Trump n’est pas maire d’Annemasse

En conséquence il n’existe aucun plan d’attaque massive sur Ambilly et Genève pour débarrasser ces villes de leurs cliques gauchistes et écolos. Ouf. La paix a du bon, le nouveau maire de Genève peut respirer.

Le maire d’Ambilly lorgnerait sur Annemasse

C’est ce qui se murmure.

Un socialo à l’égo surdimensionné, totalement idéologisé, qui manifestement estime que cette bonne vielle commune d’Ambilly qui a le mérite provisoire de l’accueillir, et le démérite d’être en superficie la plus petite du département, et surtout qui à celui de ne plus pouvoir le contenir, lorgne(rait) sur Annemasse pour prendre la succession de son bon maire, Monsieur Dupessey.

Un point est provisoirement rassurant. Il paraît qu’il devrait y avoir des élections autour de 2020. Restera à voir si les électeurs goûteront la cuisine socialiste qui voudra leur mitonner un maire tout aussi socialo, version apparatchik.

Pour ma part, je me demande si je ne vais pas hésiter à voter pour lui.

Le scandale de l’idéologie des particules fines

Les commissions de l’agglomération, son assemblée, sont périodiquement la cible d’une offensive idéologique marquée par un discours à la fois vindicatif, victimaire, et surtout culpabilisateur sur le thème des «particules fines».

Elles existent.

Leur origine ce sont les hydrocarbures, brûlés dans les chaudières principalement, et aussi dans les moteurs diésels ou essence. Le mal absolu réside d’ailleurs dans cette dernière source.

Il y aurait aussi les cheminées des maisons, encore un mal absolu pour nos idéologues puisque les maisons représentent le gaspillage de l’espace, la richesse relative de leurs propriétaires, leur égoïsme puisqu’ils ne plient pas devant les oukases de ces esprits armés de leurs certitudes.

Tout ce discours est un tissu d’excès. Porté dans l’oubli total de la réalité.

Les particules fines sont probablement dangereuses pour la santé, mais pour en être convaincu encore faudrait-il que soient produites des études épidémiologiques sérieuses, et non les affirmations d’ONG diverses reprises en boucle et citées comme si elles étaient des sources documentaires sérieuses, ce qui constitue une fraude intellectuelle.

Il y a une constatation de bon sens. Cependant qu’on nous alerte sur le danger absolu pour la santé de ces particules diaboliques, la santé globale de la population s’améliore constamment, profondément.

Et on le sait par un outil incontestable, scientifique lui: la démographie.

Car l’espérance de vie ne cesse de progresser, au rythme de presque un trimestre par an. L’ampleur de l’immigration fera peut-être diminuer ces résultats, puisque les populations concernées viennent d’une partie beaucoup plus déshéritée du monde où la santé est de très loin plus précaire. Mais la tendance est là, incontournable.

Pour pouvoir être même entendu le discours sur les particules fines devrait s’expliquer sur cette contradiction. Si elles étaient le danger absolu pour la santé, alors nécessairement la longévité de la population devrait baisser. Si le contraire se produit, c’est que la proposition est insuffisante.

Il faut se débarrasser des idéologues.

Ne jamais toucher au grisbi

S’il y a bien une chose qu’un gouvernement doit éviter, c’est de toucher au grisbi des collectivités locales. Et c’est pourtant ce qui va se passer par l’intermédiaire de la suppression de la taxe foncière, si jamais elle se réalise. Si cette erreur se produisait malgré toutes les mises en garde, alors on pourra être certain du résultat. Une sourde résistance transpartisane qui isolera le gouvernement, avant une déroute aux prochaines élections.

Si seulement en cette rentrée 2017,

Si seulement..

Si seulement il n’y avait pas de travaux, si seulement la circulation ne se faisait pas à l’arrêt en cette rentrée, si seulement les impôts n’augmentaient pas, si seulement tout le monde il était beau et il était gentil.

Si seulement vous arrêtiez de rêver et vous considériez la réalité toute nue, et bien vous pourriez agir, en temps et en heure aux prochaines élections. Mais vous avez l’habitude de vous abstenir dans votre écrasante majorité, et après de râler comme si on vous arrachait vos dents.

Tout ce qui se passe vous l’avez cherché, et vous l’avez obtenu.

Commençons par les travaux. Il ne sert à rien de protester, la plupart sont nécessaires et doivent bien être faits pour permettre justement une meilleure circulation dans le pire qui se prépare. La plupart, mais pas tous. Par exemple ce qui est en préparation et qui aboutira à fermer l’avenue E. Zola aux abords de la gare est une pure sottise. Mais qui était évitable si vous aviez voté, bande d’abstentionnistes.

Continuons par les projets. Il est maintenant question de remplacer la halle couverte par un nouvel ensemble qui comprendra un marché couvert pour les produits frais. Hommage de la majorité socialiste qui reprend sans le dire bien entendu ce qui va de soi, le projet et l’idée de Monsieur VIGNY, qui n’est pas exactement socialiste.

Dans le chapitre des projets il y a celui faramineux de nos voisins helvètes genevois qui envisagent une fois de plus la traversée de la rade. Il y aura nécessairement des oppositions, des échecs, la routine. Mais il y a en perspective un plus grand échec encore si le projet devait se réaliser en méconnaissance des besoins régionaux de circulation, c’est à dire sans connexion avec le réseau haut-savoyard. Ce serait stupide, mais c’est parfaitement possible.

Et arrêtons-nous en chemin sur le chapitre de la générosité. Il s’est agi pour une société d’HLM, que nous ne nommerons pas, qui gère une large partie des logements du Perrier, de faire dans la charité de masse. Cette société, qui est l’obligée de la municipalité socialiste, va distribuer des ampoules LED à 800 logements du Perrier. La générosité se fait ainsi en dernière analyse avec l’argent du contribuable qui bouchera par diverses subventions toute perte éventuelle de cette société, et surtout cette générosité ne vise qu’une partie de la ville, celle qui vote bien à toutes les élections en faveur de l’équipe socialiste. Générosité bien organisée commence toujours par soi-même.

Générosité encore, à vous les contribuables qui appartiennent à la classe moyenne, celle qui a voté majoritairement (quand elle a voté) pour le président actuel. Et bien vous allez être récompensés de vos efforts. Vous allez payer de la CSG, etc. Et vous devez en être contents. En échange vous avez déjà reçu des promesses. La promesse du redressement, la promesse de la relance de l’économie, la promesse du nirvana du contribuable. Elle n’est pas belle la vie ?

Des ampoules gratuites pour le Perrier

La générosité ne vise que le quartier du Perrier. Les autres annemassiens qui n’ont ni les faveurs de la municipalité, ni celles de son obligée la société HLM, n’auront droit à rien.

Les salauds de riches qui sont partout ailleurs que dans ce quartier sont avant tout des salauds. Il y a les bons pauvres et les salauds de riches, lesquels sont si salauds que grâce aux impôts qui leur sont volés, la générosité de la société HLM sera alimentée en subventions sonnantes et trébuchantes.

Sur le fond cette opération est condamnable. Totalement condamnable. Parce que cette société n’est pas une société purement privée. Elle est généreuse avec l’argent qui ne lui appartient pas. L’argent du contribuable. Et ce n’est pas une dépense régalienne. Et ce n’est pas non plus une dépense justifiée par une mission de service public. Cet argent nous est volé.

Chouette! L’histoire sans fin de la traversée de la rade rebondit à Genève,

Il ne faut rien exagérer. Un nouveau projet sélectionné par un comité ad hoc serait sur le point de commencer son parcours, du canton à la confédération, en passant par le champ de mines tissé par la démocratie suisse. Les obstacles seraient si nombreux qu’un échec est possible. Gloire et faiblesse de la démocratie la plus parfaite au monde.

De ce côté-ci de la frontière, nous ne pouvons que nous réjouir de la renaissance du phénix de la traversée de la rade. Le bémol est qu’il n’est pas sûr que ce projet helvético genevois soit conçu en cohérence avec les contraintes régionales de la circulation. L’échelle des problèmes est pourtant régionale, les solutions sont nécessairement régionales. Il y a pour l’instant une vague déclaration d’intention d’aller dans ce sens, mais rien de concret. Du moins à ma connaissance.

Migrations estivales et migrations imaginaires

L’été, personne ne le contestera, est le temps des migrations. Celles voulues par des millions de nos concitoyens qui se précipitent ailleurs, ailleurs que chez eux. Vers la mer, les lacs, les montagnes, la campagne, l’étranger.

Il y a aussi dans ce même temps celles subies qui viennent d’ailleurs. En général honnies sourdement par nos concitoyens, notamment quand elles viennent d’outre-Méditerranée. Et parmi elles celles des «gens du voyage», dont l’origine géographique est incertaine, et pour partie seulement étrangère. En toute hypothèse étrangère au mode de vie de l’immense majorité des habitants de notre pays.

Pendant la belle saison, d’un seul coup la frontière genevoise se gonfle de campements improvisés, dans l’indifférence de l’administration préfectorale, la colère des agriculteurs, la préoccupation des élus locaux, l’émoi de la police genevoise qui craint l’augmentation considérable des cambriolages, brigandages, rapines en tout genre. Des statistiques auraient été publiées il y a quelques années, qui sont introuvables à cette heure. C’est donc une hypothèse à vérifier, mais de toute façon une crainte avérée.

Le bilan aujourd’hui doit être tiré de cette situation totalement récurrente. Des efforts ont été consentis par les différentes collectivités, qui à coup de millions (tirés de la poche de leurs contribuables) ont créé des aires spéciales pour l’accueil des caravanes. C’est un échec puisque cela n’apporte apparemment aucune solution. Les caravanes viennent, s’empilent, s’installent partout, voire, s’imposent partout.

Et il ne faut pas compter sur la gendarmerie ou la police pour appliquer la réglementation qui l’interdit officiellement. Leur autorité en la matière est le préfet. Jamais aucun préfet depuis des lustres n’a pris la moindre mesure pour régler cette situation. Courageusement ils préfèrent s’attaquer aux administrés qui ne résistent pas, à ceux qu’on peut piétiner administrativement, embastiller, frapper d’amendes, priver de points, spolier, dans le silence médiatique. L’État n’est ferme que contre ce menu fretin, que contre le peuple.

Si la solution est une affaire de police, c’est foutu. Restent alors nos petits bras. Mais que pouvons-nous faire? À Annemasse on pourrait certes leur ouvrir le parc Montessuit, voire la villa du parc. Ils te l’arrangeraient de manière kitch, et on pourrait rentabiliser l’affaire par l’organisation de visites d’un vrai musée d’art moderne consacré à la déconstruction libertaire. Un succès populaire se profile. Les écoles primaires seraient naturellement obligées de visiter le site d’art, ce qui permettrait comme aujourd’hui de gonfler les statistiques culturelles. Mais peut-être cette solution est-elle trop utopique, ou trop moderne pour être applicable.

Sinon, et si vous avez de meilleures idées, surtout des idées plus raisonnables, n’hésitez pas de les communiquer au président de l’agglomération. Il en fera son miel.

Et qu’a voté notre députée?

La loi sur la «moralisation» de la vie publique a été votée à une majorité écrasante, sauf 4 votes contre et quelques abstentions. J’ai compris que notre députée s’était abstenue. Si c’est bien le cas, je l’en remercie vraiment.

Cette loi est une imbécilité. Une de plus.

Ce n’est pas tant la suppression de la réserve parlementaire, institution pourtant très utile, et encore moins l’interdiction d’employer des proches, une inconséquence de petits démagogues, que l’histoire du casier judiciaire qui est dérangeante.

Dans un premier temps le projet proposait l’inéligibilité de tout candidat dont le casier judiciaire n’était pas vierge. Il est vite apparu que cette exigence était inconstitutionnelle. Pour une raison très simple. Ou bien il est soutenu qu’une condamnation est une marque infamante pour le reste de sa vie, peu important qu’on ait purgé sa peine. Ou bien, et c’est le sens de la loi actuelle, il est considéré que dès lors qu’une peine a été accomplie, l’intéressé est réhabilité. C’est le bon sens de la loi contemporaine. Et en plus c’est bien aux seuls électeurs d’en décider. Sauf à vouloir remettre en cause le principe de séparation des pouvoirs, et ériger le juge en puissance politique.

Mais les crétins sont au pouvoir, il ne faut pas l’oublier. Et parmi les crétins il y a les policiers de la pensée. Du journal Le Monde à France inter en passant par le canard du trotskyste Edwige Plenel, il y a toute une Gestapo de la bien-pensance.

Ces merveilleuses raclures ont réussi à faire exclure de la candidature à toute fonction élective (je n’arrive pas à trouver si cela s’applique aussi aux élus locaux) tous ceux condamnés pour diffamation ou injure à caractère racial, antisémite, homophobe ou témoignant d’une forme quelconque de discrimination. Sauf permission du juge. Le juge pourra en effet motiver spécialement une dispense d’inéligibilité. Ce qui donnera pouvoir de vie ou de mort au Syndicat de la Magistrature. Attention de ne pas être fiché sur leur «mur des cons».

Ces relais judiciaires des gestapistes de la bien-pensance seront en dernière analyse les Big Brothers qui nous obligeront à penser juste. Il va falloir d’urgence cultiver le «vivre ensemble», la «diversité-qui-nous-enrichit», le «lien social» la lutte contre le «néolibéralisme», applaudir à Maduro ou à Chavez.

On en est là en France. À capituler devant un attentat à la liberté. Une journaliste écrivait : «On devrait s’interroger sur notre sensibilité croissante à ces délits qui se commettent la plume ou le micro à la main. Est-ce parce que nous ne sommes plus capables d’argumenter contre les idées qui nous déplaisent que nous cherchons à les faire disparaître par des pincements de nez ou, de plus en plus souvent, par des opérations d’intimidation judiciaire ?» Elle a raison. Elle s’appelle Élisabeth Lévy.

Si notre députée s’est abstenue. Elle a eu mille fois raison.

La rentrée est proche et les abrutis sont parmi nous : heureusement on peut compter sur la majorité des profs

Ils sont peut-être des centaines de millions sur la planète à croire que la création n’a que quelques milliers d’années, que les fossiles n’existent pas ou sont des pâtés de sable du créateur dans son enfance, que la géologie ne peut rien nous apprendre sur le temps, que l’astrophysique se trompe quand elle décrit l’univers dans ses commencements, que la science n’existe pas.

Bref, des érudits barbus ou en costard, et même de plus rares fois en soutane, déversent quotidiennement des tombereaux d’insanités, au nom de la religion, et on les laisse faire au nom de la liberté. En les laissant faire, nous devenons complices de ces sots qui veulent attenter à ce droit fondamental qu’est le savoir. La résistance n’est pas une option, c’est un devoir.

L’école doit rester le lieu de l’enseignement des sciences, de la culture, et chasser férocement l’engeance religieuse rétrograde qui veut asservir les jeunes, garçons et filles, surtout les filles d’ailleurs.

Mais ce qui est rassurant est que jusqu’à présent l’école, assiégée par la vague obscurantiste, a réussi à l’endiguer. Pour que ça dure, il faut tous nous en préoccuper.

Tout baigne, sauf pour les classes moyennes qui seront à la double peine des impôts nationaux et locaux

Il n’est pas encore certain que le pire se réalisera, mais il y a de bonnes chances qu’on réussisse l’exploit de conserver un système d’imposition locale incohérent, tout en lui appliquant la réforme démagogique de l’exonération de la taxe d’habitation pour certains ménages seulement, dans l’obscurité la plus totale.

Une grande réforme s’impose pourtant. Ses lignes directrices pourraient tout d’abord être celles de la simplification du système à l’heure où les subventions de l’État baissent constamment. Il est temps de mettre a nu les finances locales. Ce qui est dépensé localement doit être couvert par l’impôt local dans la transparence.

Cet impôt local doit être universel. Un impôt n’est juste dans son principe que si TOUS le paient. Ce qui n’est évidemment pas exclusif d’une modulation en fonction des revenus, au nom de la justice, ou de l’équité si vous préférez. Sinon à la fin, seules les classes moyennes se l’appuient. Les très riches qui servent d’alibi à l’impôt punitif sont en général aux Bahamas. Les biens moins riches sont ici, prisonniers, tondus, maltraités.

L’impôt doit être universel pour que tous les citoyens d’une ville, d’une agglomération puissent se sentir concernés par les dépenses engagées en leur nom. Tous, sans exception.

Il doit être clair. Peu importe à cet égard qu’il apparaisse comme une ligne supplémentaire à la CSG CRDS, ou dans un document indépendant comme c’est le cas aujourd’hui.

Si bien qu’on saura pourquoi on vote la prochaine fois. Pour une augmentation? Ou pour une diminution ?

Universel. Transparent. Rationnel.

C’est une réforme urgente. Plus urgente que la loi sur la moralisation de la vie politique qui tourne à l’idiotie. La moralisation à la sauce Bayrou.

Prenez vos vélos, vos trottinettes et vendez vos voitures

Annemasse, et l’agglomération ont ouvert une guerre totale contre l’automobile. Pas seulement par des mesures directes, mais par toute une politique d’encerclement qui tend à vider les rues des voitures perçues comme le mal absolu. Tous les bons esprits des administrations locales, relayés par l’écrasante majorité des élus, quelques fois conscients, parfois inconscients, et souvent bien manipulés, retranchés derrière quantité d’instances à travers tout le pays, ont décidé pour vous, mais sans vous consulter, sur la place qu’il fallait laisser aux véhicules individuels.

Vous irez à pied, en vélo, en bus, en tram, en train. Mais bientôt vous n’irez plus en avion ni en automobile, et de toute façon pour aller d’Annemasse à Genève, il est vrai que l’aéroplane n’est pas très pratique.

Cette politique dont tous les effets ne sont pas encore déployés, mais ne vont pas tarder à l’être a été décidée en théorie pour vous, mais en réalité sans vous. Vous n’avez pas été consultés. La question n’a jamais été posée clairement. Prenez les programmes électoraux des édiles aux commandes et cherchez-y les traces du bannissement des voitures particulières. Vous y trouverez dans certains, mais pas tous, des phrases alambiquées sur la nécessité du développement des transports en commun, des transports «doux», mais jamais une franche déclaration de guerre à outrance à l’automobiliste que nous sommes tous. On nous invite à changer de «mode de transport», au mieux. De toute façon nous n’aurons plus le choix. L’ukase est signé.

Par exemple le bout de l’avenue Émile Zola, bouché par le réaménagement de la gare et son «pôle d’échange multimodal».

Il ne faudra pas s’étonner qu’aux prochaines échéances électorales il y ait encore plus d’abstentions. L’abstention est la réponse populaire à un certain mépris de la démocratie. Il y a pourtant des moyens très simples de réconcilier l’électeur et l’élu. Le référendum bien sûr, et un autre : des programmes clairs.

Vos élus pensent que la politique des transports est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux électeurs.

Je pense le contraire, la politique des transports est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux seuls élus.

Question iconoclaste sur le Perrier

On vient de fêter à Annemasse les 40 ans du quartier du Perrier.

Ce quartier vers lequel se dirige le tram, qui de ce fait n’ira pas à la gare.

Ce quartier vers lequel ont convergé tous les financements publics de la solidarité urbaine depuis des décennies.

Ce quartier qui a reçu les investissements permanents de la commune.

Ce quartier dans lequel tous les «mobiliers urbains» ont été restaurés et entretenus à jet continu.

Bref ce quartier dans lequel ont été concentrés des flux financiers à des titres tellement divers qu’il est très difficile de les recenser.

Ce quartier enfin qui après avoir bénéficié des cornes d’abondance de la solidarité, abrite encore et toujours des «publics défavorisés» pour reprendre et condenser les discours langue-de-bois-isés de nos doctes édiles.

Dès lors se pose la question de l’utilité de ces investissements.

Crûment, c’est en termes de rapport coût/avantage qu’il faudrait analyser ces investissements importants. La question iconoclaste suit: au bout du compte, n’aurait-il pas été plus avantageux pour tous, y compris les «publics» dits défavorisés, de leur faire directement un chèque que chacun aurait employé à sa fantaisie? Les uns pour améliorer leur logement, les autres pour aller jouer au casino, et quelques-uns pour verser directement sur mon RIB : 098OPIAUAOI814094, (sur lequel tous les lecteurs peuvent du reste laisser leur témoignage en bonne monnaie).

85% des emplois de 2030 n’existent pas aujourd’hui et 100% des emplois d’aujourd’hui n’existeront plus

Telle est la réalité de la robotisation et de la numérisation à laquelle s’ajoute le développement de l’intelligence artificielle qui fait déjà des prouesses. En 2030 il n’y aura peut-être même plus de maire. Une machine logée à la mairie le remplacera. En route vers ce futur brillant on aura perdu aussi les conseillers municipaux, décimés par Macron, achevés par l’exigence d’être réactif et intelligent. Il y a un seul métier qui sera épargné par cette lame de fond qui balaye tout sur son passage, celui de contribuable. Indispensable rouage de la machine.

