Mois : juin 2014

C’est affreux, mais l’énergie baisse..

Une fois encore on aura essuyé la présentation du compte administratif 2013 du budget. Normalement, on devrait accepter le compte les yeux fermés, puisque diverses personnalités au-dessus de tout soupçon se chargent de traquer les erreurs, de débusquer les virgules, ils sont si performants qu’ils viennent de dénicher une somme de 500 000 € qui traînait sur un compte oublié. Ce n’est pas une blague, c’est une délibération !

« 6) État de l’actif – Apurement du solde du compte 181

Lors d’un contrôle qualité comptable de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), une somme de 550.573,35 € (3.611.524,43 F) est apparue en anomalie sur le compte 181 (compte de liaison) de l’état de l’actif de la ville.

Les recherches effectuées en Trésorerie et en Mairie se sont révélées infructueuses et n’ont pas permis de déterminer l’objet de l’écriture qui a été mouvementée avant 1990 ».

Avec ça si on dit encore que la comptabilité publique est rigoureuse, on est sûrement pas très éloigné de la vérité. La comptabilité privée quant à elle n’a tout simplement pas droit à de telles imprécisions, et tout l’entrepreneur qui se laisserait aller à une telle poésie comptable ne passerait pas l’hiver d’une descente des services des impôts dans son entreprise, et ne pourrait survivre qu’en chaussettes.

Ce qui est amusant c’est que pendant 30 ans personne ne s’en était rendu compte.

Les présentations du compte administratif d’une année sur l’autre se ressemblent. C’est une litanie de chiffres, agrémentée de quelques diapositives, cette année sur fond bleu.

J’observais pendant la lecture de ces chiffres l’attitude des conseillers de la majorité. Beaucoup avaient manifestement décroché après les cinq premières minutes, et il leur restait plusieurs heures à tenir. Quelques-uns promenaient un regard égaré sur les massifs de fleurs que les jardiniers de la ville renouvellent à chaque séance du conseil. Nombreux étaient ceux (et celles) qui avaient le nez plongé sur leur tablette, et les seuls mouvements que l’on pouvait observer étaient produits par le pianotage frénétique de leurs doigts sur l’écran.

Les tablettes sont une invention du diable pour détourner l’attention des conseillers de la majorité socialiste de la délibération la plus importante de l’année, celle où ils acquiescent à la gestion idéale de l’année précédente, un sourire béat aux lèvres, l’esprit captivé par leur écran sur lequel on pourrait parier à considérer leur visage, qu’il n’y a que peu de chiffres.

En revanche, l’opposition comme d’habitude était attentive, et s’est déchaînée à l’issue de la présentation pour formuler ses pertinentes observations.

La vérité des chiffres, au-delà du discours ronronnant de la présentation du compte administratif, était éclatante.

Dans les grandes masses, la ville d’Annemasse voit pour la moitié de ses dépenses une augmentation annuelle supérieure à 6 %. Dans une époque sans inflation. Le souligner revient une fois encore à attirer l’attention sur les dangers d’une telle tendance. Parce qu’une telle progression sur la moitié des dépenses, en l’espèce les frais de personnel, va inéluctablement conduire la ville à choisir dans un futur proche entre une augmentation des impôts,  le spectre socialiste se profile ici teinté de gris sous les diapos à fond bleu, et une réduction des autres postes.

Mais quels sont les postes susceptibles d’être amputés ? Il n’y en a en vérité qu’un : le poste des investissements. L’alternative est donc soit l’augmentation des impôts, soit la diminution des investissements, car à l’évidence les socialistes ne veulent surtout pas toucher aux charges de personnel. C’est un dogme.

Cela étant, on sent pointer derrière le discours rassurant du maire, une once d’inquiétude.

Mais il avait choisi la diversion en brandissant le texte de l’article précédent sur ce blog.

Un crime de lèse-majesté avait été commis, une critique de l’augmentation des impôts totalement idiote votée au niveau de l’agglomération par une assemblée somnambule déclenche son ire. Tant pis, car ce qui est imbécile l’est totalement, ce qui s’apparente à une logique de gribouille doit être dénoncé, et finalement à bien écouter le premier édile d’Annemasse, il est assez clair que tout en étant conscient des dangers, il entend bien poursuivre sa «gestion» étendue maintenant à l’agglomération entière dans une même direction, celle du pire.

