C’est avec beaucoup de prudence qu’il faut aborder cette année les vœux. La santé, bien sûr, l’intelligence, aussi.

La santé on l’a, l’intelligence, c’est moins sûr !

Le pire n’est pas derrière nous, mais peut-être devant. J’admire les assureurs, ils connaissent d’avance le pire, et ils s’en sortent toujours gagnants en modulant les primes qu’ils arrachent à leurs clients.

Mais nous, rien de tout cela. Le pire nous frappera si nous n’y prenons garde.

La crise est déjà là. Les retraites ne seront tout simplement pas servies, faute d’avoir ajusté les dépenses et les cotisations. Les déficits de la France continuent de se creuser. Rien de catastrophique à l’échelle du globe. Il continuera de tourner. Pas nous.

Entre-temps, les veaux que nous sommes, auront peut être élu un loukoum rondouillard qui nous promet 60 000 postes supplémentaires de fonctionnaires dans l’éducation nationale, le maintien de tout, la semaine à moins de 35 heures, une hausse des allocations, le rasage gratis, le tout dans la justice dont le couperet tombera au-dessus de 4 000 € (il dit qu’on est riche à 4 000 €, lui qui en gagne huit fois plus). Sans que cela coûte le moindre sou supplémentaire.

Et les veaux que nous sommes risquent d’élire le loukoum. Il sera suivi comme le messie. Pourtant dès le lendemain, on aura tous la gueule de bois.

Santé et intelligence. La santé, je vous dis que je l’ai. L’intelligence, je ne suis même pas certain de vouloir l’avoir. C’est si doux de croire aux sornettes. Plus doux que de se confronter à la réalité.

Mais assez de pessimisme. L’avenir radieux est devant nous. Je vous souhaite à toutes et tous de vivre en 2012 la tête haute, la main (droite) sur le portefeuille, le cœur toujours à gauche, et de résister aux sirènes imbéciles qui nous promettent Noël tous les jours. De vivre en citoyen et non en veau. Churchill promettait aux Anglais de 1940, du sang, de la sueur et des larmes. Le sang, heureusement l’Europe nous l’épargnera tant qu’elle vivra. Restent la sueur et les larmes. C’est la seule promesse que les élus devraient faire dans les circonstances présentes. Et si le peuple relève le défit, le pays vaincra.