit la métropole genevoise et ses satellites. Le déséquilibre qui s’accentue est celui radical de la séparation des aires de travail de celles de résidence.

Cela est structurel à toutes les grandes métropoles et on peut difficilement sur ce point en faire reproche aux Genevois. On peut toujours par contre observer que la croissance économique est chez eux et la croissance démographique, chez nous. Quels que soient les discours des élites politiques genevoises qui font régulièrement la promesse de développer le logement à Genève. Mais voilà, ils n’y croient pas eux-mêmes quand on observe le niveau des prix du mètre carré de l’autre côté de la frontière et qu’on le compare à celui ici. C’est donc un enfumage caractérisque.

Le déséquilibre structurel généré par cette schizophrénie spatiale est fondamentalement la résultante d’un mode de production et d’organisation économique. Personne n’ayant pour lui même l’ambition de passer de plus en plus de temps dans les transports entre son lieu de travail et de résidence, la monotonie de l’existence pendulaire n’est en rien enviable. Cela est donc subi par tous.

Les discours politiques peinent à reconnaître cette réalité, parce qu’ils préfèrent rester soit dans le déni, fort commode, mais inefficace, soit affecter de croire que leur puissance permettra de changer les conditions structurelles, tout aussi commodément et inefficacement.

Il y a pourtant une révolution qui se profile et qui pourrait accoucher d’un nouveau mode d’organisation spatiale. Celle combinée des réseaux et des imprimantes 3D. Sur les réseaux tout a été justement dit. Sur les imprimantes 3D, on ne sait pour l’instant pas grand-chose. C’est encore un gadget, mais il est riche de promesses.

C’est une innovation majeure qui est capable de tuer la «fabrique» lieu de production depuis le XVIII° siècle, qui a organisé la ville comme nous la connaissons aujourd’hui. Si la fabrique devenue l’usine, est détruite par un nouvel outil de production, à la portée de tous et qui trouvera sa place dans les cuisines aussi bien que dans les bureaux, alors à terme l’espace s’en trouvera modifié.

Si les promesses de ce nouvel outil se réalisent, chacun pourra produire chez lui les objets les plus courants nécessaires à l’existence. Exit l’usine. Exit la spécialisation de l’espace. Fin d’un mode de production des biens et de la ville industrielle. Fin de la nécessité du déplacement pendulaire. Genève sera à la campagne, et la campagne restera dans Genève. Annemasse deviendra enfin la station balnéaire qu’elle a toujours eu vocation à être, et l’Arve coulera entre les palmiers.

Ce n’est peut-être pas pour demain. Mais pour après-demain, qui sait ? Et cela résoudra à terme les déséquilibres qui nous empoisonnent aujourd’hui.

Les élections régionales approchent dans un océan de désintérêt

Il faudra attendre encore quelques semaines avant que ne paraissent les sondages qui démentiront cette assertion. Mais si l’on se reporte aux quelques élections récentes, les communales en 2014, les départementales en 2015, et l’élection partielle à Annemasse en juin 2015, le constat est alarmant. Un désintérêt si massif que le score, si l’on peut dire, de l’abstention a dépassé 70 %. Aïeux, où êtes-vous qui vous êtes battus pour le droit de vote, vous retournez-vous dans votre tombe ? Même pas. Tout fout le camp, les aïeux aussi. Ils sont sagement rangés dans les albums photographiques que personne n’ouvre jamais, au fond des musées poussiéreux. L’été 2015 passe. L’automne arrive, avec ses préoccupations majeures : la hausse du gaz, les impôts, l’emploi, le cours du Nutella, Léon Zitrone est de retour, avec Catherine Langeais, Poutine envahit la Sylvanie, les français ont honte de leur président. Dans ce contexte le mieux qui puisse se produire serait que : 1° la participation aux élections régionales soit plus forte que craint, 2° que la gauche soit évincée de la région absurdement constituée jusqu’au massif central. Une fois la victoire de la droite assurée, on aura la joie de payer des impôts régionaux de droite, des impôts nationaux de droite, mais on continuera à Annemasse à payer des impôts de gauche. C’est terrifiant.