Puisqu’on vous disait que ce président était formidable,

Vous ne vouliez pas le croire. Vous aviez tort. Il a décidé de réduire le nombre des élus nationaux, mais aussi locaux. Ainsi le conseil municipal d’Annemasse serait réduit, pas tout à fait à rien, mais presque. Peut-être deux élus ou même mieux, un élu: le maire. Il se réunirait à lui même en tout lieu, établirait un ordre du jour qu’il se communiquerait en temps utile pour pouvoir l’étudier, il délibèrerait entre lui même et lui même, et serait le plus souvent d’accord avec ses propositions. De temps en temps il voterait le soir contre ce qu’il s’était proposé le matin. La démocratie serait vivante, le contribuable satisfait au regard des économies réalisées, mais les journalistes auraient plus de difficultés à suivre les débats. Enfin, pas tous, il en est qui ont beaucoup d’imagination.

Qui l’emportera entre la pression déflationniste que Macron veut imposer aux communes et leur appétit de dépenses publiques? On ne sait pas, mais ce qui est sûr c’est que vous paierez comptant.

10 milliards de recettes pour la suppression partielle de la taxe d’habitation ne vont pas s’évaporer sans quelques turbulences dans les finances locales, et partant en bout de course dans la poche des contribuables. Bien sûr le président appelle par ailleurs les collectivités à se serrer la ceinture dans la même proportion et pour d’autres raisons. Mais gageons qu’il n’en ira pas aussi simplement dans la réalité. Il est peu probable que «spontanément» lesdites collectivités se mettent au régime sans sel. Il est plus que probable qu’elles aillent simplement prendre dans la poche de ceux qui vont payer.

Qui? Et bien vous, les classes moyennes. Vous ne réalisez pas votre bonheur. D’un côté la CSG, de l’autre l’augmentation de vos impositions locales pour palier les déficits de la taxe d’habitation. Avec la réforme, les contribuables «qui paient déjà l’impôt sur le revenu pour l’ensemble du pays, vont aussi devoir régler seuls les taxes locales s’ils gagnent 20.000 euros par an», selon le Figaro.

Vous croyez, gens de peu, que ce serait injuste de faire payer encore les mêmes. Vous ne comprenez pas votre privilège de supporter tout le poids de la solidarité, qui en elle-même ne serait jamais critiquable.

Cette solidarité, qui nourrit la diversité, qui elle-même vous enrichit, selon la doxa annemassienne. Salauds de riches, vous voilà encore plus riches, et encore plus ingrats. C’est une honte.

La carte, le territoire, et la représentation mentale de la réalité frontalière

Les cartes sont intéressantes parce qu’elles nous présentent aussi une analyse de la réalité. Encore aujourd’hui les cartes de France s’arrêtent brutalement aux frontières: au-delà c’est vide.

C’est le cas pour cette carte de l’IGN qui intéresse notre petit secteur. Genève n’existe pas. La Suisse n’existe pas. Tous les jours des dizaines de milliers de travailleurs frontaliers sortent du monde réel et après avoir traversé une frontière, passent leur journée dans le néant.

L’être est ici. Le néant juste à côté. Une sorte de programme philosophique.

Même si ces représentations tronquées de la réalité sont la conséquence indirecte de droits sur l’image, il n’en demeure pas moins qu’elles induisent une vision erronée de la réalité, et sont la marque d’un nationalisme inadapté. Surtout dans notre région frontalière.

Désertification du centre-ville

Il est possible que rien ne puisse changer la lame de fond actuelle qui à la fois vide les centres-ville de leurs commerces et les paupérise. Un article dans le Point (en ligne) du 12 juillet 2017 analyse le phénomène dont il dit qu’il touche l’ensemble des villes françaises.

Les explications du phénomène qui serait purement français, mais cette affirmation est à vérifier, tiendraient en un mot: urbanisme. On aurait laissé croître les périphéries vouées à la maison individuelle. Personne n’a encore trouvé de solution, mais on en cherche.

Ce qu’il y a de certain en revanche c’est que l’absolutisme de la piétonnisation à outrance actuelle n’est pas la solution. S’il faut revivifier les centres-ville, il ne faut pas non plus les vider des automobiles. Sans elles, pas de commerce, et partant aucune possibilité d’enrayer le phénomène. C’est ce que pense l’auteur. L’article se conclut par cette remarque «Car finalement, pour qu’il y ait des clients, il faut qu’il y ait des travailleurs, des habitants, des automobilistes et des piétons».

Le message doit passer.

Un tribunal dans les champs

Cela n’a rien à voir avec la vie municipale annemassienne, puisqu’il s’agit du tribunal de Thonon. Mais l’incident survenu ce matin du 12 juillet 2017 illustre les dérives du temps. Ce matin là, à la suite d’orages, semble-t-il, l’alimentation électrique du bâtiment a été interrompue. Une panne banale, mais avec de surprenantes conséquences. Alors que des audiences étaient programmées, toutes ont été reportées. A priori on pourrait se demander pourquoi, mais la raison étonnante est que faute d’électricité le portique de sécurité de l’entrée ne fonctionnait plus. La «sécurité» n’était donc plus assurée.

Le côté amusant est que le tribunal correctionnel s’est installé dehors, derrière une table, pour opérer les renvois des différentes affaires.

La logique de la situation est proprement dingue. La sécurité semblait exiger que les personnes passent par le portique. Il ne fallait donc pas les laisser entrer sans les contrôler. En revanche il n’y avait plus d’exigence de sécurité si tout se passait dehors. Pourquoi donc? Il y aurait une sécurité intérieure et une sécurité extérieure.

Tout ça, d’accord, c’est toujours Thonon. Mais ce qui intéresse Annemasse et au-delà la société entière c’est le délire sécuritaire qui est à l’œuvre dans cet incident.

Pendant des lustres les palais de justice de France, de Savoie, et de Navarre, ont fonctionné sans phobie sécuritaire. Il y a toujours eu des incidents partout, rares d’ailleurs, et aucun depuis des siècles qui eût mérité, pour être empêché, l’installation d’un portique. C’est venu il y a une dizaine d’années, tout soudainement, au prétexte qu’une greffière avait été molestée dans je ne sais plus quelle juridiction. Partout on a installé des portiques, et bien entendu on a mis derrière les portiques des gardes. Des portiques et des emplois donc.

Aujourd’hui avec la vague terroriste une justification pourrait être trouvée, encore que. Aucun acte terroriste n’a visé jusqu’à présent un palais de justice, mais allez savoir. En fait ce n’était pas le problème lorsqu’il fut décidé d’installer les miradors, les barbelés, et les gardes.

Ce qui était en jeu et qui seul peut expliquer la décision dépourvue de rationalité alors, c’était purement et simplement l’égo judiciaire. La machine judiciaire revendique être un pouvoir. Et un pouvoir sans uniforme, sans filtre, ouvert à tout vent, ce n’est pas un pouvoir. Un pouvoir suppose la clôture. Un pouvoir qui rend la justice au nom du peuple français, mais derrière un hygiaphone et sur une estrade élevée, ne peut en effet tolérer la proximité du vulgaire. On aime le peuple, mais théoriquement uniquement. En pratique il faut qu’il se tienne à l’écart, ne postillonne pas sur les augustes personnages qui le jugent. Les portiques ont pour première fonction, sinon la seule, d’instaurer cette distance.

Cette dérive est en marche. Elle intéresse aussi la ville d’Annemasse qui à travers le dédale des contraintes, emportées par les mouvements sociaux de fond, pourrait un jour aussi être tentée par l’installation d’un portique à l’entrée de la mairie. Je vote contre.

La baisse de la taxe d’habitation

Impossible d’être contre, alors que les conséquences de cette exonération partielle ne sont pas toutes favorables à tous les contribuables. Une promesse est faite aux collectivités locales: l’État remboursera à l’euro près le manque à gagner. Comme l’État tient toujours toutes ses promesses, braves gens, ne vous inquiétez pas.

Mais des esprits chagrins pourraient avoir la mauvaise idée de se souvenir des innombrables promesses non tenues. Il y aura toujours un bon esprit pour rappeler le mot célèbre «les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent». Le cynisme étant passablement répandu, notre État étant ce qu’il est, il y a malheureusement quelques craintes à avoir.

Les taxes d’habitation qui constituent une ressource importante des collectivités locales vont s’évaporer, l’État les remboursera, mais avec quoi au fait? De l’argent des contribuables cette bonne blague. Où va-t-il le prendre? C’est simple, dans la poche de ceux qui payent déjà.

Ainsi donc les heureux contribuables, ceux qui payent l’impôt sur le revenu, qui supportent la taxe foncière, qui connaissent la CSG, auront le bonheur de payer sur leurs deniers l’exonération de la taxe d’habitation. Un vrai progrès, marqué par l’équité. Ces salauds de riches ne doivent pas être entendus dans leurs jérémiades.

La solution consistant à baisser corrélativement les dépenses restera une bonne idée, mais qui risque de se volatiliser comme le songe d’une nuit d’été.

Pas de panique, les impôts augmenteront, autant que prévu

Une fois encore le discours cède devant la réalité. Durant la campagne électorale, il a été question pour le candidat aujourd’hui élu de baisser les impôts, c’est le message qu’il a fait passer. Même s’il avait été remarqué que ses propositions de baisse manquaient de clarté et de consistance, le message a été reçu. Aujourd’hui la réalité de la situation budgétaire catastrophique laissée par un gouvernement auquel le nouveau président a d’ailleurs participé, semble conduire à un réajustement des engagements. Les promesses sont une fois de plus solubles dans la réalité.

Il y aurait bien une méthode pour réellement baisser les impôts. Elle est connue. Elle est simple. Il faut d’abord baisser les dépenses. Mais ce n’est guère envisagé. Les dépenses sont une machine à cliquet. Les impôts suivent le même mouvement.

Et dans ce tumulte, les finances locales ne vont pas être modifiées d’un iota. Il y aura aussi à ce niveau de nouvelles dépenses et donc immanquablement de nouveaux impôts.

Les extrêmes ont encore de beaux jours devant eux, ils pourront continuer de carburer au ressentiment qui va succéder à l’état de grâce. Immanquablement.

L’intéressante mise au point de Michel Onfray sur Simone Veil

C’est dans le Point en ligne, une vidéo de Michel Onfray qui rend hommage à Simone Veil. Il ajoute ce qui n’est pas à son démérite, qu’elle a toujours été une femme de droite, soulignant que sa position sur l’avortement était emprunte d’abord de bon sens légal, alors qu’elle était personnellement réservée sur ce sujet. Michel Onfray remarque que sous la Ve République un ministre ne peut en rien prendre l’initiative d’une telle loi comme sans l’aval du Président de la République car il est le personnage central du dispositif institutionnel. Michel Onfray demande qu’on n’oublie pas la personnalité essentielle de Valéry Giscard-d’Estaing. Il a raison. La loi Veil est aussi la loi Giscard d’Estaing.

L’agglomération annemassienne va développer un service d’hélicoptères aux heures de pointe pour étaler le trafic

L’heure est aux transports en commun performants pour lutter contre les encombrements. Une nouvelle idée vient de voir le jour lors de la dernière séance du conseil communautaire du 4 juillet 2017, qui fonctionne de plus en plus comme un think tank. Le transport des passagers par hélicoptère. Le volatile mécanique se poserait sur la place de la mairie, emporterait son lot de passagers, survolerait le jet d’eau, et atterrirait devant la gare de Cornavin. Le coût du billet serait subventionné à une hauteur encore non décidée, mais qui serait en toute hypothèse une bénédiction économique, car en fluidifiant le transport aux heures de pointe on accélèrerait les échanges et donc on bonifierait l’économie locale et régionale dans des proportions importantes. Pour reprendre les termes de l’exposé, ce serait «gagnant/gagnant», gnangnan, etc. Citoyens, vous voyez qu’on s’occupe sérieusement de vous et que les projets les plus innovants voient le jour, validés par les études les plus approfondies. Il ne faut donc surtout ne jamais limiter la dépense publique, car sans cela vous ne pourriez bénéficier de ces innombrables services indispensables à votre bien-être.

Bon, c’est vrai que c’est une blague, mais qui a un fond de vérité parce qu’elle décrit un mécanisme à l’œuvre qui repose sur la logique de l’intention. L’intention est toujours noble, donc il ne faut jamais regarder à la dépense, notamment parce que l’intention réalisée répond aux besoins inextinguibles du public.

Adieu donc !

Il peut arriver dans une enceinte politique qu’une agitation momentanée laisse croire qu’un bouleversement serait en cours. Lors de la séance du conseil municipal du 3 juillet 2017, un représentant de l’opposition, Monsieur Matthieu Ménard-Durand a annoncé qu’il passait avec armes et bagages dans le camp de la majorité qui disait l’accueillir à bras ouverts.

Il a donc fait une déclaration toute vibrante de sa protestation qu’il ne trahissait personne et qu’il tirait simplement les conséquences de sa mutation politique. Il exposait qu’il venait de contracter une fièvre virale, la macronite, pour laquelle la seule thérapie possible était la purge majoritaire municipale. Cela a paru fâcher Monsieur Gaconnet, pour LR.

Pour ma part je n’ai pas suivi le chemin périlleux de l’ire politique. D’abord parce que la majorité actuelle du conseil municipal est peut-être, allez savoir, en pleine recomposition et que nul ne sait ce que demain sera. Ensuite, parce que si je crois erroné de pouvoir se sentir propriétaire du vote de ses électeurs, d’autant plus qu’on est élu sur une liste, il ne faut rien exagérer. La majorité n’est pas l’ennemi. L’opposition n’est pas la résistance. Il s’agit d’un épiphénomène individuel et peu significatif.

Il y a un avantage. Les réunions de l’opposition seront encore plus faciles dans la seule cabine téléphonique qui reste en ville.

PS. J’apprends qu’il n’y en aurait plus. Il faut un autre lieu. Le maire a refusé de prêter son bureau, il a peur qu’on y reste. On cherche.

Sous le PLU, la plage

Pas tout à fait, mais presque. La bonne nouvelle du nouveau PLU adopté lundi 3 juillet 2017 par le conseil municipal d’Annemasse est qu’il sanctuarise une zone pavillonnaire. Au moins le gigantisme des constructions sera pour quelque temps arrêté à l’orée de ces ilots. Mais c’est bien en termes d’ilot qu’il faut imaginer ces zones. Ailleurs, partout ailleurs, le moins qu’on puisse dire est que la verticalité s’accroît.

Le maire a eu une excellente image pour justifier la politique urbaine défendue par son adjoint, Monsieur Michel Boucher. Il a évoqué une ville de pleins et de creux. C’était à la mode au temps du structuralisme, quand on déconstruisait le discours et qu’on recherchait dans le social des rythmes explicatifs. Appliqué à la chose urbaine l’image est intéressante, des pleins remplis de bâtiments empilés, et des creux, les rares «espaces de respiration», c’est à dire en langage ordinaire les parcs.

Mais la réalité n’est pas celle du discours qui est toujours impuissant à en épuiser la connaissance. La réalité c’est d’abord que ce PLU nouvelle mouture s’inscrit dans l’espace d’une commune surdensifiée. Annemasse est la ville la plus densément peuplée du département. Rien que cela devrait nous pousser à rechercher une pause dans cette course à la grandeur. Mais non, cela n’arrivera pas.

Après la verrue urbaine de Chablais-par(k)c (K si vous voulez faire chic), et ses bâtiments élevés qui plongent sur des rues étroites, on va récidiver sur un nouvel ilot, celui de l’ancienne clinique. 30 mètres. Et paf!. Que ce ne soit pas en harmonie avec le reste du quartier est insignifiant pour la majorité. Ce qui compte c’est d’abord le discours, ses pleins et ses déliés. Pardon, ses creux. Il y a une justification présentée pour le site de l’ancienne clinique. La justification économique. Les promoteurs ne se bousculeraient pas, l’opération coûterait cher car il y aurait de l’amiante. Une calamité. Celui des promoteurs qui reste fait donc l’aumône, mais en contrepartie de sa charité exige de la hauteur. Comme l’intérêt économique du promoteur devient une nécessité, il aura ses 30 mètres.

Le fâcheux est que le quartier n’est pas à cette mesure. Peu importe. Peu importe aussi que le raisonnement proposé soit extrêmement critiquable. Non pas que l’intérêt du promoteur on s’en fiche, mais sur sa logique. Sous réserve de la réalité de l’affirmation de la gangrène par l’amiante en l’absence du moindre chiffre articulé, de la moindre précision sur les volumes concernés, l’équilibre de l’opération pour le promoteur, quel qu’il soit, est par définition toujours réalisé. Il vend à tant le m2, et pour cela dépense X comprenant le prix d’achat du terrain et du désamiantage. S’il lui faut augmenter le X (amiante) alors si on suppose que le m2 vendu reste à prix constant, il faudra nécessairement baisser la charge du foncier. Il baissera le prix d’achat du terrain. Il offrira moins. C’est donc uniquement la poche du vendeur qui pourrait être impactée. Dès lors on ne peut comprendre l’argument de la hauteur comme compensation au surcoût résultant de la présence d’amiante. Ce n’est pas la poche de la commune. Ce n’est pas non plus celle du promoteur, c’est peut-être celle du vendeur. Mais depuis quand la mairie doit-elle se préoccuper de l’intérêt d’un particulier? Personne n’a rien contre lui, mais ce n’est quand même pas de la faute de la ville s’il y a ou non de l’amiante dans les murs. La logique échappe donc.

Dernier point sur le PLU. C’est une difficulté d’ensemble. On est à 25 % de logements sociaux. C’est la loi. On y ajoute 10 % de logements aidés. Dans la ZAC de la gare ce sera d’ailleurs un tiers de logements sociaux, un tiers de logements aidés, et un tiers de logements libres. La question de cohérence qui se pose est simple. Les foyers qui ne pourront prétendre bénéficier de logements sociaux ou aidés verront nécessairement le prix du m2 augmenter. Le m2 qu’ils vont acheter leur coûtera plus cher puisqu’il inclura nécessairement le manque à gagner de chaque promoteur sur les m2 sociaux. Il faut réfléchir à cela.

Sous le PLU, il y a sinon la plage du moins quelques tuiles.

Simone Veil a quitté notre monde

C’est avec une profonde tristesse que j’apprends la disparition de cette femme exceptionnelle qui a marqué son époque et ma génération. Malgré les épreuves terribles qu’elle a connues, l’enfer qu’elle a traversé, elle a eu la force de se tenir sur les sommets de l’humanité. Son exemple fait reculer les ténèbres.

Ordres du jour en solde: celui du conseil communautaire du 4 juillet 2017

C’est un mois de juillet de folie, le 3 conseil municipal d’Annemasse le , le 4 conseil communautaire, le 4 toujours fête nationale américaine, le 14 fête nationale française, Noël cette année sera le 25 décembre, et le nouvel an tombera le 1er janvier. Le 3 juillet le président s’adressera au congrès, le 14 Trump s’adressera au président. Le 15 ils devraient me rendre mon peigne que je ne retrouve plus, je ne sais pas si je l’ai oublié à l’Elysée ou à la Maison blanche.

Ordre du jour à cliquer : Ordre du jour du conseil communautaire du 4 juillet 2017

Pas besoin de claques, il suffit d’un clic, pour charger l’ordre du jour de la séance du conseil municipal du 3 juillet 2017

Il suffit de cliquer :

séance du 3 juillet 2017

Je ne sais pas si je puis vraiment conseiller la lecture de ce libelle qui contient des informations capitales et des indications essentielles pour comprendre les arcanes de la politique municipale.

L’indifférenciation est le premier stade de la recomposition

Voici qu’un membre de l’opposition au conseil municipal à Annemasse change de camp et passe dans celui de la majorité qui s’apprête à faire sonner les trompettes de la victoire lors de la prochaine séance du 29 juin 2017. Depuis le début du mandat, ce sera la seconde défection enregistrée dans les rangs de l’opposition. Une similitude entre les deux, aucun défroqué n’a songé à démissionner. Ce qui implique braves gens que même à ce petit niveau le personnel politique se pense propriétaire de votre vote dès que vous l’avez exprimé.

La question politique qui est posée est celle de la recomposition qui pour le coup est en marche. L’inconnu pour l’instant est de savoir si le maire ne va pas aussi se décomposer avec le reste de sa majorité socialiste alors que la maison s’effondre, pour se recomposer sous de nouvelles couleurs. On a vu pire dans le passé. On verra sans doute des changements encore plus radicaux dans le futur.

