Une question se posait. Anodine en apparence. Celle du financement d’une nouvelle équipe de foot pour seniors. Alors que la politique jusque-là consistait à soutenir un seul club, l’USA .

L’enjeu était une subvention, et au delà une conception du sport et de son rapport à la ville. L’enjeu était aussi une question de méthode.

La méthode choisie était simple et artificielle. La question posée avait été artificiellement séparée en deux points : d’abord l’approbation d’une convention. Et en second lieu le vote sur la subvention.

L’adjoint des sports affirma tout d’abord que pas un centime de subvention ne serait donné. Rien.

Mais c’était faux. Deux pages plus loin dans l’ordre du jour, il y avait justement une subvention de 3000 € prévue. L’astuce consistait à soutenir qu’il n’y avait pas de subvention pour ce club de foot. Mais simplement une subvention à la MJC Sud, de 3000 €. Justifiée uniquement par le fait que ce club de seniors coûtait 4000 € par an, et qu’une fois déduites les licences pour 1000 € restées à charge (il faudrait encore voir) des joueurs, il manquait 3000 €. Moyennant quoi l’adjoint, sans croire mentir, pouvait oser dire publiquement qu’aucune subvention ne serait versée au nouveau club, et feindre d’ignorer la question mise un peu plus loin dans l’ordre du jour. Astucieux, non ? Plutôt piteux.

Et si ce n’était que ça, ce ne serait encore pas bien grave. Le plus grave est ce qui se profile sous la pointe de l’iceberg.

L’enjeu c’est un club « communautaire » en réalité. Et qui le dit ? Borel lui-même en séance, qui est venu souligner ses réticences devant un tel processus. Il va pourtant voter pour, mais il a plaidé contre.

Le club en question est donc défini comme un club « communautaire », ce qui signifie que créé au sein de la MJC Sud, il n’est probablement formé que de membres appartenant à une seule communauté. Bravo l’esprit républicain ! Et au fait, la MJC Sud, qu’est-elle exactement ?

Cette création est donc celle de la fracture. Celle de l’hostilité. Celle qui porte en germe les pires dérives.

C’est une atteinte majeure à l’esprit sportif. C’est un virage de la politique sportive. La défaite de l’idée républicaine de la citoyenneté.