C’était facile de souligner aussi que structurellement année après année les budgets se détériorent alors que paradoxalement de plus en plus de ressources sont tirées des fonds frontaliers et du casino. En 2013, les fonds frontaliers ajoutés au fonds provenant du casino ont représenté autant que le produit des impôts locaux. Comme nous savons que la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement = argent de l’État) diminue et continuera inexorablement de diminuer, la pente n’est pas bonne.

Ce ne serait rien si les dépenses étaient maîtrisées, mais ce n’est pas le cas. Le déséquilibre que l’on observe se poursuit, et s’amplifiera probablement dans un futur proche. Les dépenses en augmentation structurelle seront financées de plus en plus par des recettes aléatoires et exceptionnelles qui devraient avant tout être consacrées à l’investissement. C’est une construction sur du sable, car rien ne dit, vraiment rien que les fonds frontaliers seront conservés ad vitam aeternam.

Une saine gestion devrait consister à ajuster les dépenses de fonctionnement aux ressources classiques que sont les impôts locaux et la DGF. Ce dont dispose la totalité des communes françaises et des villes, sauf celles qui ont l’avantage d’être à la fois frontalières et en prime d’avoir un casino.

On a d’ailleurs assisté une fois de plus à cette étonnante argumentation déployée par le maire reprise de son prédécesseur d’ailleurs, qui consiste à mettre en avant le fait que les fonds frontaliers ne seraient pas un cadeau, mais un juste retour compte tenu du fait que chaque frontalier vivant sur le territoire de la ville coûte à la collectivité les services qu’il consomme.

Vu de loin le raisonnement paraît parfaitement acceptable. Mais il est totalement artificiel. Car ce qui est oublié c’est qu’au niveau de la ville, il n’y a pas plus de dépenses que celles occasionnées par tout habitant, lesquelles devraient d’ailleurs être couvertes par le seul produit de l’imposition locale et de la DGF.

Un frontalier ne coûte pas plus qu’un habitant qui n’est pas frontalier. Le raisonnement est donc faux. Il ne retrouve partiellement sa pertinence qu’au niveau de l’État, et encore, car il est vrai qu’en payant ses impôts là où il travaille, c’est-à-dire à Genève, il fruste l’État français de recettes qui servent au financement de nombreux services à commencer par celui de l’éducation et au gaspillage massif qui ruine le pays.

Mais encore faut-il ajouter à cela qu’on envisage ici uniquement l’impôt sur le revenu. Parce que le frontalier moyen dépense en France, c’est-à-dire paye de la TVA, et la TVA constitue la part la plus importante des recettes de l’État. Au final il n’y a aucune perte, même pour l’État, car les frontaliers apportent par leur pouvoir d’achat supérieur, de la richesse dans notre secteur, de la dépense et donc de la TVA. En conséquence tous les discours tenus par le maire, qui prennent la suite de ceux de son prédécesseur, sont inutilement culpabilisants, et lui servent surtout à se convaincre de l’excellence de sa gestion.

L’énergie épuisée, il était devenu impossible de réagir à la délibération sur la subvention de la journée consacrée à l’emploi. Le même jour étaient tombés les chiffres du chômage, catastrophiques à l’échelon national. C’est le produit de la gestion socialiste (mais pas que), et ce ne sont pas des forums pour l’emploi à Annemasse qui y feront grand-chose. Il est parfois plus simple de ne plus rien ajouter. Silence donc.

Jambalaya (On The Bayou) by Fats Domino on Grooveshark
Encore un bonus

Pourquoi l’assemblée de l’agglomération a-t-elle voté le 23 avril 2014 une augmentation de la taxe d’habitation de 6% ?

La question sera posée avec insistance s’il le faut. Les augmentations d’impôts ne devraient intervenir qu’en dernier lieu quand il n’existe plus de possibilité de faire autrement. En dernière extrémité.

C’est pourtant l’inverse que vient de faire l’agglomération. On ne peut en attendre moins lorsque l’on sait qu’elle est dirigée par un maire socialiste qui s’appuie sur tout un appareil administratif lui aussi socialiste, qui égrène des discours socialistes, a des réflexes socialistes, et en impose à tous, y compris à ceux qui ne sont pas encore socialistes.

