Le tracé du tram, soit pour des raisons purement électorales, soit pour d’obscures raisons bureaucratiques, ne passera pas par la gare.

Son tracé empruntera la rue des Voirons au lieu de continuer avenue de la Gare.

La rue des Voirons, au passage, sera sacrifiée. Elle est étroite, et on aura beau la transformer en voie piétonne, compte tenu du danger présenté par un tram, les piétons ne seront pas à la fête. Les riverains non plus, mais d’eux on se fiche comme de l’an quarante. L’an quarante ne vote jamais, et la rue des Voirons cela représente que quelques voix. Rien en termes politiques. Tous les quartiers ne sont pas égaux.

Mais surtout, dans cette Kolossale rationalité, ce qui est affaibli c’est l’unité du système de transport collectif de toute l’agglomération. L’intérêt de desservir la gare, c’est qu’elle puisse devenir un formidable nœud de transfert et de communication entre différents modes de transports : le train, le tram, les bus, la voiture si on avait programmé des parkings. Mais non, pour ces raisons qui ne s’avouent pas, mais qui gouvernent peut-être souterrainement les choix, le tram passera par la rue des Voirons, pour aller se suicider place Deffaugt. Le prix à payer sera élevé pour nos générations et les générations du futur. L’erreur risque de se payer à la fois comptant et à crédit.

Le mieux ce serait un tram sur coussins d’air. Comme ça on pourrait le faire changer d’itinéraire, l’été il circulerait à l’ombre, et l’hiver au soleil.