Au conseil municipal Mademoiselle Anne Michel, tout engoncée dans un mutisme permanent, rarement entrecoupé de quelques monosyllabes éructés, reste figée des heures durant, limitant sa participation à la prise de notes. Plus tard elle se lâche dans son blog, qui dégouline alors de fiel et de venin. Elle a même de bons articles, mais surtout elle y règle ses comptes. Se pensant la seule opposante à Annemasse, sans doute persécutée, elle n’hésite jamais à se gausser de la liste UMP. Et comme elle ne paraît pas avare, en tout cas en bave, elle n’excepte personne. Je n’en souffre pas, j’ai même maintenu sur mon blog un lien renvoyant à son site, alors bien entendu qu’il n’y a pas de réciprocité. La rigidité et l’intolérance marchent souvent ensemble.

Nos opinions ne sont pas exactement en phase. Par exemple elle soutient l’attachée parlementaire du député sortant, et de mon côté, avec d’autres, je soutiens Claude Deffaugt. Et pourtant nous sommes du même côté politique. Mais elle s’en fiche. Ce qui compte manifestement le plus, c’est d’insulter, en se pensant drôle. D’où l’usage de sobriquets pour qualifier les autres opposants, dans l’imitation maladroite d’un style satirique, avec le talent d’un potache de 4ème. N’étant pas aussi cruel que Louis Mermet, je ne retournerai pas plus la couteau dans le plaie.

Reste le fond.

Elle pose une question intéressante, celle de la division. On peut lui reconnaître quelque science sur ce point, mais sa science est universelle, et je la partage avec d’autres encore.

Claude Deffaugt d’un côté, et Virginie (comment au fait ?) de l’autre. Sauf que Claude Deffaugt s’est déclaré le premier, et que la dame Virginie ne paraît pas avoir tenu compte de cette réalité. Elle se pense légitime de naissance, sans doute. Mais qu’est-ce que cette légitimité ? Celle de l’investiture, obtenue parce qu’elle était l’attachée parlementaire, c’est-à-dire la supersecrétaire du député sortant, qui n’en a pas fini de sortir depuis des décennies, et qui, propriétaire de sa circonscription vient la refiler le moment venu à qui lui chante ? Ce serait cela la légitimité ?

Sauf encore qu’il y a un véritable projet d’un côté, et de l’autre l’ânonnement des instructions de Copé, excellentes au demeurant. Ce n’est pas avec des nouilles (précision : je vise les engagements, pas les personnes) que l’élection se gagnera. C’est avec des caractères trempés. Trempés par la vie, l’engagement dans le monde, la profession, le travail.

Sur le fond on peut toujours débattre. Sur des égarements agressifs, plus rarement.