Samedi matin 21 novembre 2015, une réunion publique s’est tenue à la MJC du Perrier, qui brûle, ou plutôt qui brûlait, puisque le 20 novembre 2015 le tribunal de Thonon-les-Bains, l’a mise en liquidation judiciaire.

On comprend que le maire ait voulu organiser une réunion publique, pour expliquer à la foule enthousiaste à quel point son équipe avait pris toutes les mesures qui s’imposaient et ne portait aucune, aucune responsabilité.

Dans un premier temps à force de graphiques il a exposé que depuis 2012 les finances de la MJC viraient au rouge vif. Les déficits se sont accumulés pour atteindre 200 000 €, et ce n’est pas fini.

Alors que les subventions dont la MJC tire l’essentiel de ses ressources n’ont jamais baissé. Annemasse verse, en même temps que d’autres, pas moins d’un million d’euros par an.

Avec force graphique en technicolor il a exposé «l’effet ciseau», les politiques sont savants.

L’essentiel de la démonstration consistait à charger le directeur licencié de la MJC de toute la responsabilité de la situation. Pire, il l’accablait en exposant qu’il avait non seulement laissé filé les déficits en n’ajustant pas les dépenses aux recettes en baisse (pour la seule petite part qui provient des cotisations, le reste provenant des subventions), mais pas seulement. Il y aurait eu des détournements, et la nouvelle présidente de l’association a porté plainte.

C’est savoureux d’entendre un élu socialiste dénoncer une gestion en ce qu’elle n’a pas observé l’orthodoxie financière.

Le directeur licencié a saisi le conseil des prud’hommes et demande 200 000 € à titre d’indemnité. Un autre employé de la MJC réclame quant à lui 130 000 €. Ce dernier a la particularité d’avoir en outre été un élu au conseil municipal et il a siégé dans les rangs de l’équipe de M Dupessey.

Une précision intéressante était donnée, il y a eu deux rapports sur la gestion. Un premier du ministère des Finances, et un second réalisé par un expert comptable à la demande du maire. Le premier a connu deux étapes : en janvier un pré-rapport, et cet été le rapport définitif. Il a été dit, mais pas par le maire, que rien n’a été changé entre le pré-rapport et le rapport définitif.

La particularité de ces deux rapports est qu’ils sont restés secrets. Aucun n’est à ce jour rendu public, ce qui est une honte. Le moins qu’on puisse exiger en démocratie est qu’ils soient rendus accessibles, et d’autant plus que le maire toutes les trois phrases jurait ses grands dieux qu’il agissait dans la transparence.

Parlons-en de la transparence.

Mieux encore que la transparence, dans les propos du maire, c’est sa particulière insistance pour dire qu’il avait effectué des «alertes». Lesquelles, on ne le saura jamais. Qui a-t-il alerté ? On ne le saura jamais non plus. De transparentes alertes donc, mais qui n’ont jamais atteint le niveau du conseil municipal.

Sur la question que je lui ai posée, il a reconnu qu’il n’y avait jamais eu de débats au conseil municipal.

Ici il faut faire un arrêt sur image.

La ville d’Annemasse verse 1 million d’euros de subvention à la MJC Sud, pierre angulaire de sa politique politicienne de noyautage, 1 million et aucun débat alors même que le maire nous dit qu’il a effectué des alertes.

Cela pose la question du contrôle de l’emploi des subventions.

François Vigny était moqué lorsqu’il demandait que des «audits» fussent effectués sur l’emploi des subventions. Moqué par M Dupessey, par M Boucher. C’était une bonne blague chaque année. Et bien il avait raison François Vigny. La MJC le démontre.

Le contrôle c’était le travail minimum que devaient effectuer les trois délégués socialistes du conseil municipal socialiste.

Mais ils n’ont rien vu, rien dit, rien fait.

On peut douter qu’ils aient même compris les bilans qu’on leur présentait.

Ils ne sont toutefois pas les seuls à ne pas savoir lire un bilan. Le président et tous les autres membres du bureau de l’association de la MJC n’ont pas mieux brillé. Le président démissionnaire, il ne pouvait quand même faire moins, a clamé sa bonne foi et l’excellence de ses intentions.

Il a toutefois admis, lui, à la différence du maire, sa responsabilité. Mais du bout des lèvres. Il se sentait justifié par le fait qu’il «faisait confiance».

C’est sûr qu’entre gens du même bord politique on se fait confiance. Entre copains et militants du même camp du bien, il n’est pas de mise d’être suspicieux. C’est vrai.

Mais c’est insuffisant. Le bon contribuable va payer l’ardoise, on ne va quand même pas demander au camp du bien de participer à un tel financement.

Le camp du bien est justifié par la pureté de ses intentions et son total désintérêt, il estime en conséquence qu’il n’est jamais responsable.

C’est ce que le maire «transparent» est venu dire.