Maman, Amazon exagère !

Nous connaissons tous Amazon.com, une caverne d’Ali Baba moderne, qui vend tout du sol au plafond en passant par toute la littérature. Une merveille des temps modernes.

Un article du New York Time vient de jeter une ombre saisissante sur le système d’Amazon qui compte aujourd’hui des milliers d’employés pressurés, martyrisés par une organisation totalitaire qui serait criminelle par essence si ce qui est décrit était exact.

Je suis libéral.

Je suis démocrate.

Le système de gouvernance décrit dans l’article n’est ni démocrate ni libéral. Surtout pas libéral. Contrairement aux fadaises que répandent en permanence des faibles d’esprit qui croient vomir le «système libéral», il faut toujours se souvenir que le vrai libéralisme est d’abord le règne de la loi. C’est sous son empire seulement qu’il peut prospérer. Sans la loi, c’est au mieux la jungle, et au pire un système comme celui décrit par le journal.

J’espère qu’il ne dit pas la vérité car sinon la vérité de ce géant du commerce serait inacceptable, inadmissible, et criminelle.

Le crime c’est d’aliéner les hommes dans et par le travail. Le crime c’est d’instaurer la délation qui corrompt tout à tous les degrés de la hiérarchie. La délation, c’est à dire le pire de tous les ressorts des systèmes totalitaires les plus brutaux. Le NYT décrit une organisation qui fonctionne sur la peur et la délation. Si c’est vrai, et malheureusement le NYT n’est pas la Pravda, et ne nous a pas habitués au mensonge, si c’est vrai alors le patron d’Amazon devrait être condamné pour avoir instauré un système de nazi et de communiste, dans l’unique but de lui procurer plus de pouvoir et plus de dollars. Il serait alors un salaud, le salaud absolu.

Les employés se dénonceraient mutuellement : Jo ne travaille pas assez, pensez, il s’est occupé de son père en phase terminale pendant le week-end au lieu de consacrer son énergie à Amazon. Jo tremble et sera viré.

Si c’est vrai, si cette intrusion dans la sphère privée est vraie, si cette violence est réelle, alors le patron d’un tel empire du mal devrait être pendu par les c…, à moins qu’il ne préfère lire pendant 753 ans tous les discours de Borrel, ceux de Dupessey, une fois par semaine tous les articles du Messager, et apprendre par cœur mon blog, encore que je craigne que cette dernière sanction ne soit censurée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nous devrions à tout le moins boycotter une telle organisation funeste.

Cliquez pour lire l’article en anglais, désolé, sorry, no translation !

De l’usage du référendum communal

Le principe est simple :

«L’assemblée délibérante d’une collectivité territoriale peut soumettre à référendum local tout projet de délibération tendant à régler une affaire de la compétence de cette collectivité».

(Article L 1112-1 Code général des collectivités territoriales)

Que faire avec un principe aussi simple ? L’appliquer !

Ainsi la démocratie fera un grand pas en avant.

Par exemple en appelant le peuple à se prononcer sur une question d’urbanisme, on est certain qu’il participera à l’élaboration du futur. C’est cela la démocratie et rien d’autre.

À l’heure où dans les élections locales à Annemasse, plus de 70 % des électeurs s’abstiennent, il serait criminel (au regard de la démocratie) de rester les bras ballants et de ne rien faire. Il faut faire avancer la République, il faut que les électeurs puissent se sentir concernés par la chose publique, il faut donc plus de démocratie et non pas moins.

Le plus de démocratie s’obtiendra par le recours élargi au référendum :

– à Annemasse,

– dans l’Agglomération.