Ce qui est en marche c’est l’indifférenciation politique. Normalement, les conservateurs sont en cravate, les socialeux à poil laineux sont en chemise ouverte. Mais c’est l’été, tout fond. Les conservateurs sont en teeshirts et les socialistes sont gris de poussière à force de raser les murs. Un seul magma existera dans lequel vont se fondre toutes les farces politiques. Du chaudron sortiront quelques spectres qui vont prétendre poursuivre la gestion de la ville.

La 4e circonscription de la Haute-Savoie a conservé son excellente députée

Ce n’était pas gagné à l’issue du premier tour. Mais finalement la députée sortante, Virginie Duby-Muller a conservé son siège. Elle a mérité cette victoire, par son dynamisme, par son professionnalisme, par sa connaissance des problématiques locale. À la différence de son adversaire du second tour. Les électeurs ont préféré la solidité de cette femme politique à l’amateurisme de sa challenger. Les perdreaux de l’année ont gagné partout ailleurs, sauf à Bonneville qui est aussi une exception. Ainsi va le monde. Mal partout, mais bien ici.

La 5e circonscription de la Haute-Savoie a une nouvelle députée

Personne ne la connaissait. Elle venait de Rouen. Elle dit d’elle qu’elle est ingénieur agronome, pourtant elle n’a pas fait agro. Elle a fait une école privée. Elle a été recrutée par une mouvance marginale de l’UDI au temps (récent) de sa constitution, et la voilà conseillère municipale à Thonon. Puis, dans la foulée elle devient vice-présidente de l’UDI départementale, sans aucun doute en raison de ses immenses compétences politiques. De là elle saute dans le train Macron, qui recrutait apparemment d’abord en fonction des photos d’identité. Bingo. Sans même de connaissance des dossiers locaux, le débat du second tour entre elle et la candidate LR le montre assez, presque sans campagne, elle est élue. Le moins qu’on puisse dire est que le renouvellement est en marche.

On va commencer par une hausse des impôts

Et pourtant Bruno Le Maire dit : «Il faut en finir avec l’addiction aux dépenses publiques». Il y a donc des chances que les impôts augmentent encore plus. La CSG bien sûr, mais comme les sous vont manquer dans les finances locales la fête va commencer au plus près de chez vous, munificents contribuables. Vous avez voulu Macron, et bien vous l’avez avec ses promesses de tartiflettes. Et en plus vous vous êtes abstenus en masse, bande de nouilles, alors pas un mot, pas un son, sortez votre portefeuille, et que ça saute. Bons à rien, silence dans les rangs. Vous n’avez même plus le droit à la parole que vous avez honteusement refusée en vous réfugiant dans l’abstention, bande de tartes. Tartes, nouilles, sont ici des euphémismes et même des euphémismes édulcorés, uniquement en raison des exigences de la bienséance.

Alors, on explose ?

C’est à l’ordre du jour, et surtout la mèche est allumée qui conduit au baril plein de poudre. L’opposition, pour partie confiante, pour partie défiante, se cherche. Et dans l’opposition il y a le Nouveau Centre et l’UDI. On sent déjà de nombreuses lignes de fracture. C’est ce qui est passionnant.

La question posée est celle de la pertinence du «constructivisme».

On peut bien sûr rêver qu’il y ait des questions sur lesquelles se dégagerait un consensus. Sur le papier c’est idéal, des majorités d’idées portées par des députés raisonnables. Mais en pratique il n’est pas certain que le rêve puisse se réaliser. Sinon pourquoi donc ni la IIIe ni la IVe République ne sont-elles jamais parvenues à réunir de telles majorités, au point de susciter une instabilité gouvernementale telle que l’une et l’autre totalement paralysées, ont fini par se saborder? La IIIe, avec une majorité de front populaire, c’est-à-dire de gauche, en votant les pleins pouvoirs à Pétain dans ce funeste été 40, la IVe en appelant de Gaulle à la rescousse pour se sortir du pétrin algérien. S’il était aussi simple de réunir des majorités d’idées alors jamais ni la IIIe République ni la IVe n’auraient échoué aussi lamentablement.

Mais en l’absence de toute autre solution, il faut bien s’en remettre au rêve et à l’utopie.

Bayrou s’en va: il n’y a donc pas que des mauvaises nouvelles!

Nous voilà débarrassés pour quelques temps d’un imprécateur sans doute vertueux puisqu’il le proclame. Il emmène avec lui Madame de Sarnez, ce qui est aussi une nouvelle intéressante. Il faut espérer que leur retour sur le devant de la scène politique se fasse sans précipitation.

La disparition des dinosaures

Si le temps n’était pas un continuum et que nous puissions retourner 65 millions d’années en arrière pour admirer les derniers dinosaures brouter l’herbe sauvage en noyant de leurs bouses gigantesques nos ancêtres les souriceaux effarés qui tentaient d’échapper à une mort certaine en slalomant entre leurs pattes titanesques, nous verrions aussi des macronistes furieux dépecer de leurs crocs acérés le ventre mou des républicains agonisants et des centristes gisants. L’heure de la recomposition a sonné sur le terreau fertile des chairs politiques décomposées. Toute la difficulté des temps inauguraux est d’inventer les formes correspondantes, de générer de nouveaux acteurs, jouant dans de nouvelles règles. Sinon on retrouve bientôt les néo-dinosaures empilés sur ces nombreuses prébendes qu’offre la république généreuse. Rien n’est jamais moins sûr que l’émergence d’une nouvelle espèce. Soyons pessimistes et retournons en arrière où tout n’était pas si insupportable, plutôt que d’avoir foi dans ce mirage imposé par les puissants de l’heure.

Un futur de tous les dangers

Il est dit qu’on devrait se réjouir du coup de balai donné aux formations politiques traditionnelles et qu’une ère nouvelle commencerait le lundi 19 juin 2017. Peut-être. Mais nouvelle ère ou pas au niveau national comme local, et après la gueule de bois qui suit toujours la fête, d’immenses tâches restent à accomplir. Et qui sont toutes de nature à décevoir profondément les électeurs et leurs doubles, les abstentionnistes.

L’urgence est au redressement des comptes de la nation. Non pas à cause ou grâce à Bruxelles Berlin, mais simplement parce que le mur est proche dans lequel le train des dépenses publiques ira se fracasser nous entraînant dans sa catastrophe. Il faut donc redresser les comptes. Mais on ne peut plus le faire par l’augmentation des impôts. Encore que. Nous allons avoir la joie d’accueillir une augmentation de la CSG, qui est un impôt, mais en apparence et en apparence seulement un impôt devrait disparaître, la taxe d’habitation.

Il faudra d’ailleurs que soit expliquée la logique de cette réforme alors que dans le même temps la taxe foncière subsiste et que l’une n’est jamais que le complément de l’autre. Peut-être une réforme de tous les impôts locaux se profile-t-elle. En ce cas il ne faudra pas s’arrêter en chemin et ne pas revoir tout, de l’impôt sur le revenu à l’impôt sur la fortune en passant par la CSG.

Ce seront donc les finances publiques qui devront mobiliser le gouvernement et son parlement, qui comprendra une force d’opposition «constructive» gravitant autour des conservateurs de notre vie politique. Les extrêmes ne compteront que dans la rue. Mais qui dit finances publiques et limite son propos au seul État n’aura pas apporté de réelle solution au cancer des dépenses.

C’est en ce point que la problématique nationale rejoint celle plus locale des dépenses des communes, des intercommunalités, du département, de la région. Car faire l’impasse sur cet aspect est suicidaire et ne permettra jamais d’apporter des solutions salvatrices. Ne nous trompons pas: le redressement national passera par la domestication des dépenses locales.

Parce que sur ce chapitre et pour des raisons diverses qui quelques fois sont d’une parfaite trivialité, toutes les collectivités territoriales ont non pas seulement dérivé, mais déliré. Le délire continue et il n’y a malheureusement aucun psychiatre politique qui pourrait mettre sous camisole ces élus locaux qui vous veulent tant du bien qu’année après année ils creusent avec un rabot quasi indolore, deux sous par-ci, un euro par là, vos finances personnelles, chers concitoyens. Vous êtes les vaches à lait des collectivités terrorisantes avant d’être territoriales. Ce qui est raboté avec tant de science, ce sont vos économies, vos revenus.

Vous en voulez une démonstration? Prenez vos avis d’imposition pour les taxes d’habitation ou les taxes foncières. Mais pas seulement de l’année dernière. Prenez-les sur dix, quinze, vingt ans. Comparez. Courez alors vous inscrire dans un parti politique pour que ça change, c’est votre seule solution. L’abstention dont vous êtes aujourd’hui les champions ne vous servira à rien. Jamais.

Au moins Cambadélis fait rire

Dans son discours après l’annonce des résultats catastrophiques pour les socialeux à poil laineux, il a eu ce type de lapsus calamiteux qui font rire longtemps après. Voulant évoquer un «coup de baguette magique» pour qualifier la victoire des suppôts de Micron, il a dit le «coup de balai magique». Il a raison le bougre, un vrai coup de balai magique venu du ciel a jeté dans les poubelles de l’histoire les raclures socialistes.

Pas de blagues, allez voter!

Il y a une députée qui s’est démenée pendant 5 ans pour vous, bande de pommes, et vous resteriez à fainéanter sur vos sofas? Alors que la patrie est en danger? Si vous avez une once de morale, vous devez aller voter. Si en plus vous avez du bon sens, alors aucune hésitation n’est possible.

Même quand c’est tard, il faut se réveiller

Ce n’est pas parce qu’on a eu honte du président de la République pendant ces cinq dernières années, et qu’il est enfin parti, qu’il faut se réjouir. Ce n’est pas le moment.

Un nouveau président a été élu.

Viennent les élections législatives et leur second tour. En lice, la députée sortante Virginie Duby-Muller qui est devancée par la candidate LREM.

Virginie Duby-Muller a servi notre secteur pendant 5 ans avec compétence, énergie, intuition, volonté. Elle a déployé un travail acharné. Elle a été réellement à l’écoute de ses concitoyens. Elle a constamment été claire sur ses choix. Sa personnalité a rafraîchi le monde politique. Elle est jeune, mais ce n’est pas la question.

Si en Haute-Savoie un député devait être épargné par la vague qui va porter dans l’hémicycle une majorité d’alliance de carpes et de lapins sous la couleur du président élu, ce devrait être elle. Et peut-être elle seule.

La question est de savoir si on veut une députée solide, enthousiaste, intelligente ou si on lui préfère l’illusion d’un soir avec la gueule de bois du lendemain.

Reste à aller voter.

Bientôt une place Fidel Castro à Annemasse

La seule question est de savoir où. L’équipe majoritaire municipale n’a pas encore fait son choix.

Plusieurs hypothèses, la place de la mairie, ou bien celle de la libération, il y a aussi l’opportunité de rebaptiser des places au nom obscur. Qui sait aujourd’hui qui est Clemenceau, ou même Rousseau, et pourquoi maintenir une place des marchés, alors que le marché est l’ennemi ?

Ce qui serait bien ce serait de mettre en place une stèle commémorant les exploits du Lider Maximo de 1959 aux années 90 :

– 100 000 personnes ont été emprisonnées pour leurs opinions politiques,
– 15 000 ont été fusillées,
– 2 000 000 ont voté avec leurs pieds ou leurs rames (voire les deux) et se sont installées pour la plupart en Floride.

2 000 000 c’est 20 % d’une population de 11 000 000 d’habitants.

Rapportés à la France ces chiffres donneraient en proportion pas moins de 12 000 000 d’émigrés (même Hollande n’y est pas parvenu), 90 000 fusillés (mieux que les nazis en France), et rien que 600 000 internés pour des raisons politiques, sur toute la période.

Écoutez France Inter, vous entendrez tout le contraire de ces statistiques effarantes, vous entendrez la France de gauche, celle qui domine tout sur les radios d’État, qui pleure la disparition du grand assassin.

MoDem

Ce parti est-il fréquentable ?

Impossible de ne pas réagir à un égorgement

L’envie est forte de crier vive l’amalgame! Quand on est confronté, non pas à la guerre, mais à la haine, il faut en tirer toutes les conséquences. La société du «vivre ensemble», de la diversité-qui-nous-enrichit, façon plus belle la vie, la société du lien social façon gauche bien pensante, se heurte à la dure réalité de la haine, et du mépris. Très bien. Une page est donc tournée dans l’évolution des sociétés occidentales.

Mais ce n’est pas une raison pour abandonner en chemin toutes nos illusions. L’illusion par exemple de la bonté intrinsèque de la nature humaine. Cette illusion est nécessaire, tout comme les libertés nous sont nécessaires. Et justement, parlons-en des libertés. Des voix s’élèvent pour demander leur suspension. Ce serait une funeste erreur. La société française, et plus généralement la société européenne, est confrontée non pas à une guerre, mais à une vague criminelle. La réponse c’est la police, c’est la justice, c’est la sévérité des juges qu’il faut espérer. Mais ce ne peut être l’abrogation de nos libertés.

Chablais-Arnaque

Par ces temps de canicule qui disparaîtront bientôt sous les brumes automnales, les pluies et les neiges hivernales, il est possible de s’interroger sur notre formidable capacité d’oubli, noyée dans le temps qui passe.

Il y a quelques années un grand projet de rénovation urbaine voyait le jour à Annemasse. Il s’agissait de réaliser une éco quartier, doté d’une tour qualifiée de « signal », montant presque jusqu’au ciel dans son habit de verre. Les façades de tous les autres immeubles devaient verdoyer, une première à Annemasse. Des façades végétales, c’était somptueux. On a oublié ça.

Bien entendu le projet était présenté, diffusé, avec ces merveilleuses images. C’est d’ailleurs sur cette base que le conseil municipal devait concéder l’aménagement de la ZAC à son promoteur actuel. On a oublié ça.

Puis, les ans passèrent, par petites touches successives, la verdure en façade était remplacée par des matériaux moins exigeants, la tour commençait par migrer avant de disparaître de la scène, et divers modificatifs aux permis de construire furent acceptés.

Ce qui avait été initialement promis ne sera jamais réalisé. Ce sur quoi le conseil municipal avait voté s’est perdu en chemin.

Peut-on croire aux promesses électorales ? C’est difficile. Comment croire aux promesses des promoteurs ? C’est aussi difficile. Le malheur dans cette affaire est le discrédit qui frappe la parole publique. Partant, comment s’étonner de la montée irrésistible de l’abstention, élection après élection ?

Chablais – gare, qui devint Chablais – ParK (écrit avec un K pour faire plus chic pour les abrutis) pourrait-être rebaptisé Chablais – « Arnaque », le symbole de la parole politique trompeuse. Oh! Ce n’est pas la parole du promoteur qui est en cause, lui est droit dans ses bottes, parfait dans sa fonction qui n’est pas de bâtir la ville, mais d’y déployer son activité dans l’intérêt tout d’abord de son porte-monnaie, ce qui est parfaitement légitime. La tromperie est dans la parole publique, la parole politique.

La réalisation de la ZAC va s’achever, avec quelques désordres dans les constructions, pas mal de procès en cours, une animation commerciale en panne même si ce n’est pas sans espoir.

Au mieux, c’est médiocre. Et dans tous les cas, très éloigné du rêve initial.

Qu’est-ce que la guerre ?

Pour Clausewitz, c’est la continuation de la politique par d’autres moyens. Le terrorisme est-il une guerre? Oui, sans doute au sens de l’utilisation de la violence, avec cette particularité que dans cette situation il n’y a pas d’État qui en soit l’instrument.

Mais il faut toujours raison garder et se méfier du piège des mots. Il y a guerre et guerre. Une différence est le nombre des morts. Pour relativiser la notion de guerre employée à tort et à travers, il faut se souvenir des chiffres de la Seconde Guerre mondiale.

Au total entre 42 millions et 52 millions de morts. Pour la seule URSS, plus de 20 millions, 26 selon les dernières estimations. Les communistes ayant menti sur l’étendue du désastre, comme ils mentent sur tout. L’Allemagne 8 millions. La France 567 600, 1,35% de sa population d’alors, plus que les États-Unis, plus que l’Angleterre.

Ces chiffres nous situent les termes de la comparaison. Nice, 84 morts. C’est 84 raisons de vomir l’idéologie qui a fomenté ce malheur. Mais nous sommes loin de vivre, heureusement, une situation de «guerre» au sens usuel du terme. 567 600 sur la durée de la Seconde guerre mondiale en France, c’est 331 morts par jour. 4 Nice par jour.

Restons forts pour écraser la vermine, et ne jamais lui permettre de livrer une guerre à grande échelle.

Le jour d’après

L’Europe détruite par la Grande-Bretagne qui, comme un ver, sort du fruit après l’avoir gâté, soit renaîtra de ses cendres soit accouchera d’un continent divisé, soumis aux grandes puissances, dilué dans une immigration massive. Terre épargnée par la guerre depuis 71 ans, l’Europe oublie que la paix ne procède pas du miracle mais de l’union des peuples. Si feu l’Europe, alors et immédiatement après, feu la France. L’utopie dégénérée des nationalistes d’extrême droite et d’extrême gauche d’une France se refermant comme une huitre sur sa maladie, balayera ce qu’il en restera, et débarrassera le monde de ce vieux pays.

Il n’y a qu’une seule solution possible, celle d’être fort en étant uni sur l’essentiel. La politique économique, les impôts, les droits sociaux, la démocratie. Et cela ne peut qu’avoir une dimension européenne. L’alternative est simple, faire l’Europe, la vraie, la démocratique avec un exécutif qui réponde devant un parlement élu, ou bien périr.

Pour que vive l’Europe, il faut que la Grande-Bretagne s’en aille

Ce qu’il y a de positif dans le Brexit, s’il devait advenir, c’est qu’il enterrera une certaine Europe, et nous donnera, dans la morosité qui alors s’installera, la chance historique d’en rebâtir une autre, plus petite, centrée sur les pays qui nous entourent, sauf la Suisse, une Europe des peuples, avec des institutions véritablement démocratiques qui impliqueront un exécutif responsable devant un vrai parlement élu. Nous avons cette chance devant nous. Merci à la Grande-Bretagne de nous quitter, merci encore. Hostile depuis l’origine au projet européen, manœuvrant avec intelligence pour le torpiller, la Grande-Bretagne a réussi à détruire l’élan vital né dans les ruines de l’après-guerre. Elle a poussé à l’élargissement consciente qu’il conduisait inéluctablement à la dissolution. Le fruit est mûr désormais, son parasite peut le quitter. Bon vent.

Et si on prohibait le tabac et l’alcool ?

En voilà une idée. Au moment où tout lâche, où tout fout le camp diraient certains, où les certitudes s’effondrent et aussi les limites, en ce moment précis de l’histoire où l’abandon est érigée en vertu, d’autres voies s’envisagent.

Car tout n’a pas été dit sur la légalisation de toutes les drogues, des douces au dures, ou selon l’air du temps d’abord pour les douces. On connaît les arguments en faveur de la levée de toutes les pénalisations. La consommation est massive, la prohibition génère de la délinquance et des organisations criminelles prospèrent dans la société. Il n’y aurait finalement que de faibles dangers dans l’usage. Des quartiers entiers vivent économiquement du trafic, et par quoi remplacer cette source fructueuse ? Une honte que cet argument, mais il existe. En revanche on sait moins si les risques d’une consommation massive ne seraient pas systématiquement minimisés.

Il est difficile de résister à la vague contemporaine, qui emporte tout sur son passage, balaye toutes les réticences. Nous y sommes déjà, les esprits ont évolué ces dernières années et même dans le camp conservateur on observe un glissement étonnant. La légalisation du cannabis est pour demain.

Et si au contraire de ce mouvement on instaurait une prohibition totale du tabac, et pourquoi pas de l’alcool ? Haro sur les psychotropes. On sait de source absolument certaine que le tabac tue, coûte en termes de santé publique un Himalaya d’argent. On le sait aussi de l’alcool avec la même certitude. Toute politique sérieuse de santé publique devrait se poser la question de la prohibition absolue de ces fléaux. Bon, allez, avec une exception pour l’alcool festif !

Le retour de l’ancien monde

Quoique la politique locale ne soit pas la politique nationale, il existe entre les deux une nécessaire relation. Le champ politique national est ébranlé par la montée de plusieurs populismes conjugués, récupérés à l’extrême gauche, ce qu’on ne souligne que peu, et à l’extrême droite.

Leur commune rengaine est que la mondialisation est la source de tous les malheurs. L’Europe n’aurait aucune vertu, ne serait d’aucun bénéfice. Ils rêvent de nouvelles frontières aussi étanches que le rideau de fer.

De l’autre côté de l’Atlantique un candidat à l’élection présidentielle, qu’il est préférable de ne pas nommer, fait du nationalisme américain son fonds de commerce et propose, extravagante provocation suprême, d’édifier un mur sur la frontière mexicaine aux frais des Mexicains. Le mal se répand.