On espérait pourtant que les autres conseillers de l’agglomération réagiraient et qu’ils s’opposeraient à une augmentation de 6 % de la taxe d’habitation. Eh bien non. Ils ont tous voté comme un seul homme, ou comme une seule femme, l’augmentation, sauf Louis Mermet, Caroline Duret-Nasr, Salah Benatia, Emilie Rey qui avait donné son pouvoir à Caroline Duret-Nasr.

En quelle extrémité les autres se trouvaient-ils ?

La réponse est : aucune.

Le plus extraordinaire réside dans les motivations qui ont été affichées pour voter cette augmentation.

On devrait se pincer : l’argument avancé est qu’il fallait cela pour que les Suisses, l’Etat, la région, nous prennent au sérieux. On ne rêve pas : cela a été dit. C’est le président de l’agglomération qui l’a dit : le maire socialiste d’Annemasse.

« Pour rester crédible aux yeux de ses partenaires et continuer à bénéficier de leurs financements complémentaires pour la réalisation des grands investissements (tramway,  BHNS, etc), il est indispensable que l’Agglomération maintienne un équilibre budgétaire et une fiscalité maitrisée » lit-on dans le PV de la séance.

On n’en attendait pas moins de lui. Mais des autres ? Silence dans leurs rangs. Quatre conseillers seulement avec Louis Mermet qui a fait observer que ce qui était invoqué pour justifier une telle mesure n’avait aucun sens.

C’est alors qu’un autre argument a surgi : on allait rechercher des économies. Le même conseiller a fait observer qu’il valait mieux commencer par les économies plutôt que commencer par la dépense puis rechercher les économies.

Il n’a pas été entendu, sauf par, Caroline Duret-Nafre, Salah Benattia, qui ont partagé sa juste protestation.

Ce processus est scandaleux, et je pèse mes mots. Même si ne sont en jeu que quelques dizaine d’euros par habitant. Un rien, mais ajouté aux autres riens, dans un rabotage continu, on arrive à l’os.

Ce processus relève d’un discours absolument inepte. Je pèse encore mes mots. Mais ce processus est révélateur de la folie qui s’est emparée à la faveur de la décentralisation de tous les échelons de l’administration territoriale. Tout se passe comme si les élus de tout poil n’avaient comme seul objectif que de gonfler leur ego par la croissance des budgets. Logique infantile, logique abrutie.  Je dépense donc je suis. Un désastre. L’imbécillité profonde, la débilité absolue de ces comportements calamiteux ruinent le pays et n’épargnent pas notre petit territoire.

Mais le scandale n’est pas uniquement dans l’irrationalité profonde de ces absurdités.

Le scandale est dans le déni de démocratie que ces attitudes démontrent. On vole l’argent du contribuable, sans que jamais aucune poursuite ne soit évidemment imaginée contre ceux qui en décident, et par ce hold-up permanent on assèche toutes les capacités financières de la population, petit à petit une fois l’État, une fois la commune, maintenant l’agglomération, hier la région, avant-hier le département, demain n’importe quel roitelet d’arrière pays.

Jamais aucun citoyen n’est consulté sur ce point capital qui est l’engagement de nouvelles dépenses financées par de nouveaux impôts.

Toutes les oligarchies locales éructent des impôts comme en proie à une frénésie de psychotique. En prime elles s’imaginent justifiées par la considération de l’intérêt général, qu’elles seraient seules en capacité d’incarner. C’est minable.

Jamais aucun citoyen n’est consulté, et pour cause, parce que tout le monde sait comment il voterait. A commencer par les roitelets qui attendent courageusement le lendemain de l’élection, en oubliant les promesses de campagne, pour augmenter les impôts.

Il existe une possibilité réellement démocratique : le référendum.  Mais de cela bien évidemment ceux qui décident des augmentations permanentes ne veulent surtout pas. Ils veulent rester maître de leur gaspillage mortifère dissimulé sous un discours auto-justificateur à base de novlangue, et donc de mensonge. Le pire est que le discours tenu est celui de la rigueur alors que la réalité est au contraire celle du laxisme.

Jamais d’ailleurs ils ne reconnaîtront qu’il s’agit de gaspillage. Ils ont toujours d’excellentes raisons, une fois c’est le tram, une autre le bus à haut niveau de service, une fois encore la construction d’un splendide bâtiment pour les abriter, ou bien comme ce coup-ci, pour «rester crédible», argument imbécile. Le seul moment où ils commencent à tousser est celui du vote de leurs indemnités. Il faut alors assister au spectacle de leurs contorsions.

