Rien à voir avec la majesté de l’Avenue Henri Barbusse.

On a préféré ici baptiser une voie large, du nom d’un collabo stalinien mort à Moscou après avoir encensé l’un des deux plus grands criminels de l’histoire, et fermé les yeux sur ses abominations. il est connu pour son livre « le feu », écrit pendant la Première guerre. Il l’est moins pour cet autre ouvrage « Staline ». Simple comme titre. A l’intérieur une dithyrambe de ce merveilleux monde socialiste. Rien sur ses crimes, rien sur les millions d’innocents, femmes hommes enfants, sacrifiés au génie communiste. Il meurt à Moscou.Et il y a des rues, des places qui portent son nom. Généralement là où l’extrême gauche a dirigé les communes.

Et le huit mai 1945, le jour de la capitulation des monstres nazis, un petit bout de rue.

Cherchez l’erreur. Un grand événement : un tronçon de voirie. Un collabo du crime communiste : une avenue.

Il faut en effet que nous nous souvenions. Que nous nous souvenions que des Américains, des Anglais, et des résistants (de la première heure, peu nombreux, de la dernière, très nombreux) ont libéré notre pays.

Il n’y a pas de rue de l’Amérique à Annemasse. Pas la moindre place. Pas le moindre espace. Rien.

En revanche il y a une avenue Henri Barbusse.

On devrait la border d’un mur. On l’appellerait en son souvenir, le mur de Berlin. Ce serait pas mal, un mur de Berlin satisferait tout le monde : les thuriféraires du crime communiste et leurs détracteurs. Côté pile les adorateurs du régime criminel pourraient célébrer la gloire de ce monde enseveli sous sa honte, et côté face les autres pourraient chanter la victoire de sa chute. Si on ne fait  pas ça, alors, il faudra débaptiser cette voie, et la rebaptiser. On a le choix des symboles. On peut rendre hommage à nos libérateurs, on peut aussi se souvenir de ce qui fait aujourd’hui le ciment d’une Europe en construction, sa culture. Je me risque. Un autre écrivain. De la même origine culturelle. Qui lui aussi a fait le voyage en URSS, mais qui en est revenu. Et pas exactement dans le même état d’esprit. Gide. Allez, chiche, une Avenue André Gide ? Ou alors une Avenue de l’Amérique ? Là je fais de la peine. Je sais.