Ici, la proximité de Genève qui joue un tel rôle dans la prospérité locale rend ces idées de repli plus grotesques encore. Si bien que le thème n’est pas développé avec autant de vigueur qu’ailleurs. Mais il existe quand même, et les extrêmes ne se privent pas de cultiver le ressentiment qui paraît si porteur électoralement. Si porteur et si dangereux.

Genève n’est pas l’Europe, mais la Confédération Suisse est de facto dans l’Europe économique. On voit tous les jours le résultat des échanges avec la Suisse voisine ou lointaine. Ils illustrent dans la réalité le bénéfice que toutes les parties retirent de cet espace économique commun. Pour tous, presque sans exception.

Un candidat à la primaire des républicains propose un référendum sur l’Europe. On voit la manœuvre. Surfer sur le ressentiment au lieu d’aider à sa dissipation. La politique baisse d’un cran. Il faut espérer que les relais locaux de ce candidat se montreront plus discrets sur cette idée dévastatrice. Celle de l’ancien monde, le monde du malheur, le monde des guerres, le monde des crises dont le retour menace de nous enfermer dans sa tombe.

La laïcité envers et contre tout

Le FN a formulé une confondante proposition à l’occasion d’une question lors du dernier conseil municipal d’Annemasse, jeudi 28 avril 2016 : soumettre le permis de construire de la mosquée souhaitée par les musulmans de la ville à référendum.

Le maire a répondu en invoquant le principe de la laïcité.

Il a eu raison.

La laïcité est un des principes fondateurs du contrat social français. Sauf incohérence, il est impossible de l’appliquer à la population française dans sa très grande majorité chrétienne, croyante ou non croyante, et de le refuser aux musulmans. La laïcité leur bénéficie nécessairement, et les oblige également. Elle ne se négocie pas.

Quant à l’idée de soumettre un permis de construire à un référendum, et je reste partisan de ce mode démocratique de consultation dans son champ d’application, elle est absurde. Un référendum communal ne peut remettre en cause une loi ou un texte réglementaire. C’est ce qu’on appelle la hiérarchie des normes. Un permis de construire est accordé ou refusé en fonction du Code de l’urbanisme auquel le P.L.U obéit. Pas du résultat d’un référendum ! Quant à imaginer un référendum communal qui contredirait la loi de 1905…

Pas une pour racheter l’autre

L’actuelle folie des collectivités locales qui jour après jour augmentent sous les prétextes les plus divers toutes les dépenses, est invraisemblable, incompréhensible de prime abord, et dangereuse en tout état de cause. Ce qui vient de se passer mercredi 27 avril 2016 au conseil communautaire de l’agglomération en est le résumé.

Le prétexte ici, c’est la culture. Qui est contre la culture ? Personne bien entendu. Deux questions relatives à la culture ont été successivement examinées. La première était relative à la mise en réseau des bibliothèques municipales de l’agglomération. On a appris au cours des débats qu’un précédent système avait échoué. Rien n’a été dit sur le coût de l’échec. Mais pour le nouveau projet, indispensable au développement culturel et dicté par la nécessité la plus urgente, on sait qu’il coûtera 90000 € simplement pour le logiciel, plus un coût annuel de 9000 € pour sa maintenance. 90000 € pour une vulgaire base de données, personne ne s’inquiète au sein de l’aréopage réuni en assemblée de savoir si ce serait trop cher, ou pas assez cher, la question marquée par sa vulgarité ne sera pas posée. C’est passé et a été voté comme un seul homme ou presque.

Puis est venue la pièce de choix. Un pharaonique projet de rénovation d’un édifice de grand intérêt de l’une des petites communes de la périphérie annemassienne. Les finances de cette commune en sont toutes exsangues. Le projet est justifié la Kultur.

Tout d’abord il s’agira d’animer l’édifice. Ensuite il s’agira de mettre en scène des livres « objet d’art » qui marieront les textes de Michel Butor et des œuvres d’art plastique. Enthousiasme, nous avons trois richesses littéraires dans notre petite région, Rousseau, Voltaire, et Butor. Il n’est pas sûr que les premiers s’ils en avaient la possibilité se réjouissent de cette association au troisième, mais enfin, le projet serait d’intérêt puisqu’il va mettre ces œuvres élitistes à la portée du vulgaire (vous), dans un mouvement irrésistible de démocratisation. Le nouveau roman associé à la peinture abstraite, c’est l’alliance de ce siècle. Les esprits chagrins ne pourraient même pas objecter que c’est celle de la carpe et du lapin, en fait il y a une profonde communion entre les deux. Le nouveau roman est d’ailleurs à la littérature ce que la peinture abstraite est à la peinture. Michel Audiard voyait dans la peinture abstraite une escroquerie. Enthousiasme donc.

La communauté d’agglomération va mettre la main au portefeuille. Non pour l’équipement, largement subventionné d’ailleurs, mais sur le fonctionnement. Un poste et demi pour porter la bonne parole. Il va falloir organiser la visite obligatoire de toutes les écoles, toute l’année, ce qui fera toute une fréquentation qui justifiera année après année, comme pour la villa du parc, les subventions de fonctionnement. Un poste et demi = 75000 € par an. À l’objection que c’est beaucoup et qu’en dix ans ce sera 750000 € qui seront dépensés, nos chefs agglomérés et coalisés répondent que ce n’est rien sur un budget annuel total de 100 000 000 €, et donc d’un milliard sur dix ans. Quant au fait qu’aucune économie n’étant prévue par ailleurs et que donc nécessairement les impôts en seront augmentés d’autant, la réponse est simple. Il faut répondre aux besoins culturels.

C’est cette mécanique qui est désastreuse. Elle illustre le glissement exponentiel de la dépense publique. Est-ce une question politique ? Oui. Est-ce que cette folie est imputable exclusivement à la gauche. La réponse est non, et c’est encore plus dramatique.

Une dernière touche de l’horrible est appliquée dans une dernière ligne de défense opposée par les soutiens à la dépense tous azimuts. Celle de la subvention. Ne vous inquiétez pas, l’agglomération (mais cela pourrait être la commune, la région, le département) va obtenir des subventions. On vous décline des sigles divers qui montrent accessoirement toute l’inventivité sémantique des bureaucraties, mais on oublie de dire qui est le cochon final de payeur : vous, les contribuables. Allez en paix, on dépense pour vous.

Un avant-goût du désastre circulatoire

On l’a prédit.

Mais le pire est encore à venir.

La circulation à Annemasse sera paralysée par son nouveau plan.

La transformation de la place de la Gare en une aire d’échanges «multimodaux», dans la perspective du développement durable, et du lien social, mais le tout sans trafic automobile, va produire inéluctablement un blocage de la circulation.déviation

L’avant-goût vient d’en être donné par des travaux qui se déroulent en haut de l’avenue E. Zola, tout près de la gare. La circulation en direction de Ville-la-Grand qui passe normalement devant la gare a été déviée mardi ou mercredi 13 avril 2016. Dans un premier temps, la déviation faisait emprunter l’axe de la rue du Môle jusqu’à la rue du Chablais. Misère ! Embouteillage. Assez rapidement devant ce désastre la déviation a été corrigée, pour obliger à emprunter l’avenue de la Gare. Soulagement.

Mais dans le futur multimodal, quand l’espace devant la gare ne sera plus accessible aux automobiles, il sera alors impossible de déboucher depuis l’avenue de la gare sur la place de la gare, de sorte que l’itinéraire de cette déviation ne pourra plus être utilisé. Il ne restera que le débouché par la rue du Chablais, comme au premier stade de la récente déviation. Calamité assurée.

La circulation aux heures de pointe sera un cauchemar. Le bilan carbone dont on nous rebat les oreilles sera dans le rouge. La crise est devant nous. Mais paraît-il, des «experts», mandatés à grand frais, auraient dit que tout ira bien. On en doute.

La position adoptée par la municipalité socialiste est simple : abandonnez vos véhicules et prenez le CEVA, le bus, le tram, le tapis volant, soyez doux comme le transport par bicyclette, ou à pieds, éco-responsables. Taisez-vous, vous polluez.

Ainsi va le meilleur des mondes.

Problématique de l’investissement des collectivités locales : la séance du conseil communautaire du 24 février 2016

L’air du temps est aux investissements. Par définition ils répondent toujours aux besoins, lesquels sont infinis, et c’est ce qui est ennuyeux. Les besoins sont infinis, les investissements aussi. Mais si on ne paye pas les besoins, on paye les investissements.

Le conseil communautaire de l’agglomération décidera bientôt le vote du budget. Le 24 février 2016 il a débattu des orientations budgétaires. En résumé, tout va bien aujourd’hui, mais demain la météo financière va se gâter.

D’abord il y a le BHNS. On peut laisser de côté la problématique de l’investissement, il y a un autre sujet, celui du déficit de fonctionnement. Plus vous développez les transports en commun plus vous creusez le déficit, et donc plus les collectivités plongent dans la poche du contribuable, parce que c’est bien de cela qu’il s’agit au bout du compte.

Demain il y aura aussi le tram. Coût de l’investissement 85 millions d’euros. Une bonne partie est subventionnée par Bern, une petite partie par la région, toute honte bue. Le reste sera financé classiquement par l’emprunt. Le tram sera une nouvelle occasion de subvention «d’équilibre», qui sera versée tous les ans. Entre 500 000 et un petit million, voire plus si affinité. Et ce n’est pas tout. Il faut se souvenir de ce qu l’on appelle l’amortissement. C’est d’abord un jeu d’écriture comptable, mais il finit par refléter une réalité. Entre 2% si on amortit sur 50 ans, et 5% si on amortit sur 20 ans. Pour frémir un peu, 2% de 85 millions, c’est la bagatelle de 1 700 000. Un million sept cent mille par an. Si on amortissait sur 100 ans ce serait encore 850 000 euros par an.

Tout ça pour quoi? Le coût/km d’exploitation du tram est environ 2 fois supérieur à celui du coût/km du bus, avec les charges d’amortissement, le coût/km du tramway est 3 fois supérieur à celui des bus. C’est ce qu’écrivait la cour des comptes.

Moralité : chaque fois qu’on investit 1 €, on augmente les charges financières des collectivités, pas uniquement pour l’investissement, mais aussi pour son entretien, par exemple quand il s’agit d’équipements divers, et aussi pour l’amortissement.

Conclusion, celle du rapporteur du budget de l’agglomération, inéluctablement les impôts augmenteront. Mais on atteint des niveaux tels que cela confine à la folie. Il est donc urgent de réduire l’investissement. Je vais me faire des amis !

Le conseil municipal du 18 février et le débat d’orientation budgétaire

Les années se suivent, les débats sur le budget se ressemblent.

Le préposé aux comptes, en général un élu sans reproche, et aussi sans peur, l’adjoint aux finances, expose combien la majorité socialiste gère rigoureusement le budget, en «maîtrisant les dépenses», bien entendu, et en dégageant une spectaculaire marge d’auto financement.

Sauf que cette fois-ci, les projections n’étaient pas au rendez-vous de l’élogeque les socialistes voulaient bien faire d’eux même. Le souci est qu’un «effet ciseau» se profile. Les marges d’auto-financement se réduisent passant en quelques années de 8 millions à 2 millions. Et la marge d’autofinancement c’est simplement le différentiel entre les dépenses et les recettes. Si ça diminue tous les ans, il y a du souci dans l’air.

Il a encore été raconté par l’adjointe aux finances que les frais de fonctionnement étaient maîtrisés. Faux. Ils continuent d’augmenter de 1,66 % l’an, dans un contexte d’inflation à 0%. Il n’y a donc pas de maîtrise.

Mais ce n’est pas tout.

Il reste le venin de la fin. Il va se diffuser lentement.

Les impôts vont augmenter. Il faut pour l’équipe municipale continuer d’investir tous azimuts. Les dépenses de solidarité augmentent. Bref, les impôts permettront de maintenir la capacité d’autofinancement.

La critique fondamentale de ces projections et de cette politique est simple. La ville d’Annemasse est riche. Les fonds frontaliers et les recettes provenant du casino représentent 13 millions d’euros. Il y a maintenant bien des années je disais au maire d’alors que ces ressources devaient être consacrées exclusivement aux investissements et jamais au fonctionnement. Il jurait ses grands dieux que c’était le cas. Faux. Les 13 millions qui représentent plus du quart des recettes financent au moins aux trois quarts les frais de fonctionnement. La preuve ? Voyez ce qui reste de marge.

Le plus extraordinaire c’est la dissimulation à laquelle se livre la majorité socialiste.

Elle conclut sa présentation du budget par ces mots :

«Pour maintenir ces objectifs, dans un contexte de diminution des dotations de fonctionnement (ce qui est bien vrai), il faut :

  • maîtriser les dépenses de fonctionnement de manière rigoureuse,
  • recourir à l’emprunt de manière raisonnable,
  • augmenter les recettes de fonctionnement de manière équilibrée».

Augmenter les recettes de fonctionnement de manière équilibrée = augmenter les impôts.

Il y a ici tout le condensé du mensonge politique qui finit par saper la relation citoyenne à la démocratie comme l’abstention le démontre.

Pauvre France.

Et pauvre ville. Lors des dernières élections jamais à un seul moment les socialistes et Monsieur DUPESSEY n’ont annoncé la couleur, jamais ils n’ont dit qu’ils avaient l’intention d’augmenter les impôts. Ils ont donc été élus sur un mensonge.

 

Et pourquoi donc une mosquée à Annemasse ?

La réponse reste simple. Il y a quelques principes qui sont l’honneur d’une démocratie. La liberté de penser, la liberté de religion, la liberté d’expression, une seule et même liberté au fond sous des déclinaisons diverses. Le second principe est celui de la laïcité. La république française est laïque. C’est au nom de la liberté de religion et en celui de la laïcité que j’ai voté lors du conseil municipal du 18 février 2016 en faveur de la vente d’un terrain de la ville destiné à l’édification d’un lieu de culte décent pour tous les musulmans.

Il n’y a rien là d’exceptionnel. L’étonnant est que cette question qui coule de source, de source républicaine, n’ait pas été traitée plus tôt.

J’ai toutefois un regret. Qu’il n’y ait pas eu l’unanimité sur ce vote. On peut dire qu’il y a eu «presque» l’unanimité. Ce qui est déjà une satisfaction.

Une réforme fondamentale en catimini

La loi fondamentale de la société civile, celle dans laquelle nous baignons tous, c’est la loi civile, que les pays d’ici ont pris l’habitude de rassembler dans un code. Le Code civil. Celui dont Stendhal disait qu’il était son livre de chevet dans lequel il trempait sa plume pour y puiser l’exemple de la pureté de la langue.

Une loi fondamentale doit pouvoir être modifiée pour l’adapter au temps. Bien entendu. Le Code civil n’est pas immuable, il a connu des toilettes successives sur des points d’importance. Par exemple le droit des successions. Par exemple les multiples réformes qui ont touché le droit de la famille.

C’est la loi qui s’en est chargée.

La loi c’est le parlement. C’est le débat, c’est la démocratie.

Or, voilà que le «président normal», celui qui nous promettait qu’il allait être le garant bonhomme et tranquille de la démocratie, a fait choisir par son gouvernement une autre voie pour modifier un pan entier et surtout fondamental du Code civil, celle de l’ordonnance.

Tout le droit des contrats est balayé et remplacé par de nouvelles dispositions.

Le droit des contrats est au cœur de notre vie privée.

Pour le modifier, le moins serait qu’il y ait un débat, devant l’Assemblée nationale, devant le Sénat. Dans ces deux assemblées, on discute de sujets aussi importants que celui de la sécurité des piscines par exemple, on en a fait même une loi.  Mais pour le droit des contrats, aucun débat, rien.

Une ordonnance, et c’est tout. Certes, le parlement a autorisé en février 2015 le gouvernement à réformer ce cœur des lois civiles par ordonnance. Certes, mais cela escamote tout débat, ce qui est une honte.

Par une ordonnance, depuis hier, un pilier social est transformé. En catimini, sans débat, le tout entrant en vigueur dès octobre 2016. Et il faudrait croire en la démocratie ? Ce qui vient de se passer est une honte. Une honte pour tous.

Annemasse attendra la fibre optique jusqu’à la Saint-Glinglin

Promi, juré, craché, Annemasse aura la fibre optique. Quand ? C’est une autre histoire. Pendant ce temps le département s’équipe : Le Syane (syndicat départemental) investira en 2016 la somme de 27,3 M€ pour la poursuite de la construction du réseau public départemental en fibre optique. Nous, rien.

La faute à qui ? Certes, la ville porte sa part de responsabilité. Elle avait cru il y a maintenant des lustres pouvoir s’équiper en fibre optique pour la télévision, en confiant la construction du réseau à Numericable qui n’a rien fait ou presque. La ville avait fait le choix d’une délégation de service public dont on ne sait à l’heure présente comment faire pour s’en débarrasser. Mauvaise pioche.

Mais la responsabilité principale incombe en fait au gouvernement. Pas celui de Hollande. Hélas! Celui de Sarkosy, zut alors. C’est en effet en ce temps que sottement l’État a choisi de confier à Orange la réalisation des réseaux dans notre secteur. Orange ne fait rien. Orange encaisse les dividendes, c’est normal. Orange n’investit que là où c’est rentable, on peut comprendre. Ailleurs Orange s’en fout. La mission que lui a confiée l’État ne l’intéresse manifestement pas dans les secteurs à moindre rentabilité, ce qui est le cas ici. Incapable de réaliser l’objectif assigné, en tout cas ici. L’erreur est de donner à une société, quelle qu’elle soit, où que ce soit, un monopole. Dès qu’on accorde un monopole, on est sûr du résultat : un désastre économique. Le monopoliste travaille dans son intérêt exclusif, fixe les tarifs qu’il veut, investit quand ça lui chante. Et cela ne chante pas à Orange, qui nous fait marron, ce qui nous rend verts, avant que nous ne voyions rouge.

Même Monsieur Boucher, maire adjoint dont je tairai la couleur, qui a hérité du délicat dossier de Numericable devient partisan de la concurrence, c’est dire à quel point il est ébranlé dans ses convictions. Ainsi va le monde.

Le coût des Agglo(mérations)

Le grand mensonge politique fomenté par toute une partie des élus, des administrations, des analystes et de KPMG qui en a tiré profit, mais aussi de la loi, c’est celui des «économies d’échelle» qui devaient être réalisées par la constitution des «Agglos» de tout poil.

La Cour des comptes vient d’épingler celle de Carcassonne en relevant que dans ce cadre idyllique les agents sont en moyenne absents 22 jours par an pour maladie, que les dépenses de fonctionnement ont explosé et que le budget s’est envolé entre 2010 et 2014 de 78 %.

Erreur à Carcassonne est difficilement vérité à Annemasse. Mais avant de clouer au pilori, il faudrait avoir au moins les chiffres. Quoi, quand, combien ?

On a payé à peu près tous les ans des sommes considérables à KPMG pour réaliser des études toutes plus mirifiques les unes que les autres, et on ne sait toujours pas quelles sont les réelles économies d’échelle que la constitution à grand frais de l’agglomération d’Annemasse les Voirons devait produire. Rien. Pas un chiffre.

Le mensonge en général s’abrite derrière le silence. Ce silence persistant est inquiétant.

L’urbanisme est-il maîtrisé ?

La réponse est négative.

Le jugement est certes un peu sévère. Il existe des instruments, il existe des élus, pleins de bonne volonté, intègres, et même savants.

Ils organisent des études, s’entourent de consultations, suivent même parfois les recommandations qui leur sont faites par les organes de concertation qu’ils ont créés. Et pourtant la réponse ne peut être que négative. En tout cas dans notre région.

Car cette région est marquée par un fait essentiel : Genève. Genève produit la croissance économique, qui mécaniquement génère l’augmentation démographique par la création à jet continu de milliers d’emplois.

Le développement urbain est la conséquence directe de l’accroissement démographique, lequel dépend de facteurs qui ne sont maîtrisés en rien par les élus d’ici en tout cas. Dès lors, et quelque soit la qualité des élus, quelque soit la qualité des études, le choix fondamental dépend d’un ailleurs qui n’est en rien sous contrôle de l’ici.

En ce sens urbanisme de notre agglomération, de notre ville, de chacune des communes n’est en rien maîtrisé. Il est subi.

Serait-il possible politiquement de ne plus subir ? Soyons réalistes : ce n’est en tout cas pas pour demain.

 

 

Plainte au Procureur de la République du maire d’Annemasse au sujet de la MJC Sud

La plainte est dirigée contre des personnes qui n’y sont pas désignées, ce qui est curieux puisqu’elles sont néanmoins identifiables par leurs fonctions.

Plainte du maire : cliquez sur le lien pour le télécharger

Que va faire le Procureur ? Probablement ordonner une enquête, et ce d’autant qu’il est saisi par l’association de la MJC d’une plainte antérieure dirigée contre personnes nommées expressément. Le pluriel est d’ailleurs de trop puisque la plainte du maire nous apprend que celle de la présidente de la MJC aurait été dirigée, elle, contre seulement une personne, responsables de secteur. Mais c’est peut-être une coquille.