On se leurre en pensant que l’abstention procèderait du sentiment du « tous pourris ». Le thème du médiocre article que la majorité municipale publie dans le Jim de cet été. C’est commode de le penser, mais ce n’est pas cela. La réalité est que les citoyens ont le sentiment que leur opinion ne compte pas, ne compte jamais, et cela c’est vrai et leur révolte est juste.

Les augmentations se suivent, les gaspillages prolifèrent et sont justifiés par le besoin d’investissement. L’investissement est la bouée de secours de la logique de gribouille qui inspire le discours scandaleux qui a été tenu. J’augmente les impôts parce que « c’est nécessaire pour que les partenaires nous prennent au sérieux dans le financement des infrastructures ».

Mieux vaut se calmer.

Le conseil municipal du 26 juin 2014

Chacun peut télécharger ici en toute tranquillité tous les documents concernant la séance du conseil municipal.

Il serait souhaitable qu’après avoir lu, vous fassiez un résumé critique qui sera noté sur 20 et que vous voudrez bien m’adresser en temps utile pour que je puisse corriger les copies, en cette période d’examens il est nécessaire de conserver des heures de sommeil.

Vous pouvez aussi adresser vos protestations au maire de la ville : maire@mairie-annemasse.fr

Pour télécharger cliquez ici :

conseil municipal 26 juin 14

Dixie by Bob Dylan on Grooveshark

Pour finir deezer arrive loin derrière Grooveshark, il faut le mettre à la poubelle.

Le rapporteur du Conseil d’État préconise de laisser mourir Vincent Lambert

Article de l’opposition pour la prochaine édition du Journal d’information municipale (JIM)

Art JIM – 16 juin 2014
Espace Opposition Annemasse 2014 – Louis Mermet

De la politique autrement…

Les Elections Européennes du 25 mai 2014 ont cristallisé le mécontentement des électeurs, qu’ils se soient abstenus, ou qu’ils aient choisi de voter pour le Front National.

Ce vote protestataire, après celui des municipales, devrait interpeller les élus républicains, notamment sur la pratique du pouvoir !
Et pourtant, tout continue comme avant comme si rien ne s’était passé.

Ainsi, alors que le candidat socialiste à la Mairie d’Annemasse prenait l’engagement public de ne pas augmenter les impôts locaux durant le prochain mandat, le même élu Président d’Annemasse Agglo s’empressait avec le soutien des élus des majorités dont ceux de droite, d’augmenter de plus de 6% la part de la taxe d’habitation revenant à l’Agglo ; et d’expliquer cette augmentation par la nécessité d’être crédible vis-à-vis de nos partenaires genevois pour le financement des infrastructures de transport.

On sait ce qu’il en est advenu ! Les genevois ont refusé le co-financement des P+R.

Mais l’augmentation reste. L’agglomération s’est moqué des électeurs qui sont aussi des contribuables.

Quant aux sources d’économies, question que nous avons posé au Conseil Communautaire, « on les recherchera plus tard… », nous a–t-on rétorqué !
N’aurait-il pas fallu inverser les priorités : économiser avant de dépenser plus ?

Pareillement, on nous avait expliqué en 2008 que le Président d’Annemasse Agglo ne devait en aucun cas être le Maire de l’une des communes la composant ; ce qui avait justifié l’élection de Robert Borrel puis de Georges Deléaval.

Autre temps, autre mœurs ; on nous dit aujourd’hui qu’il n’y avait aucun inconvénient , bien au contraire, à ce que le Maire de la ville-centre soit le Président de la communauté d’agglomération. Exit la question de cumul des mandats pourtant chère aux socialistes. Silence sur le cumul des indemnités !

Dans le droit fil du respect de la parole donnée le Maire d’Annemasse, Président d’Annemasse Agglo, Conseiller Régional ne s’empêche pas de réfléchir à une candidature sur une liste aux élections sénatoriales…

Un homme quelque soit son talent et ses compétences ne peut pas tout faire. On avait la faiblesse de croire à ses déclarations et que par conséquent la ville d’Annemasse méritait un Maire à temps plein. Mais il sera un Maire à tiers temps.

Cette manière de faire de la politique devrait être révolue !

