Les groupes politiques composant le conseil municipal sont globalement restés dans la même configuration qu’après les élections. Le maire est toujours maire. Monsieur Borel est toujours président de l’agglomération.

Mais ce n’est pas sans évolutions.

D’abord les centrifuges.

Sauf dans le camp majoritaire où pas une oreille ne bouge, dans celui des oppositions, chacun des groupes affiche une réelle diversité.

Le groupe issu de la liste Annemasse – Avenir, liste conduite par M Vigny connaîtra plusieurs modifications notables. Dès son élection la représentante du modem, madame Casas, se retirait. Puis madame Fradet prenait ses distances en l’annonçant avec fracas à une séance du conseil municipal. Enfin et à l’automne 2008, monsieur Pirat démissionnait.

Des deux élus Verts du conseil, l’un dans la majorité, l’autre dans l’opposition il n’en restait alors plus qu’un. Ce qui fut commenté par monsieur Borel par ce bon mot : « un verre, ça va, deux verts…. ». Blague à part, il a bien raison.

L’autre groupe issu de la liste « Pour Annemasse » que je conduisais a également connu un certain changement à connotation centrifuge.

Madame Michel s’est considérablement éloignée. Elle a pris ses bagages, créé un blog, et s’est soudainement retrouvée entourée d’un comité de soutien jailli spontanément de nulle part, et d’une organisation à vocation politique, un temps secrète. Le but est de la constituer en Seule Opposante. L’idée est excentrique (ce que tout centriste ne saurait admettre) et a été déclinée au moyen de divers artifices. Par exemple, et c’est le plus drôle, sur son blog elle passe systématiquement sous silence les interventions de Louis Mermet, ou de moi au conseil municipal.

Si on compte bien, un tiers des composantes de chacun des groupes d’opposition a pris le large (2/6 et 1/3).

Exit.

Mais il existe aussi des évolutions centripètes. (Les centristes, dont je suis, adorent littéralement les forces centripètes).

Une coopération raisonnable s’est progressivement instaurée entre les deux groupes d’opposition. Cette coopération se manifeste désormais à chaque séance du conseil. Le mode coopératif, collaboratif, ou fédératif, ce sont les mêmes idées, est le seul qui convienne à des forces qui conservent par ailleurs leur liberté, tout en agissant de manière réfléchie et concertée sur le terrain politique.

C’est ainsi que commence, en cette nouvelle année, la constitution d’une alternance politique durable. Il faut sacrifier à la mode du durable, mais c’est toujours mieux que l’éphémère…

Reste le rapport à la majorité municipale, dont on sait la diversité, mais dont ni on ne voit ni on n’entend la moindre manifestation. Le mode choisi dans l’actuelle majorité du conseil est celui du monolithisme.

Ce qui en soi pose une question à l’égard de ce que devrait être la démocratie, qui n’est jamais rien d’autre que le lieu du débat. Le moins qu’on puisse dire est que le débat n’est pas ce qui caractérise cette majorité, qui, séance après séance, donne le spectacle d’une troupe au garde à vous.

Avec Louis Mermet, mais aussi à l’époque Anne Michel, le choix que nous fîmes fut celui de la plus grande coopération possible avec la majorité. Dans cette perspective un accord politique fut conclu. La majorité nous ouvrait des places dans les délégations.

Ainsi, Louis Mermet s’est retrouvé délégué à l’agglomération. J’y suis son suppléant. Très franchement je me suis interrogé sur la pertinence de ce choix lors de la première séance à laquelle j’ai participé. 

J’ai fait part de mes doutes, j’ai surtout été extrêmement contrarié par un discours de monsieur Borel, qui déversa toute une rhétorique contre la spéculation, diabolisant au passage un propriétaire en mal de vendre un terrain situé dans une ZAC, car il avait réalisé un “profit“, l’ignoble, par la simple élévation du prix de son bien. Démagogie de pacotille. Reprise d’ailleurs récemment par le même au cours d’une séance du conseil à Annemasse.

Assister à ce genre de philippique, tout en devant rester muet, ce qui fut mon cas à l’assemblée de l’agglomération, est insupportable. Je vais donc proposer au maire de préciser l’accord politique. Ce que je souhaite, c’est, sans remettre en cause le vote qui dans la logique de l’accord initial doit se faire en solidarité avec notre ville,  pouvoir conserver la liberté de parole. Ce n’est pas énorme. Si c’est refusé, je démissionnerai de mon poste de suppléant.

L’année 2009 se présente sous de sombres auspices pour l’économie. Il faut donc réaffirmer le rôle que peuvent occuper les collectivités locales dans le soutien et le développement des activités. C’est quoi le soutien ?  C’est d’abord l’amélioration des infrastructures qui constituent les bases du développement de toute activité. Par exemple, il est urgent d’investir massivement dans les technologies de communication du futur.

Le soutien ce n’est pas la politique aveugle de la subvention qui en réalité a une franche odeur de clientélisme. Le soutien ce n’est pas la faveur, c’est l’investissement.

Si nous conservons le bon cap, nous franchirons les obstacles, et nous serons renforcés par l’épreuve actuelle. Que 2009 vous soit à toutes et tous, salutaire.