(Encore une question que pourrait se poser le Messager et qu’il ne se posera certainement pas. Il a bien mieux à faire : une nouvelle inauguration de sanisette par le premier édile par exemple.)

 

Le Messager et la statue équestre

Que d’honneur ! Voilà que l’hebdo socialiste et dupesseyiste, le Messager, s’interroge gravement sur l’absence de photo d’un obscur conseiller municipal d’opposition, et gaspille un précieux espace qu’il aurait pu rentabiliser en publiant la photo du maire ou celle du président de l’agglomération (le même). Il imagine très justement que cette absence s’expliquerait par la recherche toujours en cours du meilleur profil. Et le pire est que c’est vrai. Récemment j’ai compris que je ne ressemblais pas à Brad PIt. Le choc a été rude, mais je m’en remets. C’est vrai que j’ai un peu de mal avec les photographies, mais j’en ai moins avec la sculpture. C’est pourquoi je propose que le Messager fasse édifier ma statue équestre sur la place de la mairie, en face de celle de l’hérétique Michel Servet. Le bronze me va bien, et je propose d’en limiter la hauteur à une dizaine de mètres. Un autre emplacement serait sous la porte de l’harmonie. Mais je crains que le bronze et le métal rouillé fassent mauvais ménage et que des phénomènes d’électrolyse hâtent la corrosion de la porte qui se mettrait à ressembler à une guirlande défraîchie, perdant le peu de valeur qui lui reste sur le marché des métaux.

Les communautés de communes ne diminuent pas la dépense publique

On se moque de nous et ça nous fait du bien.

Finalement on nous aura raconté de bonnes blagues sur les prétendues économies d’échelle que devaient procurer les regroupements de communes au sein d’agglomérations.

C’est d’ailleurs exactement le même discours qui est servi pour justifier la fusion des régions.Il s’agit d’un mythe. Ses promoteurs sont essentiellement des gens de gauche, et aussi il faut bien le regretter quelques personnalités venues de la droite, outre les officines intéressées qui sous couvert d’expertise produisent des rapports payés à prix d’or pour promouvoir les fusions, mais en réalité augmenter leurs bénéfices.Le point commun entre toutes ces théories de réduction des dépenses publiques repose finalement sur un mythe qui a la vie dure.

Celui de la supposée économie d’échelle résultant nécessairement d’une concentration.

L’idée essentielle est que si l’on regroupe par exemple des services, on obtient mécaniquement des économies. Un grand service partagera une photocopieuse, alors que des services séparés auraient chacun leur photocopieuse. Tout cela fonctionne parfaitement sur le papier, mais dans la réalité de la pâte humaine ce n’est pas vrai du tout.

Dans un grand service par exemple, il y aura plus d’absences consécutives à l’augmentation des effectifs que dans deux plus petits. Si vous faites travailler ensemble cinq personnes elles finissent par compter les unes sur les autres. Si vous augmentez la taille de l’unité pour la porter à 10 personnes, par exemple, leurs relations sont moins personnelles, elles permettent psychologiquement de sortir du jeu.

Il y a un autre aspect qui n’est jamais pris en considération c’est l’augmentation quasi géométrique des besoins d’une organisation, et de ses dépenses.Le même discours a été servi pour les régions, et l’on sait aujourd’hui que leur fusion ne générera aucune économie, on peut même parier que cela produira in fine une augmentation nette de la dépense.L’agglomération annemassienne n’échappe en rien à ce schéma.

Il était soutenu à l’origine que le regroupement des communes au sein de cette agglomération permettrait des économies. Il n’y en a eu aucune. Au contraire, on relève une augmentation vertigineuse des dépenses cependant qu’aucun budget communal n’a baissé. L’agglomération à une fiscalité propre, les impôts levés se sont alourdis d’année en année. Ceux des communes ont aussi augmenté. Si bien que le tout au lieu de générer des «économies» aura généré de nouvelles dépenses.

C’est donc un mensonge absolu que ce discours bureaucratique profère.

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