L’abstention et le vote frontiste se nourrissent de cette course au pouvoir à laquelle les élus ne semblent pouvoir résister. Les citoyens n’en veulent plus et l’expriment. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut entendre.

Continuer dans cette voie pour la satisfaction de quelques professionnels de la politique dressera contre ce système l’ensemble des citoyens.

Manuel Valls, qui voulait changer le nom du parti socialiste, a déclaré lors de son discours d’investiture à l’Assemblée nationale que « la parole politique était devenue langue morte ».  C’était avant les élections Européennes. Visiblement certains de nos élus y compris ceux de notre famille politique ne l’ont pas compris.

L’action publique et civique doivent se faire autrement.

Le Groupe « liste Annemasse 2014 »

Vos élus du groupe d’Opposition d’Union Républicaine :
Salah Benattia – Jean-Pierre Benoist – Sylvain Bogeat – Caroline Duret-Nasr – Nicole Favre – Maxime Gaconnet – Louis Mermet – Emilie Rey

Contact : annemasse2014mermet@gmail.com

CONSEIL NATIONAL DE L’UDI Samedi 14 juin 2014 Discours d’Hervé MORIN Président du Conseil national

Mes chers amis,

Pour rédiger mon discours, je
cherchais dans notre histoire, récente et moins récente si nous avions
déjà été confrontés à une situation semblable : un abîme de morosité et
de pessimisme dans une société qui a perdu ses repères et sa confiance
et enfin la tentation de la régression nationale.
1992-1993 par exemple, la fin des
années Mitterrand, la déliquescence du parti socialiste dans les
affaires Pelat/Tapie, le gang des Safranes, des ministres qui ne
pouvaient plus sortir de leurs ministères pour aller en province de peur
de se faire chahuter, une économie atone. Beaucoup de similitudes donc
mais avec une différence de taille. L’opposition était en état de
marche. Le RPR et l’UDF étaient là pour assurer l’alternance.

Alors remontons un peu plus loin dans
notre histoire politique : 1958. Oui une vraie crise de régime,
l’hallali d’une IVème République à l’agonie. L’impuissance de l’Etat et
des institutions bancales emportées par la décolonisation. Comme
aujourd’hui aussi des finances en mauvais état. Mais là aussi il y avait
une différence de taille avec ce que nous vivons aujourd’hui. On avait
la croissance, et une croissance à 5% : On avait le plein emploi ! On
avait les trente glorieuses ! On construisait l’Europe autour des idées
centristes ! On avait des projets plein les cartons qui ont été souvent à
tort attribués à la Vème.

Non, vous voyez notre référence pour
cette tension démocratique, économique et morale autant que sociale, je
dirais c’est plutôt 1934, les affaires avec Stavisky et consorts, les
ligues d’extrême-droite qui défilent la canne-épée à la main, la montée
des nationalismes, le chômage, la démocratie aux abonnés absents, et la
République qui vacille.
On se dit toujours : mais ça ne peut
pas arriver. La Vème République est trop solide. Les gens ne laisseront
pas faire. Ils réagiront. Je pense qu’à cette époque beaucoup se
disaient cela aussi. Et puis un jour de 1940 c’est le vote des pleins
pouvoirs à Pétain par une majorité de députés républicains. Et puis un
autre jour c’est le putsch des généraux. Et puis un autre jour le
Général doit se rendre à Baden pour s’assurer de la confiance des
armées. Et on voit alors qu’une démocratie peut vaciller, que la nature
humaine peut préférer l’autorité à la liberté, d’autant que beaucoup de
nos compatriotes rêvent aujourd’hui de foutre le système par terre.

Oui il est là le sujet et nous devons réagir. Faut-il une 6e
République ? Un jour pas si lointain, il faudra se poser la question.
Que faire d’un pouvoir qui est une illusion d’efficacité et une réalité
de médiocrité ? Ces préfets, ces recteurs, ces directeurs
d’administrations centrales, le doigt sur la couture du pantalon mais
dont toutes les décisions ne font qu’un clapotis pour nos compatriotes
sur l’océan de la mondialisation. Un système incapable de se réformer
qui compense en produisant de la norme. Que faire de ce système quasi
monarchique qui dégénère, corrode, corrompt notre démocratie ? Que faire
de cette élection présidentielle qui rend complètement dingo la classe
politique française ? Que faire d’un mode de scrutin qui à l’Assemblée
nationale donne à deux partis qui font 35 à 40% des voix la
quasi-totalité des sièges ?

