«Ce qui est sûr, c’est que le parti a parfaitement su exploiter la crainte des travailleurs frontaliers qu’ont certains Genevois. Un thème qui va s’imposer de plus en plus dans le débat parlementaire. Avec l’augmentation de sa députation, le MCG pourra jouer le rôle d’arbitre entre la droite et la gauche.» (La Tribune – 11/10/09 – site internet).

La poussée du MCG ce dimanche 11 octobre 2009 devrait donner un peu à réfléchir à nos orfraies qui poussèrent de si grandes clameurs, au nom de la démocratie, de l’antiracisme, contre la xénophobie de l’UDC. Certes, l’UDC n’est pas le MCG et Lycée de Versailles, mais c’est blanc-bonnet et bonnet-blanc. Nous, nous héritons du bonnet d’âne.

Il faut se rendre à l’évidence, le thème défendu par l’UDC a fonctionné. À plein régime, même si c’est son frère le MCG qui tire les marrons du feu. Et les frontaliers risquent demain de prendre en pleine face la fusée lancée quelque temps en arrière.

Alors qu’ils ne sont responsables de rien.

Alors que l’amalgame à la «racaille» envahissant Genève est inacceptable.

Mais si ce thème a fonctionné aussi bien, c’est parce qu’il y a une réalité de la délinquance transfrontalière à Genève. Celle qui vient de l’étranger commettre toutes sortes de délits sur le petit territoire de nos voisins. En attestent les statistiques hallucinantes de la prison de Champ-Dollon. (Commentées ci-dessous dans un précédent billet).

Si bien qu’à nier le phénomène, ce qui était à craindre est arrivé, on a renforcé la peur et on a renforcé le réflexe politique fondé sur la peur, qui se nourrit de l’amalgame. Au lieu d’expliquer, au lieu de tirer les conséquences politiques de la situation, en renforçant partout la lutte contre la délinquance, en adaptant nos méthodes, etc.

On peut donc attribuer une partie au moins de la victoire du MCG à nos brillants stratèges locaux, à M DUPESSEY notamment. Ils ont préféré hurler contre l’ennemi idéologique plutôt que d’essayer même de comprendre ce qui se passait. Ils ont eu le soutien et le relai d’un courageux quotidien local. De même que la philippique excessive lancée depuis St Julien par un brillant esprit, sur le modèle de «Nous sommes tous…» ici, «des racailles» constitue un maladroit déni, leurs cris illustrent un adjectif simple : contreproductifs.

Heureusement, il nous reste la télé, en attendant le prochain conseil municipal.