Pour la suite de la procédure, si l’enquête devait aboutir à des poursuites devant le tribunal, il n’est pas sûr que la ville puisse se constituer partie-civile, à la différence de la MJC, faute d’un préjudice direct découlant de l’infraction. L’avenir nous le dira.

Sur le fond de ce dossier il est difficile de ne pas relever que quand le maire, plaignant, écrit : «La ville alerte la MJC Sud depuis 2013 sur la situation financière, la gouvernance et le repli de la structure», il ne dit pas quand il en aurait informé le conseil municipal, ce qui était bien le moins.

La réponse est simple. Jamais.

Ce qui engage la responsabilité politique du maire et des conseillers municipaux socialistes qui étaient membres du bureau de l’association. Bureau dont près de la moitié des membres n’étaient pas à jour de leurs cotisations.

La situation actuelle a une cause. La MJC Sud est une chasse gardée pour la majorité socialiste qui en a fait un agent électoral essentiel. D’où le silence sur ses difficultés, et l’absence de mesures, alors qu’elle savait.

Séance du conseil municipal du 20 janvier 2016

Où l’on apprend qu’il y a des démissions, dont celle remarquée d’un adjoint qui ne sera pas remplacé. Ses fonctions sont sans doute devenues inutiles, allez savoir ? Pour lire, il faut cliquer sur le lien, charger, et c’est gratuit. (Mais les dons sont toujours possibles).

Document de synthèse à télécharger : l’ordre du jour et sa présentation.

C’est vrai que le sport n’a aucune importance, dès les élections passées. Il vaut mieux confier toutes les fonctions relatives à ce domaine à quelques conseillers qui ont fait la preuve de leur compétence dans la gestion comme ceux qui se sont illustrés dans la difficile administration de la MJC.

Fonds frontaliers, la menace se précise

Le MCG (Mouvement des Citoyens Genevois) dépose ce matin 12 janvier 2016 les 8549 signatures sur les 7403 exigées, pour lancer une initiative référendaire sur les fonds frontaliers.

Un référendum se profile donc sur le maintien du système actuel. Il faudra toutefois que l’initiative passe le barrage de l’examen de légalité car la question se pose de savoir si par un référendum cantonal il serait possible d’abroger un traité international. L’accord de 1973 a été passé entre l’État français, réticent, et la Confédération. Nous verrons.

Mais sans être ultra pessimiste, on ne peut que frissonner devant les éventuelles conséquences d’une suppression toujours possible. Les 3,5 % de la masse salariale genevoise reversée aux Départements et aux communes qui accueillent des frontaliers sont devenus une composante essentielle des différents budgets locaux. Par exemple à Annemasse c’est un quart du budget.

Malheureusement à Annemasse la suppression serait catastrophique, et la responsabilité en incombera totalement aux socialistes qui gouvernent la ville depuis plusieurs décennies et qui au lieu de consacrer ces sommes en totalité aux investissements, les ont progressivement affectées au gouffre sans fond des dépenses de fonctionnement.

C’est le moment de se souvenir ce que sont les fonds frontaliers. Les frontaliers sont soumis à Genève à un prélèvement des impôts à la source. Contrairement par exemple à ceux du Canton de Vaud qui ne payent leurs impôts qu’en France. C’est en raison de cette situation que cette compensation est intervenue. Rien de plus.

Mais la situation est bancale. En théorie administrative les impôts ainsi reversés devraient alimenter le seul budget de l’État. Mais par la volonté des Genevois, et que grâce leur en soit rendue, les bénéficiaires sont les départements frontaliers, essentiellement la Haute-Savoie, et les communes frontalières. D’où la nécessité de n’affecter ces fonds qu’à des équipements structurants, et de ne pas les aventurer sur le fonctionnement.

Si Annemasse avait autant de caméras que Londres,

Annemasse en aurait 2079. Il y a 8 416 535 habitants à Londres qui compterait 500 000 caméras de vidéo surveillance soit = 16,83 habitants par caméra. Personne parmi la majorité municipale socialiste n’a jamais soutenu que Londres avait quitté le camp de la démocratie.

Ce qui laisse ouvert le champ de la discussion.

Une question subsidiaire est celle de savoir ce qu’on met derrière les caméras pour qu’elles soient efficaces. Certes, mais d’une part leur seule présence est une arme dissuasive et d’autre part un réseau dense de caméras permet de lutter efficacement contre le crime en aidant, ce qui est capital, à l’élucidation des affaires.

Le dernier braquage d’une bijouterie à Annemasse en décembre dernier l’illustre parfaitement. Avec un enregistrement, quantité d’indices supplémentaires auraient été recueillis, ce qui aurait permis d’élucider plus rapidement l’affaire et d’en découvrir les auteurs. Sans compter qu’une alerte aurait pu être donnée rapidement, et au total il n’est même pas sûr que le forfait eût été commis si ses auteurs avaient su qu’ils risquaient d’être repérés, traqués, arrêtés.

 

 

L’intéressante question de la fusion des communes

On nous dit qu’en 2015 près de 300 communes ont fusionné et qu’ainsi le nombre total de ces cellules territoriales passerait pour la première fois en dessous de 36000.

L’idée de la fusion des communes est intrinsèquement intéressante. Si on voyage un peu en dehors des frontières, on constate souvent que le maillage territorial est plus grand qu’en France.

La question se pose sérieusement dans quasiment toutes les agglomérations qui présentent un continuum urbain, de l’utilité de maintenir des divisions communales de plus en plus abstraites, et surtout en décalage avec la perception que les habitants ont de l’unité de leur espace.

Annecy répond à cette quête de la recherche d’une cohérence territoriale. Annemasse peut-être demain.

Il faut donc s’intéresser à cette perspective qui ne présente pas que des avantages. Outre la perte d’identité, d’autres inconvénients résultent d’une excessive centralisation. Souvent en croyant rationaliser la gestion par la concentration des moyens on aboutit paradoxalement à l’inverse parce qu’on oublie que plus une organisation administrative est complexe, moins elle est productive. Le débat est ouvert.

De la nécessaire place du juge dans le dispositif répressif

Une méthode radicale pour devenir impopulaire par les temps qui courent consiste à se montrer réticent devant le mouvement de restriction des libertés que les évènements récents et la montée des périls paraissent commander.

Il a fallu des décennies en France pour que les libertés concrètes, protégées par un ensemble de règles inspirées des droits de l’homme, se constituent. Au cœur du dispositif de contrôle est placé le juge qui lui même doit agir dans la transparence du débat contradictoire.

On ne mesure pas à quel point il a fallu de luttes pour parvenir à ce stade. Nos libertés nous sont essentielles.

Dans l’émotion du moment, il est en projet de limiter la portée de cet ensemble de règles qui plieraient devant l’impératif de la sécurité publique, confiée principalement aux forces de l’ordre, avec l’intervention inédite depuis des lustres du préfet.

Montesquieu peut se retourner dans sa tombe. Il est un principe aussi essentiel que l’air que nous respirons, celui de la séparation des pouvoirs. Le pouvoir administratif ne doit jamais empiéter sur le pouvoir judiciaire. Ce n’est pas au préfet de décider si un suspect doit ou non être retenu pour vérification, c’est au juge.

On peut certes invoquer les nécessités d’une prompte exécution des mesures de sûreté, mais au temps d’internet et du téléphone, un juge peut parfaitement remplir avec la même célérité cette mission, et d’une manière générale il est par ses fonctions comme génétiquement programmé pour agir dans le respect des droits fondamentaux. Les préfets aussi, mais sans l’indépendance. D’où la préférence que l’on doit retenir pour le juge.

Si j’étais parlementaire, je ne voterais pas une telle mesure, au risque de mécontenter l’électeur et de le précipiter vers quelques abîmes politiques. Mais comme il faut croire au juge et à l’instituteur, il faut croire aussi en la force de persuasion à terme de l’idée de liberté.

Les meilleurs vœux des fonds frontaliers pour 2016

Le DL expliquait ces derniers jours que les fonds frontaliers avaient pris l’allure d’un cadeau de Noël :

«Du côté des communes, Annemasse arrive largement en tête. Avec ses 7 485 travailleurs frontaliers, la cité frontalière empoche la somme de 10 078 088 euros. Parmi les autres millionnaires de la CFG, on retrouve Gaillard (5 244 290 euros pour 5 238 frontaliers), Saint-Julien (4 729 673, 4 724), Reignier (2 184 620, 2 182), Ville-la-Grand (2 085 501, 2 083), Vétraz-Monthoux (2 154 584, 2 152), Ambilly (2 004 404, 2 002), Viry (1 702 042, 1 700), Collonges-sous-Salève (1 460 752, 1 459), Cranves-Sales (1 446 735, 1 445), Valleiry (1 358 630, 1 357), Archamps (1 160 392, 1 159) ou encore Cruseilles (1 053 263, 1 052)».

On ne peut que se réjouir de ce bonus, et regretter que la commune n’en tire pas la conclusion que les impôts locaux devraient baisser à proportion de ces montants d’aide genevoise.

Pour prévenir un argument constamment mis en avant par de bons esprits, les fonds frontaliers ne sont pas principalement destinés à compenser le coût des habitants travaillant à Genève et vivant dans le Genevois haut-savoyard. Pour la bonne et simple raison qu’ils ne «coûtent» pas à la commune, et qu’ils payent des impôts locaux.

Le seul partenaire qui aurait à s’en plaindre est l’état, car il est vrai que les frontaliers au lieu de payer leurs impôts en France les paiement par prélèvement sur leurs salaires à Genève, seul canton frontalier à pratiquer cette retenue à la source.

Mais la ville n’est pas l’État.

10 078 088 euros pour l’année 2015 et 7485 travailleurs frontaliers. Ce qui est d’une importance extrême, et représente près d’un travailleur sur deux.

Cela va-t-il durer ? D’abord la question de l’emploi frontalier dépend totalement de la bonne santé de l’économie genevoise. Si elle devait tousser, l’impact serait énorme. Ensuite ce qu’on ne sait pas c’est si ce régime d’exception peut se maintenir. Sans doute oui si le système du prélèvement à la source se poursuit à Genève, encore que ce ne soit pas absolument obligatoire que les salariés frontaliers soient prélevés à la source.

Délicieux compléments au précédent article sur la MJC sud

Il faut avoir de la patience pour lire un rapport administratif jusqu’au bout, ou bien être concerné, mais ici, le rapport des vérificateurs du ministère des finances, tout en ellipses, en euphémismes, usant de tous les procédés rhétoriques de l’atténuation, ne dit qu’à demi-mot, mais dit d’entières vérités.

La MJC est une institution socialiste, et elle nous enseigne que le socialisme c’est l’alliance de la gabegie à la bonne conscience. Un petit exemple illustrant ce point. On ne doute jamais de l’excellence des intentions des membres du bureau d’une association, et de cette association particulière qu’est la MJC. Ils sont dans le camp du bien. Et voilà que le rapport d’enquête nous apprend que ces bons membres ne sont que 7 sur 17 a être à jour de leurs cotisations.

C’est farce ça !

Rapport, cliquez pour le télécharger

Ce qui est encore plus farce c’est de lire que le rapport a été transmis au président «débordé» de l’association le 17 mars 2015, qu’il est impossible que les membres du bureau conseillers municipaux socialistes ne l’aient pas immédiatement connu, qu’il est donc impossible que le maire ne l’ait pas aussi immédiatement connu, et il sera constaté qu’ils n’ont rien dit. Leur silence les accuse.

C’est dans ce contexte que la plainte du maire au nom de la ville doit être replacée. D’ailleurs on peut s’interroger sur l’intérêt à agir qu’aurait la ville si des poursuites judiciaires étaient ouvertes contre le directeur évincé et le responsable du secteur des jeunes, également licencié. Il n’est pas certain que la ville serait recevable à se constituer partie civile faute de lien suffisant avec l’infraction. Par exemple si vous êtes la malheureuse victime d’un vol, vous pouvez intervenir dans le procès contre l’auteur, mais si c’est votre voisin qui a été la victime, alors vous n’êtes pas recevable à agir. Nous verrons, ce n’est d’ailleurs pas le problème principal.

Le problème principal est celui de l’abyssale incompétence des conseillers socialistes mandatés au bureau d’une association qui gère pourtant des fonds importants.

Mais ce serait cruel de limiter la responsabilité aux seuls élus.

On n’a pas parlé jusqu’ici des organes que sont d’une part l’expert comptable, mais surtout d’autre part, celui qui a pourtant une mission de surveillance, du commissaire aux comptes. Aucun rapport, aucune alerte ? Si c’est le cas, c’est grave.

Que les cieux soient vous soient propices en cette nouvelle année.

Il est encore temps pour la gauche de prendre de bonnes résolutions :

– Baisser les impôts,
– Réduire les dépenses,
– Lire les bilans.

Par exemple celui de la MJC Sud, si les conseillers socialistes qui étaient membres du conseil d’administration avaient simplement lu le bilan, ils auraient découvert la réalité.

Mais ils ne le lisaient pas. Ils ne rendaient pas compte au conseil des dérives qu’ils auraient dû observer. Ils gardaient le silence, le maire aussi, ses adjoints aussi.

Une curiosité toutefois. Dans sa plainte pour abus de biens sociaux, le maire d’Annemasse expose que depuis plusieurs années son attention avait été attirée.

Soit c’est faux, et en ce cas c’est bien ennuyeux qu’un élu de cette importance, conseiller régional, l’un des dirigeants régionaux du parti socialiste, énonce une proposition fausse en figure de mensonge, soit c’est vrai, et alors c’est pire.

Pire parce qu’il savait et qu’au lieu de s’en ouvrir au conseil municipal, au lieu de l’informer, il a soigneusement occulté cette réalité. Pourquoi ? Parce que la MJC n’est pas seulement un lieu pour les  jeunes, c’est avant tout dans l’esprit du maire et de son équipe, un lieu d’influence. Un grisbi politique. Il ne fallait donc pas y toucher, et surtout garder secret les errements de sa gestion.

 

 

Le conseil du 17 décembre 2015 sentait Noël il débordait de cadeaux

Il a commencé par un cadeau à la société d’exploitation des parkings, en forme d’allongement de 5 années de la durée de sa délégation de service public, en échange d’un investissement de 5 millions dans l’édification d’un parking en silo qui sera situé aux abords de la gare. Par la gare transiteront 4 millions de voyageurs par an.

Personne en dehors de la fourbe opposition ne pouvait trouver à redire à un tel plan qui allait faire cadeau aux automobilistes de 350 places de parkings payants. Mais avec son mauvais esprit elle s’en est même prise à l’admirable M Boucher qui a vanté les mérites du pragmatisme, et expliqué que les 350 places n’étaient pas uniquement 350 places, mais beaucoup plus avec le cadeau que leur feront les parkings d’Altea et des abords de Jean-Monnet, avec des centaines de places gratuites, si ce n’est pas un cadeau ça, situés à au moins un quart d’heure de la gare en BHNS, vous imaginez comme ce sera pratique.

Il y a même eu un membre de la majorité pour dire qu’il connaissait des annemassiens qui allaient partir d’Annemasse pour aller se garer à Altéa, prendre le BHNS, le bus quoi, pour rejoindre la gare. C’est frais ça. Ils sont garés à Annemasse et ils vont se garer en dehors pour prendre le bus et revenir dans la ville.

Et l’opposition de trouver le raisonnement ceci, l’affirmation cela, de faire des chichis alors qu’à l’évidence il ne manquera pas une place de parking puisqu’il suffit d’aller jusqu’à Lyon et Annecy et de revenir par le train en gare d’Annemasse pour sauter dans le Ceva rebaptisé Express Léman et reprendre le train pour retourner à Lyon ou Annecy.

Il faut donc avoir l’esprit singulièrement tourné pour trouver dans l’addition des trois parkings la marque d’une contradiction imaginaire dans le discours qui affirme en même temps que 350 c’est bien suffisant, mais qu’il faut y ajouter encore 500 prises ailleurs.

Beaucoup de subventions-cadeaux ont été versées, et comme souvent il y a même eu un cadeau aux syndicats. Emportés par leur appétit subventionniste les conseillers de la majorité ont même voté une subvention destinée à la MJC Sud, qui est en liquidation. J’oubliais, moi aussi je l’ai votée. Curiosité, mais comme c’est Noël, c’est possible. Tout est possible.

Au chapitre de la MJC au milieu de la séance, le Maire a fait distribuer en cadeau sa plainte au Procureur de la République contre X pour le fiasco de la maison des jeunes. On la lira à la bougie du sapin, la nuit, entre Noël et Nouvel An.

Enfin en avance sur les rois, on aura même droit à un exemplaire du rapport de la chambre régionale de la cour des comptes sur la MJC, et même à celui de l’audit. Ce n’est peut-être pas un cadeau pour tout le monde, à commencer pour les vigilants administrateurs, mais ce qu’il y a de sûr, c’est qu’on aura de la lecture.

Le tram et l’agglo

C’était super drôle hier soir le 16 décembre 2015, lors du conseil communautaire de l’Agglomération d’Annemasse, dans la présentation des modalités de financement de la première tranche du Tram, un conseiller a dit qu’on parlait du tramway nommé désir. C’est épatant, cool, frais, ça kiffait grave, c’était de la frappe. (Il faut actualiser son vocabulaire).

Sur les 57 millions du coût prévisible, tout va bien, on a déjà 50 millions, et le solde sera apporté par le Département qui est sommé de le faire. Non mais. On observe au passage que la Confédération y est pour la moitié, ce qui fait que le tram devrait logiquement s’appeler le Bernois, ou quelque chose comme ça. En plus le matériel sera fourni par les Genevois. Bien, bravo pour les financements.

La bonne nouvelle comme cela a été relevé par Maxime Gaconnet, c’est que seule une première tranche sera réalisée, de Moëllesullaz à la rue du Parc. La seconde sera programmée quand son financement sera bouclé, et ira de la rue du Parc à travers la rue des Voirons vers le lycée des Glières, ce que M Boucher appelle la desserte du Perrier.

Le tracé imbécile de cette seconde partie est donc pour plus tard.

D’ici là, il faudra chasser les socialistes, y compris de l’Agglomération dont l’instance délibérante ne comprend pas que plutôt pour le tram d’aller au gisement des voix des socialistes, il vaudrait mieux dans l’intérêt général, comme dans toutes les villes à travers le monde, qu’il aille à la gare. Idée qui ne vient pas aux esprits hypnotisés par les roucoulements des dirigeants socialistes locaux. Au passage il faut saluer leur intelligence politique, leur art de la manipulation des esprits, leur admirable science des organisations.

Pour l’instant le tram avance dans le bon sens. Après, on verra.

La rente KPMG

Ce qu’il y a de bien avec les multinationales c’est qu’elles sont partout. KPMG, que l’on n’a pas besoin de présenter est donc aussi à l’Agglomération, où la firme vient de produire un document mâtiné de PowerPoint pour la modique somme de 50000 €.Rapport sous-traité par le Président de l’Agglomération sur les bénéfices de la mutualisation des services, l’une des motivations phares de la constitution partout en France de dizaines de communautés.

La loi oblige normalement à ce que le rapport sur la mutualisation établisse des prévisions dans deux domaines : celui des effets de la mutualisation sur les effectifs, et celui de ses effets sur les finances.

Pour 50000 € en cette fin d’année 2015, coût du rapport, KPMG n’a pas fourni ces deux données fondamentales qui justifient seules la constitution des Agglomérations destinées à réaliser des «économies d’échelle».

Point.

Les économies d’échelle, c’était donc une blague. Une de plus. Riez, contribuables, on vous prend pour des billes, et en prime on augmentera vos impôts en 2016.

La baisse tendantielle du taux de profit politique

Une baisse tendancielle, une érosion, un tas de choses, mais sûrement pas une victoire, même honteuse. Annemasse reste à gauche dans cette élection. La liste socialiste, ramassi de socialos et d’écolos avec quelques fossiles crypto trotskistes recueille 41,43 % des voix. Plus que celle de la droite qui elle a plafonné à 36,99 %, un écart de 4,4 % seulement, et mieux que le fn qui a atteint 21,58 %. Toujours pas de quoi pavoiser.

Quand je m’observe je m’inquiète, mais quand je me compare je me rassure, disait Talleyrand, paraît-il, c’est vrai aussi en matière d’élection.

En 2010 Queyranne le socialiste qui fait fuir même le maire socialiste de Lyon, le socialiste qui a fait explosé les effectifs des fonctionnaires territoriaux, le socialiste qui a augmenté les impôts versés à la région sans aucun profit pour la Haute-Savoie, obtenait 51,92 %, la droite 33,54 % et l’extrême 14,54 %.

Soit pour les socialistes et leurs alliés de pacotille une chute de près de 10,49 %. Énorme.