Quelques-uns ici, j’en suis sûr, vous
allez me dire «  tu as raison Hervé mais l’essentiel c’est le chômage,
la dette, les salaires, ce ne sont pas les institutions ? ». Et bien
vous voyez, ce n’est pas mon avis. Moi je crois qu’il y a un lien très
fort entre la déréliction de nos institutions et notamment cette folie
de l’élection présidentielle et notre incapacité à reformer et à
remettre notre pays dans la bonne direction. Regardez l’Allemagne, il y a
bien un lien entre la tempérance et l’équilibre de son système
parlementaire et ses résultats économiques ? Oui, même si c’est
compliqué car je sais l’attachement des gens à l’élection
présidentielle, il faut dire aux Français que la restauration de
l’économie, notre capacité à gérer la transition de notre pays vers le
monde nouveau, la prise en main des 4 -5 grands sujets majeurs de ce
début de siècle passe par une révolution institutionnelle : une VIème
République combinant régime parlementaire et fait majoritaire comme le
prévoyait la Vème République avant l’attentat du Petit-Clamart et la
révision de 1962. Sans changement démocratique profond, on n’arrivera à
rien je vous le dis.

Aujourd’hui l’élection présidentielle
est devenue non plus le grand rendez-vous démocratique de notre pays
mais le grand rendez-vous démagogique.  Un immense jeu de farces et
attrapes pour quelques gogos qui y croient encore. Et je mets un petit
coup de 75% de taxation, une petite dose de fonctionnaires avec 60.000
enseignants, un petit zeste d’écologie avec la fermeture de Fessenheim
et voilà le programme, un programme sans cohérence, suintant la
démagogie par tous ses pores. Un programme dont évidemment pas une seule
des promesses ne se réalisera. Et pendant ce temps, on accuse Marine Le
Pen d’avoir un projet qui ne tient pas la route. C’est vrai mais
commençons-nous par balayer devant notre porte !
Voilà la réalité de la Démocratie française.

Et voilà pourquoi cette gravité
aujourd’hui. Ne soyons pas ceux qui savaient et qui n’ont rien fait. Ne
soyons pas ceux qui pouvaient et qui n’ont rien fait. Le PS est en
lambeaux, l’UMP est en charpie, mais nous centristes nous sommes debout,
vivants, résolus et porteur d’espoir. Oui heureusement il reste l’UDI
pour dire non au Front National, oui à la démocratie et oui aux Etats
Unis d’Europe – ce qui doit nous mobiliser, c’est de devenir une
alternative aux autres partis qui n’écoutent plus, ne voient plus, ne
gouvernent plus. C’est aux yeux des Français une force alternative
crédible.
Notre formation politique est toute
jeune. Et pourtant elle est là, seule au milieu d’un champ de ruine,
seul parti démocratique rescapé de ce grand naufrage des européennes.
 
Et, mes chers amis, cette situation nous impose plus que jamais un devoir de responsabilité.
Notre première responsabilité c’est
de renforcer notre parti. Qu’est-ce que ça veut dire renforcer notre
parti ? C’est tout simple, cela veut dire respecter les 3 lettres de
notre mouvement, U D I, Union   Démocrates    Indépendants.
Oui, nous avons grandi si vite qu’il
est bon de se rappeler ce que veulent dire ces trois lettres.

L’Union d’abord. Beaucoup en doutait –
vos savez les fameuses grenouilles qui n’arrivent pas à rester dans la
brouette – et pourtant nous l’avons réussie. Cinq partis politiques
fondateurs aujourd’hui beaucoup plus unis qu’on ne le dit car ils savent
que leur avenir propre est intimement lié à la construction de l’UDI,
et des adhérents de plus en plus nombreux, des jeunes beaucoup, qui
veulent d’abord un grand parti du centre capable d’incarner une
alternative. Tout cela nous le devons à Jean-Louis qui savait arranger
les bidons avec un talent sans égal.

Cet esprit unitaire, je vais vous
dire, c’est notre bien le plus précieux, il est plus précieux que tous
les statuts et toutes les déclarations. Alors surtout gardons-le et
renforçons-le.

