ZAC CHABLAIS GARE

L’échec de ce projet, comme cela s’est révélé le 24 janvier 2008, est un triste événement.

Il est toujours douloureux d’avoir raison, quand on a mis en garde contre la réalisation d’une opération qui paraissait, dès l’origine, mal ficelée.

Il apparaissait dès l’origine que le projet était un projet déséquilibré.

Il était recherché dans ce projet d’une ZAC une « densification » de la ville.

Dans tous les documents d’urbanisme édités par l’équipe municipale actuelle, il était exposé les nécessités de densifier la ville centre de son agglomération.

C’est une erreur.

L’erreur a conduit à l’échec.

Et l’actuel conseil municipal veut poursuivre dans son erreur.

L’opération ne pourra jamais aboutir dans son déséquilibre actuel et avec la densification projetée.

Si l’aménageur, ADIM, s’est retiré, car c’est bien d’un retrait volontaire dont il s’agit et non pas d’une erreur de sa part, c’est bien parce que l’opération ne peut économiquement être rentable. Pour rester il demande….15 millions d’euros !

Le choix, de la densité aboutirait à un quartier détestable, ce qui pose problème pour la seule commercialisation.

L’étroitesse des voies, l’impossibilité d’y circuler qui résultera de cette densité, tout cela constituera, pour reprendre l’expression des professionnels de l’immobilier un « produit » quasi invendable à un coût élevé du m2 et cela sans compter les milliers de m2 qui sont en théorie réservés aux commerces.

Le projet actuel aboutira toujours à une impasse si vous le poursuivez dans cette même ligne.

La concertation proposée pour la ZAC CHABLAIS GARE a été réduite à son minimum légal.

Une information sur le site internet de la ville, les insertions dans deux journaux locaux, la mise à disposition d’un registre d’observations, ce n’est pas une réelle consultation, même si cela satisfait aux exigences du Code de l’Urbanisme.

La vraie consultation serait de proposer à l’opinion annemassienne divers projets et de l’inviter par un référendum à donner son avis sur ces projets.

C’est cela la vraie démocratie.

C’est en cela que le futur de la ville pourrait être décidé en association avec ses habitants.

C’est donc pour demain, quand l’équipe municipale aura changé.

Nous n’entendons pas laisser ce quartier dans sa déshérence actuelle.

Mais nous le voulons :

– convivial;
– ouvert sur la ville;
– joli;
– de haute qualité environnementale;
– le moins dense possible.

Cela pourrait avoir un coût pour la collectivité, mais il faut l’assumer plutôt que de faire semblant de laisser l’aménageur supporter tous les frais, mais engendrer des coûts sociaux indirects qui pèsent plus encore sur elle.

Nous avons l’exemple de quartier nouveaux dans des villes du nord, où le prix du foncier n’est pas moindre qu’ici, avec des immeubles de moyenne taille, celle de l’échelle humaine.

Choisissons cet urbanisme porteur plutôt que l’urbanisme ringard, dépassé, et lourd de menaces.

Jean-Pierre Benoist