Mais hélas, la droite n’en aura pas asser profité. Elle passe de 33,54 % à 36,99 % gagnant ainsi 3,45 % depuis 2010 mais sa progression entre le premier et le second tour de 2015 a été de 10,04 %.

Déception, alarme, nécessité d’agir pour convaincre, plus encore, même si la région bascule à droite.

Quant aux frontistes leur progression est incontestable par rapport à 2010 puisqu’ils gagnent 7,04 %. Mais ils sont en régression au second tour sur le premier passant de 25,05 % à 21,58 %, soit 3,47 % de moins. Ce n’est donc pas si brillant, d’autant qu’entre les deux tours la participation est passée de 31,10 % à 39,80 % soit une progression, oh combien insuffisante, de 8,7 %. La petite mobilisation de l’électorat ne lui a pas profité, au contraire.

 

Ces électeurs qui portent leurs suffrages sur le FN sont autant d’âmes citoyennes égarées qu’il faut convaincre d’abandonner les chimères du demain on rase gratis sur fond d’un nationalisme voué à l’échec le plus certain dans le monde contemporain, surtout dans un territoire marqué d’abord par le bénéfice inouï tiré de la porosité de la frontière avec la machine économique genevoise. Le vote frontiste ici est encore plus aberrant.

Mais le gain très relatif du FN de 7 % est moins significatif qu’une chute de 10 % des socialistes.

En résumé la gauche perd, l’extrême droite monte mais moins vite qu’ailleurs et régresse entre les deux tours, et la droite se rétablit. Elle progresse entre les deux tours de plus de 10 %. C’est de son côté que se trouvait le dynamisme.

La seule alternative politiquement sensée est bien celle des forces unies de la droite républicaine.

 

 

Anniversaire : 7 décembre 1941, Pearl Harbor

Et l’Amérique attaquée par surprise par le Japon entra en guerre, puis l’Allemagne eut la bonne idée de lui déclarer la guerre à son tour. Grâce à cela, trois ans plus tard la France occupée était libérée.

À Annemasse on a déjà vu pire,

Mais au soir du premier tour des régionales, il n’y a pas vraiment de quoi pavoiser.

30 % pour le PS, presque 27 % pour LR et UDI, l’extrême gauche alliée aux écolos un peu plus de 10%, 25 % pour le FN.

La gauche ne s’effondre pas, loin s’en faut, le FN ne se volatilise pas, on s’en doutait.

On peut se consoler en se disant qu’aileurs c’est la Bérézina pour les socialistes, mais quand même. Dans une région frontalière donner du grain au FN qui propose un programme économique fondé sur l’idéée que demain on rasera gratis, et sur celle de la fermeture des frontières, c’est contraire à la sagesse.

Le discours du FN n’est pas extrêmement lucide, pour dire le moins. Mais il passe.

Un éditorialiste a mis le mot de la fin : «je ne sais pas où on va, mais ce qu’il y a de sûr c’est qu’on y va».

La pente fatale des impôts prélevés par l’agglomération

Le 25 novembre 2015, un conseil communautaire s’est tenu à Annemasse. Il avait à son ordre du jour notamment une question relative à la tarte à la crème de la mutualisation des services supposée faire réaliser des «économies d’échelle».

L’idée de la mutualisation est belle et ne peut qu’être soutenue.

Mais sa réalité est désespérante.

Jamais aucun chiffre n’est avancé sur ce point. L’Agglomération dépense pourtant des sommes importantes en conseils de tout poil, et notamment ceux de la multinationale KPMG. L’«Agglo», comme les initiés se plaisent de l’appeler, est par ailleurs servie par un personnel nombreux et compétent. Mais rien, aucun chiffre, jamais rien.

Il faut se souvenir pourtant que le regroupement en agglomération, bête à cinq pattes du droit public, était supposé faire réaliser des économies depuis le début selon ses promoteurs.

Toute la population avait applaudi en comprenant que les économies réalisées permettraient de diminuer les impôts.

Au lieu de quoi, non seulement l’addition n’a pas été diminuée, mais au contraire elle a augmenté considérablement.

Les «bases» ont augmenté. Ça, c’est le côté mécanique des modifications des valeurs locatives qui servent d’assiette aux impôts locaux. Modifications décidées par le ministère des Finances, toujours à la hausse comme on s’en doute.

C’est ce qui fait d’abord augmenter à taux constant, les impôts. Par exemple la base de la taxe d’habitation passe de 100 à 110, les impôts sans modification du taux d’imposition augmenteront de 10 %.

Mais en outre les taux ont augmenté dans l’Agglomération.

Ainsi la part de la taxe d’habitation et de la taxe sur le foncier non bâti ont augmenté dans l’Agglomération, dans leurs taux de la manière suivante :

2011 2012 2013 2014 augmentation
Taxe habitation 6,46% 6,52% 6,75% 7,10% + 10%
Taxe foncier non bâti 2,20% 2,20% 2,28% 2,40% + 9%

Ainsi sur ces quatre années les impôts prélevés par l’Agglomération ont augmenté de 10 % pour la part prise sur la taxe d’habitation et d’à peine moins pour le foncier non bâti.

Pendant ce temps les revenus des contribuables en dehors de ceux qui auront bénéficié du glissement du franc suisse, c’est-à-dire les revenus de la majorité, n’auront pas augmenté de 10 %.

L’Agglomération, au stade actuel, n’a pas fait réaliser d’économies, mais au contraire a généré des charges supplémentaires qui ont été répercutées dans les impôts. Et cela n’a pas été dit.

Contrairement à ce qui était annoncé.

Si après ça on regrette que l’abstention aussi augmente, c’est qu’on ne comprend pas les effets dévastateurs que le mensonge de la rhétorique politique finit par avoir sur les électeurs.

La découverte de la réalpolitik par le président normal

On ne dira sans doute jamais sans honte les bricolages insensés des socialistes et de leur président «normal» en matière de politique étrangère.

D’abord dans une foucade d’amateur colorée par les oripeaux du romantisme, le traitement réservé à la Syrie fut simplissime, à l’image des déclarations de BHL : sus au tyran.

Puis vint le mois de janvier 2015 et pire, celui de novembre. Volte-face. D’un seul coup il fallut choisir les vrais ennemis, et emportés par l’ardeur des néophytes, les socialos-normaux se mirent en 24 h chrono à découvrir les vertus de la réalpolitik pour se précipiter dans les bras de Puttin, les seuls qui restaient entrouverts après la douche froide des alliés, de chaque côté de l’Atlantique.

Une nouvelle humiliation infligée à la France et à l’Europe entière, par le président mouillé.

Effet des attentats :

Un sondage organisé parmi son lectorat par un journal, paraît indiquer qu’a priori les tendances de fond vont s’accentuer :

panique

Dans un océan d’abstentions cela risque d’être fatal aux modérés de tous les camps.

C’était chouette cette réunion,

Samedi matin 21 novembre 2015, une réunion publique s’est tenue à la MJC du Perrier, qui brûle, ou plutôt qui brûlait, puisque le 20 novembre 2015 le tribunal de Thonon-les-Bains, l’a mise en liquidation judiciaire.

On comprend que le maire ait voulu organiser une réunion publique, pour expliquer à la foule enthousiaste à quel point son équipe avait pris toutes les mesures qui s’imposaient et ne portait aucune, aucune responsabilité.

Dans un premier temps à force de graphiques il a exposé que depuis 2012 les finances de la MJC viraient au rouge vif. Les déficits se sont accumulés pour atteindre 200 000 €, et ce n’est pas fini.

Alors que les subventions dont la MJC tire l’essentiel de ses ressources n’ont jamais baissé. Annemasse verse, en même temps que d’autres, pas moins d’un million d’euros par an.

Avec force graphique en technicolor il a exposé «l’effet ciseau», les politiques sont savants.

L’essentiel de la démonstration consistait à charger le directeur licencié de la MJC de toute la responsabilité de la situation. Pire, il l’accablait en exposant qu’il avait non seulement laissé filé les déficits en n’ajustant pas les dépenses aux recettes en baisse (pour la seule petite part qui provient des cotisations, le reste provenant des subventions), mais pas seulement. Il y aurait eu des détournements, et la nouvelle présidente de l’association a porté plainte.

C’est savoureux d’entendre un élu socialiste dénoncer une gestion en ce qu’elle n’a pas observé l’orthodoxie financière.

Le directeur licencié a saisi le conseil des prud’hommes et demande 200 000 € à titre d’indemnité. Un autre employé de la MJC réclame quant à lui 130 000 €. Ce dernier a la particularité d’avoir en outre été un élu au conseil municipal et il a siégé dans les rangs de l’équipe de M Dupessey.

Une précision intéressante était donnée, il y a eu deux rapports sur la gestion. Un premier du ministère des Finances, et un second réalisé par un expert comptable à la demande du maire. Le premier a connu deux étapes : en janvier un pré-rapport, et cet été le rapport définitif. Il a été dit, mais pas par le maire, que rien n’a été changé entre le pré-rapport et le rapport définitif.

La particularité de ces deux rapports est qu’ils sont restés secrets. Aucun n’est à ce jour rendu public, ce qui est une honte. Le moins qu’on puisse exiger en démocratie est qu’ils soient rendus accessibles, et d’autant plus que le maire toutes les trois phrases jurait ses grands dieux qu’il agissait dans la transparence.

Parlons-en de la transparence.

Mieux encore que la transparence, dans les propos du maire, c’est sa particulière insistance pour dire qu’il avait effectué des «alertes». Lesquelles, on ne le saura jamais. Qui a-t-il alerté ? On ne le saura jamais non plus. De transparentes alertes donc, mais qui n’ont jamais atteint le niveau du conseil municipal.

Sur la question que je lui ai posée, il a reconnu qu’il n’y avait jamais eu de débats au conseil municipal.

Ici il faut faire un arrêt sur image.

La ville d’Annemasse verse 1 million d’euros de subvention à la MJC Sud, pierre angulaire de sa politique politicienne de noyautage, 1 million et aucun débat alors même que le maire nous dit qu’il a effectué des alertes.

Cela pose la question du contrôle de l’emploi des subventions.

François Vigny était moqué lorsqu’il demandait que des «audits» fussent effectués sur l’emploi des subventions. Moqué par M Dupessey, par M Boucher. C’était une bonne blague chaque année. Et bien il avait raison François Vigny. La MJC le démontre.

Le contrôle c’était le travail minimum que devaient effectuer les trois délégués socialistes du conseil municipal socialiste.

Mais ils n’ont rien vu, rien dit, rien fait.

On peut douter qu’ils aient même compris les bilans qu’on leur présentait.

Ils ne sont toutefois pas les seuls à ne pas savoir lire un bilan. Le président et tous les autres membres du bureau de l’association de la MJC n’ont pas mieux brillé. Le président démissionnaire, il ne pouvait quand même faire moins, a clamé sa bonne foi et l’excellence de ses intentions.

Il a toutefois admis, lui, à la différence du maire, sa responsabilité. Mais du bout des lèvres. Il se sentait justifié par le fait qu’il «faisait confiance».

C’est sûr qu’entre gens du même bord politique on se fait confiance. Entre copains et militants du même camp du bien, il n’est pas de mise d’être suspicieux. C’est vrai.

Mais c’est insuffisant. Le bon contribuable va payer l’ardoise, on ne va quand même pas demander au camp du bien de participer à un tel financement.

Le camp du bien est justifié par la pureté de ses intentions et son total désintérêt, il estime en conséquence qu’il n’est jamais responsable.

C’est ce que le maire «transparent» est venu dire.

 

 

La grande affaire de la mutualisation

L’affaire est venue devant le conseil municipal du 19 novembre 2015 sous l’exposé brillant du maire. Personne ne peut être contre l’idée de faire des économies. Enfin, les gens normaux.

Le maire a présenté la géniale idée de cette «mutualisation» croisée entre les communes et l’agglomération, à la carte qui plus est.

Tout aurait pu se dérouler dans la plus grande sérénité, la majorité socialiste et l’opposition étant à l’unisson pour une fois.

Mais c’était sans compter sur le mauvais esprit de l’opposition.

La voilà qui se mit à remarquer que le texte cité de la loi obligeait à présenter un rapport sur les effets de la mutualisation des services tant du point de vue des effectifs que des frais de fonctionnement.

Horreur, des économies, sur les effectifs, triple horreur, une idée qui serait contraire à tous les principes qui gouvernent actuellement la gestion publique. Il n’y a que l’opposition malveillante comme elle est pour penser mal comme cela.

Mais la loi, en l’espèce un article du Code général des collectivités territoriale oblige annuellement à produire ce rapport  sur l’estimation de la réduction des effectifs et des coûts.

Embarras du maire.

Sylvain Bogeat demanda le report du vote en raison du fait que le rapport prévu par la loi n’avait pas été produit, motif assez incontournable. Refus.

Il remarquait aussi que l’épais document émanant de la multinationale KPMG (Près de 24 milliards de chiffre d’affaires, des dizaines de milliers de salariés), n’avait été communiqué qu’avec tous les documents de l’ordre du jour dans le respect des 5 jours francs pour leur communication, alors que le simple bon sens commandait de le diffuser dès qu’il avait été remis pour pouvoir servir ainsi de base à de loyaux débats.

Énervement du maire, de son adjoint préféré (un adjoint est toujours préféré tant que son couteau, celui qu’il plantera dans le dos, reste discret) vola à son secours et entonna le même cantique. Ils jurèrent en cœur que le progrès qu’ils annoncaient, l’avancée sur la mutualisation consistera en ce qu’aucun poste ne sea créé. Magique.

Mais l’opposition a mauvais esprit. Pascale Mayca a enfoncé le clou. Elle avait lu le rapport KPMG (payé à prix d’or pour ne rien dire), et y avait relevé les différentes créations de poste.

Le silence des espaces infinis a répondu à ces interrogations précises.

En raison de l’ensemble de ces faits, et aussi de cette circonstance qu’un rapport exigé par la loi n’était même pas communiqué à l’avance, l’opposition a estimé n’avoir pas assez d’éléments pour pouvoir voter et s’est abstenue.

Si la MJC (Sud) m’était contée,

Caroline Duret-Nasr a posé une brève question orale à la fin de la séance du conseil municipal du 19 novembre 2015 pour demander des explications sur la MJC Sud qui venait de déposer le bilan.

La longue réponse alambiquée de M le Maire a consisté essentiellement à dire que tout serait bien allé pendant des années à la MJC Sud, dans le meilleur des mondes socialistes. Mais qu’un méchant avait tout fait capoter.

Ce qu’il y a eu d’étrange dans ce discours c’est que le maire a reconnu expressément que la MJC était un pur enjeu politique. Le reste, l’éducation populaire, la transmission des valeurs, l’encadrement de la jeunesse, c’est manifestement du vent, de l’habillage rhétorique. Personne n’a le droit de toucher au grisbi politique qu’est la MJC.

Dont acte.

Les choses se compliquent quand on entre dans le détail des explications tarabiscotées qui ont été servies par le maire sur le mode défensif.

Il faut dire que le problème est énorme. La MJC a déposé le bilan. Un passif de 200 000 ou même 300 000 €, on en saura plus quand les résultats de l’audience qui se tenait le vendredi 20 novembre 2015 au tribunal à Thonon, seront connus. Liquidation judiciaire ou redressement judiciaire.

Le maire a accusé le directeur licencié d’être à l’origine de tous ces maux, suggérant qu’il pouvait y avoir eu des détournements d’argent, des abus de biens sociaux.

Il a aussi exposé, et c’était admirable à entendre, que les 3 administrateurs délégués du conseil municipal et choisis exclusivement parmi les conseillers municipaux de la majorité socialiste, n’avaient jamais rien su.

Le président du conseil d’administration non plus n’aurait rien su.

Les organes de contrôle, expert comptable, et surtout commissaire au compte, n’ont rien su, eux aussi, jusqu’à janvier 2015. Et là d’un seul coup le commissaire aux comptes fit soudainement son job, alors que le feu couvait et que le ministère des finances avait commencé à mettre son nez dans la boutique. Ouf, c’est prodigieux ce que cela est utile des organes de contrôle.

Le maire non plus bien entendu, n’a jamais rien su.

Le conseil municipal a voté au moins depuis 2012 la reconduction des subventions à l’association de gestion de la MJC, alors que les déficits se creusaient. Mais jamais la moindre alerte n’a été donnée. J’ai voté ces subventions et je n’ai pas compris que la situation était grave. J’ai voté en 2012, en 2013 en 2014 en 2015. Mea culpa. Pour ma défense je ne peux invoquer que mon défaut d’information.

Défaut d’information par le maire.

Par les administrateurs désignés par la majorité.

Quant aux organes de contrôle, on n’y a pas accès.

À quoi ont donc servi les administrateurs délégués par la majorité du conseil municipal ? À quoi au juste ?

Peut-être seront-ils demain les fusibles de l’opération s’il s’avérait qu’il y avait eu des détournements si massifs qu’ils ne pouvaient s’en apercevoir. Ils étaient impliqués dans la gestion. Imaginons une extension de la liquidation à leurs personnes, à celle du président de l’association. Parce qu’on pourra dire ce que l’on veut, mais si on est administrateur d’une association, qu’on ne regarde même pas les comptes, qu’on ne lit pas les bilans, et bien entendu à la condition que les passifs aient été manifestes, on devrait engager sa responsabilité.

Demain de bon matin le maire va exposer dans une réunion publique que la faute n’incombe qu’aux autres.

Il s’est engagé lors de la séance du conseil à communiquer l’audit qu’il a provoqué, et le rapport du ministère des Finances. C’est dommage qu’il ne les ait pas communiqués avant. Le rapport est d’août, l’audit tout récent.

Tiens, au fait, à propos de «l’audit», François Vigny, Louis Mermet, moi, avons constamment demandé depuis des années à de nombreuses occasions, qu’on ait des documents comptables sérieux et un audit général de toutes les associations qui émargent au budget de la ville pour des montants importants de subventions. La MJC Sud c’était 1 million, outre la subvention du conseil général. Un petit audit de temps en temps ça n’aurait vraiment pas fait de mal.

Encore une fois la majorité socialiste rejoint les positions exprimées par l’opposition républicaine, qui s’en réjouit. Mais elle est triste de ce mauvais coup porté à la jeunesse.

 

État d’urgence

Il n’existe aucun risque que notre pays dérive dans la dictature, c’est pourquoi le danger qu’est l’état d’urgence pour les libertés peut y être accepté, puisque par définition il sera temporaire. Mais il faut se souvenir toujours que toutes les privations de liberté commencent par ce stade de leur suspension, pour se terminer par leur abolition. Ce qui appelle chaque citoyen à la vigilance démocratique.

L’heure n’est pas encore de s’inquiéter, nous savons que cet état prendra fin. Permettra-t-il d’apporter une solution plus rapide aux défis posés par la haine du pays ? C’est possible, nous verrons. Nous savons qu’il n’y a jamais aucune solution miraculeuse.

Le combat contre la haine commence à l’école, se poursuit dans la vie citoyenne, et à long terme il n’est qu’un gardien de la paix et de la démocratie, l’instituteur, puis le professeur. La réponse au malheur c’est l’éducation.

La «mutualisation» et ses vertus: conseil municipal du 19 novembre 2015

Un grand sujet que celui de la «mutualisation». C’était en théorie le nerf de la guerre, la justification ultime de la constitution d’une agglomération dotée d’une personnalité propre, qui ait pour vocation de gérer les questions d’intérêt commun à toutes les communes qui la composent.

Une multi-nationale d’experts comptables (155 000 personnes, 23,4 milliards de chiffre d’affaires), regroupant aussi des avocats, célèbre dans le monde entier, KPMG, était venue présenter avec force diapositives et power-point, la nécessité pour toutes les communes de s’unir, et celle non moins pressante de réaliser des «économies d’échelle», c’est à dire de profiter de tous les avantages de la mutualisation. Le conseil municipal d’alors (c’était il y a deux mandats), ébahi, avait entendu ce prèche. À peine si un ou deux mauvais esprits avaient fait tache dans l’enthousiasme du conseil et émis les doutes qui les assaillaient sur les économies qui devaient être réalisées, et qui n’étaient jamais chiffrées malgré leurs questions directes à KPMG.

KPMG avait facturé sa prestation d’Annemasse à Bourg-en-Bresse, voire à Maubeuge, et les «économies» commençaient par des dépenses publiques. On est en France, pas en Suisse.

Puis la préoccupation sans disparaître, passa au second plan. Elle continua de fleurir la rhétorique agglomérée, et les discours du maire, mais on n’en voyait que peu d’applications.

Comme le refoulé, la question revient au galop.  Et encore une fois sous la houlette de KPMG. On peut supposer que la même société d’experts suivra la même recette qu’hier, et fera le tour de France de toutes les agglomérations en vendant le même power-point adapté aux circonstances locales, c’est bien le moins. Quelques modifications cosmétiques et le tour sera joué.

