Nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le climat change, la mer monte, le lac descend, la neige fond, le printemps arrive avec les élections municipales, et dans tout cela il nous faut faire un choix. Nous ne pourrons pas échapper à la montée des eaux, et à la surface de la société politique un raz de marée se prépare, lancé depuis longtemps un peu comme un virus, il a progressé dans un souterrain, et le voilà qui s’apprête à surgir en pleine lumière. Avec des solutions à la noix, mais qui vont faire recette. On l’appelle aussi populisme. Il est de droite, il est de gauche, il n’est jamais du centre en revanche. Il nous menace, il va triompher. Mais ce défi peut être relevé, c’est même un des charmes de la politique, les jeux ne sont jamais faits, il y a le rouge, le noir, mais aussi passe et manque. Et la boule du destin rebondit. Nous, nous les sans-grade, nous la masse amorphe, nous pouvons encore voter. À Annemasse trois listes se disputent nos suffrages. Le Front national, devenu rassemblement national, la liste Les Républicains, masquée sous une apparence sans étiquette, mais où on retrouve en tête un militant de ce parti, et en queue de liste la députée de ce même parti, la liste du maire sortant, qui elle aussi n’affiche aucune étiquette. Vue de Sirius les trois programmes donnent l’impression de se ressembler, par exemple on retrouve du vert, beaucoup de vert, mais ils se ressemblent comme l’original et ses copies. Ils diffèrent aussi comme les promesses le font des réalisations. Depuis 6 ans Annemasse a changé. Sont apparus de nouveaux moyens de transport en commun, le tram, le train régional. Ce qui n’est déjà pas rien, mais aussi une politique en matière d’urbanisme posée avec intelligence et qui est en passe de réussir la maîtrise du développement urbain. Ces réalisations valent mieux que toutes les promesses. Il y a une dernière dimension : pour ceux qui comme moi sont aussi attachés à des valeurs intangibles, républicaines, la municipalité sortante avec son maire en tête, mérite qu’on la félicite, et cela interpelle. Elle n’a jamais fléchi sous les assauts contre la laïcité. Elle réitère constamment son attachement aux principes politiques qui fondent la République. C’est donc un choix raisonné et raisonnable que de porter sur elle nos suffrages pour valider le passé et soutenir la poursuite de cette action dans le futur. Le dernier conseil municipal s’est tenu. Je n’y ai pas voté le budget, car j’estimais essentiel de respecter le mandat politique que j’avais reçu lors de mon élection. Je n’avais pas été élu pour me rallier à la majorité actuelle. Je ne me représente pas. Me voici libre aujourd’hui de choisir. Je choisis la liste Annemasse Avenirs, d’autant mieux qu’il sera vital de résister à la surrection populiste qui menace un jour de tout emporter.