Il y a une chose qui n’a pas été dite, et qui pourtant méritait de l’être, c’est que le maire d’Annemasse n’a aucun monopole culturel et que son goût n’a pas à s’imposer à tous.

Il assimile l’art moderne à la culture. Mais la culture, Dieu merci, ne se résume pas dans l’art contemporain, celui qu’il veut seul subventionner. Il existe aussi une culture classique, dans la littérature comme dans les arts plastiques ou la musique. Et qu’il ne vienne pas dire que la culture classique ne serait rien.

Il reste donc un point politique essentiel. Un maire et son équipe, qui ont de la culture une vision étroite, et des subventions une vision large, s’arrogent le droit de dicter à la ville ce qu’elle doit penser, voir, entendre.

Qu’ils aiment l’art contemporain, c’est leur affaire. Mais que l’offre culturelle se limite pour les arts plastiques aux expositions organisées par la Villa de Parc, sans aucun spectateur ou presque, si on excepte les scolaires, c’est injustifiable. D’autant qu’il en coûte 250 000 € par an, un peu moins certes, mais on peut arrondir. La villa du parc doit s’ouvrir nécessairement à d’autres formes d’art et ne pas rester renfermée sur elle même, sur le microcosme de ses thuriféraires, ou alors elle ne doit plus être subventionnée. Rien n’interdit d’ailleurs à la majorité municipale de consacrer toutes ses indemnités d’élus à la diffusion de l’art abstrait, mais de ça elle ne veut surtout pas, estimant que c’est au contribuable de payer pour ses caprices.

Non.