KPMG est géniale. Elle réussit à vendre le bon sens : à plusieurs vous unirez vos forces. Il fallait attendre au moins ce siècle pour que le bon sens alimente les caisses d’une multinationale. Le plus rigolo c’est quand l’argent vient de la gauche.

Le conseil municipal va devoir se pencher gravement sur cette question de la mutualisation. L’unanimité devrait normalement être encore au rendez-vous politique. Aurait-on idée de contester qu’il faut de l’air pour respirer ? On saluera comme il se doit l’exploit renouvelé du champion KPMG, et aussi le triomphe du bon sens. Comment ne pas approuver la «mutualisation» ?

À quoi servent les contrôles aux frontières ?

La réponse sera simple, à rien de concret. Les contrôles n’arrêtent ni les marchandises, ni la contrebande, ni les armes. Ni surtout les «terroristes», dont on ne peut s’attendre sérieusement qu’ils ne se dissimulent pas.

Bardonnex, lieu magique, lieu de la matérialisation de la frontière entre la France et la Suisse, lieu de passage de 25 000 voitures par jour, est maintenant «contrôlé». Résultats ce matin 40 minutes d’attente pour ceux qui se rendent à  leur travail, les frontaliers.

Des douaniers français interrogés par la TSR, ont mentionné le nombre de véhicules et leur impossibilité de tous les contrôler, même s’ils le voulaient. Ils procèdent à des contrôles au hasard, par sondage, comme ils l’ont toujours fait par période.

Le contrôle ne peut donc avoir d’autre effet que d’empoisonner la vie des usagers qui sont dans la nécessité de traverser la frontière, sans avoir de conséquence réelle en terme de sécurité.

Le contrôle est un leurre.  Il fonctionne au niveau symbolique, mais pas dans le monde réel, concret. De la frime. Mais une frime coûteuse, inutile,  inefficace, et au final pénalisante pour toute la population de la région lémanique, des deux côtes de la frontière.

La seule question est donc de savoir en terme de coûts/avantages, si le produit est suffisant pour le justifier. Du côté des avantages pour l’instant il n’y a que la charge symbolique. C’est maigre.

En revanche, une mesure devrait immédiatement être mise en œuvre: la généralisation de la vidéo-surveillance. Annemasse est à la traîne. Le maire et son équipe sont opposés idéologiquement. C’est pourtant une réponse à l’inquiétude, qui est en plus efficace pour lutter contre ce qu’on appelle les incivilités, et qui ne nuit pas au fonctionnement de la collectivité. L’opposition la soutient depuis des lustres. Les socialistes la refusent.

Nouvelles du front : après les attentats du 13 novembre 2015

La grande affaire est maintenant de ne surtout pas stigmatiser. Crime absolu. C’est le point d’orgue des communiqués politiques qui ont été publiés après les attentats de Paris. Pour être complet il faut aussi ajouter que la guerre aurait été déclarée, et que l’état d’urgence est décrété. La guerre est certes déclarée aux barbus de Daesh, mais comme c’est très loin la Syrie, ce sera surtout une guerre par procuration, par drones US et anglais interposés, par les troupes au sol des peshmerghas kurdes pourchassés par la Turquie, alliée objectif de ces braves barbichus masqués. Bref on ne risque pas de mouiller notre chemise dans cette guerre là, sauf si nous devenions sérieux et mettions nos actes en conformité à nos discours. Reste que nous pourrions en prime tirer un avantage industriel et financier de cet engagement si on réussissait à vendre les vieux chassepots qui équipaient les troupes françaises il y a cent ans, mais ce n’est pas certain, la Kalachnikov serait plus efficace, dit-on. Et sur le front diplomatique, le seul où le pays excelle, les discours seront impitoyables et pourtant magnifiquement équilibrés. Bachad restera l’ennemi voué aux gémonies, la liberté sera invoquée, et le «vivre ensemble» à nouveau célébré. L’été viendra, et il y aura plein d’animations culturelles courageuses d’Avignon aux quais de la Seine en passant par les réjouissances du parc de la fantasia à Annemasse. Il faut absolument qu’un nouvel épisode de «Plus belle la vie» intègre un jeune, égaré dans le djihadisme, mais avec un si bon fond que l’épisode suivant le ramènera à la raison.

Les grandes orientation du PADD (Projet d’aménagement et de développement durable)

C’est venu en discussion du conseil municipal du 16 octobre 2015, et trois idées force peuvent être retenues pour ce PADD. Pourquoi PADD et pas tout simplement Plan d’urbanisme, la réponse est qu’on est en France, et que dans ce beau pays il est interdit de faire simple si on peut faire compliqué. Plan d’urbanisme c’est trop réducteur, trop banal. Tandis que «projet», c’est bien plus chic, et si on y ajoute «développement durable», alors les trompettes de la félicité sonnent déjà à vous perdre la tête. Imaginez que plutôt qu’un PADD on propose une Réalisation de la Désorganisation pour la Régression Éphémère, RDRE, il n’est pas sûr que cela ait le même succès.

Transposé dans notre secteur, le projet d’urbanisme présenté manifeste une révolution dans les esprits de la majorité socialiste. Pendant longtemps la gauche annemassienne visait à construire, construire, et construire encore des logements sociaux, au prix d’un désintérêt dans les faits, mais qu’on se rassure jamais dans le discours, pour les espaces de respiration, pour l’idée de limiter la densification. Son modèle était Chablais gare, (parc, pardon). Il est douteux que ce soit la solution pour développer une ville harmonieuse.

C’est d’ailleurs également l’harmonie qui manquait. La porte même ne suffisait pas. La dimension esthétique était totalement absente. Sans doute que les bons esprits pensaient que le beau était une notion bourgeoise. On voit le résultat : le musée des horreurs.

Une révolution s’est produite. D’un seul coup l’adjoint à l’urbanisme découvre le bien-fondé des idées que nous présentons depuis des années : maîtriser la densification, tout mettre en œuvre pour que Genève construise chez elle au lieu de le faire exclusivement par Haute-Savoie interposée pour loger sa main d’œuvre. Multiplier les espaces de respiration, les parcs petits et grands. Sur tout cela nous ne pouvons qu’être d’accord. Adapter la hauteur des constructions au calibre des rues. Du bon sens. Adopter une charte esthétique. Une nécessité parce que le beau, qui d’ailleurs est universel, est indispensable à l’âme et au corps.

Nous sommes d’accord sur ces propositions. Si en plus c’est éphémère plutôt que durable, ce serait encore mieux. Je m’explique. Une ville doit pouvoir se construire sur elle même. Dès lors qu’il n’y a pas de patrimoine architectural historique, ce qui est une richesse, mais aussi une contrainte, le renouvellement urbain devient possible. Démolition/Construction. De l’éphémère plutôt que du durable, des tipis plutôt que du béton. A chaque génération sa ville, chiche ?

Le bémol est sur le social. La majorité derrière son adjoint souhaite 25 % dans tous les programmes de plus de 1000 m2, indépendamment des programmes des sociétés HLM, et en plus 10 % de logements en accession, soit 35 % à caractère social dans tout programme. Personnellement je doute que cela soit possible. Je suis encore d’accord avec l’idée de 10% pour l’accession, mais je suis réservé sur la nécessité de passer à 25 % dans tout programme de construction d’immeuble.

 

Incorrigibles

Telles sont les collectivités locales, qui depuis maintenant trois décennies, depuis 1982 et la première décentralisation de Gaston Deferre, se sont toutes lancées dans l’augmentation incessante des effectifs, ce qui génère automatiquement des hausses d’impôts.

L’exemple en a été donné par la dernière séance du conseil municipal le 16 septembre 2015 .

Il s’agissait de voter l’adhésion à une société créée par la région Rhône-Alpes dont l’objet est l’amélioration des performances thermiques des bâtiments publics. La participation de la ville au capital a été fixée à 1 € par habitant, arrondi à la centaine d’euros supérieure, soit 33 800 € (chaque action valant 10 euros).

Ce qui est profondément regrettable dans une telle opération est qu’elle est décidée sans même qu’il y ait une démarche claire apportant une réponse simple, existe-t-il ou non une incapacité congénitale du secteur privé de rendre le service de diagnostic et de conseil en matière thermique ? Répondre oui est 1) se fourrer le doigt dans l’œil jusqu’au cou, 2) accepter qu’un service relevant de la sphère privée soit opéré par une société de droit public.

Ce qui signifie des emplois publics, encore plus d’emplois publics et par voie de conséquence, plus d’impôt.

Les premiers réfugiés

Il est soutenu que leur nombre serait très limité, c’est du moins ce qu’il faut comprendre des propos du maire et de son adjoint lors de la séance du conseil municipal du 16 septembre 2015.

Dont acte.

Pour leur accueil 4 logements vides qui sont destinés normalement aux enseignants, qui doivent sûrement avoir d’autres solutions, seront mis à leur disposition. Comme  ils sont vides, toutes les fournitures seront achetées (lits, tables, etc.).

Les réfugiés seront pris en charge par différentes associations qui ont été réunies le 15 septembre 2015 à la mairie sous l’égide de la majorité. (La minorité n’est jamais invitée, et encore moins informée. Sans doute sa présence n’est-elle pas acceptée. Ce qui se comprend puisque par définition ou presque, ces actions sont pensées dans un schéma de la gauche idéaliste étranger à la droite foncièrement égoïste).

L’idée exprimée dans un précédent article, de la générosité forcée a soulevé la critique du maire.

C’est pourtant une idée très simple, et qui plus est, logique. Il y a deux manières de mettre en œuvre la charité. Soit la laisser dans la sphère personnelle, soit la faire rentrer dans la sphère publique. La différence entre les deux est que le premier système repose sur le volontariat, le second sur le contribuable.

La majorité socialiste à Annemasse choisit le contribuable. La générosité à coup de trique. Il sera le payeur final puisque même si aujourd’hui aucun chiffre n’est articulé à la charge de la ville, les logements attribués seraient vides, etc. (les demandeurs de logements sociaux seront ravis de l’apprendre), à la fin des temps budgétaires les associations qui vont fournir leur aide demanderont des subventions.

Mais c’est moins visible que l’inscription directe d’une dépense dans le budget.

Et les méchants seront punis…

Pas tous, qu’on se rassure.

Mercredi 16 septembre 2015, devant le tribunal correctionnel de Thonon, devait comparaître Madame Véronique LAPLACE, poursuivie par le Procureur de la République pour avoir usurpé la signature de sa mère afin qu’elle fût candidate et puisse complèter la liste du FN aux élections municipales de 2014, in extremis dans le dernier quart d’heure avant la clôture des dépôts.

Elle n’a pas comparu. Elle avait écrit pour demander le renvoi et le Président lui avait répondu au cours de l’été qu’il le refusait.

Lors de l’enquête, elle s’était attachée à disculper la tête de liste M CAPASSO, prenant tout sur elle. Elle expliqua aux policiers qui l’interrogèrent qu’elle avait l’habitude de signer pour sa mère, par exemple les chèques, mais que sa mère, âgée et placée dans un foyer, était parfaitement consentante.

Ce qui ne correspondait pas à la réalité. D’abord parce que le consentement de cette personne n’existait plus, ainsi que le démontra l’enquête, car dans le même temps où elle se portait ainsi candidate, le dernier jour et à la dernière heure du dépôt des listes, le foyer où elle était engageait une procédure de mise sous tutelle. Interrogée par la suite, la mère de Madame LAPLACE répondit qu’elle n’avait jamais été candidate.

Monsieur le Procureur de la République relevait que Madame Véronique LAPLACE avait sciemment contrefait une signature, et que son argument qu’elle avait l’habitude de signer pour sa mère ne tenait pas. S’il était vrai qu’elle avait une procuration, lorsqu’elle signait des chèques pour sa mère, elle les signait avec sa signature, pas une signature contrefaite. Bref, des salades que cet argument.

Il restait que le faux formulaire de candidature de sa mère, rempli par la fille de M CAPASSO, faussement signé par la prévenue, la mettait dans l’œil du cyclone judiciaire. Ce qu’elle n’avait peut-être pas réellement compris.

Une formidable famille que la famille CAPASSO. La fille remplissait les formulaires, mais ni le père ni la fille ne savaient que dans leur dos leurs colistiers abusaient de signatures, à l’insu de leur plein gré.

Dans sa lettre au tribunal par laquelle elle demandait le renvoi de l’affaire, ce qui ne lui fut pas accordé, elle marquait une nette évolution par rapport à ses déclarations pendant l’enquête. Elle expliquait qu’elle n’avait plus de lien avec M CAPASSO. Seule, sans aide, elle se défendait.

Le tribunal l’a condamnée.

Le jugement lui sera signifié puisqu’elle était absente. Le tribunal l’a déclarée coupable de faux, d’usage de faux, et de fraude électorale. Il l’a condamnée à une peine d’un an d’emprisonnement avec un sursis comportant une mise à l’épreuve pendant deux ans consistant dans l’obligation de travailler, de payer l’amende de 3 000 € à laquelle elle est aussi condamnée, d’indemniser les parties civiles pour lesquelles elle devra payer environ 10 000 € au total, dont plus de 6 000 € à Louis Mermet  en remboursement de sa part dans les frais de campagne.

Mais ce n’est pas fini.

Ce que Madame Véronique LAPLACE ignore encore, mais qu’elle ne va pas tarder d’apprendre, c’est qu’elle s’expose à payer tous les frais de la campagne. Si la Ville d’Annemasse n’a pour l’instant encore rien fait, et si elle ne fait toujours rien, cela sera le signe d’une curieuse mansuétude, mais cela n’aura aucune importance.

Car un contribuable, tout contribuable, peut demander au tribunal administratif l’autorisation de se substituer à la collectivité défaillante dans le recouvrement de ses créances, et d’exercer à sa place l’action en indemnisation. C’est le code des collectivités territoriales qui le permet. (articles L2132-5 et s.)

Et là, on entrera dans les grands nombres, parce que le coût total d’une campagne est de l’ordre de 20 000 € pour la seule ville, et de beaucoup plus pour l’État. Au bout du compte Madame Véronique LAPLACE s’expose même à payer pour la campagne du FN, ce qui lui vaudra assurément la reconnaissance chaleureuse de M CAPASSO.

Cruauté de la vie.

Mais Madame Véronique LAPLACE sait qu’elle peut compter sur lui, la camaraderie des formations politiques a toujours été admirable, surtout quand il s’agit de payer.

Le souci sera aussi son casier judiciaire, mais là encore il saura la conseiller et l’aider, il est orfèvre en cette matière*.

(* Article du Dauphiné Libéré du 14 décembre 1985 : M Capasso aux assises pour un braquage)

À votre bon cœur ? Non, à vos porte-monnaie !

Une déferlante de solidarité touche l’agglomération et en son sein toutes ses composantes communales.

Ce 9 septembre 2015, un conseil communautaire s’est tenu. Son président a lu le communiqué conçu par les 12 maires de l’agglomération. Il y est question des évènements dramatiques que nous connaissons tous, de l’honneur, des valeurs.

Ils seraient unanimes, sauf le «bémol» qu’un maire d’une commune a voulu apporter, tout en soutenant le communiqué. Il y a sans doute d’autres arrière-pensées, mais elles restent discrètes.

La conséquence est simple : nous ne serons pas en reste collectivement au chapitre de la solidarité. La France accueillera 24 000 réfugiés, à ne pas confondre avec les «migrants». 24 000 c’est très certainement un chiffre fantaisiste. En réalité ce seront des centaines de milliers. Les Allemands évoquent déjà 500 000 pour leur pays.

C’est là que se produit un phénomène très intéressant.

Plutôt que de compter sur la charité de nos contemporains, ou sur la solidarité des élus qui ouvriraient par exemple leur porte-monnaie, des votes successifs vont avoir lieu dans toutes les 12 communes, qui aboutiront à reporter l’effort financier que cette solidarité implique, sur le seul contribuable.

Le président de l’agglomération, Monsieur Dupessey, a souligné comme en défense, qu’il y avait 36000 communes en France, pour dire que 24000 divisé par 36000 cela ne représenterait pas grand-chose en termes d’efforts. Oui, sauf qu’il y a sur ces 36000  une immense majorité de communes qui sont si petites que leurs finances se réduisent à quasiment rien. Sauf aussi que les 24 000, c’est un peu une blague et qu’il y en aura très certainement beaucoup plus. Il y a toute la Syrie à vider, puis tous les camps installés en Turquie, au Liban, puis l’Irak, puis le Yémen, puis la Libye, puis le Soudan, puis…

Mais les décrets seront pris, contre d’ailleurs l’opinion telle que les sondages en dessinent les contours. Une nouvelle ère commence. Vous deviendrez bons et généreux à coup de trique.

Prévention routière et matraquage médiatique

La bien-pensance est redoutable. Elle finit par faire prendre toutes les vessies de la création pour des lanternes, qui ont pour fonction surtout d’éclairer notre mimétisme. On pense comme la télé.

Il ne viendra à l’idée de personne de critiquer le discours culpabilisant de la prévention routière, nouvelle vache sacrée qu’il est impossible de remettre en question. Son discours est un dogme.

Ainsi il faut à longueur d’année entendre que les limitations de vitesse sont le remède absolu contre la mortalité routière.

C’est vrai dans une certaine mesure, et si la vitesse égale 0, on est sûr qu’il n’y aura plus aucune collision.

Il n’est pourtant pas certain que la vitesse soit le facteur si principal qu’il devienne une cause unique de la mortalité .

La vitesse est le mal. Le discours s’apparente à la démonologie, et le signe de sa confusion profonde est qu’il prend le facteur pour la cause.

Pour les pouvoirs publics, cela permet d’oublier leur responsabilité dans l’hécatombe d’antan. Les «points noirs» étaient la cause manifeste. Leur disparition progressive a d’ailleurs amélioré spectaculairement la sécurité routière. Les Annemassiens se souviennent des trois points noirs qui ceinturaient leur ville : le carrefour des chasseurs – une montagne de cadavres, le carrefour de la Bergue – une autre montagne, le carrefour de Findrol – un Himalaya de cadavres selon les années. Sans compter le plat de Saint-Cergues, et aussi la route nationale de St-Julien au mont Sion. Et on vient nous dire que la vitesse est la cause de tout.

C’est sinon faux, du moins extrêmement réducteur.

D’ailleurs l’Allemagne est là pour nous démontrer que la mortalité sur les autoroutes où la vitesse n’est pas limitée ne se distinguerait pas de celle des pays comme la France où la vitesse l’est surabondamment. Il faut employer un conditionnel, car en fait les statistiques sont souvent discutables. Mais prenons cela comme une hypothèse. Ce qu’on sait de manière plus certaine lorsque cela a été étudié, c’est que la limitation de vitesse ne paraît pas être une cause exclusive.

Mortalité sur les autoroutes de 15 pays en 1998
Pays tués sur autoroutes Km d’autoroutes tués par milliard de véhicules x Km trafic en milliards de V x Km intensité de la circulation (véhicules jour)
allemagne 803,00 11 309,00 4,10 195,85 47 457,00
autriche 152,00 1 613,00 8,30 18,31 31 099,00
belgique 215,00 1 682,00 7,50 28,67 46 717,00
danemark 33,00 862,00 3,70 8,92 28 359,00
espagne 359,00 2 728,00 31,70 11,32 11 371,00
états-unis 5 367,00 74 165,00 5,30 1 012,64 37 401,00
finlande 19,00 444,00 5,70 3,33 20 550,00
france 525,00 8 863,00 5,40 97,22 30 058,00
hongrie 43,00 448,00 16,10 2,67 16 330,00
italie 713,00 6 473,00 13,40 53,21 22 523,00
japon 290,00 6 402,00 4,30 67,44 28 852,00
portugal 120,00 830,00 15,90 7,55 24 934,00
r.tchèque 45,00 485,00 13,30 3,38 19 098,00
royaume uni 176,00 3 405,00 2,50 70,40 56 663,00
suède 24,00 1 438,00 2,60 9,23 17 591,00
suisse 79,00 1 262,00 4,40 17,95 38 963,00

Aucune vérité n’est jamais définitive, mais cela vaut le coup d’y réfléchir lorsqu’on entend le discours sécuritaire.

 

Augmentation des impôts de l’agglomération entre 2008 et 2014

En ne prenant que l’exemple de la part de l’agglomération dans la taxe d’habitation entre 2008 et 2014, dans une commune périphérique de l’agglomération, on est saisi de vertige.

 Années Part de la TH pour l’agglomération  Pourcentage d’augmentation
2014 468,00 6,12%
2013 441,00 5,50%
2012 418,00 2,70%
2011 407,00 12,74%
2010 361,00 10,74%
2009 326,00 2,52%
2008 318,00

Dans cet exemple un ménage aura vu dans la taxe d’habitation qu’il paye, la part de l’agglomération passer de 318 € en 2008 à 468 € en 2014.