D comme démocrates. Et appliquons
déjà ce mot à nous-mêmes avant d’accuser les autres. Vous déciderez
bientôt qui succèdera à Jean-Louis Borloo à la présidence de l’UDI.
L’élection du mois d’octobre sera capitale dans le contexte de
déliquescence démocratique que je vous ai décrit. L’UDI doit être
exemplaire dans son fonctionnement interne. Respect des statuts. Respect
de notre charte. Campagne interne propre. Election la plus transparente
possible de notre président ou de notre présidente. Et surtout,
évidemment, rassemblement immédiat derrière lui ou elle sitôt son
élection.  Mes chers amis, octobre sera un moment de vérité dont vous
devez être les garants ; si nous ne respectons pas nos règles, je vous
le dis, c’est toute notre union qui sera menacée car dès lors plus
personne ne sera engagée sur rien. Tout redeviendra comme du temps
d’avant l’UDI et, en moins de 6 mois, je vous le garantis ce sera l’OPA
assurée, de l’UMP ou du Modem ou des deux à la fois sur notre formation.
Et puis je vais vous dire, si nous ne sommes pas capables de gérer
parfaitement ce moment démocratique interne, comment pouvons-nous
espérer pouvoir gérer ensemble des questions beaucoup plus lourdes qui
se poseront à nous en 2015/2016 comme la satanée élection
présidentielle, ou celle des conditions de notre alliance ?

I comme Indépendants justement.
Certains aussi y voyaient une faiblesse. C’est au contraire notre force.
Dans un monde complexe, les pensées convenues échouent alors que les
esprits libres et indépendants réussissent. Les organisations
caporalistes, les partis casernes, ce n’est pas fait pour nous !
Indépendants, ça veut dire aussi
quelque chose de très simple. Nous ne sommes pas dyslexiques. UDI ne
veut pas dire UMP pas plus aujourd’hui que demain. Je dis cela parce que
j’ai entendu le chant des sirènes d’Alain Juppé ou Jean-Pierre
Raffarin. Voyons-nous, parlons nous, faisons enfin le grand parti de
droite et du centre. C’est 2002 le retour. Ils nous refont le coup « des
carottes et des petits pois ». Et bien « même pas en rêve Alain » comme
dit ma fille aînée ! Vous les avez vus vous les centristes à l’UMP ?
Regardez leurs présidents depuis 2002 : Juppé, Sarko, Devedjian,
Bertrand, Copé, et demain re Juppé ou re Sarko. Ils sont où les
centristes ?! Regardez les successeurs possibles : Fillon RPR, Pécresse
RPR, Bertrand RPR, Wauquiez RPR, Baroin RPR, Le Maire RPR, NKM RPR… je
m’arrête.

Et ne vous trompez pas, l’UMP n’est pas en train d’exploser et n’explosera pas.
Elle n’explosera pas, pas plus que le
PS n’a explosé dans ses pires moments, car les uns et les autres savent
que sous la Vème république, le système leur garantit l’accaparement du
pouvoir national et local. Ce à quoi vous assistez est juste un
phénomène de décomposition-recomposition classique d’un parti dominant
au lendemain d’un échec politique. Les Français ont assisté exactement
au même phénomène 5 ans plus tôt à gauche. Et puis vous connaissez cette
phrase de Tocqueville : « en politique, la communauté des haines fait
presque toujours le fond des amitiés ».

Alors, le grand parti du droite et du
centre je vais vous dire ce que c’est pour moi dans l’avenir : c’est
très simple, c’est l’UMP d’un côté et l’UDI de l’autre. Oui, chacun chez
soi et les vaches seront bien gardées, dit-on chez moi en Normandie. Ce
qu’il nous faut, c’est un grand parti de droite fort et un grand parti
du centre fort et non pas un parti obèse, tellement sans architecture
qu’il devient difforme, pas un parti Albatros que ses ailes de géant
empêchent de marcher. Et notre but sera clair, je vous le dis : 1. Peser
suffisamment dans la majorité de 2017 pour forcer l’UMP à signer un
contrat de gouvernement avant l’élection 2. Réussir à leur passer devant
aux législatives de 2022. L’UDI comme l’UDF ne se fera pas en un jour
mais dans plusieurs années rien n’est impossible, j’en suis sûr.

