Ils sont aujourd’hui 18 000 policiers municipaux en France, et simplement dans
notre commune d’Annemasse, 18 outre 10 ASVP (les « contractuels » qui
laissent un charmant avis de passage sur votre pare-brise). Les effectifs des
polices municipales sont loin de ceux de la police nationale, 149 000, ou même
ceux de la gendarmerie 109 000.

 

Au fait, il faut toujours s’imaginer ce que représentent 149
000 + 109 000 + 18 000 = 276 000, c’est une ville entière plus grande que Lille (226
000), bien plus grande que Grenoble (156 007). Ce qui n’est pas rien.

 

Mais dans notre ville les effectifs des policiers municipaux
sont donc très modestes. 18, si on compte qu’il y a 8 heures ouvrables par
jour, que la maladie et le congé subséquent existent, que tout le monde est astreint à la formation, si bien qu’ils ne sont peut-être que 14 opérationnels, alors il
n’est pas surprenant qu’on ait l’impression de ne quasiment jamais les
rencontrer. 14 pour 30 000 habitants, c’est un policier municipal pour
2 000 habitants en proportion. Ils sont donc rares.

 

Mais pour quelles missions ?

 

Dans un pays de droit écrit comme l’est la France, le rôle
de la police municipale est naturellement défini par un article d’un obscur grimoire, ici le Code
général des collectivités territoriales, que chaque citoyen a nécessairement
sur sa table de chevet, et particulièrement par l’article 2212-2.
En substance : « la police
municipale a pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la
salubrité publiques 
».Vastes missions. Tout est dans tout et
réciproquement, de sorte que la police municipale peut intervenir ou même doit
intervenir dans tant de domaines que leur liste ressemble à un jour sans pain,
pour sa longueur. Par exemple il en est un qui est rigolo : « le tumulte excité dans les lieux d’assemblée
publique
 », aux prochaines réunions du conseil municipal je demanderai
l’intervention des policiers municipaux dès que monsieur le maire s’en prendra
à un membre de l’opposition.

Bobby

 

La police municipale est donc une
institution destinée à assurer principalement la paix publique. Noble tâche.

 

Il sentait bon le sable chaud

Reste une question qui fait actuellement l’objet d’un débat.
Doivent-ils porter une arme ? Il paraîtrait que les policiers municipaux
le demandent et ce matin 15 juin 2011 le Figaro organisait sur son site
internet un mini sondage, 56 % des lecteurs y étaient favorables. J’ai voté
contre, et je voterais contre si la question devait se poser au conseil municipal.

 

Pourquoi ? Parce qu’il faut être contre l’usage des armes,
et leur port d’une manière générale, y compris par la police nationale. Étant
observé d’ailleurs qu’en Angleterre les bobbies n’en portent pas, et que l’on
sache, l’Angleterre n’est pas plus un coupe-gorge que la France. Il faut
s’opposer à un tel mâle hochet, argument suprême d’autorité. Il est paradoxal
que dans un pays civilisé on puisse imaginer de doter les agents de la paix
publique d’armes de guerre. Les auront-ils plus grosses s’ils portent des
armes ? Oh ! Chocking. D’accord c’est trivial, mais ça résume bien un aspect de la
problématique. Parce qu’en terme d’utilité, il n’y en a clairement aucune. Les
agents de la police municipale n’ont pas comme mission principale de chasser le
terroriste, même pas le braqueur de banque. Leur domaine répressif d’intervention c’est d’abord celui de la contravention, où ils sont autonomes.

 

La police municipale doit être et rester un instrument de
paix sociale. Sans autres armes que celles de la loi.