Soit une augmentation de l’impôt pour l’agglomération de 150 €.

C’est à dire une augmentation de 47 %.

C’est énorme.

Dans le même temps y-a-t-il eu 47 % de services rendus en plus ?

Où sont passés les 47 % d’augmentation ?

C’est simple :

  • Du personnel supplémentaire,
  • Des études supplémentaires,
  • La satisfaction des lubies internationalistes des socialistes qui gouvernent en fait l’agglomération, avec notamment le vaste programme de «la cité de la solidarité»,
  • des dépenses publiques en hausse sans aucun frein.

On touche sur cet exemple l’ubris disaient les Grecs, la démesure peut-on traduire, la folie peut-on préciser, de la spirale mortifère de la dépense générée par cette couche administrative supplémentaire qu’est l’agglomération, dans une irresponsabilité étonnante.

Si encore il y a avait eu, comme cela a été revendiqué et cela l’est encore, un transfert de dépenses à l’agglomération, soulageant celles des communes.

Même pas.

Dans le même temps, le ménage pris en exemple, a vu la part communale de la taxe d’habitation passer de 316 € à 526 € soit 210 € en plus ou en pourcentage une augmentation de 66 %.

C’est du délire.

Tout le discours tenu lors de la création de l’agglomération était donc totalement mensonger. Non seulement il n’y a pas eu de baisse des dépenses publiques résultant de la prétendue mutualisation des services qui était supposée en baisser les coûts, mais on a assisté dans la réalité exactement au contraire. Les impôts locaux ont explosé aussi bien pour l’agglomération que pour les communes.

Ce mensonge participe à l’évidence au discrédit qui frappe le personnel politique. Ce mensonge est inadmissible, révoltant. Il marque la totale désinvolture avec laquelle les citoyens-contribuables sont traités. Il marque l’inconséquence des décisions prises.

La critique pourrait-être encore plus vive.

Le seul enjeu politique aujourd’hui est de faire régresser ces excès. Excès est le mot choisi pour rester poli.

Mode d’emploi pour obtenir la légion d’honneur :

  1. 1. La demander.
  2. 2. Être dans les petits papiers du pouvoir. Par exemple, si le pouvoir est socialiste, même s’il est impopulaire avec un président dont les Français ont massivement une mauvaise opinion et qui leur fait aujourd’hui honte, et bien il faut être socialiste pour recevoir la médaille. Si la droite était au pouvoir, les médailles pleuvraient sur la droite.
  3. 3. Préparer une cérémonie marquante à laquelle sont invités de nombreux courtisans dans l’espoir que la bonne nouvelle se diffuse et nourrisse les applaudissements.
  4. 4. Faire en sorte que les petits fours soient eux, inoubliables.

Conclusion : l’honneur étant rare, la distribution des médailles devrait l’être plus encore. Mais ce n’est pas gagné.

Ne soyons pas grincheux. Le maire d’Annemasse qui vient de recevoir le précieux ruban n’est pas le plus déméritant des récipiendaires. Même Hollande a la légion, c’est dire.

 

Les élus locaux ont-ils le temps de s’occuper de vous ?

Ce n’est plus sûr. Au fil du temps, leurs tâches se sont alourdies. De quelques heures par semaine, graduellement c’est devenu par jour, puis les heures se sont allongées, et au final un élu d’une petite ville de province, même s’il ne le souhaite pas au départ, finit par faire de son travail d’élu un métier.

Comme tout le monde ledit élu s’il a un second métier, va rapidement sombrer dans le surmenage.

Si bien qu’au final et au fil du temps, les élus sont devenus des retraités, ou des actifs venant de secteurs particulièrement protégés, alors que les jeunes actifs, et parmi eux les femmes qui n’appartiennent pas à ces secteurs, se sont faits de plus en plus rares.

C’est en ce point que commencent les vagues d’abstention chez les électeurs. Ce n’est pas l’unique facteur, mais il y concourt.

Tout cela repose sur une formidable confusion des genres.

Le genre de la gestion et le genre de la stratégie.

Un peu comme le découpage de la loi et du règlement dans la constitution de la V° République, il faudrait qu’il y ait un découpage entre les grandes orientations et le quotidien de la gestion dans les communes. Pour la gestion il y a l’administration communale. Apte, compétente, efficace.

Mais ça les élus ne peuvent l’admettre pour l’instant. Ils auraient trop peur de perdre ces petites parcelles d’un pouvoir si difficilement conquis. Ils commettent une erreur.

Regardons nos voisins les Helvètes. Chez eux on retrouve toujours dans leur système communal cette dichotomie entre gestion et stratégie. Une municipalité est divisée entre un «exécutif» et un «législatif». D’un côté la gestion, de l’autre la stratégie.

Pour restituer tout son rôle à l’élu municipal français qui se disperse aujourd’hui dans les tâches de gestion de plus en plus lourdes, il faudrait le cantonner dans un rôle de stratège et laisser à l’administration compétente la gestion de la commune. Ainsi la journée de l’élu ne devrait plus être absorbée par ses responsabilités de gestionnaire. Les jeunes actifs pourraient mieux participer à la vie communale.

Ce n’est pas pour demain, mais cela vaudra le coup d’attendre. Les élus pourront enfin se consacrer au rôle politique qui devrait être le leur.

 

Un remède à la circulation existe : Ambilly

D’accord, c’est facile de toujours critiquer. Mais là il faut reconnaître qu’il y a de la matière fournie par la délicieuse municipalité d’Ambilly, au charme d’ordinaire si rurbain.

Il y a des travaux. Il y a certes toujours des travaux. Le tram, Ah! le tram ! On fait le pont pour lui rue du Baron de Loë, sans savoir d’ailleurs si ce projet grandiose sera totalement financé, ce qui n’est pas le cas. On fait le CEVA, un peu plus loin. Ah! le CEVA !

Un bon maire est un maire constructeur comme un bon cobra est un cobra constricteur.

Ambilly innove par la constriction de la circulation.

Comme on fait le pont, la rue des Négociants qui nous conduisait tout droit à la douane de Mon Idée est en sens unique, et si vous vous êtes raté en vous y engageant, la déviation vous mènera par un chemin tortueux à un quasi-cul-de-sac au croisement de la rue des Marronniers et de la rue Jean-Jaurès, où de nouveaux travaux vous attendent vous permettant de vous échapper vers la rue de Genève au rythme de 7 secondes de feu clignotant orange contre une bonne minute d’attente au rouge, ce qui augmente la convivialité puisque tous les conducteurs ont largement le temps de faire connaissance avant de pouvoir prendre la fuite.

Non, on pourra dire ce qu’on voudra, mais même à Annemasse on n’avait jamais réussi un tel prodige. Il faut donc que tous les membres de la commission de la circulation (un truc qui n’existera jamais), aillent en formation à Ambilly pour apprendre tous leurs remèdes contre le besoin de se retrouver dans une caisse d’acier sur des roues de caoutchouc.

Les déséquilibres régionaux s’accentuent, mais les révolutions technologiques pourront y remédier

Il est toujours difficile d’admettre qu’on a pu se tromper ou être leurré. C’est pourtant bien le cas sur la question régionale. La région entendue comme celle que définit la métropole genevoise et ses satellites. Le déséquilibre qui s’accentue est celui radical de la séparation des aires de travail de celles de résidence.

Cela est structurel à toutes les grandes métropoles et on peut difficilement sur ce point en faire reproche aux Genevois. On peut toujours par contre observer que la croissance économique est chez eux et la croissance démographique, chez nous. Quels que soient les discours des élites politiques genevoises qui font régulièrement la promesse de développer le logement à Genève. Mais voilà, ils n’y croient pas eux-mêmes quand on observe le niveau des prix du mètre carré de l’autre côté de la frontière et qu’on le compare à celui ici. C’est donc un enfumage caractérisque.

Le déséquilibre structurel généré par cette schizophrénie spatiale est fondamentalement la résultante d’un mode de production et d’organisation économique. Personne n’ayant pour lui même l’ambition de passer de plus en plus de temps dans les transports entre son lieu de travail et de résidence, la monotonie de l’existence pendulaire n’est en rien enviable. Cela est donc subi par tous.

Les discours politiques peinent à reconnaître cette réalité, parce qu’ils préfèrent rester soit dans le déni, fort commode, mais inefficace, soit affecter de croire que leur puissance permettra de changer les conditions structurelles, tout aussi commodément et inefficacement.

Il y a pourtant une révolution qui se profile et qui pourrait accoucher d’un nouveau mode d’organisation spatiale. Celle combinée des réseaux et des imprimantes 3D. Sur les réseaux tout a été justement dit. Sur les imprimantes 3D, on ne sait pour l’instant pas grand-chose. C’est encore un gadget, mais il est riche de promesses.

C’est une innovation majeure qui est capable de tuer la «fabrique» lieu de production depuis le XVIII° siècle, qui a organisé la ville comme nous la connaissons aujourd’hui. Si la fabrique devenue l’usine, est détruite par un nouvel outil de production, à la portée de tous et qui trouvera sa place dans les cuisines aussi bien que dans les bureaux, alors à terme l’espace s’en trouvera modifié.

Si les promesses de ce nouvel outil se réalisent, chacun pourra produire chez lui les objets les plus courants nécessaires à l’existence. Exit l’usine. Exit la spécialisation de l’espace. Fin d’un mode de production des biens et de la ville industrielle. Fin de la nécessité du déplacement pendulaire. Genève sera à la campagne, et la campagne restera dans Genève. Annemasse deviendra enfin la station balnéaire qu’elle a toujours eu vocation à être, et l’Arve coulera entre les palmiers.

Ce n’est peut-être pas pour demain. Mais pour après-demain, qui sait ? Et cela résoudra à terme les déséquilibres qui nous empoisonnent aujourd’hui.

Les élections régionales approchent dans un océan de désintérêt

Il faudra attendre encore quelques semaines avant que ne paraissent les sondages qui démentiront cette assertion. Mais si l’on se reporte aux quelques élections récentes, les communales en 2014, les départementales en 2015, et l’élection partielle à Annemasse en juin 2015, le constat est alarmant. Un désintérêt si massif que le score, si l’on peut dire, de l’abstention a dépassé 70 %. Aïeux, où êtes-vous qui vous êtes battus pour le droit de vote, vous retournez-vous dans votre tombe ? Même pas. Tout fout le camp, les aïeux aussi. Ils sont sagement rangés dans les albums photographiques que personne n’ouvre jamais, au fond des musées poussiéreux. L’été 2015 passe. L’automne arrive, avec ses préoccupations majeures : la hausse du gaz, les impôts, l’emploi, le cours du Nutella, Léon Zitrone est de retour, avec Catherine Langeais, Poutine envahit la Sylvanie, les français ont honte de leur président. Dans ce contexte le mieux qui puisse se produire serait que : 1° la participation aux élections régionales soit plus forte que craint, 2° que la gauche soit évincée de la région absurdement constituée jusqu’au massif central. Une fois la victoire de la droite assurée, on aura la joie de payer des impôts régionaux de droite, des impôts nationaux de droite, mais on continuera à Annemasse à payer des impôts de gauche. C’est terrifiant.

Maman, Amazon exagère !

Nous connaissons tous Amazon.com, une caverne d’Ali Baba moderne, qui vend tout du sol au plafond en passant par toute la littérature. Une merveille des temps modernes.

Un article du New York Time vient de jeter une ombre saisissante sur le système d’Amazon qui compte aujourd’hui des milliers d’employés pressurés, martyrisés par une organisation totalitaire qui serait criminelle par essence si ce qui est décrit était exact.

Je suis libéral.

Je suis démocrate.

Le système de gouvernance décrit dans l’article n’est ni démocrate ni libéral. Surtout pas libéral. Contrairement aux fadaises que répandent en permanence des faibles d’esprit qui croient vomir le «système libéral», il faut toujours se souvenir que le vrai libéralisme est d’abord le règne de la loi. C’est sous son empire seulement qu’il peut prospérer. Sans la loi, c’est au mieux la jungle, et au pire un système comme celui décrit par le journal.

J’espère qu’il ne dit pas la vérité car sinon la vérité de ce géant du commerce serait inacceptable, inadmissible, et criminelle.

Le crime c’est d’aliéner les hommes dans et par le travail. Le crime c’est d’instaurer la délation qui corrompt tout à tous les degrés de la hiérarchie. La délation, c’est à dire le pire de tous les ressorts des systèmes totalitaires les plus brutaux. Le NYT décrit une organisation qui fonctionne sur la peur et la délation. Si c’est vrai, et malheureusement le NYT n’est pas la Pravda, et ne nous a pas habitués au mensonge, si c’est vrai alors le patron d’Amazon devrait être condamné pour avoir instauré un système de nazi et de communiste, dans l’unique but de lui procurer plus de pouvoir et plus de dollars. Il serait alors un salaud, le salaud absolu.

Les employés se dénonceraient mutuellement : Jo ne travaille pas assez, pensez, il s’est occupé de son père en phase terminale pendant le week-end au lieu de consacrer son énergie à Amazon. Jo tremble et sera viré.

Si c’est vrai, si cette intrusion dans la sphère privée est vraie, si cette violence est réelle, alors le patron d’un tel empire du mal devrait être pendu par les c…, à moins qu’il ne préfère lire pendant 753 ans tous les discours de Borrel, ceux de Dupessey, une fois par semaine tous les articles du Messager, et apprendre par cœur mon blog, encore que je craigne que cette dernière sanction ne soit censurée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nous devrions à tout le moins boycotter une telle organisation funeste.

Cliquez pour lire l’article en anglais, désolé, sorry, no translation !

De l’usage du référendum communal

Le principe est simple :

«L’assemblée délibérante d’une collectivité territoriale peut soumettre à référendum local tout projet de délibération tendant à régler une affaire de la compétence de cette collectivité».

(Article L 1112-1 Code général des collectivités territoriales)

Que faire avec un principe aussi simple ? L’appliquer !

Ainsi la démocratie fera un grand pas en avant.

Par exemple en appelant le peuple à se prononcer sur une question d’urbanisme, on est certain qu’il participera à l’élaboration du futur. C’est cela la démocratie et rien d’autre.

À l’heure où dans les élections locales à Annemasse, plus de 70 % des électeurs s’abstiennent, il serait criminel (au regard de la démocratie) de rester les bras ballants et de ne rien faire. Il faut faire avancer la République, il faut que les électeurs puissent se sentir concernés par la chose publique, il faut donc plus de démocratie et non pas moins.

Le plus de démocratie s’obtiendra par le recours élargi au référendum :

– à Annemasse,

– dans l’Agglomération.

(Encore une question que pourrait se poser le Messager et qu’il ne se posera certainement pas. Il a bien mieux à faire : une nouvelle inauguration de sanisette par le premier édile par exemple.)

 

Le Messager et la statue équestre

Que d’honneur ! Voilà que l’hebdo socialiste et dupesseyiste, le Messager, s’interroge gravement sur l’absence de photo d’un obscur conseiller municipal d’opposition, et gaspille un précieux espace qu’il aurait pu rentabiliser en publiant la photo du maire ou celle du président de l’agglomération (le même). Il imagine très justement que cette absence s’expliquerait par la recherche toujours en cours du meilleur profil. Et le pire est que c’est vrai. Récemment j’ai compris que je ne ressemblais pas à Brad PIt. Le choc a été rude, mais je m’en remets. C’est vrai que j’ai un peu de mal avec les photographies, mais j’en ai moins avec la sculpture. C’est pourquoi je propose que le Messager fasse édifier ma statue équestre sur la place de la mairie, en face de celle de l’hérétique Michel Servet. Le bronze me va bien, et je propose d’en limiter la hauteur à une dizaine de mètres. Un autre emplacement serait sous la porte de l’harmonie. Mais je crains que le bronze et le métal rouillé fassent mauvais ménage et que des phénomènes d’électrolyse hâtent la corrosion de la porte qui se mettrait à ressembler à une guirlande défraîchie, perdant le peu de valeur qui lui reste sur le marché des métaux.

Les communautés de communes ne diminuent pas la dépense publique

On se moque de nous et ça nous fait du bien.

Finalement on nous aura raconté de bonnes blagues sur les prétendues économies d’échelle que devaient procurer les regroupements de communes au sein d’agglomérations.

C’est d’ailleurs exactement le même discours qui est servi pour justifier la fusion des régions.Il s’agit d’un mythe. Ses promoteurs sont essentiellement des gens de gauche, et aussi il faut bien le regretter quelques personnalités venues de la droite, outre les officines intéressées qui sous couvert d’expertise produisent des rapports payés à prix d’or pour promouvoir les fusions, mais en réalité augmenter leurs bénéfices.Le point commun entre toutes ces théories de réduction des dépenses publiques repose finalement sur un mythe qui a la vie dure.

Celui de la supposée économie d’échelle résultant nécessairement d’une concentration.

L’idée essentielle est que si l’on regroupe par exemple des services, on obtient mécaniquement des économies. Un grand service partagera une photocopieuse, alors que des services séparés auraient chacun leur photocopieuse. Tout cela fonctionne parfaitement sur le papier, mais dans la réalité de la pâte humaine ce n’est pas vrai du tout.

Dans un grand service par exemple, il y aura plus d’absences consécutives à l’augmentation des effectifs que dans deux plus petits. Si vous faites travailler ensemble cinq personnes elles finissent par compter les unes sur les autres. Si vous augmentez la taille de l’unité pour la porter à 10 personnes, par exemple, leurs relations sont moins personnelles, elles permettent psychologiquement de sortir du jeu.

Il y a un autre aspect qui n’est jamais pris en considération c’est l’augmentation quasi géométrique des besoins d’une organisation, et de ses dépenses.Le même discours a été servi pour les régions, et l’on sait aujourd’hui que leur fusion ne générera aucune économie, on peut même parier que cela produira in fine une augmentation nette de la dépense.L’agglomération annemassienne n’échappe en rien à ce schéma.

Il était soutenu à l’origine que le regroupement des communes au sein de cette agglomération permettrait des économies. Il n’y en a eu aucune. Au contraire, on relève une augmentation vertigineuse des dépenses cependant qu’aucun budget communal n’a baissé. L’agglomération à une fiscalité propre, les impôts levés se sont alourdis d’année en année. Ceux des communes ont aussi augmenté. Si bien que le tout au lieu de générer des «économies» aura généré de nouvelles dépenses.

C’est donc un mensonge absolu que ce discours bureaucratique profère.

Je ne suis plus sûr d’aimer les journalistes, ni les politiques,

Et pourtant il n’est pas de plus beaux métiers, à égalité, que journaliste et politique.Un philosophe vient d’écrire :

Le menteur est certes coupable, mais coupable aussi celui qui croit le menteur quand il aurait pu se douter qu’il mentait….Les politiciens sont un mélange de tout cela : publicitaires et salariés d’une religion, mafieux et commerçants. Je dis bien les politiciens, que je distingue des hommes politiques qui, eux, possèdent une vision de l’histoire et n’ont pas pour seul objectif d’être élus ou réélus…..Ces gens-là ont leurs penseurs : Platon qui justifie le mensonge dans La République pourvu qu’il soit pratiqué par les gouvernants et uniquement dans l’intérêt de la cité – c’est la naissance de la raison d’État. Machiavel qui, dans Le Prince, estime que l’homme qui veut exercer le pouvoir se retrouve face à deux questions : « Comment accéder au pouvoir ? ». Puis : « Quand on y est, de quelle façon s’y maintenir ? ». Deux questions qui ont une seule et même réponse : tous les moyens sont bons, une fois en utilisant la ruse du renard, une autre en ayant recours à la force du lion.

Après cette volée de bois vert sur les politiciens, on retient son souffle. Mais à la réflexion il est difficile de devenir un politicien quand ce n’est pas dans sa nature. On respire donc. Pour aussitôt transpirer encore quand l’énormité de ce qu’on fait surgit sous nos yeux.

Annemasse. La conquête par la vertu n’a pas fonctionné. La vertu est démonétisée. Aucun journal, aucun journaliste, informé du mensonge n’a même levé sa plume sinon pour le dénoncer, la fonction tribunitienne a disparu, du moins pour informer. Informer, pas se cacher sous une formulation obscure, et à la sauvette, dire qu’un chat est un chat.

Le mensonge sur le tracé du tram. Le mensonge sur les causes du recours de 2014. Le mensonge sur l’utilisation par la majorité municipale des moyens de la mairie dans un seul but électoral. Le mensonge sur le recours formé en 2015 qui dénonce cela. Quand ce n’est pas le mensonge, c’est le silence. Cependant que le silence ensevelit une moitié de la ville, l’autre paraît toutes les semaines, et même plusieurs fois par semaines, sous les feux des projecteurs de la presse. Pas une inauguration de sanisette sans qu’il n’y ait une photo du bon maire et le rappel de ses bienfaits.

Vae victis. Ce qui n’est pas une raison suffisante pour cesser le combat.

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