Et j’oubliais, indépendants veut dire
aussi indépendants du Modem. Nous avons fait un cartel électoral. Très
bien. Maintenant que fait-on ? Y-a-t-il un chemin entre d’un côté la
petite aventure extra conjugale d’une nuit et de l’autre le mariage en
grandes pompes dans les salons du château de Pau ? A vrai dire je ne
sais pas. Il y a une ligne de crête à rechercher. Il faut en débattre
tous ensemble, démocratiquement. Non pas passer par pertes et profits ce
que nous avons construit ensemble, notamment pour les Européennes, mais
continuer à dialoguer, à débattre ensemble des grands sujets pour
partager des solutions communes. Ni plus ni moins pour le moment, et
nous verrons bien après ces forums communs, ces séminaires communs si
nous en sommes au moment de l’emballage final. Avec le Modem nous
n’avons pas besoin d’un énième organigramme. Je vous propose simplement
qu’on réfléchisse, travaille ensemble sur les grands sujets
qui traversent la société française.

Unis, démocrates, et indépendants !
Ce doit être notre feuille de route pour l’UDI. C’est aussi notre
responsabilité : préserver l’unité de notre famille politique dans le
respect de nos différences, être en première ligne des démocrates contre
l’extrémisme et pour la défense de nos libertés, porter l’idée de
responsabilité et de liberté d’entreprendre, défendre l’indépendance de
parole et de pensée de chacun des adhérents de l’UDI et de l’UDI tout
entier. Le défi effraie si l’on est seul. Il motive quand on sait que
toute une équipe et des milliers de militants sont à vos côtés pour le
relever.

Y aura-t-il un centriste aux
présidentielles ? Ma conviction est qu’il faut tout faire pour en avoir
un. Mais tout faire ne veut pas dire faire n’importe quoi. Je suis sûr
de deux choses concernant cette candidature centriste. La première c’est
que si la présidence de l’UDI devient une affaire personnelle autour de
la présidentielle, l’UDI sera morte. La présidence de l’UDI ne se
résume pas l’élection présidentielle. Ce n’est pas la même étape. Il ne
faut pas confondre mettre un parti en capacité de présenter un candidat
pour la présidentielle, ce qui est le job du futur président de l’UDI,
et ensuite décider collectivement d’une candidature et des moyens de sa
sélection. Ce sont deux étapes distinctes, différentes. La seconde chose
que je sais, c’est que le poids du Front National nous imposera de
regarder les choses avec lucidité en posant 3 questions. A-t-on un
candidat crédible ? Risque-t-on de faire éliminer notre camp du 2nd
tour ? Quelle capacité a-t-on de peser dans le cadre des primaires afin
qu’à l’issue des législatives nous soyons incontournables pour la
majorité ? Avoir les clés au parlement, ce doit être notre objectif
essentiel. En clair, assez de députés pour qu’aucune majorité ne se
fasse sans nous. A ce jour, je n’ai aucune réponse à ces trois questions
mais elles me semblent essentielles. Si on les perd de vue, c’est l’UDI
qu’on perd de vue.

Vous le savez bien, la politique
n’est pas un système stable mais un processus permanent de
transformation. L’UDI a besoin d’un visage, vous déciderez bientôt
lequel. Elle a besoin d’un projet, nous le construirons ensemble. Elle a
besoin d’un élan, il est ici dans cette salle. Vous l’incarnez et il ne
s’arrêtera pas.

Un conseil municipal le 20 juin 2014 pour désigner au scrutin de liste des délégués supplémentaires

IL s’agit des élections sénatoriales du 28 septembre 2014. Les sénateurs sont élus par les conseillers municipaux. Dans les villes de plus de 30 000 habitants, tous les conseillers municipaux sont électeurs, les délégués supplémentaires et les suppléants sont élus au scrutin de liste, la liste se dépose au plus tard le jour du vote, soit le 20 juin prochain. Pour Annemasse outre les 39 conseillers municipaux il y aura 3 délégués supplémentaires et 11 suppléants.

c’est toujours sympa de cliquer et de laisser la magie du net opérer, pour se retrouver gratifié d’un fichier téléchargé sur son ordinateur.

Ce qui est moins sympa c’est de relever que les socialistes vont présenter des socialistes, de gauche, baignant dans leur idéologie d’abrutis. En ce point d’ailleurs se posera une autre question politique. Comment l’équipe municipale majoritaire qui s’est présentée aux suffrages des électeurs en dissimulant son affiliation socialiste va-t-elle faire pour ne faire élire que des socialistes.

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